Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux. || Chasses solo

Mar 4 Aoû - 5:49

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #1
13||12||7

Affamé, j'ai décidé, plus tôt dans la journée, de retenter ma chance à la chasse. Avec du bol, je pourrais peut-être attraper un truc et me remplir l'estomac de quelque chose de plus frais que ce qui traine dans le garde-manger, tué par monsieur-madame tout le monde des Navnik. Qui sait depuis combien de temps les carcasses se font bouffer par les insectes et toutes les merdes possibles dans ce genre-là? Personne. Appelez-moi parano ou complètement con, mais j'ai appris à faire les choses que je peux par moi-même, moi.

La chance semble de mon côté, aujourd'hui. Le ciel est toujours aussi nuageux qu'à son habitude et le fond de l'air, pour ne pas dire frais, parce qu'il ne l'était pas, était moins écrasant. Pour couronner le tout, de nouvelles pousses d'herbe commencent à colorer les sols arides et secs, attirant les rongeurs de toute sorte à sortir le bout de leur nez de leur trou. Et s'ils se jetaient dans les bras de la faucheuse?

Mar 4 Aoû - 5:52

Dé

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux. || Chasses solo 762654256

Edit d'après avoir vu le résultat du dé: Haaaaaan Coucou !

Mar 4 Aoû - 5:52

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'Dé de chasse' : 12

Mar 4 Aoû - 6:34

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #1
13||12||7

Dé 12= Venue d'un homme et ses chiens

À peine ma partie de chasse commencée, j'ai l'impression que quelque chose... cloche. Je ne suis pas facilement perdurable, je ne l'ai jamais été, d'ailleurs. Mais quelque chose flotte dans le fond de l'air, presque noyé par la senteur de renaissance que dégagent ces terres depuis quelques jours. Une odeur nauséabonde qui me prend à la truffe de plus en plus à mesure que les instants passent.

Je suis tapi dans un bosquet de broussailles sèches, au bas de la colline, et je prête l'oreille. Rares sont les bruits, autres que le son du vent sifflant à travers les arbres presque morts, qui me parviennent. "Patience." Je me dis. Ma curiosité a rapidement apparu, et maintenant, quelque chose en moi me force à découvrir ce qu'il se trame ici. Un aboiement. Mes babines se retroussent. Je le savais. Ça pue l'homme et ses cabots. En un geste brave ou complètement illogique, je sors de ma cachette et je les attends. Ce n'est pas un bipède et ses toutous domestiques qui me feront reculer, voyons.

L'odeur s'intensifie, les aboiements se rapprochent. L'homme, je crois, est seul. Je suis assis sur le sol sec, mon impatience se voit à des miles à la ronde: voilà un bon moment que je ne m'étais pas fait un de ces bâtards. C'est après une courte attente que, enfin, je l'aperçois. Le cabot, d'une taille respectable, mais évidemment bien plus petite que moi, contourne la chapelle et me charge. Un sourire se peint sur mes lèvres, laissant à découvert mes crocs acérées sous entre lesquelles il va rendre son dernier souffle. Il ne sait pas, le pauvre. Ne jamais charger un loup alors qu'on fait la moitié de son poids. Je m'avance, retroussant les babines. Un grondement mauvais s'échappe de ma gorge, se transformant en grognement carrément agressif. Je me mets à courir, je le charge également. Puis je le vois, son bipède. Il ne me semble pas armé, mais d'une poigne forte, retient un deuxième chien, beaucoup plus massif cette fois, par le collier qui lui ceindre le coup. Et celui-là semble tout aussi agressif que moi.

Mon cerveau tourne à deux mille à l'heure. Un, c'est bien. Deux, c'est un peu plus compliqué. Surtout vu la taille du deuxième. Deux, trois si on compte leur maitre, contre un. Ça ne serait certainement pas ma meilleure idée à vie de continuer à les charger. Avant, je l'aurais fait, mais pas ici. Ici, survivre est un don du ciel, en ressortir blessé, et peut être-infecté par une maladie quelconque, même juste égratigné, est fort probable. Pas que mourir ne me fasse peur, au contraire. Je n'ai jamais craint la faucheuse. Mais crever grâce à un homme et ses toutous? Jamais de la vie.

