Une faim de loup

Chasse solo

Le loup avait faim. Une faim dévorante, une faim qui rongeait l'estomac. Une faim de loup.
Sköll n'avait pas mangé depuis un moment déjà et, s'il ne voulait pas perdre ses forces, il devait attrapper une proie quelconque. Peu importe qu'elle soit petite ou grosse, il devait avaler au moins un morceau de viandes fraîches. Il avait remarqué que l'endroit était isolé des hommes et c'était tant mieux. Les loups y étaient plus tranquille, tout comme les proies.

Le loup brun-roux s'avançait d'un pas sûr et silencieux, les oreilles et les narines aux aguets. Sa patience mise à l'épreuve comme à chaque chasse, il s'accroupit légèrement tandis que ses yeux verts observaient tous les recoins à la recherche d'une proie appétissante.

Une faim de loup

Chasse solo

Son ouï l'entendit, son odorant sentit et sa vue vit la proie qu'il attentait tant, malgré qu'elle ne soit moins appétissante qu'il ne l'espérait. À un ou deux mètres de distance, le regard de la grenouille ne l'avait pas encore repérer de l'endroit où il s'était accroupit. Rampant pour s'approcher de son futur repas, il se préparait à bondir sur la grenouille qui était installé sur le bord de l'eau, dans la boue et les petites roches.

Ses muscles tendu, la gueule entre-ouverte, il était prêt à l'attraper. Le loup surgissant de sa cachette, la grenouille faisant un saut... Le loup manqua sa cible de quelques centimètres, la grenouille gagna la sécurité de l'eau vaseuse. La chasse était manqué.

Contenant sa frustration, il reprit un calme qui lui était propre et s'éloigna plus loin. Allant dans une partie des marais où son attaque raté n'avait pas déranger la vie des proies, sa patience n'avait pas encore atteint ses limites. La chasse pouvait recommencer.

Une faim de loup

Chasse solo

Se positionnant face au vent, Sköll s'arrêta et leva le museau vers le ciel pour humer l'air. Il ne voyait et n'entendait rien de proche, mais une odeur porté par le vent attira son attention. Alléchante, l'odeur le mènerait vers sa proie.

Le loup à la fourrure tricolore contourna les racines d'un tronc d'arbre tombé à la renverse dans la rivière et sauta sur celui-ci pour traverser en trottant. Atterrissant dans un bond sur le sol avec souplesse et toujours sans bruits, il continua son avancer avec lenteur, ne voulant pas alerter sa proie et perdre celle-ci également. Il parcourra plusieurs mètres ainsi, s'arrêtant parfois pour s'assurer de bien suivre l'odeur.
Sköll s'accroupit brusquement, ses yeux verts foncés ayant capté du mouvement. Ne bougeant plus, son regard s'attardait pour détecter de nouveau un mouvement susceptible de trahir l'emplacement de sa proie. Trois minutes passèrent, puis quatre, cinq... Finalement, le loup affamé trouva le lièvre qui s'afférait à mâchouiller de petites pousses vertes.

Le loup tricolore tendit de nouveau ses muscles, mais s'approcha encore davantage. Ce n'est que lorsqu'il se trouve qu'à moins d'un mètre du lièvre que Sköll bondit soudainement. Ses griffes s'enfoncèrent dans la chair de la petite bête tendit qu'il l'attirait à lui, vers ses dents acérées. S'agitant désespérément, le lièvre tentait de trouver une échappatoire, mais Sköll fut plus rapide. Sa mâchoire se referma sur le petit être et lui sectionna le cou. Il avait le fruit de sa chasse.

Une faim de loup

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Sköll était satisfait de la chair que le lièvre avait put lui donner, mais ce n'était qu'une bien petite proie. Certes, le peu de viande qu'il avait avalé remplissait un creux grandement bienvenue. Par contre, un loup mâle imposant comme il l'était avait besoin de plus de protéine pour se nourrir convenablement.
Revigorer, il pouvait continuer de chasser. Le sourire sur les babines, il se redressa sur ses longues pattes et parcourra une certaine distance. L'odeur de sang et de mort dégagé par le lièvre ne pouvait que déranger la tranquillité des proies qui devait être à l'affut. S'éloigner était plus sage pour se garantir un peu plus de chance de trouver et d'attraper une seconde proie. Et il espérait que celle-ci soit au moins un peu plus grosse.

