Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Tout me rongeait. Tout m'énervait. Je ne comprenais pas. Je ne comprend pas. Tout ces loups qui m'entourent depuis presque deux mois, qui se préparent au massacre. J'ai eu le temps de les connaître, de les observer, et maintenant je devrais juste les regarder partir sans peut être jamais revenir. L'idée me paraissait absurde, grotesque. Nous n'avions pas besoin de territoire en plus. Nous étions libres et heureux, nous chassions suffisamment pour vivre correctement. Alors pourquoi vivre un affrontement comme celui qui allait arriver? Pourquoi laisserais-je les loups qui m'entourent courir à l'abattoir? Et Nyméria. Louve intrépide, courageuse, tu étais prête à mourir comme les autres pour une cause si futile? Prête à être séparer de ce petit Reny? Ange noir plein d'amour et de curiosité. Je ne te comprenais pas. Je ne te comprenais plus. Je pensais t'avoir cerner pourtant, nous ne nous regardions plus que de loin. Comme de nouveaux inconnus. Pourquoi me regardais-tu comme ca? Etais-ce de la culpabilité? De la colère? Que ressentais-tu dans ce coeur battant au rythme des appels des tambours de guerre de ta meute? Pourquoi avais-je l'impression que j'étais seul responsable de cette distance que tu avais créé depuis que tu m'avais trouvé, quasiment mort? Me faisais-je des idées? Tu m'avais aidé à m'accrocher à la vie, et aujourd'hui j'ai compris que je voulais que tu en faces parti. Alors pourquoi avais-je l'impression qu'un mur infranchissable était en train de s'ériger entre nous?
La folie. Un sentiment étranger à notre esprit. Douce et fourbe, elle attend son heure pour s'insinuer au plus profond de votre âme pour ensuite vous faire craquer sous la pression des événements. Était-elle en train de me transformer à mon tour? J'errai dans le bosquet tortueux, parmi les arbustes qui essayaient de se reconstruire une vie malgré l'environnement hostile qu'était leur terre nourricière. Je ruminais ma colère. Je ne voulais pas qu'ils partent. Je ne voulais pas d'un combat, je ne voulais pas d'autres morts. Je ne voulais pas qu'elle disparaisse.
Je m'allonge sur le sol poussiéreux de tout mon long. Je sens la terre vivre sous le poids de mon être. Elle aussi possède un coeur. Est-il en train de saigner comme le mien, spectateur impuissant? Je ferme les yeux. Devrais-je prendre des décisions? Devais-je partir? Reprendre ma vie d'avant? M'éloigner de toutes ces tensions étrangères à mon être? Véga menait une vie libre. Elle décide qu'elles seront ses décisions. Avais-je vraiment le choix aujourd'hui parmi cette meute? On m'autorisait à ne pas combattre. Être face au combat, admirant le sang couler sans broncher. Etais-ce moi? Allais-je la laisser y aller seule?
Et si je la persuader de partir avec moi?
L'idée s'insinua d'elle même dans mon esprit. Mais elle était absurde. Jamais cette louve ne quitterait sa vie d'aujourd'hui pour partir dans ce monde cruel, avec pour seul compagnon un loup cassé. Un joyau brisé.