Ma course se stoppe net quand je vois le bipède relâcher le deuxième colosse, qui me charge lui aussi, toutes crocs dehors. Ils veulent me chasser? Ils vont le faire, à mon plus grand amusement. Mes pattes me font faire volte-face et je détale, mais pas la queue entre les jambes. Ils ne me font pas peur. Jamais je n'aurai peur de quoique ce soir. En quelques rapides et longues foulées, je pénètre dans une forêt plus que dense, ou nombre de buissons et arbres déracinés jonchent le sol, et m'y enfonce. Plus agilement que je ne le pensais, je me faufile sous les troncs pourris ou bondis par-dessus. C'est comme un entrainement, sauf que là, je risque de me faire plaquer au sol à tout moment par un clébard enragé, et si je rate un saut ou un atterrissage, il ne me suffit pas de me relever, m'étirer et soigner mon égo endolori. Non, c'est bien plus marrant que ça.

Plusieurs obstacles que j'ai maintenant franchis et je les entends toujours derrière moi aboyer comme des tarés. Ils sont infatigables ces molosses. Si ça continue ainsi, je vais finir par m'épuiser avant eux. Mon regard détecte un sous-bois à ma gauche, et sans même me demander mon avis, mon corps bifurque pour y accéder. C'est peut-être con, mais au moins je vais pouvoir les distancer: je suis rapide... mais mon endurance est merdique. Je me grogne dessus, m'élançant dans le sentier à toute vitesse. Rectification: c'était absolument con.

Les minutes passent et je réussis enfin à les distancer légèrement, mais mon corps se fatigue. L'épuisement commence à engourdir mes pattes et mon allure est ralentie. Je les entends, je les sens se rapprocher. À ma droite, je remarque un énorme rocher aux côtés duquel s'est déraciné un arbre encore plus gros. Appuyé contre le haut d'une colline presque trop escarpé pour être escaladée, il me forme une rampe assez large. Elle est ma porte de sortie, l'interrupteur qui met fin à cette poursuite. Je le sais, je le sens. Mais premièrement, je dois commencer par me hisser sur le rocher. Il est plutôt haut, mais ma course me conduit trop rapidement vers lui. Je n'ai plus le temps de penser que je m'élance. Une. Deux. Trois foulées. Et je saute, atterrissant sur l'un de ses flancs. Mes muscles brulent sous l'effort, mais à l'aide de mes griffes qui crissent contre la roche et les crevasses qui parsèment sa surface, je me hisse à son sommet. Hors d'haleine, je me retourne et observe les clébards qui se rapprochent. Jamais ils ne pourront escalader ce rocher. Sans une seconde de plus, je bondis sur le tronc et monte la rampe qui me conduit jusqu'au sommet de la haute colline, les muscles tremblants de fatigue et tremblant sous l'effort.

Ven 7 Aoû - 18:14

Dé

*croise les doigts*

Ven 7 Aoû - 18:14

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'Dé de chasse' : 8

Ven 7 Aoû - 19:27

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #2
14||12||11

8+3=11= Chasse réussie

Quelques jours plus tard, me voilà de nouveau près de la chapelle. J'étais légèrement à revenir chasser, mais me voilà de retour à la tâche aujourd'hui. Pour une fois depuis une semaine environs, il ne pleut pas. L'air est lourd, mais les températures sont pour le moins un peu plus confortables. Et voilà que la chance me sourit.

Je n'ai à peine le temps de tourner le coin d'un mur effrité de la chapelle qu'un énorme sourire carnassier se peint sur mes lèvres. Un jeune cerf, âgé d'un an et quelques mois à peine selon mes observations, broute les quelques jeunes pousses qui jonchent le sol près de moi. J'ai le vent dans le visage, il ne peut détecter ma présence. Il est jeune, pas si enrobé que ça, mais on s'en contente. On fait avec ce qu'on a, avec ce qui se jette entre nos mâchoires. J'espère seulement pouvoir être capable de le clouer au sol. Un cerf, ce n'est pas la proie idéale à chasser lorsqu'on est seul, mais...

«Fonce. », qu'on me dit. Après tout, je ne laisserai pas cette chance de perdre un tas de viande comme ça parce que je suis seul.

