Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Tremblements. Sueurs froides. Vertiges. Je suis mal, terriblement mal. Voilà déjà plusieurs temps que mon corps s'affaiblit, en proie à un mal dont je ne connais pas la cause. C'est arrivé si vite, je ne comprends pas. Je parviens à ressentir de la colère envers ce corps faiblard qui est le mien. Pourquoi a-t-il fallu que je naisse comme ça ? Trop faible pour me battre, trop faible pour endurer la moindre pénurie. Je me reprends vite. Je dois me reprendre et continuer ma route. Je sens le froid s'insinuer sur mon poil collé par la sueur. Pourquoi avoir froid ? Il fait si chaud, tout d'un coup... Je ne sais même pas où mes pas m'ont menés, je ne sais même pas ce que je fais. Je couche les oreilles, vacillante, clignant des yeux comme si ça allait m'aider à ajuster ma vue brouillée. Une odeur inconnue flotte autour de moi; qu'est-ce que je sens ? Je suis entourée d'arbres hauts comme des montagnes, le sol est d'humus et de feuilles brunes. Je ne reconnai rien. Soudain, un bruit. Je sursaute, et fait un tour moi-même. Mon petit corps est tendu, tremblant, mais rendu plus alerte par la fièvre. Mes oreilles sont couchées, et je montre mes crocs pathétiques.
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with Dalioka
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Il y avait longtemps que Reaven n’avait pas autant souri. Quand les premières pluies sont tombées, il avait accouru, était sorti de sa tanière et s’était placé en plein milieu du déluge, laissant la pluie ruisseler sur son pelage. Quelques jours plus tard, les premières pousses sortaient déjà de terre. Des arbres d’à peine quelques centimètres de haut, qui pourraient être écrasés d’un simple revers de la patte, remplaçaient ceux qui avaient disparu. Peut-être que ceux-ci auraient le temps de grandir et de devenir des arbres majestueux avant d’être détruits à nouveau ... En un sens, Reaven était un peu comme cette forêt. Il avait été détruit, mais maintenant il avait l’impression de renaître à nouveau.
Quelque chose vint cependant perturber l’atmosphère sereine du lieu, une odeur étrangère et infantile. Qu’est-ce qu’un louveteau inconnu pouvait bien venir faire par ici ? Le Guérisseur se mit immédiatement en route pour rejoindre l’enfant, inquiet. Il devait sûrement avoir besoin d’aide. Ses soupçons se confirmèrent lorsqu’il trouva une tâche blanche perdue au milieu au milieu des arbres gris, titubant sans direction. Reaven devait l’avoir surpris car elle sursauta et se retourna vers lui maladroitement, montrant ses petits crocs. Elle avait visiblement du caractère, en dépit de la maladie qui la rongeait.
“Je... Qui est là ?”
Le Guérisseur s’approcha doucement pour ne pas effrayer la louvette, et s’annonça :
“Je suis Reaven, un Guérisseur. Je vais t’aider, il n’y a rien à craindre.”
A cette distance, l’odeur de la petite devenait plus lisible. Elle sentait les vieux bâtiments humains, la pierre et le bois. Une Navnik sans aucun doute. Mais il y avait aussi une autre facette à son odeur, une fragrance que Reaven ne pouvait oublier. La Horde. Si faible soit-elle, elle portait l’odeur de la Horde. Un de ses parents devaient en avoir fait partie, ou bien elle avait dû vivre avec eux ... Qui sait ce qu’elle avait vécu. En tous cas, il allait l’aider sans restriction.
Il continua de s’approcher de la petite et posa délicatement son museau sur son front. Elle était brûlante de fièvre et tremblait comme si elle avait plongé dans un lac gelé.
“Si tu le veux bien, je vais te porter jusqu’à ma tanière pour pouvoir te soigner, c’est d’accord ?”
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Mar 11 Aoû - 20:08
L'ombre de la maladie
feat. Reagan
Le bruit s'intensifie, je me résigne à rester immobile. Malgré mes vacillements et ma vision brouillée, je reconnais la silhouette d'un loup qui s'avance vers moi.
"Je suis Reaven, un Guérisseur. Je vais t’aider, il n’y a rien à craindre."
Ces paroles me parviennent avec de drôles d'échos, comme si tout cela se passait dans ma tête. Cependant, mes autres sens s'allient à ma vue et m'indiquent que ce loup est réel. Il sent le bois et la terre battue, et dans toute cette fourrure grise qui se confond devant moi, je m'accroche à la vision de ces deux yeux émeraudes qui me scrutent avec sollicitude. Le Guérisseur s'approche de moi doucement et, dans un geste sûr qui me fait croire qu'il l'a entreprit bien des fois, touche mon front de son museau, évaluant la gravité de mon mal.