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Sam 19 Sep - 2:25
vouloir fuir
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A peine un jour c'est écoulé depuis la réunion des Esobek, un jour que tous savent ce qui arrivera dans les jours qui suivent. Certains étaient pour, d'autres contres, et elle ? Dans quel camp se trouve-t-elle ? La question ne se pose pas, elle sera toujours aux côtés de son Alpha, de sa meilleur amie, de celle à qui elle doit tout. Jamais elle ne la laissera seule monter au combat, restant derrière, en retrait, se rongeant les pattes à se demander si la rousse était toujours en vie ou non. Non, impossible qu'elle la laisse seule, d'autant que Freux resterait pour veiller sur les louveteaux ainsi que les plus faibles. Non, elle ne pouvait pas la laisser monter seule au front, elle devait la soutenir et même si cela l'effraie …
Perdu dans ses pensées, Nymeria marchait sans réel but, son regard fixé sur le sol où l'herbe perçait par endroit la terre pour pouvoir reprendre ses droits sur cette planète. La végétation était en train de se refaire, au moins quelque chose de réjouissant dans tout cela mais, jusqu'à quand ? Jusqu'à quand la terre réussira-t-elle à se remettre avant d'être dévaster de nouveau ? Quelle autre catastrophe va-t-il leur tomber dessus ? Si il y a bien une chose qu'a appris la grise depuis sa naissance, c'est que la paix est toujours de courte durée, autant pour les loups que pour les Hommes et la terre …
Passant à la lisière de la forêt, passant entre les arbres à moitié calciné, mort ou cherchant à reprendre de l'ampleur, de leur beauté d'avant, la louve sentie perçu l'odeur d'un loup qu'elle ne connaît que fort bien depuis … Arès … Hier, le loup s'était opposé au choix de leur Alpha, il semblait indigné, ne semblait pas comprendre mais, comment aurait-il pu comprendre les motivations de Plume Rousse ? Il n'était là que depuis quelques temps et, il n'était pas là, ce jour-là, sur cette dune. Il n'a pas vu les merveilles que celle-ci offre, la beauté de ce lieu malgré son côté sableux. Non, il n'avait pas vu tout cela et, il ignorait ce que les Esobek encourent depuis le moment où les Navnik ont décidés de s'installer sur ces terres. Non, il ignorait tout de cela et, c'est pour cette raison que la louve ne peut lui en vouloir, toutefois, le laissait dans l'ignorance n'arrangerait rien mais, en même temps, elle craint de l'approche seul à seul …
Ébranlé par ce qu'il s'était passé avec l'Homme. Ébranlé de l'avoir récupéré mourant près des frontières des Esobek. Ébranlé par leur ressemblance, elle a aussi peur de ce qui pourrait arriver si jamais elle se laissait aller, si elle se décidait à ne plus le fuir. Proche mais si lointain à la fois. Doux mais si dangereux à la fois … Cette bête qui semble se terrer dans un coin de son âme, cette bête si similaire à la sienne mais, est-elle aussi sanguinaire que celle de la louve ? Pourquoi possède-t-il un tel monstre en lui ? Qu'est-ce qui a fait naître cette part de son âme ? Elle n'en sait rien et, ne souhaite pas le savoir, elle ne souhaite rien savoir quant à ce démon tout comme elle ne veut pas laisser le sien faire surface. Mais pendant la guerre, comment fera-t-elle ? Que fera-t-elle si la bête fait irruption ? Que fera-t-elle si elle est aveuglé au point de ne plus reconnaître ses alliés de ses ennemis ? Elle a peur, peur que cette situation ne soit réel, peur de perdre le contrôle mais, il ne faut pas qu'elle y pense …
Et tandis qu'elle pense, ses pas la menèrent jusqu'au loup roux, étendu sur le sol, l'air ailleurs … Il avait une bien meilleur mine que lorsqu'elle l'a laissé aux bons soins de Reaven mais, depuis, elle n'était pas retourné le voir, elle l'avait comme esquivé, ou plutôt, elle s'en tenait loin, pour quelle raison ? Il était en piètre état, il avait besoin de présence mais, elle ne lui en a pas donné … Comment la voyait-il ? Que pensait-il d'elle alors qu'elle le laissait se remettre seul ? Non … Pas complètement seul … Elle sait que son fils, Reny, était allé le voir. Elle le savait mais, n'avait rien dit. Non, elle était même rassuré de savoir qu'il y avait quelqu'un auprès de lui, même s'il ne s'agissait que d'un louveteau qui ne pense qu'à s'amuser.
Elle finit par s'arrêter, à bonne distance de lui. Ses oreilles se baissèrent un instant avant de se redresser.
Un simple bonjour, un regard. Je me détourne vers elle. Elle. Nyméria. Il fallait que je pense a elle au moment ou elle apparait. Elle. Oui cette louve que plus je regarde plus la beauté des yeux envahit mon coeur. Je bégaye.
-"Sa..Salut Nyméria.."
