Elle a faim … Horriblement faim … Pourquoi n'a-t-elle rien à se mettre sous la croc dans sa tanière ? Pourquoi sa réserve est-elle vide ? Ah … Elle a oubliée de chasser, c'est vrai … Que cela peut être agaçant … Lâchant un grondement d'irritation, Manîthil quitta sa tanière blindé, traînant légèrement la patte, elle ferma les yeux lorsqu'un rayon vint éblouir ses yeux de cendre. Maudit soleil … Ses babines se retroussèrent en un nouveau grondement avant que sa vue ne s'habitue à cette agression. Bien et maintenant, il va falloir chasser, quelle joie … Quand est-ce que les meutes se décideront-elles à s'entre-tuer au point de devoir aller auprès des guérisseurs solitaires pour pouvoir faire soigner leurs blessés au plus vite ? Quand est-ce que la louve pourra avoir des patients à extorquer ? Décidément, ces terres sont plus calme que ce qu'elle aurait espéré …

Marchant d'un pas lent entre les arbres dégarnit, mourant, effondrés et calcinés, esquivant les cadavres autrefois pendus aux arbres se trouvant désormais à ses pieds. Ces cadavres d'Hommes sont parfois dérangeant mais pour Manîthil, ils sont une compagnie morbide qu'elle apprécie tout particulièrement, allez savoir pourquoi … Les goûts de la guérisseuse son parfois bien étrange alors, mieux vaut ne pas essayer de comprendre …

« J'ai faim ... »

Gronda-t-elle en arpentant la forêt en quête d'un quelconque animal qui aurait le culot de pointer le bout de sa truffe devant elle …

Et un animal décida de passer juste devant sa truffe … Un éclair roux passa rapidement sous son nez, l'obligeant à s'arrêter net et tourna la tête en direction de celui qui venait d'oser lui couper la route, un écureuil … Le petit rongeur roux s'était posé au pied d'un arbre sans se soucier de la présence de la louve blanche. Certes, elle ne montrait en rien la moindre agressivité mais, pour le coup, de voir ce petit insolent ainsi l'arrêter l'irrita et sa babine droite découvrit sa croc en vibrant sous le grondement sourd qui s'élève du fond de sa gorge. Non vraiment, ce petit idiot n'aurait pas dû faire cela ! Pour la peine, pour avoir osé se mettre sur son chemin, ce petit écureuil allait finir en amuse gueule pour la guérisseuse.

Manîthil se tourna vers le rongeur grimpeur et s'en approche, le dos rond et fit face à l'animal qui leva la tête après que l'ombre du prédateur l'ai recouvert. Il observe un moment la louve puis, se rendant finalement compte de ce qu'il se passait, cherche à grimper à toute vitesse sur son arbre mais, hors de question que Manîthil le laisse s'échapper ! Saisissant le rongeur roux dans sa gueule par sa queue touffue, elle se mit à le secouer en tout sens, allant même faire cogner le frêle corps contre le tronc dur de l'arbre en lui arrachant diverses plaintes de douleurs et d'agonis. Elle le jeta à terre avant de prendre son temps pour le rejoindre, de toute manière elle le savait, l'écureuil était incapable de bouger désormais. Paralysé mais, toujours en vie, il ne pouvait que observer la louve s'approcher de lui, les babines retroussés, les deux rangés de crocs luisant de bave de la louve s'ouvrant avant de se refermer brutalement sur lui, mettant un terme à sa vie, à son existence. Il est tellement facile de retirer une vie, surtout d'un être aussi petit …

Ne prenant même pas la peine de retourner dans sa tanière pour dévorer sa proie, Manîthil se couche sur le sol sableux de la forêt et, tenant l’écureuil d'une patte, elle arrache le pelage roux du rongeur afin d'accéder à sa chaire avant de n'en laisser aucune miette si ce n'est des touffes de poils et des os. Passant sa langue sur ses babines, elle entreprit une petite toilette, malgré que la louve se fiche pas mal d'être maculé de sang en soit mais, c'est que ça devient chiant à nettoyer après le sang séché et elle n'a aucune envie de devoir trouver un point d'eau pour pouvoir faire sa toilette.

