Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
La période où le soleil n'était pas encore présent, mais qu'il ne tarderait pas. Les rayons lumineux apparaissait à peine, colorant le ciel et les nuages de douces teintes réconfortantes. Un peu de rouge, d'orange et de jaune apportait une ambiance chaleureuse, tandis que le violet et le rose présentait la fraîcheur du matin. Les lueurs apportaient des couleurs aux noirs et blancs de la nuit. La lune argentée qu'on associait aux loups restait visible, comme un fantôme refusant de quitter les lieux, de se faire oublier par l'emprise enjoué du soleil avant le retour de la luminosité sombre. Tel était ce que voyait Sköll, le loup dont la fourrure brillait en harmonie avec ce décor, ou plutôt ce paysage magnifique. Il fixait de son regard vert profond sur le spectacle qui se jouait avec beauté devant les yeux de toutes présences vivantes qui prenaient le temps de s'arrêter et de profiter de la vue. C'était son cas. Il avait prit un temps d'immobilité en s'assoyant et en observant, tout simplement. Silhouette silencieuse face aux rayons ardent du soleil qui commençait à réchauffer la terre, chassant la rosée qui s'était accumulé durant la nuit, royaume de la lune qui avait finalement disparu en promettant de revenir en soirée. Silence Ardent, comme la lune avait donné en nom, souffla doucement alors que les minutes s'écoulaient, laissant place au soleil et au ciel qui devenait bleu.
Cette nuit, il avait à peine dormit. Sköll était Mercenaire depuis peu, mais cela ne semblait pas entacher l'impression de confiance que les loups semblaient ressentir à son égard. Et le loup roux n'était pas d'un de ceux qui en abusaient. Un contrat pouvait être plus tentant qu'un autre qu'il ne trahirait pas pour autant. Pour lui, les engagements qu'il avait acceptés se devaient d'être fait jusqu'au bout. On ne pouvait trouver un loup plus neutre que lui. Deux ou trois loups l'avaient déjà contactés pour des contrats différents, mais aucun ne l'avaient vraiment intéressés. On lui demandait de se présenter au grand jour, d'imposer sa force ou de combattre pour une meute. Seulement, le loup restait fidèle à lui-même. Il préférait agir dans l'ombre, tous loups ne connaissant, ainsi, pas ce qu'il avait peut-être déjà pu faire chez le voisin. Pas d'ennemi ou, tout du moins, pas en connaissance d'être son ennemi, donc. Certes, le fait qu'il soit un Mercenaire pouvait donner des doutes sur ses agissements et ses intentions, mais il savait que de contrats en contrats on comprendrait qu'il était digne de confiance comme il en donnait l'impression. D'où l'intérêt de dire que la première impression est toujours la bonne, ou presque.
Une fois de plus, il avait rencontré un loup venant d'une des trois meutes. Ce loup lui avait proposé un contrat, mais il s'était contenté de dire qu'il y réfléchirait. Les gains que ce loup lui avait proposés en échange de son service étaient aussi importantes que les pertes que cela pourraient encourir. Le Solitaire ne pouvait se permettre la moindre petite chose pouvant compromettre sa survie. Neutre de nature, on pouvait dire que sa survie était également une des raisons de sa neutralité. Neutre, neutre. Ce mot revenait si souvent, mais cela s'expliquait par le fait que les tensions montaient entre les meutes, que les colères et les haines pourraient se déchaîner si personne ne calmait la situation. Qui viendra apaiser les esprits pour éviter les souffrances, les morts ? Qui, effectivement.
L'aube était enfin là et, avec lui, le vent tourna, virevolta sans un bruit pour annoncer le début de ce nouveau jour. Silence Ardent détecta également une seconde chose que le vent annonça silencieusement. Il avait reconnu l'odeur dont le vent avait trahi la présence. Dénonçant son appartenance à la meute Esobeck, l'odeur comportait des particularitées uniques qui était propre à son détenteur. Suave et enivrante était ce que captait son odorat. Par cela, il se remémorât leur première rencontre d'il y a quelques jours. Il ne pouvait tout de même pas oublier ni son odeur envoûtante ni ses yeux ambrés chaleureux quoique méfiants ni son agilité dans chacun de ses gestes. Sans compter que c'était son premier contrat, petit et facile, mais le premier tout de même. Les oreilles aux extrémités noires du roux pivotèrent, alors qu'il eut un sourire amusé.
« Nymeria ... »
Aucun autres mots supplémentaire n'était indispensable. Par son prénom, il avait su signifier qu'il savait que la louve était proche, qu'il n'avait pas eu de mal à la reconnaître et que se cacher n'était plus nécessaire. Sköll avait l'art de tout dire en très peu de mot. La louve grise avait piqué sa curiosité, mais il ne dit ni ne demanda quoi que ce soit.
Il souffla en ne détournant pas le regard de l'explosion de couleur qui prenait fin. Le ciel devenait lentement d'un bleu limpide. L'aurore... Cela lui rappelait une petite histoire que les jeunes filles des hommes semblaient apprécier. Une princesse parmi tant d'autre portant le nom d'Aurore. Elle était vouée à se faire piquer par un rouet pour s'endormir éternellement. Par contre, le baiser vrai d'un prince charmant traversant le champ épineux et bravant la sorcière noire réveillerait la douce endormie. Une histoire parmi tant d'autres qu'il avait entendu lors d'un de ses rares répits. Était-ce pour cela qu'il s'était rendu près d'un village humains ? Par un souvenir qu'il voulait lointain ? Ou pour se prouver qu'il était enfin libre ?