Je me relève gauchement sur ma patte abîmée et mon épaule endolorie. L'appuie est encore difficile, mais beaucoup mieux que les jours précédents. J'ai même réussis a effectuer une chasse fructueuse. C'est un début. M'extirpant de mes pensées, je reviens à la louve en face de moi. Son regard est comme d'habitude, plein de confusion, et bercé par des pensées multiples. J'aimerai avoir accès à celle ci. Savoir ce qu'elle voit à travers moi. Puis soudain, en repensant a ces derniers jours, un détails me revient en mémoire. Un petit détail, noir, au yeux jaunes. J'avais rencontré contre mon gré un louveteau du nom de Reny durant ma convalescence. Il s'était pas particulièrement présenté, mais sa question " c'est ma mère qui t'a sauvé " m'avait fait comprendre de qui il s'agissait. Nyméria m'était venu en aide, et Reaven était un mâle. Il parlait donc bien de Nyméria. Elle avait donc vécu avec un mâle et eut des petits avec. La jalousie avait envahit mon esprit depuis. Je ne cessais de l'imaginer seule avec un autre mâle, et ça m'énervait. Je m'écarta d'elle. Sa distance... Son enfant... Trop d'éléments brouillaient mes sentiments. Pourquoi s'approchait-elle de moi si elle avait déjà une vie bien construite....?!
Je me retourne, la regarde dans les yeux. Une colère nouvelle envahissant mes veines. Je voulais que tu m'appartiennes. Et j'apprend que tu es déjà celle d'un autre!? Comment suis-je censé t'approcher, te charmer si tu es la femelle d'un loup ! La rage fait palpiter mes tempes, me faisant oublier mon soucis premier de la guerre à venir, et de partir loin d'ici avec elle.
Je me met à faire les cents pas tournant de gauche à droite face à elle. Je ne sais pas comment lui parler. Quoi lui dire. Je ne sais pas de quelle manière je suis censé faire face à ces détails. Est-ce qu'elle n'éprouvait aucun sentiments de culpabilité a charmer un mâle en appartenant à un autre. Je fis donc dans le simple.
-"Tu as un fils?"
Marquant une pause, je continue toujours froid.
-"Quand allais-tu me le dire?"
C'est soudain tellement stupide! Et si je m'étais fais simplement des idées? Et si elle ne m'avait jamais charmé? Si elle n'avait jamais voulu m'approcher! Et si c'était tout simplement son "rôle" de bras droit?
-"Tu es donc la louve de quelqu'un! Pourquoi tu ne me l'as jamais dis!? Ne penses-tu pas qu'à toi? Sais-tu ce que découvrir que tu avais un fils m'a fait ressentir? Tu n'en as peut être rien à faire, tu ne la même peut être même pas remarqué, mais Nyméria, je ne fais que te regarder. Tu hantes mon regard, mon esprit! Ne joue pas avec mes émotions s'il te plait! Déjà que c'est assez difficile de te voir partir en guerre, et peut etre prendre le risque que jamais tu ne reviennes... Maintenant je vais devoir te regarder en sâchant que tu appartiens à quelqu'un d'autre que moi. Tu n'as pas idée de comment cette idée me ronge."
J'en avais trop dit. Je le savais, je le sentais. Ma langue avait déversé tout le flux de pensées qui m'envahissait depuis peu. Je regretterais mes mots. Elle allait partir. C'était sûr. Et si elle partait. J'en ferais sûrement de même. Ma place ne sera plus parmi les Esobek.