Tapis, je bondis. Le cervidé m'entends, mais n'as à peine le temps de relever la tête que j'ai déjà bondi sur lui. Mes griffes lui lacèrent la peau et je l'entends crier de douleur. Je suis sur son dos et je m'accroche alors qu'il se débat, désespéré. Il sait que sa fin est proche. Mes griffes sont des points d'ancrage dans sa chair pour m'éviter de le laisser s'enfuir, et bientôt mes crocs s'enfoncent dans la chair de son cou, laissant le goût âcre et ferreux du sang inonder ma gueule. Quel arôme délectable... La douleur devait être si vive qu'elle l'a poussé à se jeter au sol, parce que quelques secondes plus tard, il s'écrase. Le petit doit avoir épuisé ses forces, mais je ne le lâche pas. Mes crocs se replantent dans sa chair, sectionnant la jugulaire cette fois. Et c'est le coup de grâce. Il était coriace, lui. Mes muscles restent tendus et mes griffes dans sa chair, jusqu'à ce qu'il finisse par rendre l'âme. Je reprends lentement mon souffla avant de me relever, léchant mes babines dégoulinantes de sang. L'idée d'en choper un bout me traverse l'esprit, mais je la chasse d'un mouvement de tête. C'est bien trop risqué.

Ven 7 Aoû - 21:07

Dééé

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux. || Chasses solo 3705122848

Ven 7 Aoû - 21:07

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'Dé de chasse' : 3

Ven 7 Aoû - 21:37

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #2
14||12||11

3+3=8= chasse ratée
Bien heureux de mon butin, je le regarde un bon moment. J'hésite. En temps normal, je l'aurais gardé pour moi, seulement, c'était pas tout à fait pareil aujourd'hui. J'avais beau avoir faim, un cerf, même petit, serait beaucoup trop pour me remplir l'estomac. Ramener une carcasse à moitié entamée, c'était pas le max de la subtilité, de plus que j'étais sur le territoire de ma meute. Juste à côté de la Chapelle, en plus. Je soupire et commence à le traîner. Je boufferai plus tard, faut croire.

Chanceux dès ma première tentative, je décide de continuer sur ma lancée. Tous mes sens sont au aguets alors que je chercher une autre proie, une autre cible. Les minutes passent, sans rien. Je me déplace silencieusement, cherchant quelque chose à me mettre sous la dent, mais rien. Un grondement sourd s'échappe de ma gorge. Rien, et la patience, c'est pas mon point fort.

...

Voilà enfin ce que je cherchais. Un lièvre qui s'aventure témérairement hors du bosquet par lequel j'ai échappé à l'homme et ses clébards quelques jours avant. Visiblement, il est nerveux, et je n'ai pas le temps de l'observer plus longtemps qu'il fait volte face et détale dans le bois. Mon instinct me crie de le suive, ce que je fais. Je m'enfonce dans le bois et le suis un bon moment, évitant les obstacles qui se dressent devant moi. Pour un lièvre si petit et si rapide, je je lui un bon moment avant de perdre sa trace. Essoufflé, je trottine un bon moment et hume l'air, espérant sentir de nouveau son odeur, mais rien. Je l'ai perdu.

-Fais chier putain.

Et, l'égo froissé, je retourne à la Chapelle. Il est temps de goûter ce foutu cerf.

Sam 8 Aoû - 21:17

Dé

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux. || Chasses solo 4120076274

Sam 8 Aoû - 21:17

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'Dé de chasse' : 8

Sam 8 Aoû - 22:28

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #3
14||12||11

8+3=11= chasse réussie
L'appel de la faim avait résonné à mes oreilles quelques heures avant. J'avais pointé le bout de mon nez hors de ma tanière et humé le fond de l'air. Le soleil perçait parfois l'épaisse couche de nuages grisâtre qui voilait le ciel bleu, réchauffant l'air humide. Une légère brise soufflait, agitant les jeunes pousses et les arbres dénudés de leurs feuilles. Ça charmerait surement plus qu'un de nos potentiels repas, et sur cette pensé, je m'étais mis en route vers la Chapelle.

Le lièvre qui m'a échappé hier me revient en tête, et je serre les mâchoires à cette simple pensé. Je ne raterais pas mes chasses aujourd'hui, oh non.

