Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
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Reaven ne s'était jamais entraîné. pas une seule fois depuis qu'il était arrivé chez les Esobeks. Oui, il avait chassé, plusieurs fois, quand le besoin s'en faisait ressentir, mais jamais il n'avait pensé qu'il avait vraiment une raison de s'entraîner. On le laissait tranquille, il était prudent, il détestait se battre et fuyait toutes les batailles.
Mais depuis qu'il est sorti de la prison Hordienne c'est ... différent. Peut être que s'il avait été plus fort, il aurait pu résister et aider sa Meute. Finalement, peut-être que se battre est parfois nécessaire si l'on souhaite survivre, ne serait-ce que pour se défendre et défendre ses idéaux. Et si avant il croyait qu'il était toujours possible de gagner sans avoir recours aux combats, il n'en est plus si sûr désormais.
C'est pourquoi il se retrouve ici, entre les Collines Escarpées, à attendre son partenaire d'entraînement, un nouveau guerrier du nom de Kornog. Assis au centre d'un cratère, ses griffes labourent le sol avec anxiété et ses doutes refont sur face. Il a peur. Il a peur de prendre goût à la violence ou d'un jour faire du mal à quelqu'un par accident. Mais c'est nécessaire. C'est le prix à payer s'il veut continuer de vivre.
Kornog trottait sur le chemin des collines escarpées, ici le combat des hommes avait défiguré, éventré la terre. Ici ce n'était que boue et désolation, rien ne poussait. Jusqu'à présent il n'avait pas vraiment eu l'occasion de rencontrer beaucoup de membres des Esobeks, c'est donc non sans satisfaction qu'il avait obtenue un petit entraînement avec un guérisseur de la meute.
Il se sentait impatient à l'idée de produire un effort, il aimait se dépenser et repousser ses limites. Par dessus tout il prenait plaisir à mesurer ses capacités à celles des autres, Kornog aimait se sentir le plus fort et inspirer la puissance et le respect. Et lorsqu'il ne réussissait pas, il donnait tout ce qu'il avait pour progresser.
Le canidé huma l'air, cherchant les traces du loup avec lequel il avait rendez vous. C'est l'odeur acre de la sueur qui exprimait le stress et la peur. Kornog se hâta de rejoindre son compère, ou du moins son futur compère car il n'avait pas vraiment eu l'occasion de le connaître. Enfin il arriva au sommet d'une colline à moitié rongée par une bombe et faite exclusivement de boue, et retrouva le dénommé Reaven.
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Le loup noir et blanc finit par faire son apparition. Reaven ne s’était pas attendu à voir un tel colosse arriver, mais tel est le cas : devant lui se trouve un loup à la carrure phénoménale, qui pourrait probablement l’écraser s’il le voulait vraiment. Rempli de cicatrices, il doit avoir avoir déjà connu quelques combats par le passé. Le Guérisseur se sent petit devant cette masse, ce qui pourrait s’avérer être un avantage : ainsi il glisserait plus facilement entre ses coups.
Kornog se plante donc en face de lui, sans prendre la peine de le saluer.
“Que fait-on maintenant ?”
Au moins il a le mérite d’aller droit au but.
Il a la politesse de lui demander ce qu’il souhaite faire, mais la vérité c’est qu’il ne sait pas. Il ne s’était jamais rendu compte à quel point il manque d’expérience dans ce domaine ; si tous les louveteaux avaient connus un entraînement au combat, lui n’avait jamais eu ce plaisir : pour lui ses entraînements consistaient à la mémorisation de plantes et de leurs bénéfices, des exercices de l’esprit, pas du corps. Autant être franc sur ce sujet :
“En toute honnêteté, je ne sais pas. C’est mon tout premier entraînement, je n’ai jamais rien fait de tel auparavant.”