Longeant un cours d'eau, le loup tricolore prenait soin de se déplacer sans rien perturber dans les sons et les bruits naturels des marais. L'eau roulant sur les rochers et les plantes aquatiques, le vents dans les feuilles des arbres, les piaillements des oiseaux... Finalement, il décida d'attraper un poisson. Une truite ou un saumon, par exemple.
Sköll tourna la tête vers le cours d'eau à ses côtés et scruta l'eau boueuse et trouble. Ce n'était pas bien compliqué, après tout.

Portant, ses sens captèrent un tout autre genre de proie. Plus attrayant et plus alléchant.
Le loup à la fourrure tricolore se détourna du cours d'eau et s'enfonça dans la végétation que lui procuraient les marais. Se baissant légèrement, il suivit l'oiseau. Un lagopède à queue blanche, ou communément appelé une perdrix des neiges, gloussait et hululait doucement. Cet espèce d'oiseau avait la particularité de favoriser la marche plutôt que le vol. Il ne s'envolait qu'en cas de danger et sur de courte de distance. C'était plutôt avantageux.

Sköll était caché dans l'ombre, attendant le bon moment pour frapper. L'instant arriva sans plus tarder et le loup fit un bond en direction du lagopède qui réussit malgré tout à trouver une ouverture pour s'envoler. N'ayant pas dit son dernier mot, Sköll s'élança au trousse de l'oiseau qui ne fit pas un long trajet dans les airs. Très vite, sa proie se posa pour continuer sa fuite par la marche. Tournant, contournant et zigzaguant, le lagopède était agile. Le loup ratait sa cible de justesse, mais il tenait le rythme et claquait ses mâchoires tout prêt du but. Un dernier bond puissant et il plaqua sa proie au sol de tout son poids. Un coup de dents plus tard, l'oiseau n'avait maintenant plus les yeux emplie de vie.

Une faim de loup

Chasse solo

Le loup à la fourrure tricolore se lécha les babines, signe qu'il était suffisamment repu pour le moment. Il se leva et, nullement pressé, évolua d'un pas tranquille entre les points d'eau, les rochers, les plantes et les arbres qui faisait de l'environnement les Marais Griffes Vertes.

Sköll n'avait pas le moindrement baissa la garde, mais une petite distraction tourna la situation à son désavantage. Il sentit le métal froid effleurer sa patte avant droite et ce fut suffisant pour déclencher une succession de cliquetis. Il eut le réflexe de faire un bond en arrière pour éviter ce qu'il savait être un piège à loup, mais il fut prit tout de même dans l'embuscade.
Évitant les pointes tranchantes du piège qui se referma dans le vide, Sköll n'était pas sortie d'affaire. Sa patte arrière se coinça dans un second piège à pointes tranchantes qui s'était déclencher en même temps que le premier. Il sentit la douleur, mais s'obligea à ne plus faire aucun gestes. Se débattre n'aurait fait qu'aggraver la blessure.

Sköll serra les mâchoires et baissa la tête vers le piège accroché à sa patte arrière. Le loup tenta alors d'ouvrir les deux côtés composés des nombreuses pointes comme il avait déjà vue faire un homme durant les 4 ans de captivité qu'on lui avait imposé. Le piège était rouillé et relâcher, ce qui l'aida énormément, mais il dû tout de même mettre beaucoup de force dans sa manœuvre pour pouvoir enfin sortir sa patte arrière gauche.
Il commença par s'éloigner dans un endroit relativement sûr avec précaution pour évaluer les dégâts. Quelques peu douloureux, sa patte arrière avait peu de blessures compte tenu des circonstances. Il y avait des entailles profondes qui saignaient légèrement, mais aucune chairs qui avaient été arraché. Il pouvait aisément marcher sur sa patte, mais il préférait s'assurer que sa plaie ne s'infecte pas au près d'un guérisseur.

Une faim de loup

Chasse solo

Tout était paisible dans les Marais Griffes Vertes. Le vent chaud n'apportait pas de fraîcheur en cette fin de soirée, mais cela ne changeait pas au charme des lieux. Les feuilles virevoltaient au rythme du souffle venu du nord, les grenouilles et les crapauds faisaient entendre leur craoisement presque agaçant, les insectes s'approchaient pour vous déranger, le ciel était légèrement couvert de nuages diaphanes ici et là, la lune apparaissait lorsque les nuages ne la recouvraient pas et l'herbe était fraîche. L'herbe ? Oui, les minuscules tiges vertes si tendre et si délicieuse.
En cette fin de soirée calme et apaisante, un chevreuil en bas âge passait un moment à mâcher de l'herbe, son repas préféré. Il ne mangeait que de cela presque tous les jours et le jeune ne semblait même pas s'en lasser. Il savait que la nuit, les prédateurs étaient parfois plus actifs, mais il espérait être tranquille comme tous ceux de son espère l'espérait durant leur vie. La menace était toujours présente et cela en devenait fatiguant de ne cesser d'être alerte au moindre mouvements ou bruits. Une pause, même courte était bienvenue. Juste quelques minutes à ne plus penser à cela et à simplement arracher de l'herbe pour la mâchouiller en goûtant sa pleine saveur. Le jeune chevreuil était conscient que ce simple petit instant pouvait le mettre en danger, mais la tentation était forte et résister en devenait impossible, malgré que cela ne soit qu'une impression.