Puis, je le sens. L'odeur est semblable à celle d'hier, seulement, pas tout à fait. C'est plus plus petit. Un lapin. Un sourire carnassier étire mes babines et quelques sons s'échappent de mon ventre, manifestant ma faim. Je laisse ma truffe me guider jusqu'à derrière les restes de la Chapelle. C'est là que je le vois. Une petite boule de fourrure d'un blanc immaculé qui bondit le long de la descente, inconscient de ma présence.

Je m'élance, dévalant la pente à vive allure. Bien évidement, il me repère et détale, mais le pauvre n'a nulle part où se cacher. Le le course durant quelques instants avant que je ne sois assez près.

"Tue-le.", qu'on m'ordonne. Et je m’exécute.

Ma mâchoire se referme sur sa nuque si rapidement que je lui sectionne la nuque en même temps de l'attraper. Il me pend à la gueule et ses muscles tressaient quelques fois avant de s'immobiliser, toute once de vie ayant quitté son pauvre petit corps.

+1 lapin.

Sam 8 Aoû - 22:40

Dééé

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux. || Chasses solo 2463697545

Sam 8 Aoû - 22:41

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'Dé de chasse' : 9

Dim 9 Aoû - 1:17

Tuer, c'est bien. Bouffer, c'est mieux.

Chasse solo #3
14||12||11

9+3=12=chasse réussie

Un chien. Un foutu clébard s'approche du garde manger, là où je viens tout juste d'aller porter le lapin. C'est sa truffe qui a du le guider jusqu'ici. En même temps, l'odeur doit se sentir à des milles à la ronde. Un ricanement las s'échappe de ma gorge. Quelle merveilleuse erreur qu'il a commise. Je sors de l'antre de la Chapelle et je l’aperçois. Il est gros, pour un chien. Il doit être errant ou abandonné, car il ne pue pas l'homme. Il ne sent... que le cabot poisseux. Il me voit, mais ne me fuit pas. Au contraire, il hérisse le pelage et me dévoile ses crocs reluisantes. Il grogne, il bave, il me jappe dessus. Et moi je fais de même, un soupçon d'amusement billant au fond de mes prunelles dorées.

Lui est enragé, moi, amusé. Je m'élance et suis le premier à lui bondir dessus. Je le plaque sur le sol poussiéreux et il se débat sous moi. Il est fort, pour un cabot. Ensemble, nous ne formons plus qu'une masse sombre de laquelle s'échappe grognements hargneux et couinements. Sa mâchoire se referme sur l'un de mes antérieurs, et la mienne, dans son cou. Le gout du sang coule déjà dans ma bouche et je sens mes papilles frémir. La douleur que je ressens à la patte ne me donne que plus d'adrénaline. Il finit par relâcher mon antérieur et je profite ce moment pour lui clouer la tête au sol avec ma patte, lui lacérant le visage. Il grogne, il jappe, il couine. Il sait que sa fin est proche. De ses puissantes pattes arrières, il me repousse et ses griffes entrent dans ma peau. La douleur est lancinante, mais plus qu'agréable. Allez, continue à te débattre, à me griffer, à me mordre. On sait tous les deux que je serais le vainqueur.

Il se débat tellement que ma force seule n'est pas suffisante pour la retenir au sol. Ma mâchoire vient pour attaquer sa gorge, seulement, il réussit à se relever juste à temps: c'est son oreille qui tombe entre mes dents. Et une nouvelle fois le gout du sang coule dans ma gorge.

Il se relève rapidement et commence à fuir, clopinant. Je ne lui laisse pas la chance d'aller plus loin que je bondis de nouveau sur lui, mon poids le clouant au sol une nouvelle fois. Le combat continue ainsi plusieurs minutes. Le clébard sous moi tente en vain de me repousser, se se défendre du mieux qu'il peut avec l'énergie du désespoir, mais moi, je m'amuse. J'enchaîne les morsures, les griffures, et même si l'occasion de l'achever s'est déjà présentée à moi plusieurs fois, je continue. Je n'ai que quelques égratignures, de toutes façons, tendis que lui... il est mal en point. Très mal en point.

