Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Après avoir passer plusieurs jours au Nord des terres, j'avais décidé de descendre plus au Sud. J'avais cette envie d'en découvrir encore plus sur ce qui m'entourait, apprendre chaque lieux pour en mémoriser tout ces recoins. J'avais encore le temps de connaître tout les secrets que renfermer ces terres mystérieuses. D'ailleurs, je ne connaissais pas encore ceux de ma propre terre. Il faudrait que je m'y mette sérieusement. Fronçant les sourcils, j'arrivai bientôt près d'un sol constitué de roches grises foncées, ce qui eut le don de m'intriguer. Curieux, je montai sur plusieurs, continuant ma trajectoire. Mes coussinets, très duveteux et lisses, glissèrent sur quelques unes en pente, mais je ne renonçai pas pour autant à mon avancée.
Rapidement, mon ouïe fut avertie par des grouillements étranges. Je m'arrêtai alors, pointant mes oreilles un peu vers l'avant pour deviner d'où ça venait. Droit devant moi. Je pris un petit trottinement, quoi qu'hésitant et peu assuré, pour y parvenir plus rapidement. Je vis enfin l'origine des bruits : un trou gigantesque gisait là, à quelques mètres seulement de ma position. Mon allure ralentit soudainement et je progressai désormais à pas de velours, prudent. Mes iris tombèrent bientôt en contact avec un immense lac orangé, qui ne donnait en rien envie d'aller se baigner. Mais c'était quoi ce liquide ?
Putain, j'ai encore mal, mal à l'épaule, mal à d'autres endroits du corps, pourquoi ? A cause de Pandé-machin ! Cet abrutie m'a foutu dans un sale état et je suis sûr qu'il est content de son coup ce con ! Sérieux j'enrage mais, il va voir ! Il va voir quand je vais prendre en muscle ! Il va voir quand je serais encore plus grand que lui ! Il va regretter amèrement ce qu'il m'a fait cet idiot et c'est lui qui rentrera chez ces abrutis de Navnik en rampent ! Irrité par cette histoire, je quittais les terres Sekmet pour faire un tour, de toute manière, je ne suis pas encore en état de reprendre l'entraînement enfin, mère ne sera pas contente que je sorte dans mon état actuel mais tant pis ! J'ai pas envie de rester cloîtrer jusqu'à être complètement guéri puis de toute manière, je ne fais que me promener alors où est le mal ?
Essayant de me repérer afin de ne pas me perdre une nouvelle fois, je finis par arriver non loin de la blessure. J'y suis allé une fois, avec père. Il m'a dit de faire attention car cet endroit est dangereux, surtout ce qu'il se trouve sous la terre mais j'ignore encore pourquoi et je pense que j'ai une petite idée en tête vu la chaleur qu'irradie le sol sous mes coussinets !
Dans ma marche, je finis par sentir une odeur qui m'est familière et, tournant la tête, je remarque la silhouette au loin en train de crapahuté et de se rapprocher du bord de la blessure. Sans mal, je reconnais rapidement Oma'reth. Ni une ni deux, je me met à trottiner jusqu'à lui, grimaçant par moment en grimpant à cause de mon épaule, je finis par arriver vers le louvard tricolore en essayant de faire le moins de bruit possible …
- HEY RETH ! TU FAIS QUOI ICI ?!
Finis-je par hurler dans ses oreilles en remuant joyeusement la queue, sautant sur le dos du louvard en faisant bien sûr attention de ne pas nous faire tomber bêtement dans la faille d'où un liquide brûlant était en train de bouillir. Bien plus imposant que lui, je l'écrase sans le moindre problème et me met à lui mordre l'oreille gauche pour l'embêter.