Kornog put observer la surprise dans les yeux de son compagnon d'entraînement, sans doute s'attendait il à rencontrer un loup d'une taille plus modeste. Le dénommé Reaven ne semblait pas en reste, cependant il semblait s'agir surtout d'une épaisse carapace de poils plutôt que d'une carrure musclée. Cependant si le nouveau Esobek semblait impressionner de part sa prestance, la route qui l'avait menée jusqu'à cette meute avait laissée des cicatrices au sein mêmes de ses muscles, ces derniers était sec et peu développé, la faible quantité de nourriture n'avait en effet pas permit au loup de se développer comme il l'aurait fallut.
“En toute honnêteté, je ne sais pas. C’est mon tout premier entraînement, je n’ai jamais rien fait de tel auparavant.”
Son partenaire ne semblait pas en confiance, peu sur de ses forces, il peut être serait-il plus facile à déstabiliser. Cependant il paraissait évident que sa morphologie lui octroyait des avantages en terme de rapidité d'action ainsi que d'agilité au quel il faudrait prendre garde si il ne voulait pas se voir perdre la face. Reaven semblait remette le sort de l'entraînement entre les pattes du dernier arrivé. Cependant ce dernier espérait compte tenu de l'ancienneté du guérisseur, qu'il en saurait un peu plus sur ce qu'ils étaient censé faire. En ce qui concernait Kornog il était clair qu'il possédait des carences en terme d'endurance et d'agilité, il serait donc pertinent de s'attaquer à des capacités essentiels à un canidé de son espèce.
"Peut-être pourrions nous nous en remettre à notre instinct primaire ?"
Après tout c'était de cette façon qu'ils se battaient depuis la nuit des temps, des millénaires d'instinct ancré dans leurs gènes. Le grand entama alors des cercles autour de son adversaire du jour, cherchant une possible faille qui lui permettrait de prendre l'ascendant sur son adversaire. Sa parade d'intimidation qui se déroulait dans le sens des aiguilles d'une montre tendait à se rétrécir par moment afin de tester les nerfs du guérisseur.
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Kornog est visiblement un peu déçu de retrouver en face de lui un adversaire peu coopératif mais si le premier réflexe de Reaven est de s’excuser, il se ravise car il n’aurait fait qu’empirer les choses. Au lieu de cela, Kornog s’adapte et prend les choses en main :
“Peut-être pourrions nous nous en remettre à notre instinct primaire ?”
Pour toute réponse, Reaven fait oui de la tête. Se reconnecter avec ses ancêtres, laisser ses instincts profonds s’exprimer, devenir autre, loup primitif, car il ne peut pas rester le Guérisseur qu’il a été jusqu’à présent. Il a tout de même des doutes : est-ce que Kornog va essayer de lui faire mal ? Est-ce qu’il doit essayer de faire mal à Kornog ? Il avait déjà traité des loups qui sortaient d’entraînements vigoureux : une patte foulée par ici, un énorme bleu par là, des morsures un peu partout, ... Mais non, plus de question, juste l’instinct primal. Vider son esprit.
Reaven se redresse lorsque le Guerrier entame des cercles autour de lui, cherchant probablement un angle mort ou une faille quelconque. Il a un soubresaut lorsqu’on son adversaire se rapproche la première fois, pensant qu’il allait l’attaquer, mais il n’en n’est rien et il reprend ses grands cercles. Il recommence la même manœuvre quelques fois, mais elle n’impressionne plus Reaven désormais. Celui-ci est constamment aux aguets, s’attendant à une attaque par derrière qui ne sera sûrement pas annoncée au préalable. Son instinct lui dit de ne pas bouger, et il ne bouge pas. Kornog s’attend sûrement à le provoquer, à le forcer à frapper en premier, mais il ne cédera pas. Que le Guerrier vienne à lui, qu’il essaie de l’atteindre.