"Si tu le veux bien, je vais te porter jusqu’à ma tanière pour pouvoir te soigner, c’est d’accord ?"
Je ne sais sûrement pas ce que je fais, mais je hoche la tête d'abord lentement, puis avec plus de conviction. Peu importe qui est ce prétendu Guérisseur, je sens qu'il veut m'aider et c'est la seule chose qui compte. Je fais un pas vers lui, oscillante sur mes pattes et, déjà à moitié ailleurs, m'allonge de tout mon long.
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La réponse de la louvette ne vint pas tout de suite, mais elle finit par hocher la tête dans un mouvement presque machinal et s’approche de Reaven, les pattes tremblantes, avant de s’allonger sur l’humus. Le Guérisseur la prit délicatement dans ses mâchoires, puis se retourna et trottina avec hâte le long du chemin qui allait les ramener à sa tanière. Il se demandait ce qui avait bien pu lui arriver, ses parents l’avaient-ils abandonnée ?
Il ne leur fallut pas bien longtemps pour revenir à la tanière, et une fois qu’ils y furent, Reaven déposa doucement le corps fragile de la louvette sur une sorte de paillasse faite de feuilles et d’herbe dans un coin. Après s’être assuré qu’elle était confortablement allongée, il s’approcha d’un vieux seau humain rempli d’eau qui gisait dans un coin et en sorti un chiffon mouillé, qu’il appliqua sur le front brûlant de la fillette.
“Ca va aller, ne t’inquiètes pas, je suis là.”
Reaven se retourna alors vers l’alcôve où il rangeait ses plantes médicinales et en sorti une sorte de châtaigne dont la coquille extérieure avait une forme plus ou moins triangulaire et la brisa en deux, révélant un contenu blanc gélatineux. Ce fruit n’était autre que de la mâcre nageante, un tonifiant qu’il avait utilisé plusieurs fois par le passé. Il prit une des moitiés entre ses crocs et la présenta à la petite :
“Mange, cha te redonnera des forces.”
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Jeu 20 Aoû - 21:26
L'ombre de la maladie
feat. Reaven
Grands-Yeux-Verts me porta délicatement, comme l'aurait fait ma mère - qui, déjà depuis fort longtemps, avait cessé ce genre de comportements. Ma conscience semblait séparée en deux, l'une enveloppée comme par un étrange rêve et l'autre encore accrochée à la réalité. Une si dure réalité, si douloureuse… Il m'allonge délicatement sur une paillasse tendre et je sens, malgré ma sorte d'ivresse, l'atmosphère douce et chaude des lieux. On sent l'odeur musquée des médicaments.
« Ca va aller, ne t’inquiètes pas, je suis là. »
Une voix si grave, si chaleureuse, ne peut que vous mettre en confiance. Je n'ai aucun mal à le croire, si naïf cela puisse paraitre. Je me contente d'esquisser un sourire incertain. C'est tout ce que je peux faire sans prendre le risque de sombrer du côté "pays des arc-en-ciel". Je le vois, du coin de l'oeil, apporter ce qui semble être une châtaigne triangulaire. Il l'ouvre d'un geste expert et me tend son contenu. C'est blanc, gélatineux. Bref, pas très appétissant.
« Mange, cha te redonnera des forces. »
Je souris faiblement à sa façon de parler et prend la chose blanche dans ma gueule. Je ne peux retenir une grimace de dégoût: ce truc est vraiment aussi peu ragoutant à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est pas le moment de faire la chochotte. T'es pas en position de le faire. Alors j'avale lentement, levant les yeux vers mon guérisseur.
« Merci, monsieur… le guérisseur. Pourqu… Pourquoi faites-vous ça ? » dis-je d'une voix dont je tente de contrôler les tremblements.
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hrp:
J'ai oublié de préciser que tu peux aller demander un point d'endurance grâce à la mâcre o/
Le Guérisseur sourit en même temps que la louvette, de manière un peu bizarre cependant à cause de la bogue qu’il tenait toujours dans sa gueule. La petite fut réticente à avaler le médicament que Reaven lui proposait, ce qui était tout à fait compréhensible au vu du goût amer de ces fruits, mais elle finit par l’ingurgiter lentement. D’ici quelques dizaines de minutes elle pourrait en ressentir les effets revigorants. Il déposa la coquille vide à côté de la paillasse et reprit la température de la petite en posant le museau sur son front. Sa fièvre avait un peu baissé, mais elle était toujours là.
