La louve continua ses recherches désespérées, reniflant chaque petits recoins, l'estomac gargouillant. Elle avait faim, cela ne faisait aucun doute. Mais la faim ne l'avait pas encore rendue folle. Elle avait toujours toute sa tête, ce qui l'aida surement dans sa quête de nourriture. Et la chance aussi, devait y être pour quelque chose.
Car au détour d'un tas de ferraille, elle fourra son museau sous un petit monticule de débris, et dénicha avec une grande joie une carcasse de rat mort. Il était déjà mort, certes, mais d'après l'odeur, depuis seulement quelques heures. Il restait encore toute la peau, et donc de la nourriture. Heureuse d'avoir enfin déniché quelque chose, Noire décida de rester encore un peu par ici, seulement quelques minutes, une heure tout au plus, pour tenter de remplir un peu plus son garde-manger.
Car un rat c'était bien beau, mais cela ne suffisait pas à remplir son estomac.

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Noire était comme ça. Elle gardait toujours un petit espoir au fond d'elle, recouvert cependant par des couches et des couches de pensées sombres et terrifiantes, d'envie de meurtres et de plans machiavéliques. Mais malgré le fait que la louve était étrange et effrayante, elle avait besoin de se nourrir, elle n'était pas le diable en personne. Elle fit donc son possible pour dénicher autre chose que ce rat, mais ne trouva rien. Aussi vide que le vide lui-même.

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Mais on arrive rien sans persévérance. C'était son jeune frère qui lui avait apprit cela. Et elle décida de l'écouter. Elle continua donc, reniflant, cherchant, grattant le sol et les débris... Peut-être qu'elle trouverait un autre rat ? Deux rongeurs seraient parfaits pour sa réserve. 
Son estomac gargouilla de nouveau, mais elle le fit taire en redressant soudainement la tête. Là. Elle avait entendu un craquement. Elle en était certaine. Certaine.
Prudemment, et avec le plus de précautions possibles, elle s'avança vers la provenance du bruit. Il venait d'un petit tas de boîte empilées, vides surement. Mais parmi elle se trouvait quelque chose qui gigotait. Ce n'était pas bien gros, mais si Noire l'attrapait, cela ferait l'affaire.
Elle s'avança silencieusement, jaugeant bien ses pas avant de les poser au sol, et lorsqu'elle fut tout près du tas de boîtes, se jeta en avant, plongeant au milieu des conserves dans un bruit terrible. Elle avait repéré sa proie, c'était un oiseau. Un pigeon d'après la couleur et l'allure. Mais dans la précipitation, la femelle ne prit pas la peine de l'étudier, et lui griffa l'aile pour éviter qu'il ne s'envole. L'oiseau poussa un cri déchirant, mais elle l'attrapa par la gorge avant qu'il ne puisse s'enfuir, et lui tordit le cou dans un craquement sourd. Elle aimait bien ce bruit. Il signifiait la mort de sa proie. Et sa propre survie.
L'oiseau entre les crocs, elle s'en retourna à son tas de débris pour récupérer son rat, et rentra chez elle, sur ses gardes pour éviter qu'un intrus lui vole son précieux gibier, mais heureuse de pouvoir enfin se nourrir. Son estomac allait enfin arrêter de gargouiller constamment. Sa survie était assurée... Pour le moment.

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