Une danse s'entama alors, en jeu, la suprématie sur l'esprit de l'adversaire. Celui qui prendrait l'ascendant sur autrui marquerait au fer rouge l'esprit de l'autre. Et il fallait dire que Kornog savait si prendre pour obtenir un avantage psychologique. Son aspect physiologique aidant, cela poussait à la méfiance, au manque d'assurance et ainsi à la non prise d'initiative. Et si le guérisseur ne prenait pas l'initiative alors il se verrait subir les assauts, ne pouvant que contre attaquer sans jamais donner le rythme de la valse. Dès le premier test de la part du grand loup, son congénère sursauta, prêt à se défendre. Il n'y avait plus à en douter, c'était bel et bien lui qui donnerait la mesure. Si Reavan gardait un oeil et une oreille rivé sur lui, il ne bougeait pas pour le suivre. Ainsi, certains angle mort subsistaient. Kornog se devait d'établir une approche soignée, si son adversaire ne restait pas face à lui c'est que cela l'arrangeait bien. Il offrait plus de surface où il ne pouvait se défendre directement que si il le gardait dans son champ de vision, il se préparait donc à devoir esquiver une attaque qui viendrait hors de portée de ses yeux. De toutes évidence il était bien plus agile que lui alors il valait mieux pour le grand mâle que ce dernier ne puisse l'esquiver. Or si il décidait de le charger, il aurait le plus grand mal à le suivre dans une danse très rythmée, et qui l'épuiserait très vite. La surprise et sa force étaient ses atouts, Reavan aurait quant à lui l'endurance et l'agilité. Il allait falloir ruser si il le voulait pas se retrouver dans un match nul voir même une situation inconfortable. C'est donc à pas de loup qu'il s'approcha en face du loup gris, se stoppant à un peu plus d'un mètre et demi. Droit sur ses pattes il observait le guérisseur qui lui tenait tête, le dévisageant, il le dominait de toute sa taille. Sans prévenir et sans élan, il lui bondit dessus, espérant que son poids s'occuperait de l'immobiliser.
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La ronde de Kornog continue pendant de longs instants et Reaven reste aux aguets, se préparant à la première attaque, qui sera sans nul doute décisive. Il s’attend à une attaque par derrière et s’apprête à l’esquiver, jetant parfois un coup d’oeil derrière lui, mais rien ne vient. Pas par derrière du moins, car Kornog vient de se stopper en face de lui, à une distance assez faible. Cette tactique surprend Reaven, qui n’en baisse pas ses gardes pour autant, même s’il faut avouer que la carrure du Guerrier est plutôt impressionnante. Les deux loups se jaugent pendant de longues secondes silencieuses, jusqu’à ce que Kornog décide de briser ce silence dans un mouvement abrupte et soudain.
Reaven reçoit le poids de son adversaire en plein corps, pas assez réactif que pour l’esquiver, et se retrouve plaqué au sol. Il panique pendant une seconde, se demandant quoi faire, mais il se rappelle ce qui a été dit en début de combat : faire confiance à son instinct, ne pas trop réfléchir. Il faut qu’il s’extirpe de là mais il n’a pas la force de repousser le loup tricolore, il faut le faire lâcher prisee. Ses mâchoires s’activent presque toutes seules et se renferment autour d’une des pattes du Guerrier en un mouvement vif, sans s’accrocher, juste une morsure, Kornog est déséquilibré, ce qui dégage une ouverture pour Reaven qui glisse comme un renard hors de l’emprise de son adversaire et se remet vivement sur ses quatre pattes une fois hors d’atteinte.
Le loup gris fonce de face alors vers son adversaire, mais au dernier moment fait un bon de côté et s’élance sur le flanc de son adversaire, espérant y planter crocs ou griffes et le déséquilibrer.
La charge de face eu l'effet escompté, son adversaire s'était retrouvé plaqué au sol pétrifié par la surprise, Kornog se devait alors de profiter un maximum de sa position avantageuse, il dominait de tout son poids son adversaire. Cependant ce dernier ne tardât pas à sortir de sa torpeur et à répliquer. Certes il ne possédait pas les mêmes moyens physiques que le grand loup, mais il réussit finalement à s'extirper de l'étreinte étouffante en le mordant à une patte. Ni une ni deux il se faufila comme une anguille hors de portée de son imposant congénère.
