Une routine de guérisseur solitaire...

Mambo sortit de sa tanière dès que le soleil se leva. Son poil emmêlé luisait faiblement sous les rayons d'un soleil timide, et le silence habituel régnait, comme si toute la nature retenait son souffle. La louve solitaire emprunta un vestige de ce qu'elle appelait un chemin noire. Ses pattes robustes parcouraient cette surface dure et rocailleuse avec agilité. La solitaire passait entre une brume opaque qui recouvrait un sol jonché de débris d'une civilisation passée. Elle semblait engloutir tous ces éléments qui étaient devenus familiers à Mambo. Cependant, la louve savait que dès l'instant où cette brume se dissiperait, ces vestiges du passé humain réapparaîtraient, comme pour rappeler que, quoiqu'en entreprenne cette race destructrice, cela perdurait au cours du temps.

L'ancienne ville, quoiqu'en ruine, regroupait tout un tas recoins à explorer, tout un tas de remède à trouver. On trouvait deçà delà des vieilles bâtisses aux fenêtres brisées, recouvertes par des tas de gravats fumants. Rares étaient les endroits hospitaliers, ici.

Mambo pesta contre cette brume qui n'allait pas faciliter sa recherche de remède. Personne n'était encore venue la voir depuis le début du printemps, mais elle avait eu vent des épidémies qui faisaient rage dans les territoires des Meutes, et elle préférait amasser autant de remède que possible, quoiqu'ils fussent. C'est dans ces moments là que Mambo se réjouissait d'être à l'écart du monde; aucune épidémie ne pouvait la toucher. Du moins, c'est ce que son vieil esprit de louve solitaire s'obstinait à croire.

Elle bifurqua derrière un amas de gravats qui la dépassait de deux bonnes longueurs de pattes, et se dirigea vers une vieille bâtisse qu'elle avait repérée quelques jours plus tôt.