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Dim 20 Sep - 2:50
lutter pour vivre
f. 100 - a. 100 - e. 100
Il semblait perturbé, perturbé par l'arrivée de la louve, bégayant en la saluant. Elle penche légèrement la tête sur le côté, le fixant. De ce soudain silence, Nymeria se mit à observer le corps du roux pour voir l'état de ses blessures. Il semble bien se remettre, tant mieux, il moins il sera apte à se défendre en cas d'attaque, même si elle espérait qu'aucune attaque ne soit portée sur le territoire Esobek … Puis tandis qu'elle se perd dans ses pensées, la voix d'Arès raisonne dans son esprit. Tu as un fils, voilà la question qu'il venait de lui poser. Oui, bien sûr, elle en avait un et, même deux. Deux loups au pelage noir, l'un possédant de merveilleux yeux bleu et, guérisseur parmi la meute, et l'autre avec d'adorable yeux jaune. Mais visiblement, cette découverte ne lui plaisait guère …
Son regard fixé sur le guerrier, elle ne comprit pas au début sa question. Quand allait-elle lui dire ? Lui dire quoi ? Pour son fils ? Il est vrai que le roux n'est pas suffisamment ancien pour savoir qu'elle a récupéré le louveteau il y a quelques temps mais, sa réaction était étrange … Il bougeait en tout sens, faisant les cent pas, quelque chose semblait le troubler, l'irriter voir l'énerver … Que se passe-t-il ? Que n'a-t-elle pas compris ? Arès explosa soudainement …
Les yeux de la louve s'écarquillèrent à mesure où le guerrier lui faisait sa déclaration maquillé par des reproches mais, bientôt, ce maquillage se dissipa, il ne semblait même plus réussir à garder le contrôle du fil de ses pensées … Quoique, elle même peinait à tout saisir … La louve de quelqu'un ? Penser qu'à elle ? Ce qu'il ressent ? Il ne fait que la regarder ? Elle hante son esprit ? Qu'est-ce que tout cela veut-il dire ? Non … Cela ne pouvait être … ? Son cœur se serra soudainement alors qu'elle fit un pas en arrière. Comment a-t-elle pu être aussi aveugle ? Est-ce pour cette raison qu'il la fuyait ? Non, ce n'était pas cela car, c'est elle qui le fuit depuis mais, le fuit-elle réellement ? Oui et non … Bouleversé par cet aveu, la louve reste immobile, ses yeux fixés sur le roux, n'arrivant pas à se décider de parler et pourtant, elle allait devoir, devoir mettre un terme à ce malentendu qu'est l'histoire de son fils, Reny. Elle essaye de trouver du courage en elle pour parler, mettant de côté les sentiments du mâle car, elle ne peut se concentrer sur les deux sans se sentir mal.
« Je... Je n'appartient à personne. Mon compagnon … Enfin, mon ancien compagnon m'a abandonné il y'a bien longtemps déjà. »
Quelle douleur atroce que de devoir mentionner de nouveau ce moment si dur pour elle, elle qui a eu tant de mal à mettre de côté ses sentiments, sa rancœur, voilà qu'elle mettait à nu cette histoire, même si c'était résumé de façon la plus banal. Malgré tout, de mentionner cela rouvre une cicatrice en elle ...
« Mais, Reny n'est pas mon véritable fils. Je l'ai découvert, couché près de sa défunte mère et je l'ai ramené puis adopté … Mais il l'ignore encore. Je n'ai jamais eu la moindre portée à moi. Keres est également adopté. »
Peut-être ignore-t-il aussi que Keres est son fils mais, désormais, il le sait. Quant à Reny, le louveteau était jeune, sous le choc et, son esprit lui a fait oublié son passé avant de se retrouver blottit contre sa nouvelle mère. Il ignorait ses origines ou ne voulait pas s'en souvenir mais, un jour, elle le mettra devant cette réalité mais, pas de suite, pas maintenant alors que sa vie pourtant si stable est menacé par une guerre …
Puis les pensées de la louve s'arrête sur l'autre partie … Que pouvait-elle lui dire ? Elle aimerait n'avoir rien besoin de lui dire, de rester muette mais, il en avait tellement dit que, si elle reste sans rien dire, il le prendrait probablement mal, que faire … ? Non, elle pouvait passer au travers … Fuir ? Oui, elle était en train de fuir, en quelque sorte mais, elle ignore comment réagir, elle est déjà complètement ébranlé par tout ceci sans réussir à comprendre tout ce qu'il se passe …
« Je ne vais pas prendre de risque pas plaisir … Mais je ne peux pas abandonner Plume. C'est grâce à elle si je suis en vie encore, c'est grâce à elle si j'ai pu fuir les Hommes. C'est grâce à sa meute que j'ai pu retrouver Keres. Je lui dois tout, je ne peux pas l'abandonner alors qu'elle a besoin de moi. Elle est ce que j'ai toujours voulu et ce que j'ai toujours fuit. Une amie, une famille. Je ne me bat pas par plaisir, je me bat pour protéger ceux qui me sont cher et je ne peux pas rester à attendre qu'une autre meute vienne s'en prendre à nous, car les Navnik s'en fichent eux … Comprend le ou non mais, je ne peux pas l'abandonner. Mais je n'abandonnerais pas mes fils non plus, ni les membres de cette meute. Je ne laisserais personne prendre ma vie, pas une fois de plus. »
Non, plus jamais elle ne laissera qui que ce sont s'en prendre à sa vie. Loup comme Humain, tout obstacle qui se dresseront sur sa route finiront par périr car, elle ne veut plus être loin de ceux qu'elle aime, elle ne veut plus être la louve fuyarde et solitaire qu'elle était autrefois …
« Je... Je n'appartient à personne. Mon compagnon … Enfin, mon ancien compagnon m'a abandonné il y'a bien longtemps déjà. »
Je sentis mon coeur se crisper. Comment abandonner un joyau si précieux. Je me plonge dans tes yeux. Je sens soudain une vague de solitude les envahir. Est-ce tes souvenirs? Je n'en doute pas. Parler de son passé est quelque chose de difficile, s'ouvrir à quelqu'un comme je l'ai fais l'est encore plus. Mais je demeure silencieux, attentif à tes mots malgré le bruit que mon palpitant fait au fond de ma poitrine à mesure que tes mots s'écoulent dans l'air du vent.
