Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Prochnost (Libre)

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Jeu 20 Aoû - 12:07

Force : 100 Agilité : 100 Endurance : 100

Un nouveau jour se lève sur les terres que nous arpentons de notre naissance à notre mort. Ces terres marquées par le sceau du désespoir et de la douleur. Une douleur infligé à ce monde sans distinction entre les êtres vivants, les végétaux et toutes les choses se trouvant à la surface de la terre et ce par une seule et même espèce. Une seule et unique espèce qui dans un acte de folie a pu détruire la nature elle même. Une seule et unique espèce suffisamment décérébrée pour s'entre tuer jusqu'à ce que la seule couleur dans ce morne paysage soit celle du liquide pourpre.

Oh, je suis parfaitement conscient que nous ne valons certainement pas mieux que ces foutus bipèdes. Cela doit surement être l'apanage de tous les prédateurs j'imagine. Mais, bien que tout le monde s'extasie devant la régénérescence de notre mère à tous. Moi y compris, je ne peux néanmoins pas oublier ce que ce monde est vraiment une ruine. Une pauvre et triste ruine que nous nous disputons tous.

Une ruine qui vaut de l'or à nos yeux et je peux tout à fait comprendre pourquoi. Etant donné que je combattrais voire tuerais de sang froid pour les meilleurs morceaux de cette fameuse ruine. Oui, je ferais bien des choses pour que ma famille soit à jamais à l'abri du besoin. Des choses bien sales qui aurait répugné le loup que j'étais il y a encore quelques mois de cela. Du sang sur les pattes était maintenant le cadet de mes soucis.

Quelle ironie quand on y pense. Moi qui détestais ces chiens galeux de hordiens. Me voilà, devenu comme eux en l'espace de quelques mois. Non, il y a une énorme différence entre ces loups et moi. J'ai des raisons de faire ce que je fais. Oui, je suis prêt à tout. Je suis prêt à tout pour protéger les miens quitte à tuer des loups avant qu'ils ne puissent devenir des ennemis. Mais, peut être que j'ai toujours eu cela en moi quelque part, enfoui au plus profond de mon âme. Ma vie fut loin d'être une sinécure après tout. J'ai toujours su que malgré nos traits de caractères, la vie nous façonnait. Voilà, ce qu'elle a fait de moi.

Un rayon de soleil interrompt le cours de mes pensées et traverse la ruine de la chapelle. Je me force à ouvrir l'œil, pas que je roupillais mais je prends du repos ces derniers temps. Je passe mes journées à ne rien faire en mode farniente sous le soleil. Je me lève en faisant le moins de bruit possible avant de lécher affectueusement le museau d'Elerinna, le sommet du crane de Nyssa et celui de Ghoul. Puis, je quitte la chapelle à pas de loup.

Une fois dehors, j'inhale une grande bouffée d'air pur. Puis, je m'assois et me demande ce qu'il se passe là bas, sur les autres territoires. Il doit surement y avoir de l'agitation autant chez les Sekmets que chez les Esobeks. Je détourne bien vite mes pensées des deux autres meutes et les ramène sur l'observation du territoire.
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Jeu 20 Aoû - 12:29

F:21/A:16/E:17


La lumière fut étonnement vive lorsque Djall tenta d’ouvrir ses paupières. Un bruit venait de la réveiller. Un son semblable au roulement de graviers sur la terre battue et les dalles froides contre lesquelles la meute Navnik dormait. La louve mit de longues minutes à s’habituer au grand jour qui régnait au-dehors de son sommeil. Puis peu à peu ses yeux d’un bleu profond s’accoutumèrent et des courbes noires apparurent dans son champ de vision. Enfin, le monde extérieur se précisa. Elle savait exactement où elle se trouvait, elle n’était pas le moins du monde désorientée. La veille au crépuscule, elle s’était roulée en boule contre le sol dur et sec et s’était endormie dans la poussière. A présent, l’énorme soleil étincelant jouait à cache-cache avec plusieurs gros nuages blancs dans le ciel couvert. Djall discernait entre les boules de coton qui dissimulaient l’astre levant que ce dernier était à mi-chemin d’atteindre son zénith. Il était grand temps que la femelle se lève. Néanmoins, elle n’avait toujours pas trouvé ce qui l’avait tiré de ses rêveries. Un éclair inquiet passa dans son regard cyan alors qu’elle lançait une œillade à la ronde pour repérer ce qui avait bougé. Non loin d’elle, Elerinna, la compagne d’Ebène dormait paisiblement flanquée de ses deux louveteaux eux-aussi plongés dans un sommeil profond. Voilà celui qui manquait à l’appel. Ebène, son frère de meute. Le seul avec qui la Navnik avait réellement lié un lien d’amitié depuis son arrivée récente au sein du groupe. Poussée par un instinct de protection, Djall se leva et marcha jusqu’à la petite famille endormie pour s’assurer que chacun aille bien. Elle les renifla tour à tour et ne décela rien d’anormal. Elle se secoua pour enlever les particules de terre prises dans son pelage gris puis se mit en tête de trouver Ebène en suivant la piste nette et très fraîche qui partait de l’endroit encore tassé et tiède où il avait dormi. En réalité, le chasseur se tenait assis et immobile derrière l’un des murs de pierre encore dressé de la construction humaine, à l’orée des ruines. La louve poussa un gémissement ténu en faisant claquer ses mâchoires pour prévenir son camarade de son arrivée. En s’approchant du loup noir, elle remarqua comme son regard était perdu à l’horizon et se demanda à quoi il pensait. Djall se positionna alors près de son ami, l’arrière-train dans le peu d’herbe qui poussait par ici.