Quel ne fut pas sa surprise lorsqu'il fit une masse sombre sortir en bondissant. Quoique, le chevreuil n'aurait pas dû être réellement surprit de cela. Ce n'était que trop évident que cette décider purement stupide le mène vers un coup pouvant être fatal. Maintenant, la question était de savoir s'il réussirait à se survivre à ce prédateur qu'il ne prit même pas la peine d'identifier. L'instinct de survit étant plus fort que la curiosité, les longues pattes du chevreuil firent un soubresaut avant de le propulser à l'opposer des crocs et des griffes voulant sa chair. La malchance était tombée sur la proie et cela n'en était pas finit. La question était maintenant : Allait-il s'échapper ou se faire rattraper ?

Il ne voyait plus le prédateur, mais perdu dans la folie de la peur, le jeune chevreuil continua sa course. Il fuyait, refusant la mort, refusant de quitter la vie après seulement 2 ans de vie. La loi du plus fort lui avait apprit sa mère. Il espérait que sa force pour se propulser en avant serait suffisant, accompagné de son endurance.
Il parcourra encore plusieurs mètres, entendant des coups de crocs et de griffes le frôlant de près. Le loup était à ses talons. Coup de chance pour l'un, coup de malchance pour l'autre, le chevreuil sentit une piqûre brûlante déchirer sa peau pour laisser le sang couler et les griffes se plantèrent dans la chair pour s'y accrocher. Le chevreuil prit dans son élan, trébucha alors que l'une de ses longues pattes étaient tirées vers l'arrière. Une roulade aurait dû résulter à cela, mais une masse lourde et sombre dans la nuit sauta sur le corps agiter du chevreuil paniquant.

On dit que la panique peut aggraver les choses autant que les améliorer. Dans ce cas-ci, cela donna du fil à retorde au prédateur, mais ne l'empêcha pas d'exécuter ce qu'il était venu faire. Le jeune chevreuil connu la plus pire des douleurs qu'il n'aurait pu ressentir durant sa vie qui s'envolait. Sa gorge ouverte, des crocs acérés lacérant sa chair et bloquant sa respiration qui aurait été impossible avec tout le sang de toute manière, le chevreuil sut venir les bras de la mort. Pourtant, un dernier rebond de son corps montra que la vie lui tenait à cœur.

Une faim de loup

Chasse solo

Reput de la viande tendre du jeune chevreuil, Sköll mangea goulûment tout ce qui entrait bien dans son estomac. Il déchirait, déchiquetait et tirait sur la carcasse encore chaude pour ensuite avaler chaque morceaux avec délice. Il n'avait pu chasser pareil proie depuis qu'il avait quitté les hommes. Il savourait donc ce repas lentement pour faire durer ce moment de répit. Sa proie n'avait pas été facile à poursuivre. Plus agile de nature, le chevreuil bondissait et zigzaguait aisément alors que le roux devait la suivre à la trace en essayant de ne pas la perdre de vue. D'ailleurs, la pauvre bête s'était bien battu pour sa vie. Seulement, le loup ne pouvait avoir pitié de sa nourriture, cela qui lui permettait d'avoir tout le fer et les protéines dont il avait besoin pour sa propre vie.

Bref, il était tout de même satisfait de cette chasse.

L'estomac plein et l'esprit ravi, Sköll saisit l'une des longues pattes de la carcasse et la traina près d'un tronc d'arbre. Certes, le loup avait mangé presque la totalité de la chair sur les os, mais il en restait quelques peu. Alors, le roux creusa un trou peu profond et y enfouit la bête morte pour l'enterrer. Si un autre que le loup le trouvait cela ne serait pas plus grave que cela. Ce n'était pas grand chose avec le peu de viande qu'il restait. Et puis, cela donnait une chance à Sköll de venir récupéré la viande restante si les proies devenaient plus rares.