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Mar 8 Sep - 23:40
suivre pour savoir
f. 100 - a. 100 - e. 100
Elle l'avait vu … Elle l'avait suivit … Alors qu'elle voulait voir de plus près les terres Navnik, elle l'avait vu, sortir de cette terre ennemi, mais que faisait-il là ? Se promenait-il simplement ? Pourquoi se risquer dans une terre hostile en tant que solitaire, surtout lorsqu'on est blessé ? Certes, sa blessure a dû bien guérir depuis mais, lorsqu'elle l'avait amené sur les terres Esobek, il était resté méfiant alors que là, il semblait plus calme, comme si il ne craignait rien, à moins qu'elle ne se fasse des films ? A moins qu'il soit Navnik … Non, impossible, il ne porte pas leur odeur mais, peut-être … Oui peut-être le deviendra-t-il … Cela est mauvais, oui, très mauvais, la louve ne peut permettre à d'autres loups de rejoindre cette meute et, encore moins un loup qu'elle a aidé, même si il ne s'agissait là que d'un service rendus.
Elle l'avait observé quittant les terres, s'éloignant pour aller ailleurs. Elle l'avait suivit, sans un bruit, sans même chercher à se camoufler pour être franc, non, elle s'en fichait. Elle n'était pas une espionne, ni une guerrière, juste un Bras Droit qui veut en savoir plus sur ce qui se trame autour pour éviter à sa meute le moindre problème et, ce loup l’intriguait, ses raisons sur les terres Navnik l'intriguait, si toutefois raison il y a, mais aussi parce que ce loup l'attire, pourquoi ? Peut-être parce qu'il est mystérieux, qu'il semble si calme … Elle même ne comprend pas et préfère laisser cela de côté, non, l'essentiel est de savoir pourquoi il s'est aventuré là-bas !
Elle le suivit, jusqu'à ce que le village des Hommes soit à portée de vue. Pourquoi se rapprocher si près d'eux ? Elle hésite un instant puis continue de le suivre, davantage intrigué pour son choix. Il ne semble pas chercher à venir piller leur garde manger, non, il semblait juste vouloir passer, peut-être observer, qui sait ? Mal à l'aise, les oreilles de la louve se baissèrent légèrement alors qu'elle surveille le moindre bruit autour d'elle avant que le mâle à quelques mètres d'elle s'arrête soudainement. Pourquoi s'arrêtait-il ? Que regarde-t-il ? Elle leva la tête à son tour et observe le ciel qui s’éclaire peu à peu, changeant de couleur sous le levé du soleil.
Posant de nouveau son regard d'os sur le roux, elle finit par se rapprocher doucement de lui, méfiante, le contournant sur la droite en ne le quittant pas du regard et se met à sa hauteur, restant à bonne distance.
« Tu sembles aimer jouer avec le destin. »
Lui lança-t-elle avant de jeter un coup d’œil vers le village où les Hommes semblaient encore endormis. Non vraiment, elle n'aime vraiment pas cet endroit, cette proximité … D'un coup, elle regrette presque d'avoir suivis le loup tricolore …
« On dirait que tu apprécies également les terres hostiles. »
Elle faisait bien sûr référence au village des Hommes mais, également aux terres Navnik mais, comprendra-t-il cela ? Après tout, depuis combien de temps a-t-il deviné que la louve le suit ?
Du coin de l'oeil, Sköll entre-perçut le corps légèrement plus petit que le sien se mouver vers sa droite, en gardant un certain éloignement. Le loup roux ressentait l'insistance du regard d'un doux ambré fixé sur lui. La chaleur de ce regard était enfouit derrière la froide méfiance qu'elle lui accordait à son endroit et il trouvait cela presque dommage. Ne trouvez-vous pas un regard d'or réconfortant ? Sköll, oui. Les yeux de la louve le captivait, mais il se retenait bien de croiser son regard. Lorsqu'elle fut à son niveau, ou à sa hauteur, il constata presque sur le coup qu'elle n'était nullement à l'aise. Certes, leur première rencontre n'avait que peut été confortable, mais cela ne semblait pas être la cause de la présence du loup pour cette fois. Ce qu'observa ensuite Sköll était qu'elle jetait parfois des coups d'oeil bref vers le village. Le loup descendit ses yeux vers le collier de fer qui reflétait la fin de l'aube dont les couleurs se fondaient peu à peu dans le ciel bleu. Ce métal froid et dur qui restait obstinément attaché à son cou. Il fallait être sans esprits pour ne pas deviner qu'elle n'appréciait pas la proximité des hommes. Il pouvait comprendre. Il les détestait pour ne pas dire qu'il les haïssait. Pourtant, il était venu ici, tout près, à porter de vue.
« Tu sembles aimer jouer avec le destin. »
Sköll posa à son tour complètement ses yeux verts profonds sur la louve. Ses propres pas l'avaient mené vers un passé pas si lointain, d'à peine un mois et demi. Faire un petit tour par là, lui semblait alors nécessaire. Pourquoi ? Même lui hésitait encore sur la réponse. Croyez le ou non, mais le loup se sentait quelque peu incertain de son futur et, surtout, incertain de ses faits et gestes. La seule chose qu'il connaissait vraiment était les hommes et leur cupidité. Il n'avait pas goûté à la nature sauvage longtemps avant qu'on ne le capture et il devait aujourd'hui s'adapter. Il s'y prenait bien, mais les doutes persistaient. Soufflant, il se concentra sur Nymeria. Elle avait de nouveau regardé rapidement le village non loin et, comme pour se changer les idées, elle continua sur sa lancé.
