f.10 — a.9 — e.14 Je pars vers les terres du Nord pour trouver de quoi charger mon stock de plantes. Il est loin d'être complet, il est donc impératif de rapidement récolter des plantes et médicaments. Dans cette forêt lugubre, je vais surement y trouver beaucoup d'avantages. La végétation est presque reine. Beaucoup de bestioles grouillent également, je dois probablement croiser pas mal d'araignées et d'insectes. Voici encore un bon point pour cette endroit.

Je m'aventure prudemment dans les profondeurs de ce bois obscur, il fait étrangement froid, c'est sans doute la nuit qui commence à tomber et la brise fraiche qui vient lécher ma truffe. J'ébouriffe mes poils, y trouvant de la chaleur. Je refuse de partir d'ici avant d'avoir trouvé quelque chose, parole d'Astral !

Je tends l'oreille : grouillements intempestifs, sifflements aigus, bruissements discrets, hurlements résonnants, ... je ne suis pas seul, la nature est encore éveillée autour de moi et n'est pas prête de plonger dans le silence de la nuit. Cette fois, il est clair que je ne rentrai pas bredouille : en voilà une bonne nouvelle.

f.10 — a.9 — e.14 Je me réjouis trop vite ! J'avance, encore et toujours, et ne trouve absolument rien. J'ai déboulé dans une plaine où des éléments humains ont détruit le milieu. Il y a du métal partout, je ne saurais même pas vous décrire ce qu'il se trouve autour de moi. Je grommelle. Ces Hommes, toujours de leur faute !

Je dois retourner sur mes pas pour trouver un endroit plus fertile. C'est une malédiction, vraiment. En ce moment, je ne trouve rien. Je me fais de fausses idées, et je reviens bredouille. Non, je me le suis promis, je trouverai quelque chose ! C'est une question de survie pour la meute. Je ne dois pas reculer, ce n'est peut-être que de la malchance. Et à nouveau, je me retrouve au point de départ : tout ce chemin pour rien. Au final, je dois redémarrer à zéro.

f.10 — a.9 — e.14 J'hume l'air et repère facilement une odeur d'ail sauvage. Ca y est, j'ai une piste. Je colle mon museau sur le sol et me précipite vers l'odeur. J'arrive à un arbre où l'odeur est particulièrement forte, j'y suis presque. Encore quelques pas, puis l'effluve se dissipe. Non, ce n'est pas possible ! J'étais pourtant certain d'avoir senti de l'ail. Je fais demi-tour, reproduis les gestes dans le sens contraire, et je me rends compte que le parfum est très présent près du tronc de l'arbre de tout à l'heure. Je fouille donc aux alentours, je gratte la terre, jette un oeil sous les racines, mais je ne trouve rien. Serais-je victime d'hallucination?

Visiblement non, après quelques minutes de recherches, je me rends compte que la réponse était sous mes yeux. A mes pattes se trouve, ou plutôt se trouvait, un plant d'ail. Seulement, il n'est vraiment pas en bon état et est encore tout jeune. J'arrache la plante, mais c'est peine perdue. Je ne peux soigner quoi que ce soit avec ce débris. Furibond, je jette ma trouvaille sur le sol et le piétine. Je grince des dents, qu'ai-je donc en ce moment? Suis-je incompétent? Je m'en vais d'ici et décide de retenter une dernière fois, car jamais deux sans trois. Espérons seulement que je ne produise pas une erreur à nouveau.

f.10 — a.9 — e.14 Plus je m'éloigne de cet endroit, plus une odeur douce se répand dans mes narines.Voilà un parfum frais et sucré, de délicieux fruits m'attendent. Mes naseaux se dilatent, je me laisse guider par l'effluve pour arriver à un fraisier. Cette fois-ci, j'ai enfin quelque chose à rapporter, et je n'en suis pas peu fier. Ca me remonte le moral, je m'empresse de récolter chaque partie de la plante. Je récupère les feuilles ainsi que les racines, dont les bienfaits sont multiples, et saisis le reste qui est tout aussi utile. Je pose ma trouvaille sur un morceau d'écorce pourri qui jonche le sol pour ainsi tout rassembler.
Je décide de retourner dans ma tanière pour tout déposer, mais une odeur âcre me retient. Serait-ce de la sève de chêne que je sens? Je regarde attentivement autour de moi, effectivement, quelques chênes trônent dans cette forêt. Bonté divine! C'est une excellente nouvelle, il faut que j'en ramène avec moi. Je colle ma truffe à proximité des troncs, et me rapproche de l'effluve jusqu'à trouver le lieu de l'écoulement. Un oiseau probablement, ou peut-être un humain, a perforé un trou dans l'écorce. Je prends une feuille et racle le bois pour récupérer un maximum de cette substance, jusqu'à ce qu'elle ne coule plus.
Mes remèdes à la gueule, je rentre sur le territoire Esobek, heureux de mes recherches qui ont (enfin) abouti.