Une fois cela fait, le loup roux leva le nez vers le ciel pour prendre une grande inspiration. Tout comme le jeune chevreuil auparavant, il se sentait bien. Et un sourire vint même s'ajouter lorsqu'il sentit l'odeur d'un mulot. Sans qu'il ne s'y en attende, il avait repéré la piste de l'animal. N'ayant rien qui l'attendait pour cette nuit, il choisit de suivre l'odeur. Une seconde proie ne pourrait faire mal et encore moins pour ajouter à la réserve. Truffe vers le haut, il s'enfonça plus long dans les marais. Se retrouvant le museau au sol, il essayait de voir des traces sans succès, mais les effluves suffisaient.

Cela ne lui prit pas très longtemps pour rattraper le mulot qui était occupé à fouiner, à chercher quelque chose qui n'intéressait pas Sköll. S'approchant, ce fut le tour du loup d'avoir de la malchance. Sa grosse patte se posa sur une brindille qui rompit sous le poids de celle-ci. Le craquement n'était pas très fort, mais il paraissait énorme dans le calme de la nuit, malgré les bruits des petits animaux alentours comme dans leur quotidien. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le mulot avait disparu au regard vert profond dans un petit trou au sec des marais.
Soufflant, le loup se détourna et s'éloigna dans la noirceur environnante.

Une faim de loup

Chasse solo

Un nouveau jours, une nouvelle chasse. Le loup roux avat un grand besoin d'attraper une proie. Cela faisait un certain temps qu'il n'avait rien avalé et c'était plus que le moment pour se rassassier. Il ne tomberait pas après deux mois enfin loin des Traqueurs, à cause de la faim. Non, il mourrait au combat peut-être, mais jamais bêtement de faim. Il ne fallait pas, ne voulait pas.

Il essaya de capter une odeur, de repérer une trace, de retenir un son. Pourtant, c'était le silence totale. Les proies semblaient ne plus faire un seul geste, ne plus faire un bruit ou ne laissait plus d'odeur par le manque de déplacement. Comme si elles pouvaient sentir les horribles moments qui viendrait bientôt avec la guerre des meutes.
Pourtant, Sköll devait impérativement se nourrir. Lui, en tant que Solitaire, n'avait pas de garde-manger pour se sortir du mauvais pas. Par conséquent, il devait redoubler d'efforts comme à l'instant. Trouver de la viande, de la chair, du sang.

Posant une patte dans de la boue, marchant très près d'un petit étang, il s'immobilisa en entendant un léger bruit de succion. Seulement, le bruit cessa et il posta à croire que cela devait venir de lui. Et puis, le bruit de pas entrant et sortant avec difficulté de la boue recommença. Sköll fit donc attention d'écouter si le rythme de se bruit étant en cadence avec ses propres pas. Ce n'était pas le cas.
Redressant les oreilles, le museau du loup huma l'air en relevant doucement la tête. Le vent n'était pas en sa faveur, voilà pourquoi il n'avait rien sentit. Par contre, cela signifiait que l'animal en question pouvait le sentir si ce n'était pas déjà fait. Agissant sans délai, il s'appliqua à s'éloigner du bord de l'étang ou se trouvait la boue. Maintenant au sol sec, ou plus ou moins, il écouta de nouveau la provenance exacte des bruits qui ne cessaient pas. Son oreille gauche pencha vers cette même direction et son corps suivit le mouvement. Ses yeux perçant ne prenait pas encore la peine de chercher l'animal, il fallait qu'il se concentre sur la position qu'il se situait avant tout. Cela ne prit pas très longtemps qu'il trouva le raton-laveur. Cela surprit quelque peu Sköll de rencontrer ce rongeur dans cet endroit humide, mais il ne se posa pas davantage de question. Il passerait à l'attaque.

Il s'accroupit avec délicatesse et rampa lentement, mais sûrement. Progressant, il tentait de s'approcher davantage du rongeur. Voilà le moment où la proie choisit de se retourner et de croiser son regard. Il aurait très bien pu ne pas l'apercevoir, mais ce fut bien sûr le cas. Finalement, Sköll était suffisamment proche pour tenter de l'attraper. Se propulsant de ses muscles et s'élançant par cette poussée, il galopa à la rencontre mortelle avec le raton-laveur. Ses griffes touchaient presque le petit animal, ses crocs se refermaient sur du poil. Il ne manquait que l'ultime effort, la dernière tentative pour la mise à mort.

Le raton-laveur détourna de sa trajectoire, mais Sköll allongea sa patte et enfonça profondément les griffes de cette dernière dans la chair du rongeur qui couina. Il se retourna pour chercher une échappatoire, tentant de griffer et de mordre le museau du loup. Sköll ouvra la gueule et la referma sur la nuque de la proie qui craqua sous ses dents acérés.