« On dirait que tu apprécies également les terres hostiles. »
Il prit le temps d'analyser ses paroles. C'était évident qu'elle pouvait parler des hommes dont leur habitation se situant juste devant leur museau. Pourtant, Sköll croyait à une autre référence de sa part. Il savait qu'elle l'avait suivi, mais pas depuis combien de temps. Cela ne le surprendrait pas d'apprendre que cela était depuis qu'il avait quitté les terres d'une meute ennemie à la louve grise. Un sourire amusé franc et juste étira ses babines, les oreilles pivotant vers une source de bruits et les yeux quittant la louve pour voir la sortie d'un homme matinal. Sköll gronda sourdement avant de se détourner et de s'éloigner a pas lent. Peut-être que d'autres loups auraient détalé, mais le loup roux connaissant les hommes, savait que ceux-ci ne partirait pas à leur poursuite de si bonne heure et si peu organisé alors qu'ils étaient que peu réveillés. Le loup ne fit pas attention de savoir si Nymeria l'avait précédé. Il en était presque certain que c'était le cas de toute manière. Tout comme lui, elle ne voulait sûrement pas s'éterniser à cet endroit pour voir les hommes se réveiller un par un.
Étouffant un dernier grognement qui n'était pas addressé à la grise, Sköll attendit d'entendre plus que de ne voir la femelle pour répondre à sa question muette.
« Les temps sont difficiles... »
On pourrait presque penser que le loup parlait en message coder. Effectivement, la région était affectée par les hostilités des meutes. Les Mercenaires se faisaient subtilisés pour des contrats pour le combat que tous pensaient venir bientôt et les Solitaires se faisaient de plus en plus accoster des membres des trois meutes pour recruter. Une guerre, une bataille semblait approcher. Les choses se compliquaient. Oui, les temps étaient difficiles. Et Sköll n'était pas encore sûr de l'attitude à adopter face à ces évènements, lui qui souhaitait être tranquille après 4 années captif des hommes. Le loup à la fourrure tricolore n'en dit pas plus et ce, parce qu'il voulait la pousser à demander sincèrement ce qu'elle voulait au fond.
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Ven 11 Sep - 10:50
vouloir comprendre
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Un mouvement dans le village des Hommes attira l'attention du mâle ainsi que de la louve. Sur la défensive, ses babines se retroussèrent pour dévoiler ses crocs tout en laissant échapper un grondement sourd. A ses côtés, Sköll avait réagit de même, si ce n'est qu'il n'a fait que gronder avant de se détourner. Tournant la tête vers le roux, elle hésita un instant puis, le suivit. Elle ne pouvait le laisser filer, non, elle voulait savoir ce qu'il faisait sur cette terre, ce qu'il faisait chez les Navnik. Elle veut savoir ce qu'il cache, ce qui fait son côté mystérieux, pourquoi faut-elle qu'elle soit tant attiré par les loups mystérieux ? Pourquoi faut-il toujours que sa curiosité prenne le dessus sur sa raison ?
Elle le suivait, mettant de la distance entre eux et le village des Hommes. Peu à peu, la louve se radouci, moins crispé quant à cette proximité avec ces êtres qu'elle méprise. Elle le suit, marchant un peu en retrait de lui et, lorsqu'il prit enfin la parole, les yeux ambrés de la grise se pose sur lui puis elle se mit à trottiner pour ne plus être derrière lui, ne voulant pas se retrouver derrière un quelconque loup. Que voulait-il dire par, les temps sont difficile ? Est-ce une réponse aux paroles qu'elle lui a dit avant ? Compte-t-il rejoindre les Navnik parce que les temps sont dur ? Est-ce autre chose ? N'y allant pas par quatre chemin, elle lui posa directement la question …
« Que faisais-tu chez les Navnik ? Comptes-tu les rejoindre ? »
La question pouvait paraître étrange, indiscrète, après tout cela ne la concerne pas, qu'est-ce que cela peut faire qu'il les rejoigne ? Tout simplement parce qu'il deviendra un ennemi à son tour et qu'il grossira les rangs de cette meute naissante. Puis … Non … Non il n'y a que cela, il ne peut y avoir que cela de toute manière, pourquoi autre chose après tout ? Elle ne le connaît pas, elle n'a fait que le soigner en échange de son aide. Il ne représente rien, elle ne sait rien de lui et ne saura probablement rien. Alors pourquoi espère-t-elle qu'il ne compte pas les rejoindre ? Peut-être parce qu'elle ne veut pas devoir compter un loup de plus parmi ses ennemis, qu'elle n'a aucune envie de se battre contre ce loup, même si elle avait du mal à imaginer ce loup agressif au vu de sa façon de se comporter vis à vis d'elle. Se comporte-t-il ainsi avec tous ses congénères ? Seulement les femelles ? Elle se pose bien trop de questions et pourtant, elle ne devrait pas ...
Un grognement ressemblant au sien fut emmené de la louve, mais celle-ci dévoila les crocs contrairement à lui. Durant les 4 années qu'il avait dû vivre avec les hommes, Sköll avait apprit à faire taire ses impulsions et à diminuer ses réactions vit à vit de ses émotions. Il avait comprit très tôt que sa meilleure chance de survit était, pour cette époque, de suivre les ordres de ces humains et de leur donner ce qu'ils voulaient. À peine devenue adulte, il savait que le moment viendrait pour lui d'être libéré de ces êtres et que la patience était une vertu qui pourrait lui sauver la vie. Le loup ne savait pas ce que la louve grise avait vécu auprès des bipèdes tout comme elle ne devait pas savoir les épreuves qu'il avait surmontées. Combien de temps avait-elle passé avec les hommes ? Qu'avait-elle été obligé d'apprendre ? Qu'avait-elle du faire pour ne pas se faire tirer une balle d'une de ces armes à feu entre les deux yeux ? Comment avait-elle réussi à fuir ? Bien des questions dont Sköll ne s'informa pas des réponses. Et dont lui-même ne donnerait pas les réponses aux interrogations qui devaient être semblables chez la Esobeck.