La contre attaque ne mit pas longtemps à arriver, tout comme Kornog l'avait fait plus tôt, Reaven s'élança de face contre lui. Que cherchait-il à faire ? L'imiter ? Au vue de son gabarit ce n'était sûrement pas la meilleur chose à faire, cependant le guerrier Esobek se prépara à le recevoir. Mais dans un habile jeu de jambes, le guérisseur se retrouva sur le flanc de son adversaire et en profita pour l'attaquer. Si la force de Kornog réside en partie dans sa puissance d'action, elle peut aussi se manifester dans sa capacité à encaisser des attaques. A défaut de pouvoir se mouvoir assez vite pour garder le mâle en face de lui, il planta fermement des pattes dans le sol.
Le choc fut rude et douloureux, cependant il tint bon et resta droit sur ses membres. La tête de Reaven s'enfonçait derrière ses côtes, le temps d'un battement d'aile, le regard du grand loup croisa celui de son petit bourreau. Finalement il se propulsa de toute sa force sur le côté en tentant de s'arc-bouter au maximum pour prendre son ennemi à revers.
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On peut dire que l’attaque de Reaven a réussi à moitié. Il a bien réussi à percuter son adversaire et à le mordre au niveau des côtés mais le loup noir et blanc n’a pas bougé d’un poil, si bien que le Guérisseur s’est écrasé maladroitement contre son flanc, déséquilibré à son tour. Il n’a même pas le temps de se rendre compte de ce qui vient de se passer que Kornog se retourne brusquement et plante ses crocs dans le bas de son dos alors qu’il retombe dans la boue. La douleur lui arrache un léger grognement mais il parvient à l’ignorer.
Avec le poids de Kornog qui presse sur son arrière-train il lui est difficile de se relever, mais il parvient quand même à se redresser sur ses deux pattes avant, le reste de son corps traînant mollement par terre. Il n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre mais il doit agir vite s’il ne veut pas que son adversaire augmente son emprise sur lui. Tant qu’il a peut encore utiliser l’avant de son corps, il compte bien en profiter.
Dans une torsion compliquée de son échine rendue uniquement possible par son assez haute agilité, il parvient à se retourner sur lui-même juste assez que pour décocher un coup de patte vers la tête de son adversaire, toutes griffes dehors, en espérant l’atteindre et lui faire lâcher prise.
Kornog s'accrochait fermement à sa proie faisant s'abaisser son arrière train contre le sol de tout son poids. Dès que l'occasion se présentait il grappillait quelques centimètres de pelage pour affirmer son emprise. Reaven se traînait du mieux qu'il pouvait comme si il essayait d'échapper à son agresseur, le poids de son arrière train qu'il traînait additionné à celui de son congénère ne devait pas être de tous repos.
Reaven se tordit alors, usant habilement de sa petite taille et de son agilité, pour se retourner sur lui même. Il tenta alors d’assainer quelques coups de pattes bien placés à l'attention de Kornog. Ce dernier était confronté entre mettre un œil en jeu et lâcher a proie. Préférant conserver son intégrité physique, il lança sa mâchoire en direction de son adversaire, la refermant avec violence. Le bruit sec des dents qui s’entrechoquent fut produit à l'endroit exact où se trouvait la patte du guérisseur quelques dixièmes de secondes au par avant. Ayant raté sa contre attaque, il se servit de ses pattes arrières pour repousser avec violence Reaven. Il lui fallait trouver un nouvel angle d'attaque, mais aussi reprendre son souffle. Contenant du mieux qu'il pouvait sa respiration saccadée, il se tenait droit sans bouger, tentant de se faire le plus imposant possible.