« J'ai encore faim ... »

Oui, elle avait encore faim, elle n'avait pas suffisamment mangé, cet écureuil n'était pas assez gras pour elle à sa plus grande déception. Lâchant un soupir, elle se redresse et s'étire un coup avant de s'ébrouer. Et bien, elle n'a plus qu'à retourner chasse, ma fois … Elle n'a rien de mieux à faire de toute manière. Elle traîne sa carcasse blanche au beau milieu des bois, endroit qu'elle connaît fort bien pour les arpenter chaque jours lorsqu'elle avait besoin de toile d'araignée – si jamais les araignées qui logent dans sa tanière ne daigne pas refaire leur toile – ou de d'autres ingrédients. D'ailleurs, il lui faudrait penser à refaire son stock mais, également arpenter les autres terres pour y récupérer d'autres ressources qui pourront lui être utile.

Cessant de marcher, la louve s'arrête et pointe son museau vers le sol pour le flairer. Espérons qu'elle n'ai pas besoin de chercher trop longtemps car, Manîthil n'était pas des plus patiente en ce qui concerne la chasse. Ah ! Une odeur ! Rien de bien appétissant mais, l'auteur qui a laissé cette marque n'est pas loin. Remontant la piste de cette odeur qui lui fit froncer le museau, elle trouva enfin le rat noir en train de chercher de quoi mangeait sur le cadavre d'un Homme depuis longtemps dégarnis. Quel idiot … La louve se rapproche de lui mais, le rat n'était pas aussi idiot que l'écureuil d'avant et, flairant l'odeur du prédateur se rapprochant de lui, il tourna la tête avant de sauter au-dessus du bras du cadavre pour prendre la fuite.

« Tu crois que tu vas m'échapper aussi rapidement petit rat. »

Un sourire en coin relève sa babine alors qu'elle bondit au-dessus du cadavre pour se mettre à poursuivre le rongeur qui cherche désespéramment à la semer mais, la blanche ne connaît que trop bien cette forêt et rapidement elle réussit à le rattraper. Bondissant après avoir pris appuie sur ses pattes postérieurs, elle retomba sur le rat, ses pattes le bloquant avant que sa gueule n'aille attraper la tête du rongeur noir et le secoue dans tous les sens avant de bloquer de nouveau le corps du rat entre ses pattes et resserre d'un seul coup sa mâchoire, décapitant net le rongeur.

Rassasié de ses deux rongeurs qu'elle a pu se mettre sous la croc, Manîthil passa sa langue sur ses babines où du sang s'était déposé et, une fois sa toilette terminé, se redressa avant de s'ébrouer. Ce n'est pas tout mais, la louve a besoin de refaire son stock. Fouillant alors les lieux, la belle blanche s'approcha d'un arbre où l'écorce semble vouloir s'enlever. Humant le morceau, elle le prit doucement dans sa gueule et tira dessus pour le décrocher complètement de l'arbre avant d'en retirer un second morceau. Récupérant les deux dans sa gueule, elle continua sa fouille pour trouver les éléments qui lui seront utile. Croisant une belle toile d'araignée entre deux arbres, elle utilisa le écores et l'enroule autour avant de ramener le tout dans sa tanière.

Déposant ses trouvailles dans le coin adéquate qu'elle avait aménagé, elle remarque les petites graines qui ont roulé sous l'un des anciens meubles qu'utilisaient probablement les bipèdes autrefois, lorsqu'ils utilisaient encore le bunker. Baissant la partie avant de son corps, elle flaira le dessous du meuble avant d'y passer sa patte pour ramener les graines qui s'étaient échappés de son stock et les remet à leur place.

« Ça ira pour aujourd'hui … »

Dit-elle avant de bâiller puis, alla se couché sur sa paillasse en se laissant tomber dessus. A défaut d'avoir quelque chose à faire, autant dormir, non ?