« Mais, Reny n'est pas mon véritable fils. Je l'ai découvert, couché près de sa défunte mère et je l'ai ramené puis adopté … Mais il l'ignore encore. Je n'ai jamais eu la moindre portée à moi. Keres est également adopté. "
Keres? Un nouveau nom que je n'avais pas entendu. Ainsi donc Reny n'est pas son fils. Je souffle enfin apaisé par cette nouvelle même si la tristesse reprend vite son droit. Ce jeune loup si semblable à l'innocence qui m'enivrait à son âge avait vécu une tragédie. Et quand celui ci apprendra la vérité, il ne sera pas le seul à se brisé les ailes. Nyméria doit souffrir de ce silence dès qu'elle le regarde. J'imagine alors à quel point la solitude est encore présente en son coeur. Tu me dis que tu as trouvé ta famille, ton univers, tes amis. Mais pourtant, tu es toujours si seule au fond de toi. N'es-tu pas comme moi? A chercher mille raisons pour t'accrocher à ce monde si difficile, ce monde qui nous rejette plus nous avançons. Je sens en toi le besoin d'être aimé. Le besoin d'être vu. Et Nyméria, j'aimerai te dire que je te vois. Que je vois tout en toi. Que je pourrais combler le vide qui pèse en toi, mais encore une fois, je reste muet. Spectateur silencieux de la douce agonie qui t'habite.
« Je ne vais pas prendre de risque pas plaisir … Mais je ne peux pas abandonner Plume. C'est grâce à elle si je suis en vie encore, c'est grâce à elle si j'ai pu fuir les Hommes. C'est grâce à sa meute que j'ai pu retrouver Keres. Je lui dois tout, je ne peux pas l'abandonner alors qu'elle a besoin de moi. Elle est ce que j'ai toujours voulu et ce que j'ai toujours fuit. Une amie, une famille. Je ne me bat pas par plaisir, je me bat pour protéger ceux qui me sont cher et je ne peux pas rester à attendre qu'une autre meute vienne s'en prendre à nous, car les Navnik s'en fichent eux … Comprend le ou non mais, je ne peux pas l'abandonner. Mais je n'abandonnerais pas mes fils non plus, ni les membres de cette meute. Je ne laisserais personne prendre ma vie, pas une fois de plus. »
Ainsi, c'est aux hommes que tu dois tes plus grandes souffrances? Je l'avais vu le jour où nous avions tué celui qui s'était approché un peu trop près de la meute. Tu avais été envahis par la rage. Une rage quasiment semblable à celle que j'avais ressenti quand il avait porté son poing à ta truffe. Ces hommes, barbares, sauvages et cruels. Tuant tout sur leur passage. Hommes puissants, impitoyables. Ils prenaient leurs droits sur la nature qui les entourait, sur nous, peuple libre de ces terres devenus hostiles par leurs mains. Ils m'avaient retiré ma mère, avaient brisé l'âme de la louve face à moi, et bien d'autres choses encore. Je ne ressentais que de la pitié et de la colère à leur égard.
