Je ne sais pas est cette étrange sensation. Je suis là, allongé, l'esprit libre. Mes yeux sont fermés, mais je ressens quelque chose. Oui, quelque chose de doux. Quelque chose de chaud qui chatouille mon poils. J'ouvre un oeil. Je ne vois devant moi qu'une immensité d'herbe verte, plus haute que mon corps, si verdoyante, si pleine de vie, tanguant avec le vent, souffle léger et régulier. 
Je me relève. Qui suis-je? Arès. Ce prénom me revient. Mais pourtant, je ne sais pas où je suis. Non, jamais, je n'ai vu si bel endroit. Suis-je au paradis? Je me relève. Perdu et perturbé par tant de beauté.

Devant moi un champs d'herbe verte haute et chatoyante. Tout ces brins d'herbes dansent sous le vent chaud et agréable de ce ciel d'été léger. Il est si bleu, si doux, si voluptueux que mes yeux si perdent. Ils surprennent un vol d'oiseaux. Ils sont si nombreux que je ne suis pas sur d'avoir déjà vu autant d'animaux dans le ciel. Ils semblent paisibles et heureux. J'entend leur chant céleste s'élever au battement d'ailes. 
Je les suis du regard, ils se posent près d'un petit lac. Reservoir d'eau limpide et d'une beauté enivrante. Berceau d'une cascade donc l'eau qui s'en écoule scintille sous l'éclat radieux du soleil. Je n'ai qu'une envie me jeter dans ces eaux si belles et douces à mes yeux. J'ai l'impression de n'avoir attendu pareil spectacle toute ma vie. Utopie d'une vie de misère. Ce monde hostile qui ne semble plus qu'un lointain souvenir, écraser par la vue si prenante de ce lieu inconnu.

Je me sens léger, chaque pas est si facile. Dans ce monde tout n'est que beauté, douceur, et simplicité. Il semble créer par l'esprit d'un louveteau car tout les animaux y semblent en paix. Je vois des biches, des faons jouer aux côtés d'oursons. Je vois que chaque animaux semblent avoir trouver une place dans ce monde radieux. Y ais-je une place? Je m'aventure dans ce rêve. Avance vers lui comme prêt à sauter d'une falaise.
La brise sur ma truffe est si délicate. Mon esprit lui même semble léger, et combler. 

Est-ce un rêve que de vouloir rester dans un monde si beau?  Toute la haine en mon coeur a disparut. Je ne sais pas où je suis mais mon coeur et mon corps s'y plaisent. Je me met soudain à courir, ivre de ce décor resplendissant. Ma tête n'arrive pas à se rappeler d'où je viens, mais est-ce que cela compte encore maintenant? Je saute dans l'eau! Autour de moi les animaux rigolent, nullement effrayé par le loup que je suis, et je m'amuse. Je batifole des pattes dans l'eau comme un louveteau immature. Mon dieu que c'est bon! L'eau coule d'elle même dans ma gueule. Elle est si bonne! Ai-je deja bu une eau si fraîche? Je ne m'en souviens pas mais elle fait couler au coin de mon oeil une larme de bonheur. 
Je retourne sur la berge, m'allonge épuisé. Quel monde merveilleux.