Tel était ses pensées alors que, pas à pas, il prenait de la distance entre eux et les bipèdes. Des souvenirs troublantes, des questions sans réponses, des émotions aussi fortes que discrètes, Sköll était pourtant impassible. Les Traqueurs lui avait apprit à être quelque chose qu'il répugnait, qu'il détestait. Le loup n'avait pas ni de deuxième facette ni de sombre côté avec qui il cohabitait. Ce n'était qu'une chose qu'il avait apprit à être, qu'il pouvait être par choix. Le loup pouvait être le néant. Un néant qui voulait tout dévorer, tout détruire sur son passage, qui voulait déchirer et lacérer, faire couler le sang à flot. Sa volonté d'être lui-même et de ne pas adopter ce néant était tel qu'il ne prenait pas la peine de paraître des plus sociables ou même d'avoir le sourire contagieux qui pouvait nous remonter le moral. Sköll cherchait constamment un ancrage. Le moment présent était son meillleur atout. Il se concentrait sur ses pas, sur sa respiration, sur son coeur qui battait en rythme, mais parfois ce n'était pas suffisant. Il portait alors attention aux odeurs, aux bruits, aux mouvements alentours, mais, pour de rare fois, il avait besoin d'autre chose. Il allait alors chasser ou s'entrainer. Tout pour se vider l'esprit, pour se changer les idées et calmer les troubles qui l'habitaient. Cela ne lui arrivait pas souvent, mais cela arrivait tout de même. Tout êtres vivant avait des faiblesses et il fallait savoir en profiter plus que d'en déplorer.
« Que faisais-tu chez les Navnik ? Comptes-tu les rejoindre ? »
Il sentit avant même qu'il ne vit la louve s'avancer en trottinant à sa hauteur. Comme il semblait en prendre l'habitude, le roux sentait le regard ambré posé sur lui. Il ne put s'empêcher de tourner la tête vers elle. Son propre regard profond vint rencontrer les deux yeux doux. Durant son observation de ses iris d'un doré envoûtant, il y aperçut bien des sentiments et des émotions. Les interrogations se voyaient comme les roches au fond d'une eau claire, les inquiétudes pour sa meute, les doutes devant les combats à venir, mais également un trouble qu'elle ne semblait pas ni comprendre ni saisir l'origine. Sköll finit par détourner le regard, se sentent frissonner, mais non de froid. Le soleil commençait sa lente montée vers le zénith. Par conséquent, ses rayons emmenaient la douce chaleur réconfortante du matin. Il fallait maintenant profiter, car l'après-midi serait étouffante.
« Non »
Il avait, certes, beaucoup plus été captivé par son regard, mais il s'était appliqué à remarquer son attitude. Ses muscles s'étaient détendus et elle semblait plus centré, comme si la proximité des humains l'empêchait, en quelque sorte, de pouvoir rester alerte. Quoiqu'elle n'avait pas perdu en tête le pourquoi elle l'avait suivit.
Se léchant les babines de sa langue râpeuse, Sköll se faufila entre deux maigres buissons. Il continuant d'un pas tranquille, attendant la louve qui n'en avait sûrement pas finit avec lui. Le loup roux n'avait rien de mieux à faire, alors il laissait la louve se décider a poser des questions ou pas. Il n'avait pas dormit de la nuit, mais il pouvait encore rester éveillé une heure ou deux avant de se s'allonger pour accueillir les bras de Morphée. Malgré que... Ces nuits de sommeil ne lui étaient pas toujours de tout repos.