« - Salutations Ebène, mon ami, murmura-t-elle tout bas pour ne réveiller personne, j’ai l’impression que tu es pensif. »
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Ven 21 Aoû - 12:22

Force : 100 Agilité : 100 Endurance : 100

Je me détourne un instant de la surveillance contemplative des environs de la chapelle pour tourner mon regard doré sur le ciel. L'astre solaire, la lumière du monde faisait actuellement une partie de cache cache avec des nuages plus blanc que le pelage de notre puissante alpha. Le ciel était couvert ce qui permettait aux températures de rester raisonnable. Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. C'était la température idéale pour une bonne chasse mais j'ai besoin de repos alors je vais devoir dompter mon impatience à reprendre une activité physique. Ah, je sais maintenant d'où Nyssa tient toute cette énergie. Ma petite est une vrai pile électrique quand elle s'y met.

Je reporte finalement mon attention sur le territoire. Je fixe l'horizon et laisse mes pensées déambuler sans aucune discipline dans mon crane. Certaines portent sur des choses cruciales et importantes telles que le futur de la meute et d'autres sur des choses plus personnelles comme le mensonge que j'ai du servir à Nyssa ou l'appétit de sommeil de mon cher Ghoul. Mais, des bruits de pas émergeant des ruines interrompent le cours chaotique de mes pensées.

Je renifle discrètement afin de déterminer quel membre de la meute est aussi matinal que moi. Djall, ma sœur de meute préféré. Au moment, ou j'avais décidé de rejoindre la meute d'Atom je ne connaissais personne à part Isha et deux de ses fils ainsi que Rajaa. Mais, au fil des semaines, je prends le temps de faire la connaissance de chacun des membres de la meute. J'estime que c'est une chose nécessaire à une bonne cohésion de meute. Oh, bien sur que je sais que tout le monde ne peut pas forcément s'entendre. Il peut très bien y avoir des rivalités au sein d'une meute. Mais, le plus important c'est que chaque frère et chaque sœur soit prêt à tout protéger un autre frère ou une autre sœur.

Ma rencontre avec Djall s'était déroulée lors d'une chasse en meute. Puis, nous nous étions de nouveau croisé le temps d'un entrainement intensif. Je considérais la louve grise comme une véritable amie. Certaines relations se nouent très vite et très facilement. Et ce pour bon nombre de raisons. La louve au pelage argent était dans le même état d'esprit que moi. Nous pensions de la même façon. Tout comme moi, c'était une louve déterminé et travailleuse. J'étais très heureux d'avoir fait sa rencontre et la meute avait de la chance d'avoir une louve pareille dans ses rangs.

Djall claqua des mâchoires pour m'annoncer son arrivée. Puis, elle vint s'assoir à mes cotés avant de me dire dans un murmure :
« - Salutations Ebène, mon ami, j’ai l’impression que tu es pensif. »

Je lui adresse un sourire avant de lui répondre en chuchotant : Bonjour Djall, ma chère sœur. Oui, je le suis. Je me demandais surtout ce que fomente les autres meutes. Les Esobeks n'ont pas du digérer le coup de la dune. Je me demandais aussi si la mort d'Isha était déjà parvenue aux oreilles de nos ennemis. Entre autres mais ne t'en fais pas, j'ai tendance à être pensif lorsque je ne peux pas me dépenser.
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