Jauges

Force : 41
Agilité : 45
Endurance : 43




Athos revenait tout juste d’un entraînement qui s’était avéré très fructueux. Le loup noir Hige lui apprenait beaucoup de chose et Athos lui en était très reconnaissant. Grâce à lui, le grand loup brun devenait plus fort, plus stratégique et plus expérimenté chaque jour. Aujourd’hui il le savait, il serait prêt. Prêt pour protéger sa meute. Prêt pour tuer ses ennemis. Prêt pour égorger Atom et ses Navniks. Athos avait été déçu récemment, et pourtant, il ne l’était que rarement, car peu de chose l’importait. D’une part, Atom avait déserté son poste. Elle avait fui quelque part et on ne sait où. Il était donc très peu probable qu’Athos la croise. Il ne pourra donc jamais lui rompre le cou et sentir son sang dans sa gueule. D’autre part, sa sœur était malgré tout restée chez les Navnik, alors qu’Athos avait beau tenter de la persuader de venir chez lui. Certes, c’était un pari risqué, car Athos avait beaucoup d’ennemis, et rapprocher sa sœur haussait les chances que quelqu’un ne lui fasse du mal, puisque le seul point faible d’Athos était sa famille, le seul moyen de le faire souffrir. Et enfin, Helya et Sageth étaient partis rejoindre l’ennemi. Pire encore, ils étaient partis prendre la tête et le commandement de la meute ennemi. Cela avait mis Athos hors de lui, qui avait failli faire un scandale quand les Sekmets lui avaient annoncé. Il était finalement partit en trombe et avait déchiqueté la première bestiole venue, avant de la ramener au garde-manger.


Savoir que deux des meilleurs membres de la meute étaient partis avaient mis un coup de fouet pour Athos. Le grand loup brun avait toujours pu s’élever par lui-même, il ne devait sa réussite en tant que chasseur qu’à lui seul. Et le fait de voir deux des siens passer au camp ennemi lui avait mis un coup de fouet. Il s’était entraîné deux fois plus, il avait travaillé dur, était rentré au cockpit de l’avion épuisé à s’écrouler par terre. Il avait saigné, il s’était pris des baignes par le loup noir qui l’entraînait parfois, il avait sué, et, il devait l’avouer, il avait aussi souffert de tout cela. Il avait et devait, par devoir, selon lui, se sacrifier pour faire grandir sa meute. Des forts partaient, d’autres forts devaient les remplacer. Et il voulait faire partie de ceux là. Il était la nouvelle génération. Il devait prendre la relève et soutenir sa meute plus que jamais, ou elle risquait de s’effondrer ou pire, d’imploser.


Athos ferma les paupières. Il n’aimait pas chacun des membres de sa meute, c’était vrai, mais pour lui, une meute était ce qu’on avait de plus cher et ce pourquoi on devait se battre. En entrant dans une meute, on signait pour ça, pour la nourrir, l’aider, la protéger. Et se sacrifier pour elle s’il le fallait, au sens figuré comme au sens propre. Pour lui, c’était une question d’Honneur, d’engagement. Il fallait tenir pour sa meute et soi-même. Il fallait tenir, oui, c’était les bons termes. Tenir. Athos rouvrit les yeux. D’ici, il voyait tout. Il était légèrement en surplomb par rapport à l’oiseau de fer, sur un petit plateau, si bien qu’il voyait la plupart de ceux de sa meute. Il voyait ceux qui mangeaient et ceux qui ramenaient à manger, ceux qui se battaient, qui s’entraînaient, les jeunes qui jouaient. Tant de vies ici. Et tant de vie dans une meute.



Un bruit derrière lui. Athos était un bon chasseur, il l’avait senti arriver. Mais cependant, il ne s’attendait pas ce qu’il vienne ici. Torka.

Jauges

Force : 41
Agilité : 45
Endurance : 43



Le grand loup sentit Torka s’avancer vers lui. Ce dernier l’observa quelques instants, sembla presque tourner autour de lui pour le regarder, puis finit par s’asseoir devant lui comme pour inciter à la discussion, ou simplement regarder ensemble de quoi les Sekmets avaient l’air à présent. Le grand loup grimaça. Le moral n’était pas haut depuis que des traîtres avaient déserté les rangs. Et même si Athos les connaissait de réputation, qui étaient plutôt bonnes d’ailleurs avant cet évènement, il ne pouvait s’empêcher de nourrir une haine profonde devant cette race putride qu’était les traîtres. Athos avait du mal à se retenir d’exploser, il bouillonnait de l’intérieur bien qu’il resta en apparence calme et posé. Athos savait se montrer assuré en toutes circonstances, et il savait se montrer réfléchit. Malgré tout cela, cela ne l’empêchait pas d’exploser quand on touchait aux siens. Le défouloir et la haine devaient transparaître dans ses yeux puisque le loup regarda Athos droit dans les yeux en faisant cette remarque :


-Bonjour, je vois que toi aussi tu essaies de te contenir.


Athos serra les dents. Effectivement, cela devait se voir. Mais qui pouvait ne pas être en colère ? Athos était un loup certes plutôt réfléchi au combat et posé. Mais certaines choses comme le manque d’Honneur des traîtres avaient le don de le faire sortir de ses gonds. Le loup regarda à son tour le Sekmet qui se trouvait face à lui, et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il s’intéressa à Torka de plus près. Le loup noir était d’une stature assez grande. Bien qu’il fut plutôt carré et taillé, il n’avait pas l’allure d’une brute et les traits de son visage étaient élégants. En somme, un beau loup capable de défendre les siens. Comme lui. Mais Athos aimerait tellement faire plus ! Son rang de chasseur l’empêchait de se battre officiellement contre qui que ce soit. Il n’avait pas le droit de s’opposer fermement et publiquement devant les Sekmets. Bien sûr, il était libre d’avoir son avis, mais il ne devait regarder que lui. Mais le jeune loup aurait aimé faire bien plus. Il regarda Torka et réfléchit aux mots qu’il allait dire. Il s’agissait justement de ne pas exploser, de ne pas montrer la haine et la frustration due au sentiment d’impuissance qu’il éprouvait. Et pourtant ! Qu’il aurait aimé clamer que ces traîtres n’étaient que des hypocrites et des lâches et qu’il aurait fallu se réorganiser pour être capable, dans l’immédiat, de riposter si jamais les Navniks devaient attaquer. Car la sécurité, ici, rien n’était moins sûr. Athos les avait vu de près. Athos avait parlé à ses sœurs. Les rêves de conquêtes d’Atom ne s’étaient pas perdus avec son départ et avaient au contraire décuplé avec l’arrive de Sageeth à la tête des Navniks. Sageeth, Alpha Navnik… Athos serra de nouveau les dents. Puis il répondit :

« Tu dis vrai. Nous sommes passés près de la famine et nous vivons des temps difficile. Et déjà certains désertent nos rangs pour rejoindre l’ennemi. »

Athos n’en dit pas plus. Il ne pouvait en dire plus. Son rang l’empêchait de dire quelque critique que ce soit sur l’organisation et la gestion de sa meute, en particulier au prince. Pourtant, il fallait peu de chose pour qu’Athos dise tout ce qu’il pense, qu’il décrive tout ce à quoi il avait réfléchit. Un renouvellement, une réorganisation. En quelques mots, rendre la meute plus forte.