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Lun 14 Sep - 15:24
un tristesse infini
f. 100 - a. 100 - e. 100
Il la fixe dans les yeux, elle se trouble, sentant comme un malaise à soutenir son regard mais, ne détourna pas les yeux. Non, elle s'est promise de ne plus jamais détourner les yeux, de ne plus montrer la moindre faiblesse, de ne plus être la louve faible qu'elle était autrefois. Elle ne voulait pas quitter son regard, même si elle avait l'impression d'être sondé, d'être mise à nu, de n'être rien face à son regard d'émeraude. Mais il finit par détourner son regard d'elle et elle sentie comme un poids en moins. Il lui répondit, un simple non, un non qui voulait tout dire et rien à la fois mais, elle compris. Non, il n'appartiendrait pas aux Navnik, non il n'appartiendra probablement à aucune meute également. Solitaire il est, solitaire il veut rester, elle ne connaît que trop bien ce sentiment de liberté, même si sa solitude à elle l'a plus rongé qu'autre chose. Comment a-t-elle pu vivre ainsi pendant quatre années sans jamais ressentir de vide ? Ô si elle en avait ressentie ! Lorsque Kenshin est partie, l'abandonnant au moment le plus dur, la laissant seule alors que la mort était en train de tomber du ciel, que la Horde faisait couler le sang du moindre loups qu'ils croisaient. Elle avait été abandonné, elle ne l'a jamais revu et elle ne le reverra jamais. Mais tout ceci n'est qu'histoire ancienne, elle y a tiré un trait, ou du moins, elle essaye car, au fond d'elle, elle souffre toujours autant de solitude mais, pas comme autrefois … Non désormais, elle a sa meute, ses deux fils mais, il lui manque quelque chose, quelque chose dont elle a peur désormais …
Rassuré de savoir que Sköll ne comptait pas rejoindre les Navnik, elle se demandait toutefois ce qu'il faisait là-bas. S'il ne s'y trouvait pas pou en devenir membre alors, pourquoi ? Une de ses connaissances se trouvent peut-être au sein de cette meute. Peut-être autre chose ? Elle voulait le questionner mais, répondrait-il ? Pourquoi lui répondrait-il de toute manière ? Ils ne se connaissent pas, ils ne se sont croisés que deux fois alors, pourquoi parlerait-il ? Malgré tout, elle ne put s'empêcher de lui demander tout en le suivant de près, mais à bonne distance tout de même …
« Que faisais-tu alors sur leur terre ? »
Que voulait-elle savoir exactement ? Ce qu'il trafique avec les Navnik ? Oui car, après tout, elle a besoin de savoir ce qu'il se trame chez ces loups pour pouvoir protéger sa propre famille mais, aussi, celui lui donnait une raison de suivre le roux. Pour quelle raison d'ailleurs voulait-elle le suivre ? Elle même n'a pas la réponse et elle préfère ne pas penser à cela, se préoccupant davantage des questions qu'elle souhaite lui poser ...
Malgré son trouble, la louve ne lâchait pas son regard ambré du sien. Il ne savait qu'en penser, sauf peut-être qu'elle était déterminée. Elle savait ce qu'elle voulait, voire ce qu'elle ne voulait pas. Elle agissait selon ses principes, ses objectifs et la grise bâtissait une journée à la fois la composition de sa vie, l'améliorant chaque jour passant. Contrairement à lui, sa vie de solitaire était du passé. Elle avait besoin de nouvelles choses et il s'avérait que la meute Esobecks pouvait le lui apporter. Elle s'épanouissait peu à peu, mais sûrement. Elle devenait une toute autre louve, peut-être une louve qu'elle n'aurait jamais pensé être auparavant. Mais cela, Sköll ne le savait pas. Il ne savait pas qu'elle avait été Solitaire pendant longtemps. Il ne savait pas qu'elle était Bras Droit depuis peu pour les Esobecks. Il ne savait pas qu'elle était proche de l'Alpha de cette même meute. Il ne savait pas qu'elle avait adopté les deux louveteaux. Il ne savait pas beaucoup de chose d'elle sauf ce qu'il avait pu définir par lui-même. Par le collier en fer, il était évident qu'elle avait une certaine expérience avec les hommes. Par leur première rencontre, il avait observé sa méfiante. Par leur petit échange de service, il avait pu remarquer un côté réfléchit. Par ses réactions, il pouvait déterminer ses capacités physiques. Par son odorat, il avait pu découvrir qu'elle avait deux fils lorsqu'il fut dans la tanière de la louve. Par son regard, il lisait tant d'émotions qu'il devait se casser la tête à bien les interpréter. Bien sûr, cela n'était que peu d'éléments sur la personnalité et l'histoire complète de Nymeria. C'était pourtant un grand nombre d'informations, suffisant en tout cas, pour évaluer légèrement les possibles réactions, agissements ou paroles de la louve grise. Son but n'était pas de l'analyser ou de l'évaluer, ce n'était qu'un automatisme. Il ne voyait pas pourquoi il utiliserait cela pour l'amadouer ou pour la manipuler.
Sköll avait encore des habitudes qu'il préfèrerait voir disparaître, mais ce n'était pas aussi facile que de le dire. Il s'embêtait lui-même parfois en pensant pendant une fraction seconde qu'il devrait bientôt faire une séance de chasse avec les humains sous peine de ne pas pouvoir manger pour quelques jours. Et puis, il se rappelait qu'aucun humains ne viendrait le forcer à les suivre, à mettre à mort une proie choisit et de la faire saigner. Dans ces moment-là, il avait envie de se défouler, d'oublier à jamais cette vie qu'il avait quittée, mais qui le pourchassait dans ses souvenirs et dans ses rêves. Parfois, il passait plusieurs nuits blanches sans pouvoir fermer les paupières, car des scènes de sa vie défilaient. C'était comme s'il était un spectateur de sa propre existence et, pour lui, cela équivalait à des cauchemars. Sköll était heureux d'être Solitaire et il ne choisirait pas délibérément d'intégrer une meute... Pour le moment. La solitude ne l'atteignait point, d'ailleurs. Pas qu'il était insensible ou incapable d'amitié ou d'amour. Il ne connaissait simplement pas cela. Ce n'était pas qu'un mois, presque deux qu'il découvrait ce genre de choses. Il n'avait connu qu'une louve durant ce temps. Sinon, il avait dû supporter les chiens qui étaient d'un dévouement aveugle pour les bipèdes. Toute relations positives avaient alors été impossible pour le loup roux. Maintenant qu'il était parmi les siens, même s'il n'était ni dans l'une dans l'autre des meutes, il y aurait sûrement des sentiments sympatiques qui naîtraient ou des émotions qui faisaient palpiter votre ventre et faisait battre votre coeur à toute vitesse.
Ne s'arrêtant pas, se disant qu'il ne serait jamais assez loin des Traqueurs au fond, il attendait la question suivante. Et oui, un simple « Non » ne devait certainement pas suffire à une petite curieuse. Elle n'avait pas exposé ses interrogations pour repartir bredouille. La grise comptait certainement avoir des informations un minimum utile pour le suivre ainsi.
