Force : 100 Agilité : 100 Endurance : 100

Je reviens d'un tour dans les terres neutres. Je n'ai pas peur que la meute soit sans défense car Sageeth et Helya sont des loups redoutables et puis je sais pertinemment que quand le conflit débutera officiellement les hordes ennemis déferleront. Ce n'est pas une petite gueguerre avec escarmouches sans envergure qui se prépare mais une guerre totale avec objectif d'anéantissement de la part de l'ennemi. On ne nous laissait pas le choix, ici c'était tuer ou être tuer. Et personnellement, je pense être trop jeune pour mourir. J'ai encore de belles choses à vivre avec mes petits, ma compagne et ma meute. Non, je ne comptais pas y rester. J'avais pris mes distances pour me remettre les idées en place et réfléchir au futur, le mien et celui de la meute car il va sans dire que les deux sont irrémédiablement liés. Et que je ne conçois pas l'un sans l'autre. Non, je ne peux même pas l'imaginer. C'est simple je me refuse à imaginer un futur autre que celui ci. Pourtant, je vais peut être y être contraint que cela me plaise ou non. Je ne pouvais que tout faire pour retarder l'échéance le plus longtemps possible.

Je remonte la colline au sommet duquel se trouve mon foyer et mes frères et sœurs de meute après avoir dépassé au galop l'objet de toutes les convoitises. Je ralentis finalement l'allure en voyant la jeune Ulvys contempler l'horizon comme je l'ai fait tant de fois seul ou avec d'autres. Je me rappelle que la louve est d'origine Esobek ce qui doit rendre tout cela encore plus douloureux pour elle mais son origine n'a aucune importance. La seule chose qui compte est qu'elle soit Navnik aujourd'hui, qu'elle soit ma sœur de meute.

Je m'approche de la louve immaculée au pas en lui adressant un sourire sincère. Je sais que ce n'est pas mon rôle de veiller au bien être de la meute car je suis bras droit et non pas intendant mais j'aime prendre des nouvelles des loups et des louves de la meute. Connaître leur problème et voir si je peux les résoudre d'une quelconque manière. Aujourd'hui plus que jamais car vu la situation plus que délicate dans laquelle nous nous trouvons, si la meute perds le moral c'est le début de la fin. Je m'installe à coté de la louve blanche et lui dis : Bonjour Ulvys, tu souhaitais me parler je crois. Je t'écoute vas y parle librement.

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La jeune louve au pelage plus blanc que la neige elle même inspira une grande bouffée d'air frais avant de me répondre d'une voix calme :
- Comment dire...La guerre se fait proche, tu sais que je suis jeune. Je ne te dit pas que je vais pas me battre et j'espère vraiment m'entraîner... Je voulais savoir ce que toi et les alphas allait faire de moi pendant la bataille... Enfin la stratégie ? Je suis maintenant incertaine de mon avenir vois tu.
Ma jeune sœur de meute était assaillie de doutes et de questionnements mais quoi de plus normal lorsque l'on est jeune et inexpérimentée cependant même les plus puissants des loups pouvaient connaître la peur et le doute. C'était normal et sans cela nous ne serions pas vivants. Mon mépris de la peur m'a certes sauvé la vie à de nombreuses reprises mais il m'a également causé bien des soucis. La peur est utile certes mais il ne faut jamais se laisser dominer par elle. Je ne veux que la rassurer en cet instant, lui promettre que tout ira bien et que nous survivrons tous à cette guerre mais je ne suis pas connu pour être un menteur et que je ne compte pas en devenir un aujourd'hui. Moi même, je ne sais pas de quoi sera fait demain, je ne sais pas si nous serons victorieux et souriant suite à ce chaos. Mais, je suis néanmoins sur d'une chose, il faut y croire nous devons y croire et ce jusqu'au bout. Parce que peu importe ce que les autres meutes peuvent dire, les Navniks sont un refuge pour tous. Nos rangs en attestent des anciens Esobeks marchant cote à cote avec des anciens Sekmets, des anciens solitaires vivant avec des anciens hordiens. La vérité c'est que nous sommes la tolérance, l'acceptation et le cosmopolitisme et qu'ils sont le rejet de l'autre, la propagande néfaste et les pulsions sanguinaires. Car voyez vous, il y a deux façons d'être un soldat. L'une est honorable et donne naissance aux guerriers et l'autre n'a pas besoin d'être expliquée. Un guerrier se bat pour sa famille et ce qu'il estime juste tandis que le soldat se bat parce que on lui en donne l'ordre. Je n'avais que des soldats contre moi autant vous dire que la peur ne me prenait franchement pas aux tripes. Je voyais bien que ma jeune sœur de meute était mal à l'aise. Je supposais qu'elle avait peur de ne pas être à la hauteur dans la bataille à venir alors je pris la parole d'un ton posé : Tout d'abord, je vois bien que tu es mal à l'aise. Si cela tient au fait que tu penses ne pas être suffisamment forte pour le combat. Je te demande d'arrêter car vois tu ma chère sœur de meute, l'entrainement n'est rien en réalité seule compte la volonté, la volonté d'agir. Et, tu m'as prouvé que tu voulais te battre pour protéger les tiens, tes frères et tes sœurs. Et ca vois tu c'est tout ce qui compte.
Je me rapproche d'elle et pose ma patte sur son épaule : La force est intérieure. Si tu as une grande force intérieure tu pourras faire tout ce que tu veux. Tu deviendras la plus puissante et efficace des espionnes. Tout ce qu'il te faut c'est y croire. J'espère que tu crois en ta meute Ulvys.
Je repose ma patte sur le sol et observe l'horizon durant quelques secondes avant de reprendre : Tu feras partie du second groupe et tes capacités seront plus que décisives, je peux te l'assurer. Quant au reste de la stratégie, nous sommes en train de terminer les derniers détails. Ne t'en fais pas lorsque tout sera au point, nous expliquerons tout en détail à la meute. Allez viens entrainons nous.

