little part of resentment

Le jeune Dragon s’achemine paisiblement jusqu’au garde-manger de sa « meute ». Quel joli mot, pour un tas infâme d’êtres prêts à vendre honneur et loyauté pour demeurer tranquillement vautrés dans leur stupidité ! Qu’importe, à présent Pandémonium est tranquille : sa place est assurée chez les Mercenaires et tout ce qu’il a à faire à présent, c’est trouver de la nourriture pour subvenir à ses besoins. Personne ne le fera plus à sa place, désormais. Dieu ce qu’il était devenu paresseux, en l’espace de quelques mois de vie de meute ! Cela confirmait bien ses a priori : la meute était faite pour les faibles et les feignants. Il fallait cependant bien avouer que ça avait été plaisant.
Il s’apprêtait donc à se servir tranquillement dans le garde-manger qui était offert à lui. Pas de sentinelles, et personne ne savait encore qu’il faisait partie des Mercenaires. Il n’avait qu’à se servir, comme s’il s’agissait d’un jour normal, et d’une faim normale, et à repartir d’un pas nonchalant, comme il savait si bien le faire. Ce n’était même pas une infraction qu’il était en train de commettre, mais simplement un cadeau d’adieu que lui faisaient les Navniks en échange de ses bons et loyaux services. Cette idée le fit sourire, tandis qu’il s’approchait sans chercher à se cacher.

little part of resentment

Le jeune loup parvient sans encombre jusqu'au garde-manger, au bord duquel il s'arrête quelques instants, contemplant les monceaux de nourriture qui s’amoncelaient là. Il réflechit quelques instants, ayant l'embarras du choix il peut bien se servir ce dont il avait envie ! Il hésite quelques instants entre un faisan et un mouton, mais les plumes et la laine ne le tentent que peu : ce sont le genre de matière à rester collés dans les dents, particulièrement détestable.
Il porte donc son dévolu sur le seul faon égaré parmi les autres animaux et, le saisissant par le cou, décide de le dévorer sur place. Bah quoi, il est quand même encore officiellement chez lui, non ?

little part of resentment

L’estomac plein, le jeune loup était repu. Cependant, ne voyant personne venir, il décida de faire quelques réserves pour la semaine à venir. Il avait à peine réussi à terminer le faon, mais il se saisit d’un jeune mouton chassé par Dieu sait qui et, l’attrapant par la gorge, il le traîna hors du garde-manger avec une lenteur infinie. Le plus suspect paraissait souvent le moins suspect. Jamais personne ne se serait demandé ce que faisait un Navnik emportant une proie du garde-manger Navnik ! Et c’était précisément sur ce genre de détail que jouait le jeune loup en traînant assez péniblement le cadavre de ce mouton.
Il savait précisément où il pourrait le cacher, hors du territoire de la nouvelle meute. Direction la forêt aux pendus, où un buisson devrait faire office de garde-manger personnel.
Fini, le partage et toutes ces conneries.