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Reaven sentit ses griffes s’approcher dangereusement de l’oeil de Kornog et si celui-ci n’avait pas esquivé et décidé de lâcher prise au dernier moment il aurait sûrement terminé borgne, chose que le Guérisseur n’aurait jamais pu se pardonner. C’est à ce moment qu’il se rendit compte à quel point c’était facile de gravement blesser un autre loup sans le vouloir, ce qui, il faut le dire, lui fit un peu peur ; mais il n’eût pas le temps d’y penser plus avant que les mâchoires de Kornog se lançaient vers lui, visant sa patte qu’il parvint à dégager juste au bon moment. Le grand loup se décida alors à totalement lâcher prise et repoussa Reaven, qui roula au sol quelques mètres avant de bondir vivement sur ses pattes.
Kornog s’était également relevé et bombait le torse, tentant de se gonfler pour apparemment devenir plus menaçant, mais Reaven pouvait deviner que c’était plutôt une tentative de masquer ses signes de faiblesse. Le loup gris, lui, était loin d’être à bout de souffle, il n’était pas en aussi grande forme qu’au début de l’entraînement, certes, et sa respiration se faisait plus rapide mais pas fastidieuse ; il avait encore assez d’énergie pour continuer pendant longtemps, Kornog de son côté ...
“Pause ?”
Autant être fair-play, son but n’était pas d’épuiser son adversaire non plus.
Il semblait frais comme un gardon, comme si il s'était réveillé quelques minutes au par avant. Il est vrai que de son côté Kornog avait plus de mal à assurer la durée du combat. C'en était presque mignon cette attention du guérisseur envers lui. Mais l'adrénaline gonflait ses veines, son sang bouillonait dans ses artères, il n'y avait plus de place dans sa tête pour l'empathie. Ses babines se retroussèrent dans un sourire gigantesque au vu de la taille de sa machoîre.
"Il n'y a pas de pause dans un combat, on repousse ses limites à tous instants. Les poumons cherchent de l'air sous le poids de l'adversaire, les muscles brûlent d'avoir trop été sollicité, la peau s'enflamme des brûlures de la terre, des griffes et des crocs. Et si tu te lâchais un peu ? Que tu me montrais de quoi tu es capable ? Parce qu'à part te défendre je n'ai pas vu grand chose."
La canine cassée de Kornog dépassa de sa lèvre, lui donnant un air presque barbare et repoussant. Il aimait se battre, il aimait vaincre et se surpasser, quel qu'en soit le prix. Se campant fermement sur ses membres il attendit la charge de son adversaire.
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Kornog sourit alors, comme s’il savait quelque chose que le Guérisseur aurait dû savoir, comme on sourirait à un louveteau dont on vient de se rendre compte de la naïveté. Le grand loup veut continuer, il n’a même pas besoin d’ouvrir la gueule pour le faire comprendre, et pourtant il parle :
“Il n'y a pas de pause dans un combat, on repousse ses limites à tous instants. Les poumons cherchent de l'air sous le poids de l'adversaire, les muscles brûlent d'avoir trop été sollicité, la peau s'enflamme des brûlures de la terre, des griffes et des crocs. Et si tu te lâchais un peu ? Que tu me montrais de quoi tu es capable ? Parce qu'à part te défendre je n'ai pas vu grand chose.”
Sauf que ce n’est pas un vrai combat, c’est un entraînement, et qu’il faut savoir reconnaître ses limites. Mais soit, Kornog est un Guerrier, il sait ce qu’il fait bien mieux que le vieux Guérisseur sans expérience dans le combat qu’est Reaven.
“Soit.”
Comment assurer une bonne prise sur le colosse ? Celui-ci l’attend de pied ferme, toute attaque frontale serait arrêtée en pleine charge, et il aurait évité une attaque latérale trop facilement. Il faut le faire bouger, lui faire perdre son souffle, attaquer rapidement sans pour autant devoir le toucher, puis repartir aussi vite et revenir à l’assaut, feinter, continuellement, jusqu’à fatiguer son adversaire.