“Merci, monsieur… le guérisseur. Pourqu… Pourquoi faites-vous ça ?”
L’oreille gauche de Reaven s’agita comme à chaque fois lorsque quelque chose l’ennuyait ou le déstabilisait. Quelle vie avait donc eu cette petite ? Méfiante, croyant que tout le monde attendait toujours quelque chose en échange de quoi que ce soit, comme une Solitaire. Personne de sa Meute n’était là pour la soigner ou la surveiller. Ce n’était pas une vie pour un louveteau.
“Parce que mon travail est d’aider tous ceux qui sont dans le besoin, même ceux qui ne font pas partie de ma Meute. Et j’aime beaucoup mon travail.”
Il se rapprocha de sa patiente, s’allongea à côté d’elle et lui lécha tendrement le haut du crâne.
“Repose-toi un peu maintenant, je suis là pour veiller sur toi.”
Non pas qu’il aurait pu tenir tête à un Navnik en colère qui voudrait reprendre la petite à la Chapelle immédiatement, mais elle n’avait pas besoin de le savoir, juste de se sentir protégée.
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Sam 22 Aoû - 18:57
L'ombre de la maladie
feat. Reaven
HRP:
Ah cool ! Merci :3
La question sembla indisposer le guérisseur, ce qui me troubla quelque peu. En quoi cette question est-elle étrange ? Mais déjà me revient aux narines l'odeur de cette Meute inconnue à ma mémoire, absente, que les miens détestent farouchement. Il est Esobek. J'ai entendu bien des fois les histoires de quelques compères, ceux-là même qui vantaient leur qualité de loup sanguinaire. Les Esobeks, si je me rappelle correctement ce que j'ai entendu, sont connus aux yeux de tous pour leur sens poussé de la compassion et du pacifisme. Certains en rient volontiers, certains appèlent cela de la lâcheté ou de la passivité bien plus volontiers. Et moi, idiote que je suis, je me suis sans effort joins à ces plaisanteries sans réel fondement. Après tout, je n'ai jamais rencontré d'Esobek jusqu'à ce jour.
« Parce que mon travail est d’aider tous ceux qui sont dans le besoin, même ceux qui ne font pas partie de ma Meute. Et j’aime beaucoup mon travail. »
Je lève les yeux vers le loup gris et réfléchit quelques secondes à mon tour. Je m'étonne de pouvoir le faire, moi qui quelques minutes auparavant était proche de l'évanouissement. Je n'arrive tout simplement pas à croire qu'un étranger puisse prendre soin de moi avec autant de dévotion. Mais enfin, après tout je ne suis qu'une jeune louve de huit mois, complètement inoffensive. Qui serais assez cruel pour laisser un louveteau mourir devant ses yeux ? Mère. Mère en serait capable, si le louveteau en question était Esobek. Cet constatation, aussi étonnante que vraie, me donne un goût amer dans la gueule. Elle s'en servirait pour quelque plan tordu. A ma grande surprise, le guérisseur gris s'approche et s'allonge à mon côté, me lèche tendrement entre les oreilles. Je ne bouge pas, trop occupée à sonder son regard. Que… ?
« Repose-toi un peu maintenant, je suis là pour veiller sur toi. »
Je m'écarte afin d'éviter que nos pelages se frôlent. Juste assez pour mettre en évidence mon certain malaise, et pas assez pour refuser sa présence protectrice. Si un ennemi venait à me trouver ici, sans défense aucune… Je chasse mes mauvaises pensées d'un imperceptible mouvement de tête. Je baille, plutôt étonnée de me trouver si fatiguée. Penser, voila mon problème. Je pense beaucoup trop. C'est peut-être cette noix bizarroïde, après tout. Je pose la tête sur mes pattes, profitant de la chaleur de cet étranger si rassurant. Je suis si petite à côté de lui. Avant d'être emportée par le sommeil, j'esquisse un léger sourire et fait, d'une voix basse:
« Vous n'êtes pas mon père, vous savez. Je peux… me débrouiller... toute seule… »
Et je tombe endormie.
HRP2:
Désolée, c'est un peu long, mais quand on est inspiré… x) Bref, pour la suite on peut dire que Reaven la réveille 1 heure plus tard si tu veux
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hrp:
De rien o/ Et ne t'excuses pas, c'est bien justement D8
La petite leva les yeux vers son Guérisseur, qui put ainsi remarquer ses iris si particuliers, l’un brun et l’autre bleu, mais tous deux emplis de la même envie de vivre. Il devinait qu’elle ne devait pas avoir eu une enfance facile, mais elle était forte, ça aussi il pouvait le voir, et pourrait résister à tous les malheurs avec la volonté qui l’habitait.
