La prairie de grenats était son lieu de chasse de prédilection. Dernièrement, Véga n'avait accepté aucun contrats, faute de quoi elle devait trouver de quoi se nourrir par elle même.
La vie de solitaire présentait beaucoup d’avantages, mais pas celui de manger à sa faim. Pour survivre, elle ne pouvait compter que sur ses propres talents, ainsi que sur sa chance.
La saison estivale n'était toutefois pas la plus rude en matière de chasse. Véga était confiante quand à ses chances de débusquer une proie.
Silencieuse et calme, la louve fauve se déplaçait avec concentration. Elle observait les alentours en se fondant dans le paysage, se forçant à laisser parler sa tête avant son estomac. Une odeur lui emplit les narines près d'un amas de grenats scintillants. Elle se stoppa, croyant reconnaitre l'odeur caractéristique d'un rongeur.

Fiche réalisée par @Joy

La louve suivit discrètement la piste, mais celle-ci se dissipa après quelques mètres. La proie en question devait avoir fui plus loin... Véga ne renonça pas pour autant à son déjeuner. Poursuivant sa traque en direction du Sud de la prairie, elle se concentra un maximum sur les odeurs qu'elle percevait.

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Une autre odeur lui arriva : assez forte, mais très spéciale. C'était sans doute une souris ou un mulot. Véga baissa la tête vers le sol. Non loin d'elle, deux petites souris grignotaient quelques graines tombées sur le sol. La louve s'approcha doucement. Ces proies ne seraient pas suffisantes à la nourrir, mais toute viande était bonne à prendre. Sous sa patte, une brindille craqua. Elle redressa la tête vers les deux rongeurs. Disparus. Véga souffla, repartant à nouveau.

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Véga continuait sa chasse, concentrant toute son énergie à la recherche d'une proie. Elle avait faim, et la faim lui donnait beaucoup de motivation. La prairie était toujours aussi calme que d'habitude, mais elle foisonnait d'odeurs différentes, en cette mi-journée. Pour passer inaperçue, la mercenaire s'était placée face au vent. Elle prenait également soin de faire le moins de bruit possible avec ses pattes.

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Non loin d'elle, Véga remarqua la présence d'un gros lièvre allongé sur le flanc. Après avoir raté ses premières proies, la louve fauve n'avait pas l'intention de laisser passer celui-ci. Prenant discrètement la pose qui lui permettrait de fondre sur sa proie en un instant, elle se prépara à bondir vers l'avant.
Le lièvre ferma les yeux. Véga en profita pour y aller, se saisissant de la nuque du petit mammifère avant qu'il ait eu le temps de détaler. Ses crocs se serrèrent sur sa nuque, jusqu’à ce qu'un craquement sonore retentisse.

Elle redressa la tête pour observer les alentours.

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Tous les animaux alentours avaient du fuir après l'avoir entendue. Ils ne risquaient pas de réapparaitre de sitôt. Satisfaite de sa prise, la louve l'entraina avec elle à l'abri de la forêt. Elle allait le manger pendant qu'il était encore chaud.

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Véga avait décidé de rester dans les alentours de la prairie durant quelques jours. Elle souhaitait faire un maximum de réserves de nourriture avant de reprendre sa route à travers les territoires. Comme elle connaissait bien les lieux, elle était confiante. Cependant, elle savait qu'elle ne pouvait pas rester ici trop longtemps. Son passage devait rester aussi inaperçu que possible.
La mercenaire s'était levée avant l'aube pour partir à la recherche d'une proie. Son corps s'était bien reposé la veille et elle prenait son temps pour avancer discrètement dans les broussailles.

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Véga fut chanceuse de trouver une proie au bout de quelques minutes seulement. Doté d'une fourrure grise et blanche qui trahissait sa présence au sein des hautes herbes, un raton-laveur se dandinait lentement dans sa direction. Ce n'était pas un animal très rapide, ni très puissant, mais il fallait quand même prendre garde à ses petits crocs pointus. Véga s'abaissa lentement pour se camoufler au mieux, attendant patiemment que la petite créature se rapproche. Lorsqu'il se trouva assez près, la louve bondit de sa cachette, saisissant sa proie entre les deux omoplates. L'animal glapit, essayant de mordre et de se débattre, mais elle parvint à le plaquer au sol. Ses crocs se resserrent sur lui jusqu'à ce que peu à peu, la vie quitte son être.

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L'oiseau planait haut dans le ciel, posant de temps à autre un regard en direction du sol qu'il survolait. Il connaissait cette prairie sur le bout de ses pattes. Il était né et avait grandi ici, comme ses frères et sœurs. Aujourd'hui, comme hier, il avait faim. Ce n'était pas un oiseau famélique, mais il avait souvent faim. Faim de viande. Ses congénères mangeaient des graines qu'ils trouvaient un peu partout, mais lui, c'était de viande dont il avait besoin. Les carcasses avaient été nombreuses pendant la précédente guerre, mais à présent, elles se faisaient plus rares, et les autres charognards avaient tôt fait de s'en emparer avant lui. Il avait repéré un peu plus tôt la dépouille d'un jeune daim. Elle était déjà en charpie, mais elle ferait l'affaire. Le corbeau plongea en piqué vers sa trouvaille, posant ses deux pattes sur sa nuque décomposée et plantant son bec dans sa chair molle. Quelque chose le perturba soudain dans l'atmosphère. Le corbeau se redressa, observant les alentours d'un air inquiet. Son flair n’était pas aussi développé que celui d'un mammifère mais le reste de ses sens étaient bons, et quelque chose était en train de l'observer. Il n'osait portant pas abandonner sa proie alors qu'il avait faim. Ce n’était peut être pas grand chose. C'est ce qu'il pensa du moins lorsque, s’apaisant, il eut la certitude qu'il s'agissait d'un prédateur en apercevant des yeux verts qui le scrutaient. Le corbeau sauta en arrière. Lui et la carcasse étaient entourés de buissons, impossible de savoir d’où allait surgir l'animal. Mieux valait fuir par les airs. Il sentit ses plumes se dresser sur son corps. Il avait peur. La bête était en train de tourner autour de lui.

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Il s’apprêtait à s'enfuir lorsque la louve qui le traquait bondit soudainement dans sa direction, ses terribles crocs cherchant a se saisir de lui. Le corbeau sentit son cœur s’arrêter de battre. Il s'envola dans un tonnerre de croassements effrayés, montant dans le ciel en flèche sans vraiment chercher à comprendre ou est-ce qu'il se rendait. Il entendit les mâchoires de son prédateur claquer tout près de lui. Son cœur battait la chamade. Pourquoi l'avait t-elle raté, alors qu'il avait complètement baissé sa garde ? Le corbeau comprit immédiatement ce qui s'était passé en apercevant non loin des humains qui s'approchaient, munis de cracheurs de feu. Son agresseuse venait de prendre la fuite en disparaissant dans la forêt qui jouxtait la prairie, et il allait bientôt en faire de même, car ils étaient un tout autre danger.

Fiche réalisée par @Joy