Kornog releva la tête à la recherche d'une nouvelle proie, mais le silence fut aussi auditif qu'olfactif. La forêt n'avait plus rien à lui donner pour aujourd'hui. Comprenant le message, le grand loup attrapa sa proie par une patte et commença à la tirer jusqu'au garde manger, la route serait longue et la proie était lourde. Qui plus est il avait aussi ce sanglier à transporter.

Quel drôle d'endroit. Je ne suis jamais venu ici. Du moins de ce que je me souviens. De quoi je me souviens d'ailleurs ? Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Où est ce que je suis ? Comment je suis venu là ? Qui est ce je ? Est-ce un rêve ? La confusion s'emparait de mon cerveau tout comme la peur. Toutes ces questions restaient sans aucune réponse. Il me fallait retrouver mon calme, retrouver mon sang froid, retrouver ma capacité d'analyse. Lentement j’inspirais, calment mon pouls et ma respiration. La nuit la plus noir précède l'aube. Mes idées s’éclaircissaient petit à petit, mes yeux clignaient pour s'habituer à la lumière ambiante. Tout n'était que lumière, le soleil se reflétait sur le sable brûlant et sur les falaises de craies. Et Quelle chaleur, une chaleur étouffante, suffocante, elle empêchait tout simplement de respirer. La moindre bouffée d'air plongeait mes poumons dans une fournaise. De l'eau, j'avais soif, terriblement soif. Et ce sable qui m'arrachait des grimaces en me brûlant les coussinets. Où diable étais-je ? Il fallait prendre une décision, tout en sachant que la question de "qui je suis" pouvait attendre, non ce qui importait réellement c'était de rester en vie. Quels sont les dangers dans un désert ? La chaleur, le manque d'eau et de nourriture, quoi d'autres ? Mon esprit fouillait irrésistiblement ma mémoire sans réussir à dégager la moindre parcelle de souvenir, comme si j'étais de nouveau un louveteau. Me relevant je jetais un regard, les yeux plissés vers l'horizon, à l'abris du soleil qui semblait abattre partout de façon impitoyable. Je m'ébrouais afin de retirer tout le sable qui me grattait et qui s'accrochait à mon pelage.
Malgré l'écrasante chaleur j'avançais, ne prêtant pas attention au paysage de désolation qui s'offrait à perte de vue. Mon pelage qui était une source de survie habituellement, était devenu un fardeau et une couverture de plus. Tirant la langue, je la sentait se sécher petit à petit. Mes parties du corps qui me permettaient de réguler ma température corporelle étant limiter je connaissais des difficultés à me refroidir. Si j'arrivais à atteindre ces grandes falaises éblouissantes j'arriverai peut être à trouver une grotte ou une cavité ombragée, peut être même qu'un peu d'humidité suintera de cet abris de fortune et me permettra d'attendre la nuit.
Je m'en sortirai. J'y arriverai.

Kornog décida de repartir pour une chasse de bon matin, il était en forme et contait bien mettre cette énergie à profit. Et quoi de mieux que de prendre la vie de quelques proies pour bien commencer la journée ? Sans plus de cérémonie il commença à trier les pistes qui s'offraient à lui.

Chasse 1 : Résultat dé [7+3]

La trace était fraîche, de toutes évidences, les cervidés étaient passés par ici peut de temps au par avant. Tant mieux, Kornog serait encore frais quand il leur sauterait dessus. Il ne voulait leur laisser aucune chance. Usant de toute la puissance que lui accordait ses muscles, il se mit en chemin avant que la piste ne s'efface. Il arriva en trombe à proximité du groupe de chevreuils. De toutes évidences l'effet de surprise tombait un peu à plat. Mais il devait faire avec, la chasse était aussi faite d'imprévue comme celui de voir sa proie revenir en arrière pour brouter. Sans demander leur reste ils prirent leurs jambes à leur cou. Le grand loup ne pouvait laisser passer une telle occasion, se lançant à leur poursuite il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour rattraper les proies les plus faibles. Lorsqu'il fut à porté, il se lança, atterrissant de tout son poids sur l'arrière train d'une femelle. Bataillant avec les fines pattes qui lui opposait une résistance farouche il atteint finalement la gorge de sa proie et lui déchira la trachée d'un coup de dents acérées.