Bloup, bloup. Ça me disait vraiment rien qui aille. Je grimaçai à l'idée de me retrouver à l'intérieur de cette chose étrange. Et si ça m'avalait tout cru ? Je perdrais tout mes copains et ça, je veux pas ! Je rebroussai mes lèvres supérieures, plissant mon museau légèrement. C'était peut-être dangereux, mais c'était incroyablement fascinant à observer. Je détaillai alors les coins rocheux qui entouraient le bain orangé. Ils allaient l'air, pour certains, d'avoir été rongés par le liquide. Encore un point qui me força à renoncer réellement à tomber à l'intérieur. M'man m'aurait certainement dit de faire attention, de ne pas m'aventurer trop près du bord. Si elle était vraiment là, je n'aurai jamais pu m'aventurer jusqu'ici sans sa surveillance. Ah ! Qu'est-ce qu'elle me manquait par fois... Je n'aurais jamais penser que vivre sans eux auraient pu être si douloureux... Si long !
Pouah ! Lorsque je voulus faire volte-face pour retrouver le cours de mon chemin, je tombai nez-à-nez avec un autre louveteau.
« HEY RETH ! TU FAIS QUOI ICI ?! »
Criait-il. Un sursaut vif s'en suivit, manquant de me faire tomber dans le trou. Par chance, je réussis à atterrir sur un autre coin. Je reconnus sans difficultés mon grand copain Ragnar'k, qui était de la même meute que moi. Je lui montrai toute ma dentition en témoignage de ma joie de le retrouver ici. Le laissant m'écraser, je me mis à mon tour à lui mordiller les pattes.
« C'est si bon... » Eus-je du mal à l'articuler.
Les choses 'sérieuses' pouvaient maintenant commencer, nous sommes à nouveau réunis. Je me retrouvai la bouche remplie de poils sales, mais cela n'enleva pas mon bonheur apparent. Bon, il fallait faire très attention, désormais, à ne pas finir tout les deux dans le feu. Ce serait dommage de perdre deux beaux louvards comme nous !
Je finis par te lâcher et recule pour que tu puisses te redresser. Je m'ébroue, ma blessure à l'épaule me lance de nouveau et je retiens un grognement avant de te fixer, puis fixer le lac de lave en bas. Je me demande ce que tu peux foutre dans un endroit pareil et aussi dangereux sérieusement, ça serait con et dangereux de tomber dans un truc pareil en plus ! Père m'a dit qu'en moins de deux on peut perdre la vie dedans, non, c'est même sûr ! C'est impossible de survivre ! C'est comme du feu mais en bien plus pire ! Tu tombes, en pas longtemps il ne reste plus rien de toi ! Faudrait faire un test tiens … Je pourrais jeter ce con de Pandé' tiens ! Ça me débarrasserait une fois pour toute de ce sale louvard ! Et j'aurais ma revanche en plus ! Quoique non, c'est bien trop doux, enfin … Père m'a dit qu'on meurt à petit feu que notre corps se décompose au contacte de ce liquide. En fait c'est une merveilleuse idée ! Pandé' souffrirait le martyr ça serait génial ! Enfin pour le moment, je risque pas de le croiser de nouveau cet idiot …
- Alors ! Qu'est-ce que tu fiches ici et sans surveillance en plus ? T'es pas censé être accompagné encore le p'tit louveteau ?
Je souris, mes babines se relevant pour laisser mes dents blanche et canines apparaître. J'aime t'embêter mais je t'aime bien aussi ! Au moins toi tu me résistes pas et c'est cool ça ! Enfin en tout cas, maintenant que je suis tombé sur toi, je compte bien en profiter et m'amuser ! J'en ai trop marre de rester sans rien faire depuis plusieurs jours alors, il y a intérêt que tu sois d'aplomb pour trouver une idée de jeu sinon c'est moi qui vais décider et tu finiras encore une fois en victime ! En fait non, qu'importe le jeu, tu seras toujours la victime car je suis le grand Ragnar'k et le grand Ragnar'k ne peut pas se faire battre !
- Je suis rouillé à force de rester sans rien faire depuis plusieurs jours à cause de mes blessures, ça te dit un jeu ? T'as une idée ?