Il fait mine de foncer sur son adversaire, puis bondit sur le côté au dernier moment, Kornog devrait s’y attendre et s’apprêter à défendre son flanc ; sauf que Reaven n’attaque pas, il repart en courant à quelques mètres. Il recommence cette manœuvre plusieurs fois, courant vers le loup, esquivant à la dernière minute, selon des angles différents, ne causant aucun autre dommage que quelques griffures et forçant le loup tricolore à tourner sur lui-même. Kornog se fatigue, mais Reaven aussi, plus vite qu’il ne l’aurait crû. Ainsi il doit passer au véritable assaut plus tôt qu’il ne l’a prévu : il fonce de nouveau vers le Guerrier, à la même vitesse, mais cette fois-ci glisse sous son ventre et profite de son manque de réactivité pour tenter de planter ses griffes dans la chair molle de l’abdomen.
Le guérisseur acquiesça, après tout il était en meilleur condition physique que Kornog et aurait peut être plus de facilité à s'occuper de lui. Les deux loups se jaugèrent, chacun réfléchissant à la meilleur façon de désarmer son adversaire. Plutôt que de chercher les faiblesses de son assaillant, il se mit à chercher les siennes pour mieux se défendre. Le loup qu'il avait en face de lui n'était pas stupide, dans cette mesure il chercherait à frapper là où il aurait le plus de facilités.
Très vite, Reaven attaqua, et sans crier gare, il se stoppa et repartit. Kornog pivotait sur lui même par petits bonds ce qui n'était pas vraiment son fort. De toutes évidences, il allait continuer de le harceler jusqu'à ce qu'il s'épuise, le mordant et griffant à chaque passage. Ses poumons commencèrent rapidement à chauffer, cependant il n'était pas le seul, son adversaire avait le souffle court lui aussi. Cependant il se devait de ne pas baisser sa garde, le moment viendrait où l'attaque serait bien réelle. La tactique de Kornog était bien différente, il se devait d'attendre le moment opportun pour placer une attaque fatale, bien sur dans le cas de cet entraînement il se devrait de retenir un peu ses coups.
Finalement Reaven fonce de nouveau dans sa direction, mais cette fois-ci il plonge sous son ventre et y plante ses griffes. Réprimant une grimace de douleur, Kornog prit sur lui et contracta sa ceinture abdominale. A la suite de quoi il ouvrit sa gueule aussi grand qu'il le put et la plaça autour de la gorge de son adversaire.
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Une contraction se fait sentir sous les crocs de Reaven, qui ne comprend ce qui lui arrive que trop tard : Kornog a contracté ses muscles pour diminuer la prise de son adversaire et en a profité pour enserrer le cou du loup gris de ses crocs. Ils entament la chair, de peu, mais assez pour faire mal et forcer le Guérisseur à lâcher prise. Dans un vrai combat, il serait mort. Il cherche rapidement un moyen de sortir de l’emprise du grand loup mais ne trouve rien. Il pourrait donner un coup de patte, tenter de le déséquilibrer, mais ce serait trop risqué. Il est obligé d’abandonner.
Il annonce sa défaite d’un jappement, qui il l’espère enjoindra à Kornog de lâcher prise.
Son adversaire du jour sembla se rendre, poussant un jappement d'abandon. Kornog s'écarta de Reaven, éloignant ses mâchoires de la fragile gorge du guérisseur. Il s'assit sur son arrière train, cherchant à faire un état de la situation de son corps. Il avait des griffures un peu partout mais il ne risquait pas grand chose. Se relevant il commença à prendre le chemin du retour avant de se retourner et de lancer à son partenaire d'entraînement.
"C'était bien agréable, j'espère qu'on pourra bientôt remettre ça..."
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Helya
Braise d'Hiver
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– Réduit la gravité des Blessures reçues
– Augmente la gravité des Blessures de l'adversaire
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– 2 proies au lieu d'une seule lors d'un 18 au dé
– 1 Lancer de dé de chasse supplémentaire
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Helya
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