Chasse 2 : Résultat dé [10+3]

Enterrant sa proie comme à son habitude, il se hâta de repartir à la pourchasse de ce qui restait du groupe d'herbivore, il voulait profiter d'être encore frais pour attraper une voire même deux autres proies. Ses poumons et ses muscles brûlaient sous l'effort, mais cela lui faisait un bien fou. Il le savait, il développait sa force brute et sa capacité à courir plus longtemps. Chasser était une bonne chose, pour son estomac comme pour sa forme physique. Kornog mit du temps avant de réussir à retrouver la piste des fuyards. Ses muscles tiraient de plus en plus, il devait abréger cette chasse au plus vite. Il décida donc de s'attaquer à l'une des proies les plus faibles ce qui ne lui ressemblait pas vraiment, mais son état de fatigue limitait ses possibilités. Aussi lorsqu'il réussit à atteindre une nouvelle proie, il se dépêcha de lui briser les membres pour atteindre sa gorge avec plus de facilité et sans risquer un mauvais coups.

Chasse 3 : Résultat dé [3+3]

Cette fois-ci, l'état de fatigue de Kornog était avancé, ses chances de réussites en étaient réduite. De nouveau il se lança dans une course acharnée, mais cette fois-ci, il courait contre lui même, désireux de réussir un triplé. La course dura encore plus longtemps que les autres fois, et cette fois il était vraiment épuisé lorsqu'il arriva à portée de ses proies. Son saut se termina évidemment dans les fougères, la chasse était terminée pour aujourd'hui.

Chasse 1 : Résultat dé [9+3]

Le jour suivant, Kornog repartit. Il était frais, on ne peut plus frais, ses poumons était tout à fait prêt, et ses muscles ne demandaient qu'à être utilisés. Aujourd'hui serait une bonne chasse, il en était convaincue. Il ramènerait un bon nombre de proies, aujourd'hui il se surpasserai. Il était au comble de sa forme et comptait bien en faire bon usage.
La piste se faisait plus précise, l'odeur plus forte. De toutes évidences, les daims avaient fait halte ici. Le grand loup se mit sur un rythme de croisière, poursuivant les cervidés. Lorsqu'il furent enfin à portée, il joua de toute sa puissance physique et percuta sa proie par le côté. Le coup lui brisa plusieurs côtes et propulsa le daim au sol. Ce dernier éprouvait des difficultés à se relever. Le lieutenant en profita pour lui asséner une deuxième salve, certes elle serait moins puissante, mais beaucoup plus précise, chirurgicale. Il planta ses crocs dans le crâne de l'herbivore et les referma dans un crissement mortel.

Chasse 2 : Résultat dé [9+3]

Kornog avait réussis à bien s'économiser, dans cette mesure il était encore capable de chercher, traquer, trouver et tuer une nouvelle proie. Aujourd'hui encore il ôterait la vie, il nourrirait ceux dont il a la charge, il refermerait ses crocs sur un crâne, ou une colonne vertébrale, peut être même qu'il arracherait la trachée voir même. Il ne pouvait s'arrêter à un daim, pas dans son état de forme. Il flaira rapidement l'odeur d'un autre cervidé, ce dernier était plus imposant que celui de l'espèce précédente. Après une bonne heure de course sans se faire remarqué, le soleil était haut dans le ciel, et il se trouvait face à sa proie. Une couronne d'épine imposante le séparait tout de même de sa proie. Désireux de protéger son harem et sa progéniture, il chargea, de toute la force et l'orgueil dont il était capable de faire preuve. Kornog attrapa le bois à pleine gueule, le contrecoup le fit reculer de quelques centimètres mais ses muscles tinrent bon, tordant l'encolure il obligea le cervidé à plier les pattes avant pour suivre le mouvement. Ce mouvement l'obligea à découvrir son encolure. Kornog en profita immédiatement et plongea sa bouche dans la gorge du magnifique animal.

Chasse 3 : Résultat dé [9+3]

Il allait y arriver, il allait réussir à attraper trois poids de taille en moins de vingt quatre heures. Cette fois il avait à faire à un encore pus gros cervidé, comme si la taille de ses proies montait en puissance au fur et à mesure que le temps passait. Cependant son état de fatigue n'allait pas dans le même sens. Il allait falloir être bref. Encore une fois la traque s'éternisa et l'astre du jour ne devait pas être loin d'être à son apogée. Quand il arriva sur le lieu de combat, il fut immédiatement repéré par la femelle, cette dernière ne possédait pas les défenses de son homologue masculin et n'avait donc que la fuite pour assurer sa survie. Une fois qu'il réussit à lui grimper sur le dos il dut commencer à la harceler de morsures. Trente minutes durant, des morsures et griffures lacérèrent le cuir de l'élan. Et ce, jusqu'à ce qu'elle s'écroule.

Cela faisait quelques temps que Kornog n'avait pas fait pleuvoir la mort sur le bosquet tortueux, peut être quand son absence les proies allaient refaire surface ? Peut être qu'elles seraient moins attentive ? Le grand loup comptait bien profiter de la situation pour en tirer avantage. Des grosses proies facile il ne disait pas non. Foulant le sol de la forêt d'un pas lourd, il cherchait une piste convaincante.