Le Monde à L'Envers
Je m'élance à toute allure vers le sommet de la dune de sable.
C'est au sommet qu'est ma place, oui ma place et non pas celle
de ses saletés de canidés puants. Ne suis je pas le roi des chats
sauvages. Ne suis je pas le meilleur chasseur que ce monde ai jamais
connu. Bien sur que si mais bien évidement ces saletés de loups se
prennent pour les rois du monde. Tout ca parce qu'ils sont plus
grands et plus massifs que nous autres. Mais, heureusement que
nous autres les félins sommes bien plus malin que ces stupides lupins.
Regardez les se pavaner comme s'ils étaient des dieux vivants. Non,
mes ennemis patauds vous n'êtes pas des dieux. Loin de là, moi
je suis le dieu de mon monde. Un monde certes plus petit que le
votre mais tout aussi dangereux alors non vous ne me faites
absolument pas peur. La preuve, je viens sur vos terres comme
bon me semble et vous ne m'arrêtez pas. Auriez vous peur du chat ?
Une fois au sommet de ce tas de sable d'or, je m'installe paresseusement
et me lance dans une toilette plus que nécessaire. Les blessures qui
ornent mon corps élancé sont des trophées que j'exhibe fièrement
aux yeux du monde. Je lèche mes poils emmêlés avec application.
Une fois un peu plus présentable, je me focalise sur les odeurs des
environs. Faut pas croire, cracher sur l'occupant ca creuse la faim.
Je repère bien vite une odeur appétissante. Tellement appétissante que
je m'en lèche littéralement les babines. Il s'agit d'un jeune mulot.
J'en mettrais ma patte à couper. Et croyez moi, je tiens à ma
patte. Elle est très utile pour tout un tas de chose. Fin, bon je
m'élance à toute allure et dévale la dune le plus vite possible. Il
ne faudrait pas que mon futur repas se fasse la malle. Mais, je
suis contraint de faire un écart lorsqu'un serpent ocre jaillit du sable
sur mon passage et tente de me mordre de ses foutus crocs plein
de saloperie de venin. T'as cru que tu pourrais m'avoir aussi facilement !
Stupide reptile, tu ne sais pas à qui tu as affaire. Malheureusement, je
m'emmêle les pattes en esquivant ce démon vicieux et je dégringole
le long de la dune comme un paquet mal ficelé. Je me relève tant bien
que mal en pestant. Bordel, je viens tout juste de faire ma toilette.
Maudis soit les serpents et tout ces foutus reptiles ! Maintenant, mon
mulot doit déjà être loin. Je tente de retrouver sa trace mais n'y
parviens pas alors je prends la direction du cours d'eau afin de tenter
de pécher un petit poisson. Cela sera aussi bon qu'un mulot, vous
ne croyez pas. Enfin que vous le croyez ou non, moi je n'en ai rien
à carrer. Tout ce que je sais c'est que je meurs de faim. Alors,
direction le cours d'eau. Une fois devant le petit étang, je me mets
à laper l'eau avec avidité. Je n'aurais jamais cru avoir aussi soif.
Que c'est bon ! Cette eau est si fraiche que je pourrais en boire des
litres sans m'arrêter. Mais, mon estomac me rappelle bien vite qu'il
y a un autre besoin que je dois assouvir. Allez par ici le poiscaille. Je
me rapproche de l'eau et tends la patte. Mais, alors que je commence
tout juste ma tentative de pèche. Une odeur me rappelle que je ne
suis pas chez moi en ce lieu. Un seul mot suffit pour décrire cette
effluve : loup. Je me retourne en sursautant. Mais, je suis seul. Aucune
trace de loup ici. Je décide de continuer à pécher. Cela doit être
mon imagination. Je deviens parano ma parole. Bon, ou en étais je
avec ce foutu poisson. Je replonge ma patte dans l'eau claire mais
un bruit sourd me tire de ma besogne. Cette fois, je cède complétement
à la panique et m'élance à toute allure vers les terres neutres. Je
double la cadence à chaque foulée mais bientôt l'ombre noire est au
dessus moi, immense et menaçante. Aussi intimidante qu'un nuage noir
de tempête gorgé d'éclair prêt à frapper. Me voilà, plaqué violemment
sur le sable. Le loup semble dire quelque chose que je ne comprends pas
avant de planter ses crocs dans ma carotide et de secouer violemment. Mon
cou se brise et la vie me quitte dans la foulée.
Je contemple durant quelques secondes cet abruti de chat qui a
imaginé pouvoir prendre ses aises ici avant de le dévorer à pleine
dent. C'est que cela creuse d'abattre les nuisibles.