Je remue joyeusement la queue tout en t'observant, attendant que tu es une quelconque idée avant de décider par moi même.
Échappant à son emprise, je me redressai enfin sur mes quatre pattes. J'en profitai pour me secouer, ôtant l'excès de poils de mon pelage. D'instinct, j'eus envie de donner un coup de museau amical à mon congénère, mais ma fierté me l’interdit alors. Ah ! Ces mâles !
« Alors ! Qu'est-ce que tu fiches ici et sans surveillance en plus ? T'es pas censé être accompagné encore le p'tit louveteau ? - Je devrais dire la même chose pour toi ! Elle est où ta maman ? »
Ma queue se mit à remuer soudainement tandis que, du regard, je me mis à chercher la moindre ombre canine. Alors Maman Ra, t'es où ? Mon nez se redressa, essayant de détecter une partielle odeur suspecte. Mais rien ne vint à mon odorat. Perplexe, je l'interrogeai du regard avant qu'il ne passe finalement à autre chose.
« Je suis rouillé à force de rester sans rien faire depuis plusieurs jours à cause de mes blessures, ça te dit un jeu ? T'as une idée ? »
Tiens, voilà une bonne question. Le pli au-dessus mes yeux se fronça. Hum, que pouvons-nous faire pour fêter dignement nos retrouvailles ? Cache-cache, attrapes-moi si tu peux, un duel ? Ma réflexion me poussa à m'asseoir un court instant. À me voir ainsi, je devais paraître être un vrai louveteau réfléchi. Ça bouillonnait à l'intérieur. Qui avait donc pu inventer autant de jeux, si différents à la fois ? Je le méprisai un peu, mais en même temps, sans ces choix multiples, les journées sembleraient longues ! D'un bond, je me redressai, les yeux brillants. J'avais enfin une idée !
« On fait la course ? Ça te dégourdirait ! »
Je lui donnai, à peine une dizaine de secondes pour me répondre, avant de détaler loin du trou gargouillant. On verra qui c'est le plus rapide d'entre nous !
Mère ? Elle n'a aucunement besoin de sa surveillance ! Je suis suffisamment grand pour aller où je veux sur nos terres ! Je suis suffisamment fort également ! Bref j'ai envie de m'amuser moi ! J'ai besoin de bouger, de me défouler ! Alors trouve nous un jeu à faire sinon je te saute dessus pour me divertir ! Tu te poses sur ton derrière, l'air en train de réfléchir, enfin t'es en train de réfléchir mais comme ça, t'as l'air vraiment con ! Tu finis par te redresser et me propose soudainement une course. Une course ? Ouais ! T'as raison ! Ça va me dégourdir un peu les pattes ! Mais j'ai même pas le temps de te répondre que tu détales déjà … Non mais on a même pas définis jusqu'où on fait la course et dit qu'on était prêt ! Tricheur !
Me mettant à courir à mon tour, je dégringole à moitié les pierres sur lesquelles nous nous trouvions avant de bondir pour me retrouver au sol. Le choc m'est douloureux sur le coup, mon épaule m'élance mais, je n'en tiens pas compte et serre la mâchoire avant de m'élancer à ta poursuite. Petit salopard, tu me proposes une course mais tu commences sans que j'approuve ! Tu vas voir que personne ne triche devant le grand Ragnar'k ! Je te rattrape rapidement, mes pattes plus longue que les tiennes et plus entraîné également.
Une fois à ta hauteur, je continue de courir mais reste au même niveau que toi.
- Hey ! T'as même pas dit jusqu'où on devait courir ! Tricheur ! Pour la peine on va jusqu'à la limite des tranchés ! Le dernier arrivé est un cafard !
Et sans attendre, je lui rentre dedans pour le pousser violemment et mit de la distance entre lui et moi ...