Mais plus je t'écoute, plus tes mots résonnent en moi, plus j'ai envie d'être près de toi. Soit mienne. Je veux te protéger. Je veux que tu vives! L'ivresse de mes sentiments prend alors possession de mon corps. Il s'autorise à bouger sans penser. Mes pattes avancent vers toi, louve brisé, louve enchaîné. Le désir m'envahit. Je serai celui qui sera là pour toi. Je serai celui qui prendra soin de toi. Laisse moi ouvrir ce cœur emplis de douleur. Je remplacerais chaque moments de souffrance par un sourire de véritable bonheur. Je m'approche avec trop d'ardeur dans le coeur. Tu n'as pas le temps de réagir que je suis déjà en face de toi, si proche, si aimant. Je sens ton souffle à travers les respirations saccadées de ta truffe. Tu ne bouges plus. Nous nous regardons dans les yeux. Echange intense. Partage précieux. Je m'avance encore un peu, si près, si proche... Je ne peux plus retenir le désir qui assaille mon corps, je plonge. Je plonge dans une abysse si sombre, que je ne sais pas si je serai capable de renager vers la surface, mais je sombre. Je t'embrasse, de mon museau, d'où la respiration pourrait faire rompre mes poumons encore fragiles. Je t'embrasse. Le temps autour de nous semble s'arrêter. La nature semble s'être figé. Je t'embrasse. Je refoule en celui ci, toute l'ardeur que tu as créé dans mon coeur. Toute l'envie que ta présence m'incombe. Suis-je en train de prendre le risque de te perdre à travers ce geste irréfléchis? Sûrement. Cependant je préfère être dévoré de remords que de regrets. Tu es celle que j'ai cherché l'espace d'une vie de solitude, celle que je veux sauvé au prix de mon âme. Je ne veux plus t'abandonner. J'ai trouvé la perle, le joyau qui remplacera mon être brisé. Peu importe le temps, peu importe la durée. Je n'abandonnerai jamais. Je me battrais pour toi, pour être à tes côtés.
Je romps enfin la connexion. J'ai l'impression que mon cœur cherche à s'extirper de mon corps. Je baisse les yeux comme désolé de ce baiser forcé. Je prend le risque de te regarder de nouveau. Que ressens-tu...? Quel sera ta réaction?
-"Nyméria, je ne veux pas que tu partes au combat. Je ne veux pas prendre le risque de te perdre alors que je t'ai enfin trouvé..."
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Lun 21 Sep - 16:52
sentiment perdu
f. 100 - a. 100 - e. 100
Elle s'était lâché, elle lui avait avoué, avoué une partie de sa vie qui la ronge, cet abandon dont elle n'arrive pas à tirer une croix. Elle lui avait avoué ses raisons, cette fidélité envers Plume Rousse, ce besoin d'être auprès d'elle pour la protéger, pour ne jamais la voir disparaître ou mourir. Et si son amie venait à périr, que se passera-t-il ? Que fera-t-elle, elle ? Nymeria ne veut pas y penser, elle ne veut pas penser à cette éventualité. Jamais Plume Rousse ne mourra, jamais, pas tant qu'elle vivra. Elle est son amie, sa meilleur amie et une sœur pour elle. Arès l'écoutait, il ne disait rien, à quoi pensait-il ? Que pensait-il d'elle ? Est-ce que cela avait-il une réel importance de savoir ce qu'il pense d'elle ? Après tout il venait de lui faire une déclaration mais, maintenant qu'elle lui avait avoué tout cela, une partie de sa vie, réagirait-il toujours de la même façon ? D'autant qu'il ignore encore des choses. La mort de son meilleur ami quand elle était jeune par sa faute. Les nombreux chiens qu'elle a massacré sans le moindre remord. Elle n'est pas celle qu'il pense qu'elle est. Elle est … Compliqué, solitaire. Elle ne peut aimer, ne peut plus aimer, non, elle ne veut plus aimer, elle a peur, peur d'être de nouveau abandonné, d'être de nouveau seule. Oui mais, alors, pourquoi se gouffre dans son cœur ? Pourquoi souffre-t-elle à ce point de ce manque ? Pourquoi ce sentiment est-il si douloureux ? Pourquoi son cœur refuse de cicatriser ?