« Que faisais-tu alors sur leur terre ? »
Peut-être que savoir serait bénéfique pour la meute de Nymeria. Ou peut-être ses motivations étaient tout autres. En fait, Sköll pensait sérieusement à ne pas trop en dire, à moins... A moins qu'il lui demande une chose en échange d'informations. Il se rendait soudainement compte qu'elle ne devait pas savoir qu'il était Mercenaire et, étonnamment, il ne chercha pas à changer ce fait.
« Les effectifs manquent... »
Ce n'était ni un mensonge ni une vérité. Les Navniks avaient besoin de davantage de loups pour combattre. C'était vrai, mais ils en profitaient pour recruter des loups pour augmenter leur nombre qui avait un peu baissé. Cette meute ne lui avait pas demandée de les intégrer, mais c'était presque le cas.
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Ven 18 Sep - 19:42
changement
f. 100 - a. 100 - e. 100
Les effectifs manquent chez les Navnik … Certes, il s'agit d'une jeune meute naissante mais, pourquoi vouloir accroître soudainement leurs effectifs si ce n'est pour garantir leur sûreté ou autre chose ? Chose sûr, Nymeria décide de garder cette information pour en faire part à Plume afin de la mettre au courant de ce qu'il se passe. Son attention portée sur le mâle, elle ne pouvait que déplorer le fait qu'il soit aussi évasif. Pourquoi lui répondait-il s'il cherchait pourtant à ne rien dire ? Elle a parfois du mal à suivre et saisir le caractère de ce loup si réservé et ne sait quoi en penser. Au moins, il ne fera pas partie de cette meute, c'était au moins cela, une sorte de soulagement …
Et maintenant qu'elle savait tout cela, qu'allait-elle faire ? Partir ? Laisser le mâle tranquille ? Au fond d'elle, elle n'en a pas envie, non, elle a envie de rester avec lui et, de savoir qui il est. Étrange n'est-ce pas ? Elle qui pourtant a dû mal à se rapprocher des autres alors, pourquoi ce soudain intérêt ? Cette pensée l'arrêta sur le coup et, secoua la tête pour chasse ses pensées. Non, elle se monte trop la tête, elle s'imagine des choses, rien de plus et, cette période du mois ne doit pas l'aider il faut dire. Cette période irritante qui se répète chaque mois et la chamboule toujours autant. Non, elle ne doit pas y penser ! Elle reprit sa marche, trottinant pour rattraper le mâle.
« Pourquoi répondre à mes questions ? »
La question tomba soudainement, sans la moindre raison, enfin, si, elle voulait savoir, comprendre pourquoi il lui répondait, savoir pourquoi il ne la faisait pas fuir. La question était tombé comme ça et c'est tout … Elle même ne s'en rendit pas compte sur le coup puis, détourna son regard du roux. Pourquoi faut-il qu'elle agisse aussi bizarrement parfois ? Pourquoi a-t-elle l'impression que ses idées s'embrouiller ? Pourquoi tout semble si étrange dernièrement ? Loin de celle qu'elle était mais, une part d'elle restant cette solitaire curieuse et méfiante, elle peinait parfois dans ce nouveau rôle qu'elle devait se donner et, devenait peu à peu ce rôle pour de bon. Perdait-elle son identité ? Non, celle-ci change seulement, évolue. Elle devient plus forte, plus résistante et plus imposante, autant dans par son physique que par son mental, même si elle reste d'un petit gabarit. Elle devient plus forte mais, les sentiments s'emmêlent davantage, sa meute, sa fonction, ses petits … Elle n'aime pas ressentir autant de choses sans réussir à les maîtriser mais, avait-elle le choix ? Non …
Qu'allait-il lui répondre ? Que voulait-elle entendre ? Elle n'en savait rien mais voulait savoir ...
Sa réponse fut suivit d'un silence qui trahissait les réflexions de la louve. Qu'elle soit satisfaite ou non, Sköll ne comptait pas en dire plus à partir de ce moment. Le loup à la fourrure tricolore n'était pas un être profiteur. Le fait d'être un Mercenaire n'y changeait rien, peut importe ce qu'on pouvait en dire. Il choisissait ses contrats en fonction de ses besoins pour sa survie. Il ne faisait pas cela ni pour le pouvoir ni pour des proies plus qu'il pouvait en manger ni pour des soins nullement utile ni pour des terres auxquelles il n'avait pas la nécessité d'aller. La plupart du temps, il préférait dire aux loups qu'il lui devrait un service qu'il lui demanderait au moment voulut. C'était plus simple ainsi et cela assurait à Sköll d'avoir des possibilités en cas d'extrême urgence. Il n'abusait pas, ne demandait qu'à vivre en paix avant tout. D'ailleurs, la tension entre les meutes servait énormément aux Mercenaires. Les relations étaient délicates, l'espoir fragile et le désespoir grandissant. C'était l'ambiance idéale pour de nombreux contrats. Pourtant, Sköll ne s'en réjouissait guère. La bataille allait envahir toutes les terres encore paisible déjà touché par la guerre des hommes. Les derniers souffles des corps agonisants, le sang écarlate cachant toute autre couleur des paysages, la désolation à l'état pur. N'avoir aucune famille ou aucun ami à perdre ne permettait pas d'échapper à la tristesse qui serrerait la gorge et le coeur, par la suite.