J'avais mis un peu de distance entre nous du temps qu'Aube d'Hiver descends de la minie pente qui était loin derrière moi maintenant. Je gardai une allure constante et élancée, bien qu'un peu désordonné pour être assez rapide. J'avais un réel manque d'agilité ... Le son des foulées du louvard surgit derrière moi. Ah ! Il arrive ! L'idée d’accélérer la fréquence de mes enjambées n'eut à peine le temps d'effleurer mon esprit.
« Hey ! T'as même pas dit jusqu'où on devait courir ! Tricheur ! Pour la peine on va jusqu'à la limite des tranchés ! Le dernier arrivé est un cafard ! »
Beuh ! La mauvaise foi ! Mon visage prit soudain un air moqueur, mais il changea vite d'aspect. À ma hauteur, mon rival temporaire me donna un coup assez brutal qui m'expulsa de mon chemin. Étourdi, je me mis à gémir, mécontent. Non, mais ça va pas la tête ? T'es plus vieux - d'à peine deux mois - donc t'as pas besoin de ça pour gagner ! Bon, ça fait rien, je dois gagner ! Je secoue mon épaisse encolure puis m'élance à nouveau. Courir, courir, courir pour un seul but : remporter la course ! Ragnar avait pris de la distance entre temps et je devais le réduire. Je rassemblai tout mes efforts pour tenter de rivaliser avec sa force. Allez petit Oma, tu peux le faire ! Baissant mes oreilles pour agrandir mon aérodynamisme, je ne ciblai plus que lui. Je devais lui prouver que j'étais peut être pas plus grand, mais j'étais plus vif que lui !
Soudain, ses paroles me revinrent en mémoire. C'était bien beau d'aller jusqu'aux tranchées, mais ça s'trouvait où ? Mon manque de connaissance des terres se fit sentir à cet instant et je voulais pas perdre sur ça. J'obliquai ma tête, arquant toutes les formes de mon visage.
« C'est où ? » Avais-je tenter de crier dans l'adrénaline de l'événement.
Tu ne m'auras pas ! C'est moi qui gagnerait ! Car Ragnar'k ne perd jamais ! Du moins, je ne perdrais jamais contre toi ! Non … Même je ne perdrais plus jamais contre qui que ce soit ! Pas même contre l'autre bâtard ! Je m'éloigne davantage de toi, filant vers les tranchés, même si je n'ai jamais eu l'occasion de visiter cet endroit j'ai pu les voir de loin. Mais d'ailleurs … Est-ce que tu sais seulement où ça se trouve toi ? Bah ! C'est de ta faute de toute manière ! C'est toi qui es partie comme ça sans même me dire jusqu'où aller donc, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même !
Courant à perte d'haleine entre les rochers, je bondis sur une souche à moitié explosé et me retourne, essayant de voir si je te repère mais, je ne te vois pas … T'es passé où bon sang ? T'es si lent que cela ou tu t'es perdu comme un idiot ? Ahhh c'est bien ma veine ça ! Je vais devoir te cherche je sens et ça m'amuse pas car, qui sait où tu as pu aller en plus de cela ! Je parcours les alentours du regard, réfléchissant un instant puis, lève ma truffe vers le ciel pour humer l'air en quête de ton odeur, sauf que le vent ne me porte pas ton odeur de là où je suis … Bordel …
Descendant de mon perchoir, je décide de rebrousser chemin pour essayer de te retrouver et me mit à trottiner jusqu'à ce que je finisse par percevoir ton odeur au loin. Oh attend ! J'ai une idée … Je vais me cacher là et, dès que tu arrives à ma hauteur, je te sauterais dessus avec un « Bouh ! » pour te faire flipper ! Ça va être marrant ça tiens … Tu ne vas pas t'y attendre à celle-ci ! Je t'attend patiemment, entendant bientôt le raffut que tu fais en courant maladroitement. Approche … Approche ...