À la fin, des couinements aigus et déchirants sont la seule chose qui sortent de sa gueule. Il souffre, je le sais. J'ai presque envie de l'achever, mais il y a cette voix dans ma tête qui me pousse à le faire souffrir encore plus. Je me relève, lui donnant l'impression qu'il peut me fuir. Et puis je lui saute dessus de nouveau. Je suis cette voix à la lettre, lui obéissant dans les secondes où elle me dicte ses ordres. Mords-le. Griffe-le. Lacère sa peau, fait couler son sang. Plante tes crocs dans ses membres avant de le laisser se relever, pantelant. Et saute-lui dessus de nouveau. Ce manège recommence jusqu'à ce que ce pauvre cabot soit incapable de se relever. Il tremble, ses yeux sont exorbités. On dirait qu'il ne me demande qu'une chose: l'achever.

Je me me tiens devant lui, léchant mes babines, me délectant du goût âcre de son sang et de la faible douleur venant de mes quelques plaies. Le chien tente de se relever une nouvelle fois et c'est alors que je le vois s'écraser pitoyablement au sol que quelque chose se noue en moi. La voie ne me dicte plus quoi faire, et j'en suis ravi. Je ne peux pas le laisser comme ça, souffrant. Je me jette dessus et mes crocs se plantent dans ses jugulaires. Il pisse le sang, dans ma gorge, je ne m'en délecte même plus. C'est moi qui tremble. Et puis d'une force qui m'était jusqu'alors inconnue, je lui brise la nuque. Qu'est-ce qui m'arrive? Je n'ai jamais été un être empathique et je j'ai jamais éprouvé de pitié, seulement, je n'ai jamais... je n'ai jamais fait autant souffert un être. Et ça m'amusait. J'ai presque envie de gerber. C'est elle. C'est cette foutue voix dans ma tête qui me donne l'impression de devenir complètement taré. Mes mâchoires s'ouvrent lentement, libérant leur prise sur le cou de la bête, maintenant inerte. Il est en sale état.

Moi... c'est moi qui lui ai fait ça? Il est en sang, sa peau est lacérée de partout, je vois même ses côtes par endroit. On dirait... on dirait un monstre qui lui a fait ça. Mais non. C'est moi.

-Mais c'est quoi ce délire...

La voix ne me répond pas. Je me grogne dessus.

-Hey toi! Reviens! Explique moi! T'as... t'as pas le droit de me faire faire ça!

Mes muscles tremblent, et elle ne revient toujours pas. J'ai totalement perdu le contrôle de moi-même, je ne réalise pas ce que je viens de faire. Ou je le réalise trop, en fait. Et je reste là, devant la dépouille de ce putain de clébard à me hurler dessus tel un demeuré, mais c'est toujours le silence radio dans ma tête. Elle est partie, me laissant devant ce spectacle atroce dont je suis l'auteur, une envie de gerber au ventre, une envie de m'enfuir aux membres. Mais m'enfuir où? Il n'y a nulle part ou je puisse échapper à mon esprit qui me torture comme ça. Je me sens presque comme ce cabot, mais torturé par moi-même.

...

"Calme-toi, Askaal.", qu'elle finit par me dire d'une voix posée, calme. Comme si rien de tout cela n'était arrivé.

La revoilà. Elle est revenue, me murmure à l'oreille de me calmer. Que je n'ai pas de raison de m'énerver comme ça, de perdre mon sang froid. Elle me manipule encore une fois, et moi... Et moi je suis tellement perdu face à tout ce qui s'est passé que je lui obéis. Je retrouve mon calme, ma froideur. Elle m'ordonne de la traîner jusqu'au garde-manger et je lui obéis. Quand elle n'est pas là pour me dire quoi faire, quoi dire, quoi penser, je me sens totalement perdu. C'est la première fois qu'elle m'abandonne comme ça, et ça a été les cinq pires minutes de ma vie. Quand elle est partie, elle a laissé un pauvre loup tourmenté par sa propre existence et ses propres gestes. Plus jamais je ne veux me sentir aussi faible que lors de ces cinq minutes.

Je suis fatigué, exténué, mais pas seulement par mon combat. De tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Je ne prends même pas la peine de me trouver un endroit décent où dormir: je m'écrase contre l'un des murs de la chapelle. Sans m'en rendre compte, je fais ma toilette, je lèche les plaies superficielles qui parsèment mon corps et je finis par m'endormir, roulé en boule sur moi-même.

+1 chien errant