Des pensées aussi moroses, il les évitait le plus possible. Seulement, ces évènements arriveraient un jour ou l'autre. Ce n'était qu'une question de temps. Cela semblait inévitable pour chacune des trois meutes. Sköll savait qu'il ne pourrait s'en défiler et il ne comptait déserter. Il ferait ce qu'il devait faire, mais il ne prendrait partie pour aucun d'eux. Neutre il est. Neutre il restera.
Nymeria aussi absorber par ses pensées, le loup roux ne remarqua qu'à la dernière minute qu'elle s'était arrêtée. Ses pas continuait à l'emmener plus loin que le village, mais son regard vert se tourna vers la grise. Tandis que cette dernière secouait la tête, cela fit bousculer les idées de Sköll par la même occasion. Le dispensant pour le moment de songer aux temps noirs pas si loin, il dirigea son regard droit vers lui, évitant celui de la louve. Comment expliquer que la regarder puisse l'apaiser avec autant d'aisance ? Comment expliquer que sentir les yeux ambré sur lui puisse lui donne une impression de bien-être ? Comment expliquer que de sentir sa présence se rapprocher de lui le fasse hérisser ses poils avec un sentiment de douceur ? Comment expliquer que son odeur le fasse languir ? Comment expliquer tout simplement ce qui lui arrivait envers cette louve ? Il souffla. Des impressions déroutantes autant qu'agréable.
La question de la louve tomba et parvint à ses oreilles aux extrémités noires. Cela aurait pu le dispenser de réfléchir aux impressions qui possédaient un côté inconnu pour le loup élevé par les Traqueurs, mais cela ne fut pas le cas.
« Pourquoi répondre à mes questions ? »
Effectivement, cela surprit autant Sköll que Nymeria. Le roux cessa presque sa marche sur le coup, mais il garda son éternelle calme, voire nonchalance. Il n'arrivait pas à se concentrer sur une idée précise, pas même sur une simple réponse. La seule chose qu'il réussit à faire était de la fixer de son regard vert profond et intense. Il ne pensait pas le moins du monde à son inconfort, il était simplement prit au dépourvut comme jamais. Du plus loin qu'il se souvienne, il avait toujours su à quoi s'attendre ou presque. Les hommes étaient prévisibles la plupart du temps et les loups étaient que trop souvent méfiant. Rien ou, encore une fois, presque ne l'avait surprit au point de l'ébranler. Il avait beau avoir l'air de ne rien faire paraître, il était aussi chamboulé que la louve grise.
Elle ne chercha pas à soutenir son regard. Elle évita même de croiser ses yeux de couleur forêt. Ce geste fut comme un enclenchement pour que Sköll réagisse enfin. N'ayant pas remarqué qu'il avait finalement cessé tout mouvement, il reprit contrôle de ses membres pour mettre un pas après l'autre. N'ayant pas remarqué qu'il avait cessé toutes pensées en observant la louve, il remit de l'ordre dans son esprit. Ses griffes s'enfonçaient dans la terre humide au rythme que ses pattes le faisaient évoluer en direction de la louve. Le reflet vert forêt de ses yeux n'avait jamais été aussi insistant tandis qu'il cherchait à croiser le regard ambré qui n'avait pas osé le faire.
« Pourquoi suivre un loup inconnu ? »
Oui, il avait remarqué qu'elle le suivait. Certain aurait pu penser qu'elle voulait savoir quelque chose de précis et qu'elle tentait de le savoir à tout prit. Cependant, Sköll trouvait que ses questions étaient un peu insignifiantes, car les réponses étaient presque évidentes. La louve grise le suivait pour une autre raison et il n'arrivait pas à le déterminer, sans savoir que c'était également le cas chez la louve. Il ne se souciait pas d'avoir dit ou non ce qu'attendait la louve en réponse, il se sentait encore que trop dérangé par ses impressions aussi enivrants que déconcertants pour cela.
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Dim 20 Sep - 2:19
je veux fuir ...
f. 100 - a. 100 - e. 100
Il s'arrêta, il lui fit face, elle s'arrêta à son tour, fuyant son regard. Qu'avait-il soudainement ? Pourquoi cet arrêt brutal ? Pourquoi ce silence pesant ? Pourquoi ce regard insistant ? Elle ne se sentait pas à l'aise et, lorsque le mâle commença à avancer vers elle, elle sentie son cœur battre de plus en plus vite. A-t-elle peur ? Peur de quoi ? Est-ce réellement de la peur ? Pourquoi se sentait-elle mal de cette soudaine proximité, de le savoir si près mais pourtant à bonne distance ? Pourquoi elle avait l'impression d'être mise à nu sous le regard émeraude du solitaire ? Elle cherchait à se calmer, à calmer les battements de son cœur, réussissant à garder une respiration stable, quoique saccadé par moment, les moments où elle cherche à reprendre son souffle. Elle avait parfois l'impression de manquer d'air mais, tout cela n'était dû qu'à une pression qu'elle semblait se donner.