Peu à peu, l'ombre du louvard s'effaça. J'avais beau tout donner, cela ne suffisait pas à le rattraper. Je commençais à m'avouer vaincu. Soupirant, je me mis à ralentir, reprenant mon souffle. Oui, ça épuise un peu quand même ! Quelques couinements s'échappa de mon museau. J'aimais pas ce sentiment de défaite, pffff ! Il avait eu de la chance aujourd'hui Ragnar' mais ce sera bien la dernière fois, et toc ! Un trottinement remplaça mes grandes foulées, toujours aussi désordonné. Je suivis les traces de mon copain ainsi, la tête ailleurs. Mes pensées divaguèrent un peu de partout, mais surtout sur mon futur. Ah ! Je deviendrai un si beau loup que toutes les louves voudront de moi héhé ! Elles diront toutes : Quel charmant mâle ce Oma'reth ! À cette idée, mon poitrail se gonfla, paradant presque.
Bientôt, j'arrivai à un tas de rochers parmi tant d'autres et je décidai de m'arrêter un court instant pour reposer mes pattes. Sur le moment, je pensais que la distance était trop grande entre le louveteau et moi pour tenter de la réduire une fois encore ! Alors, m'asseyant contre une souche coupée, j'en profitai pour me laver un peu. La terre s'était accumulée entre mes coussinets et je n'aimais pas trop ça. M'occupant plus de moi que de mon partenaire sur le moment, j'oubliai ce qu'il se passait autour de moi. Si Ragnar'k m'attendait, il pouvait encore attendre cinq minutes encore !
Le silence autour de moi apaisa le rythme de mon cœur et m'emparai d'un sentiment de bien-être. Si tu étais là pour ressentir ça avec moi...
Approche … Aller … Vas-y approche … Et … YAAAAH ! Hey mais ! C'est pas toi là ! C'est un putain de renard ! Casse toi le roux si tu veux pas que je te bouffe ! Je me relève de sur le petit canidé qui me grogne dessus, mécontent. Je recule avant de me prendre un coup de crocs avant de grogner à mon tour pour le faire dégager. Non mais ! Pour qui il se prend celui-ci ! On montre pas les crocs au grand Ragnar'k ! Surtout quand on est un idiot de renard ! Abruti ! Bon n'empêche que, ce n'était pas Oma'reth … Il est où ce con ?! Lâchant un grondement, je me met à ta recherche. Ahhh ! Pourquoi a-t-il fallut que tu te paume je ne sais où ou que tu batifoles sur je ne sais quoi !
Je galère à te retrouver, je hume l'air, le sol, bordel t'es où ! Ah ! Un piste ! Je suis cette odeur, cette fois, je suis sûr qu'il s'agit de ton odeur ! Je flaire puis, une fois sûr de la direction à prendre, je me met à courir. Au bout d'un moment, ton odeur se fait plus proche, plus présente et, enfin, je finis par te voir au loin, bien installé sur des rochers … Tu te fous de ma gueule en fait ?! Je ralentis le pas et me rapproche de toi.
- Bah alors on est déjà fatigué ? Pire qu'une femelle dit donc !
Je me rapproche de toi et te pousse pour que tu me laisses une place, attrapant ton oreille dans ma gueule au passage pour tirer dessus avant de te lâcher et de m'installer à côté de toi. Pfeuh merdeux ! C'est pas avec toi que je risque de m'entraîner vu comme t'es lent mais t'as de la chance que je t'aime bien !
- Bon du coup, j'ai gagné et t'es un cafard, un cafard fainéant.
Mes babines s'étirent en un sourire lupin alors que je te donne un coup de patte dans le museau.
Me tirant de mes pensées, je vis enfin le louvard arrivé... de là où je devais aller. Je le regardai s'approcher dans une allure sûre, mais douce. Je paris que tu vas me hurler dessus de ne pas avoir été aussi bon que toi...