Entre haine et amour il n'y a qu'un pas à ce qu'on dit mais, est-ce vrai ? Hait-elle se sentiment autant que celui-ci lui a procuré tant de bonheur ces mois où elle a pu vivre auprès de son ancien compagnon ? Doit-elle réellement renier un tel sentiment ? Peut-être pas mais …
Que se passe-t-il ? Que fait-il ?! Il s'était rapproché d'elle sans qu'elle ne fasse attention. Arès était juste devant elle, son museau contre le sien. Elle le fixe, ébranlé, figé. Que se passe-t-il, pourquoi ? Que doit-elle faire ? Elle a soudainement peur, peur de quoi ? De ce qui se passe ? De ce qui pourrait se passer ? De ses sentiments incertains ? Elle a peur de cette proximité, peur de ce contact. Elle veut se défaire de lui, s'éloigner mais, elle a peur, n'ose pas, comme tétanisé. A quoi joue-t-il ? Pourquoi fait-il cela ? Faites qu'il cesse ! Faites qu'il recule, qu'il ne la touche plus ! Pourquoi ce contacte est si agréable mais aussi si douloureux ? Un léger tremblement ébranle son corps, le poil légèrement hérissé.
Le temps semble s'écouler lentement, depuis quant est-il collé à elle ? Pourquoi ne bouge-t-elle pas ? Pourquoi ce mélange de sentiment incertain, contradictoire ? Sont-ils seulement réel ? Elle n'arrive plus à pensée, plus à réfléchir correctement, tout s'embrouille, elle ne sait plus comment faire. Mais il finit par reculer, mettant une légère distance entre eux deux. Il la fixe. Son regard veut dire tant de chose … Elle baisse les oreilles, détourne le regard. Pourquoi dans le regard du guerrier il y a tant de sentiment ? Pourquoi la regarde-t-il d'une façon désolé ? Elle le sait, elle sait pourquoi mais ne dit rien, elle ne veut rien dire quant à cela, trop bouleversé, perdu … Il parla alors, il ne veut pas qu'elle parte, mais où ça ? Ah oui, au combat … Elle réussit enfin à parler mais, sans le regarder.
« Je dois y aller … Je dois les aider et ... »
Elle s’interrompit, incertaine de ce qu'elle allait dire. Est-elle sûr ? Sait-elle ce qu'elle veut ? Non, elle ne sait pas, elle n'en sait rien alors, comment lui répondre ? Que peut-elle lui dire ? Elle ne peut pas lui mentir, elle ne peut pas le berce d'illusion, elle ne peut pas lui promettre la lune, non … Elle ne peut faire tout cela, pas tant qu'elle ne saura pas ce qu'elle veut vraiment, tant qu'elle ne sera pas sûr de ses propres sentiments. Elle doit lui dire, elle le doit … Mais après, comment va-t-il réagir ? La méprisera-t-il ?
Je le savais, et pourtant je l'avais embrassé. Etais-je désolé ? Pas le moins du monde. J'avais agis selon mon coeur, selon mes pensées. Et pourtant, son attitude... Son regard... Sa souffrance. Qu'avais-je fait. Etais-je allé trop loin. Je te vois malheureuse, et tu ne me laisses pas t'aider. Je ressens une profonde solitude. Tu ne partages pas ce que je ressens. Je me sens si seul. Ais-je un jour vraiment fait partis de cette meute? Ou est-ce que mon coeur est resté solitaire? Je n'arrive plus a te regarder. Je n'arriverai pas à être le loup que je souhaite, si je vois autant de peine dans tes yeux. Je refuse de te forcer à vivre cela, si c'est pour que tu souffres d'avantage. Je recule pris de panique.
Qu'ais-je fais...
Je recule encore, jusqu'à heurter un tronc. Je sursaute. Mon coeur, semble s'éteindre. La flamme dans mes yeux avec lui.
Qu'ais-je fais...
Je baisse les oreilles, te regarde souffrir par ma faute. C'en est trop. Ma place n'est pas ici. Je me retourne paniquer, et fuis en courant, loin. Loin de cette terre qui n'a pas besoin de moi. Je dois partir. Courir jusqu'à l'épuisement. Quitter ce monde où je n'ai pas ma place.
Tu es l’idylle du loup solitaire que je suis,
hanté par se royaume hostiles,
je me terre parmi le gibier
car je ne suis plus rien qu'un loup brisé.
Mais n'ai je pas toujours été
que la proie de monstres assoiffé de sang?
Au milieu de cent loups,
seule toi, étoile damnée, sera réparer mon joyau brisé.