Il cherchait son regard, elle l'avait deviné et, c'est avec un gros effort qu'elle ne le fuyait pas, qu'elle redressa la tête pour le regarder, pour plonger ses yeux d'or dans ce bassin verdoyant qu'est son regard, intense et profond. Elle avait l'impression de se perdre, de ne plus pouvoir détacher son regard du sien. Elle avait l'impression que, si elle respire, il se dissiperait devant elle, tel un rêve mais, ce n'est pas un rêve, c'est la réalité, une réalité qui l'ébranle et, la question du roux n'arrangea rien à tout cela …
Pourquoi suit-elle un loup inconnu ? Comment sa propre question a-t-elle pu lui être retourné si facilement ? Déstabilisé, elle baissa un instant la tête, ses oreilles s'abaissant en arrière avant de se redresser légèrement. Elle redressa la tête, fuyant un moment le regard de Sköll avant de le regarder de nouveau droit dans les yeux. Que se passe-t-il ? Pourquoi elle a l'impression que cette question est si difficile ? Pourquoi ne lui dit-elle tout simplement pas la vérité ? Qu'elle voulait savoir ce qu'il faisait, qu'elle voulait savoir s'il possédait des renseignements vis à vis des Navnik mais, pourtant, cette vérité ne semble pas l'être complètement … Muette, elle ne sait quoi lui répondre, elle ne sait quoi faire, ses sentiments ébranlés pour une raison qu'elle ignore ou qu'elle n'arrive pas à comprendre. Pourquoi se trouve-t-elle dans un pareil état ?! Elle fit soudainement un pas en arrière …
« Pour savoir pourquoi un solitaire se trouvait chez les Navnik, bien sûr. C'est normal de s'assurer que la liste des loups qui veulent nous écraser n'augmente pas ... »
Finit-elle par dire d'un ton quelque peu sec et distant.
Elle se sentait mal, elle voulait partir, elle voulait rentrer mais, que penserait-il ? Que va-t-il penser d'elle si jamais elle part soudainement ? Elle n'en sait rien et ne veut pas savoir. Qu'est-ce que cela peut-il faire de toute manière, il n'est qu'un loup inconnu … Un simple loup inconnu …
« Maintenant que j'ai mes réponses, je vais rentrer ... »
Puis finalement, elle décide de fuir et, sans même attendre qu'il réagisse ou dise quoique ce soit, elle s'extrait à son regard envoûtant et prit la poudre d'escampette. Elle voulait rentrer et vite, ne plus être si proche de lui, ne plus être troublé par lui. Elle voulait rentrer et remettre de l'ordre dans son esprits. Nul doute que sa dernière conversation avec Arès l'a ébranlé et que, depuis, ses sentiments semblent se jouer d'elle mais pourquoi envers ce loup ? Elle l'ignore ...
La louve grise s'arrêta en mouvement lorsqu'il cessa de bouger de son côté. Elle refusait de poser ses yeux ambré sur lui et il ne pouvait dire le pourquoi. Cela ne le poussa qu'à faire ce qui la rendait maintenant si mal à l'aise. Sa respiration profonde qu'elle essayait tant de contrôler lui parvenait de plus en plus distinctement au fur et à mesure qu'il s'approchait. Les babines entre-ouverte pour permettre à l'air d'entrer dans ses poumons, son corps tremblait d'une légère fébrilité.
Trois mètres les séparait encore.
Sköll s'avançait toujours vers elle. Elle qui, finalement, releva la tête avec un gros effort auquel il n'avait aucunement conscience. Son regard ambré vint directement croisé les siens. Il se sentit happé autre part. Il ne voyait plus que les reflets de bronze et de doré qui l'enveloppait de leur douceur. Le loup roux sentait un poids insoutenable oppresser tous ses membres. Son cœur battait au ralentit, sa respiration était pénible, bouger le moindre muscles était douloureux et pensée lui était comme futile et difficile.
Plus que deux mètres.
C'était insupportable, mais il continua de marcher vers elle. Inexorablement attirer vers sa présence et son regard qui ne pouvait imaginer de plus sentir tout près. La question de Nymeria avait été retourné, non pas par une simple réponse, mais par une seconde question de la part du loup. Il fallait être aveugle pour ne pas voir le changement soudain dans son regard. Dès que les mots et l'interrogation fut posée, le regard ambre devint très troublé, déstabilisé. Alors qu'il y avait quelque seconde encore, elle se perdait dans son regard en essayant de ne pas se laisser aller. Maintenant, elle esquivait ses yeux verts. La grise semblait chercher, mais tout comme lui, elle ne pouvait répondre à la question. Ou, tout du moins, pas franchement.
Moins d'un mètre...
Le regard chaleureux de la louve se posa de nouveau sur lui, mais ceux-ci ne démontraient plus que de l'incertitude. Un pas lui permit de reculer, mais ce n'était pas suffisant à remettre la distance qu'il avait déjà franchit.
« Pour savoir pourquoi un solitaire se trouvait chez les Navnik, bien sûr. C'est normal de s'assurer que la liste des loups qui veulent nous écraser n'augmente pas ... »
De par son ton visiblement sec et distant, voire froid, un loup aurait pu croire qu'elle le méprisait. Seulement, Sköll ne le voyait pas sous cet angle. À moins qu'il ne veuille pas le voir de cette façon ? Peu importe. Le loup roux avait la vague sensation que cela ne cachait qu'un ébranlement au tréfonds de la louve et une voix qu'elle se refusait chevrotante. Puis, sans crier gare...
« Maintenant que j'ai mes réponses, je vais rentrer ... »
Avant qu'il ne dise ou fasse quoi que ce soit, la louve lui tourna le dos et fila entre deux brousailles pour disparaître dans la fraîcheur du matin. Sköll n'avait pas l'intention de la poursuivre. Cela n'aurait fait qu'aggraver la situation déjà anémiante et pourtant également fortifiante.
Sköll jeta de nouveau un regard vers le ciel d'un bleu pur éclairé par le soleil doré. Comment oublier les yeux de la louve en regardant le soleil qui possédait cette même chaleur et réconfort ? Il ne pouvait pas.