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Tandis que mes yeux dorés sont plantés dans les yeux de ma jeune sœur de meute, je constate qu'elle se détend peu à peu et laisse ses craintes et peurs s'envoler loin par delà la colline. Cela me fait plaisir d'avoir pu être utile à la jeune louve. D'avoir su trouvé les mots pour la réconforter et lui donner la force d'aller de l'avant. Car, il est certes vrai que nous ignorons de quoi sera fait demain. Mais, qu'importe tant que nous vivons, tant que nous aurons la force d'avancer, nous survivrons à cette guerre. Peu importe son résultat, nous en ressortirons plus forts, plus unis et plus confiants. Parce que nous aurons passé l'épreuve du feu et du sang. J'ai confiance en cette meute. Peu importe les situations dans lesquelles nous pouvons nous trouver. J'ai confiance en ma meute. Sinon, je n'aurais jamais suivi le dragon et la chimère jusqu'ici.
La jeune louve se releva finalement et se posta face à moi. Sa queue frétillait de joie à l'idée de s'entrainer. J'en profita pour la détailler afin d'évaluer ses points faibles et ses points forts dans l'optique de la faire travailler plus efficacement et progresser plus vite. Habitudes de mentor, je suppose. Mais alors que je m'attendais à ce qu'elle me propose de commencer.
Ulvys me dit :- Merci Ebène, tu es vraiment un parfait Bras droit.
Un sourire sincère étira lentement mes babines. Je veux dire. Je n'ai pas demandé ce poste pour recevoir des lauriers ou être acclamé pour mes actions. Je ne l'ai pas demandé pour être plus haut que mes frères et sœurs. Si, je suis bras droit c'est parce que je le mérite et que toute ma vie est dévoué à la meute mais je dois reconnaître qu'entendre ce genre de chose est plutôt plaisant. J'entendis son rythme cardiaque s'accélérer alors j'attendis patiemment que la louve blanche reprenne la parole.

- Veux tu faire un entraînement avec moi, je ne suis pas très forte, mais tu pourrais m'apprendre des choses ?
La gène de la louve est bien visible et je veux la balayer d'un geste car cette gène n'a pas lieu d'être.
Je lui réponds : Ton compliment me va droit au cœur. C'est avec plaisir que je m'entrainerais avec toi. L'entrainement est très important peu importe son niveau ou son rang et je ne suis pas présomptueux. On a toujours besoin de s'entrainer. Alors, si je peux faire progresser une sœur de meute en même temps, je le ferais avec joie.

Puis, je tends mes muscles et me poste face à elle dans une posture de combat. J'enfonce mes griffes dans la terre meuble des ruines de la chapelle avant de lui dire : Attaques moi.

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