Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Toujours plus loin, plus haut, plus longtemps. || Solo

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Lun 3 Aoû - 1:02

Toujours plus loin, plus haut, plus longtemps. || Solo Tumblr_nft4cm4HPV1s33phto1_500
Toujours plus loin, plus haut, plus longtemps.
«They think I'm crazy but they don't know the feeling.»
11||10||5



Me revoilà dans les terres de l'Ouest, encore une fois. Jusqu'à maintenant, ce sont elles que j'ai le plus explorées. Peut-être que ce sont tous ces bombardements qui m'ont charmé, cette tristesse qui teinte l'air qui m'a séduit. Peu importe. Pour la première fois, je suis ici en plein jour, la clarté me laissant découvrir à quel point cette partie du monde a été ravagée par les hommes. Je m'en ai aperçu, bien sûr. Mais toute cette lumière fait contraste avec le passé sombre qu'elle referme.

Depuis mon arrivée, je n'ai pas fait grand-chose. J'étais bien trop occupé à survivre pour penser à faire quoique ce soir, si je peux utiliser ça comme défense, votre honneur. Sachez que mon client, ci-présent, l'Allégorie Divine, devait se trouver de quoi se désaltérer et se remplir la panse, pour ne pas crever tel un pauvre cabot dès son arrivée sur ces terres. De plus, la chaleur étouffante rendait toute activité physique absolument pénible. Le simple fait d'exister était devenu un châtiment. Et donc, par conséquent, Askaal n'a pas pu trouver le moment adéquat afin d'entretenir sa forme.

Et maintenant je me parle à moi-même, en utilisant la troisième personne en plus. De mieux en mieux.

...

Atom m'avait accroché, un soir où je trainais aux alentours de la Chapelle. "Entraine-toi, tu dois être préparé pour la conquête si crever comme un pauvre bâtard lors de la conquête n'est pas dans tes plains." qu'elle m'avait dit. Non, ordonné. Enfin, peut-être qu'elle ne me l'avait pas dit comme ça. En y repensant, c'est peu probable. Mais c'est ainsi que je l'ai perçu, et sans un mot de plus, je lui ai obéit. Pas parce que je le devais, mais parce que j'en avais envie.

Au milieu d'une plaine recouverte de cendres qui m'était jusqu'à présent inconnue, je détaille les alentours en trottinant d'une allure soutenue. Je dois me faire un plan. Les crevasses, les carcasses de machines de guerre appartenant aux bipèdes, les cratères laissés par les obus sont en soi de superbes modules. Un beau terrain de jeu. Et je me mets à courir. D'un coup, comme ça. Abandonnant mon plan de me construire un plan. Faut savoir improviser parfois.

Je cours à toute vitesse parmi les obstacles. Je ne m'occupe pas de les franchir pour l'instant, seulement de courir. Mon endurance est pitoyable. Au bout de quelques minutes après le début de mon sprint, mes membres commencent à fatiguer. Le sol est glissant, recouvert de cendres, et je dois m'en méfier. Ce n'est certainement pas le moment de laisser mon esprit vagabonder ailleurs et de, par un moment d'inattention, glisser et me casser la gueule. J'ai un égo à préserver, moi. Je continue, encore et encore. Je ne m'autorise pas à ralentir, sinon, je vais finir par abandonner. Et ça ne figure pas dans ma liste de choses à faire, abandonner cet entrainement. Mes muscles se fatiguent sous l'effort et mes poumons brèlent. Avec un coup d'œil derrière moi, je me rends compte du nuage de cendres que j'ai pu soulever par le simple fait de courir, piétinant encore et encore les mêmes endroits. Et cette fine poudre volatile, je finis par l'inhaler. Elle encrasse mes poumons peu à peu, je le sens, mais volontairement, j'ignore la douleur, à la place de m'en délecter. C'est quand je pourrais presque entendre mes pattes me supplier de leur donner un moment de repos que je décide de tout donner. Devant une carcasse monstrueusement grande et rouillée, je m'élance. Je bondis sur elle dans le but de l'escalader. Mes griffes crissent sur le métal qui craque sous mon propre poids en un son horriblement aigu. Un autre bond, me voilà au somment. Et c'est là, et seulement là, que je laisse mon corps quelques secondes de répit. La langue pendante, j'observe les alentours, puis le tas de ferraille sur lequel je me trouve. Le sol et suffisamment éloigné pour me donner un semblant de vertige, mais pas assez pour me blesser lors de la descente. En quelques secondes d'observation, je sais déjà où je vais courir, sauter et grimper pour les prochaine minutes. Je bondis sur le canon et trottine pour garder mon équilibre avant d'en descendre, bondissant au sol. J'accuse la réception avec facilité et légèreté, soulevant un nuage de cendres et me remets à courir.

Et puis lentement, je laisse mon corps faire ce qu'il a à faire. Je cours sans m'en rendre compte vraiment, je lui laisse la liberté de me mener là où lui semble, de sauter par-dessus un cadavre malodorant, de traverser un cratère. Tout pour m'épuiser. Et à chaque fois, c'est de mieux en mieux. Plus rapidement, plus agilement, plus facilement.

Mais mon corps a ses limites. Le temps d'une minute, j'ai l'impression que l'enfer n'est plus sous moi, mais dans mes poumons. Ils brulent tellement ils sont encrassés et tellement je suis à bout de souffle. Je suis obligé de ralentir lentement la cadence, jusqu'à marcher. Mon souffle est saccadé, erratique et bruyant. Mes muscles tremblent et se crispent sous l'effet des crampes. Des gouttes de sueur perlent le long de mon long et épais pelage noir de jais. Des points sombres se dressent dans ma vision. J'ai vraiment... tout... donné...

Et c'est à cet instant où l'expression "mourir de fatigue" prend tout son sens, maintenant que j'ai accompli l’entrainement le plus vigoureux et intense de ma courte existence. Mes pattes, lourdes et douloureuses, me trainent de peine et de misère jusqu'à sous l'un de ces monstres de fer, là où j'ai la chance de trouver un peu de fraicheur. Elles défaillissent sous mon propre poids et je m'écrase au sol, encore à bout de souffle, avant de rapidement sombrer dans un sommeil comateux.


 Toujours plus loin, plus haut, plus longtemps. || Solo


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