Elle s’écarta, et Reaven resta à sa place. Il pouvait comprendre qu’elle soit méfiante ou que la proximité d’un inconnu la rende mal à l’aise, ce n’était qu’un mécanisme de défense. Louveteau, il se serait lové dans les pattes du premier inconnu qui lui aurait montré un semblant de gentillesse, naïf qu’il était ; mais dans le monde de maintenant, la naïveté et l’innocence n’avaient plus leur place, les louveteaux devaient apprendre à être aux aguets dès leur plus jeune âge, sinon ils couraient tous les dangers.
Les mâchoires de la petite s’ouvrirent en un bâillement et elle posa la tête sur ses pattes, exténuée. Son esprit était vif, mais son corps avait besoin de repos. Un petit sourire s’afficha sur sa gueule alors qu’elle prit la parole, ses mots s’effaçant petit à petit dans le néant :
“Vous n'êtes pas mon père, vous savez. Je peux… me débrouiller... toute seule…”
Reaven sourit à son tour et laissa sa lourde tête se reposer, regardant la poitrine de la petite se lever et s’abaisser au rythme de sa respiration, paisible. Non, il n’était pas son père, mais il veillerait sur elle.
***
Quand le Guérisseur ouvrit les yeux, le soleil était plus bas sur l’horizon. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il s’était assoupi. Il avait juste fermé les yeux un instant puis les avait rouvert, l’espace d’un clin d’oeil une heure était déjà passée. Son premier réflexe fut de vérifier si la petite était toujours là et, oui, elle était encore présente, bien vivante, et toujours endormie. Si ses géniteurs avaient une once d’instinct parental, ils devaient se demander où elle était bien passée et il fallait qu’elle retourne à la maison avant le coucher du soleil.
Reaven se releva, étirant ses muscles, et plaça de nouveau son museau sur le front de sa patiente, comme il l’avait fait auparavant. Sa fièvre avait disparu et ses tremblements avaient cessé, elle était guérie, en somme. Alors qu’il reculait, les petits yeux de la louvette commencèrent lentement à s’ouvrir. Il sourit, il n’y avait rien de plus paisible que de voir un louveteau s’éveiller.
“Hey, bien dormi ?”
Il voulut la gratifier d’un nouveau coup de langue mais s’y refusa. Comme elle l’avait dit, il n’était pas son père, il n’était rien pour elle, juste un étranger assez gentil que pour lui offrir des soins et un lit. Alors il resta assis en face d’elle, la regardant se réveiller graduellement.
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Mer 26 Aoû - 14:13
L'ombre de la maladie
feat. Reaven
Quand mes sens s'éveillèrent à nouveau, je ne savais absolument pas où j'étais. Il me fallut quelques secondes pour me rappeler que j'étais au près du guérisseur. Sa respiration, profonde et apaisante, en atteste. Je n'ai pas peur auprès de lui, je me sens bien. Il me faut encore quelques secondes pour me rendre compte que mon esprit est clair, mes pensées limpides. Que je n'ai plus ni trop chaud, ni trop froid. Pour la première fois depuis bien longtemps, mon corps semble en pleine forme. Le loup gris s'agita à mon côté et je sentis son museau se poser à nouveau entre mes oreilles. Lui aussi devait avoir remarqué mon rétablissement. J'ouvris alors les yeux, battant des paupières pour en chasser le sommeil.
« Hey, bien dormi ? »
Je me relève lentement, secouant la tête. Je fixe mon regard sur le sien bienveillant. Je lui souris joyeusement.
« Pour tout vous dire, c'est la première fois que je dors aussi bien depuis un bout de temps. »
Je me mets sur mes pattes prudemment, étirant chacun de mes muscles avec minutie. Ils sont étrangement revitalisés. Cette noisette est absolument fantastique, il faudra m'en donner le nom et l'endroit où en trouver ! Je me sens reposée et dispos. Soudain, j'aperçois, à travers les interstices qui percent la tanière que le soleil est proche de se coucher. Si je ne suis pas revenue pour la nuit, toute la Meute risque de s'inquiéter. Je me tourne vers mon sauveur et le détaille un instant. Son pelage gris est lustré, mais laisse cependant entrevoir d'anciennes cicatrices, témoignage d'un passé certainement rude. De son être tout entier émane une sorte de sagesse, comme s'il avait compris des choses qui échappaient à d'autres. A moi, par exemple. Et puis soudain, une pensée me vient à l'esprit, qui me fait dire avec un bref éclat de rire:
« C'est idiot, je ne me suis même pas présentée. Je suis Dalioka… apprentie chez les Navniks. »
Je préfère taire le fait d'être Princesse. Ce rôle n'a rien de glorieux pour moi. Je ne me sens même pas princesse, à l'intérieur. Alors à quoi bon le revendiquer ? Et puis, peut-être qu'il est déjà au courant de mon statut. Un rayon de soleil rouge vient m'éblouir, comme pour rappeler du temps qui passe. Mon air redevient plus sérieux.