« Bah alors on est déjà fatigué ? Pire qu'une femelle dit donc ! »
Fronçant le regard, j'encaissai le coup. Je me relevai d'un bond et lui fit face, gonflant mon poitrail. T'as l'impression que j'suis fatigué là ? Il m'attrapa mon oreille et un petit couinement, non de douleur, s'échappa. Ah! Tu veux te faire pardonner hein! Bon, aller, je suis gentil. Me poussant pour lui laisser de la place, je plantai à nouveau mes prunelles sur lui.
« Bon du coup, j'ai gagné et t'es un cafard, un cafard fainéant. »
J'acquiesçai d'un mouvement de tête avant de recevoir ta patte en pleine face. Je l'avais pas vu venir celle-là ! Du bout du museau, je te poussai le cou avant de me rasseoir.
« De toute façon, t'as gagné parce que t'es un vieux ! »
Mauvaise foi ! Je fis mine d'être boudeur. Au final, je n'aimais pas vraiment ce sentiment de défaite qui pesait sur mes petites épaules, mais bon, il est vrai qu'il était plus fort que moi. Pour l'instant.
Parce que je suis vieux ou parce que t'es un nain ? Mauvais perdant va ! Tu me fais rire mais je t'aime bien, si je t'aimais pas en même temps je passerais pas du temps avec toi. Avant c'était avec Bel' que je passais beaucoup de temps mais maintenant il est toujours collé à Sageeth du coup, je passe moins de temps avec lui et ça m'emmerde … Mon frère quoi ! Enfin heureusement que t'es là et Erendil aussi, quoiqu'il est chiant par moment lui à prendre la défense de sa sœur … Sérieux c'est qu'une femelle quoi ! Enfin, pas grave, j'ai Jëggen aussi comme pote, même si c'est vraiment un vieux lui, il est vraiment cool !
- Ouais ouais si tu le dis !
J'ouvre grand la gueule pour bâiller avant de secouer la tête. Bon c'est pas tout mais, c'est que cette course m'a fatigué moi ! En plus j'ai la dalle aussi ! Il est peut-être temps qu'on rentre. Je me redresse, m'ébrouant puis, tourne la tête vers toi.
- Bon c'est pas tout mais j'ai faim ! On rentre ? Le dernier arrivé à l'oiseau de fer est un têtard !
Et sans même donner le signal, comme toi même tu l'avais fait la première fois, je bondis de l'endroit où on se trouve et m'élance en direction de nos terres. Malgré que je sois fatigué, je ne compte pas m'arrêter, pas tant qu'on ne sera pas rentré ! Je suis sûr que père a chopé pleins de bonne proie en plus ! J'ai hâte de me remplir l'estomac ! En tout cas j'ai passé une super journée aujourd'hui !
HRP. Finish pour moi =) Je te laisse faire archiver si tu n'as rien d'autre à ajouter.
Bah oui, c'est vrai non ? Les deux mois d'écart qu'on avait joué sur notre taille et tes pattes étaient plus longues que les miennes. D'accord, je l'admet, j'étais vraiment un mauvais perdant. Mais ça m'empêchait pas d'apprécier énormément mon copain Ragnar'k ! C'était un des rares mâles que je côtoyais en si bon terme. Les autres étaient trop mâle à mon goût et voulaient pas perdre de temps avec un malheureux louvard joueur comme moi. Cette course m'avait agréablement plu, si on en oubliait l'issue. Il faudra renouveler ça à l'occasion !
Je vis mon copain se relever, puis je le suivis dans le mouvement. J'avais entendu son ventre gargouiller, le mien l'avait suivi gaiement, comme si les deux discutaient.
« Bon c'est pas tout mais j'ai faim ! On rentre ? Le dernier arrivé à l'oiseau de fer est un têtard ! »
Sans y prendre garde, je vis mon partenaire détaler comme je l'avais fait avant lui. Je pris de grandes foulées à mon tour derrière lui. On verra qui va gagner ce coup-ci !
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