« Je dois y aller mais… comment pourrais-je vous remercier ? Vous avez été si bon envers moi. »
Je veux vraiment pouvoir lui montrer ma gratitude d'une manière ou d'une autre.
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Je te laisse clôturer :3
La jeune louve se réveille petit à petit et se lève sur des pattes qui ne tremblent plus. Son sourire illumine la tanière et Reaven ne peut s’empêcher d’en afficher un à son tour. Guérir quelqu’un, un louveteau surtout, et le voir heureux et vigoureux, plutôt que faible et tremblant, il n’y avait rien de mieux. Les sourires reconnaissants de ses patients soignaient son âme, et tous ses soucis s’évaporaient à la constatation que oui, il y avait du bonheur à trouver dans ce monde. Ses patients l’aidaient autant qu’il les aidait, c’était un partenariat, une alliance, le seul paiement qu’il exigeait était de voir le bonheur dans leurs yeux, la chose la plus précieuse au monde.
“Pour tout vous dire, c'est la première fois que je dors aussi bien depuis un bout de temps.”
Reaven hocha la tête. Oui c’était l’effet que la mâcre avait, elle aidait ceux qui la prenaient à dormir, puis à se réveiller avec une toute nouvelle vitalité, meilleure que celle qu’ils avaient avant la maladie.
La petite remarqua également la lumière orangée du soleil qui s’infiltrait dans la tanière, et se rendit compte de l’heure avancée. Il était temps de se quitter, même si Reaven aurait voulu en apprendre plus sur elle et passer du temps avec cette louvette qui avait miraculeusement trouvé le chemin vers sa tanière.
“C'est idiot, je ne me suis même pas présentée. Je suis Dalioka… apprentie chez les Navniks.”
Son rire résonna dans toute la tanière. Depuis combien de temps n’avait-il pas entendu un louveteau rire ? Trop longtemps. Le Guérisseur hocha la tête :
“Ce fut un plaisir de faire ta connaissance, Dalioka.”
Le soleil se faisait insistant, comme pour exhorter la petite à partir avant qu’il ne soit trop tard.
“Je dois y aller mais… comment pourrais-je vous remercier ? Vous avez été si bon envers moi.”
Reaven fit quelques pas, l’accompagnant vers la sortie, et s’arrêta à l’entrée de sa tanière :
“Promets-moi simplement que si jamais tu as encore des problèmes de quelque sorte que ce soit, tu te rappelleras que je suis là.”
Il lui offrit un dernier sourire sincère. Quelque chose au fond de lui lui disait que leurs chemins allaient de nouveau se croiser un jour, dans d’autres circonstances. En tous cas, il sera toujours là pour l’aider et l’accueillir en cas de soucis, ou même si elle voulait juste parler.
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Ven 28 Aoû - 19:56
L'ombre de la maladie
feat. Reaven
« Promets-moi simplement que si jamais tu as encore des problèmes de quelque sorte que ce soit, tu te rappelleras que je suis là. »
Il m'adressa un sourire chaleureux et sincère, auquel je m'empresse de répondre. Sa requête est justifiée, et on ne peut plus simple à appliquer. Le guérisseur s'est montré d'une gentillesse rare à mon égard, d'une gentillesse presque paternelle. C'est quelque chose que je n'avais jamais connu. Père m'a quitté bien trop tôt. Je ne vais oublier ce qu'il a fait pour moi. Nous sommes à la sortie de la tanière, et je sais que le temps presse. J'aimerai pouvoir m'attarder, mais je le ferai une prochaine fois. J'hésite un instant, puis je m'avance et frotte ma tête contre l'épaule du loup gris, dans un geste à la fois bref et affectueux. Je m'écarte rapidement, mes babines étirées en un léger sourire mélancolique.
« Prenez soin de vous. Je reviendrai vous voir. »
Je dis ça d'une affirmation. Aucun doute que je reviendrai. Et, sans ajouter un mot, je m'éloigne d'un trot rapide vers le couchant.