Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Elle avait passé sa nuit blottie entre deux murs complètement détruits. Brisés, fracassés, démolis par le temps et les obus d’il y a quelques mois. Cette ville-là, ça fait longtemps qu’elle est comme ça. On se demande comment elle a fait pour rester comme elle est ; des mois que ces maisons sont détruites, et pourtant, les morceaux qui les composent ne disparaissent même pas. Ils restent là, et affrontent le temps. Elle avait environ dormi treize heures. Pour elle, c’était tout à fait normal. Mais aujourd’hui elle avait réussi à reprendre un peu de forces. Habituellement la louve dormait dans des endroits à la vue de tous, des prédateurs et des loups ennemis. Mais là, elle s’en était allée loin de tout ça, préférant rejoindre les lotissements en ruines. La guerrière émergeait enfin, après une longue et belle nuit passée à l’écart du monde extérieur. Il faisait froid, et le vent soufflait fort. La nuit n’avait pas totalement disparu, laissant cet air fantomatique flotter dans l’air. Cela n’était pas très agréable. Buckingham se leva, s’étirant pour la première fois depuis quatre jours. Ça faisait du bien ! Ses muscles étaient tout tendus. La femelle se dirigea vers l’extérieur de la ville. Elle traversait les maisons unes à unes, découvrant tous les débris et les fracas que le temps avait causé. Oh oui, c’était triste. De voir toutes ces maisons saccagées, ces familles certainement mortes, ça faisait assez froid dans le dos. Peut-être qu’il y a avait des cadavres de bipèdes, dans le coin. Quoi qu’il en soit, Buckingham n’allait pas chercher à le savoir. L’idée des squelettes lui faisait vraiment peur. Elle n’allait pas fouiller pour en découvrir un ou deux. Le vent lui soufflait en pleine face ; elle se retrouvait alors les yeux fermés, obligés, forcés à ne pas se rouvrir. Elle avait peur de recevoir quelque chose dans l’œil. Un grain de sable, de la poussière, quelque chose qui pourrait la blesser ou la gêner. Buckingham continua son avancée, ignorant où elle pouvait bien aller. Elle explorait les environs, très peu sûre d’elle. L’endroit était silencieux, et rien ne se passait. Elle passait les portes une à une, découvrant d’autres pièces, d’autres maisons, des chemins poussiéreux, des murs réduits à l’état de cendres. BOUM. Un bruit sourd retentit au loin Apeurée, la louve plaqua ses oreilles contre son échine. Elle rentra la queue entre ses deux membres postérieurs. Qu'est-ce que c'était que ça ? ... N'osant pas s'aventurer plus loin, la Sekmet ne bougea pas. Elle était pétrifiée.
“What most people call creepy, scary, and spooky, I call comfy, cozy, and home.” 11||6||5
Décombres, ville délabrée, ruines, vestiges du passé. Seuls indices d'une ancienne civilisation, témoignant de violence et d'atroces souffrances par leurs murs éventrés et éclatés. Notre ancienne civilisation qui maintenant n'est plus. On a fui la guerre, les bombes, les cris, nos tombes. Et désormais eux. Eux qui profitent de notre absence et arrivent ultérieurement au paroxysme de notre déchéance. Eux qui errent, fouinent, rôdent, qui s'approprient nos terres en ruines. Ces terres qui reflètent notre passé, jadis heureux et enjoué, désormais abandonné, oublié. Ils se l'approprient comme s'il leur était toujours revenu, à leurs pauvres esprits, à leurs âmes perdues. Comme si on n'avait jamais rien été, n'avait jamais existé. On, pauvres humains, qui ont fui quelque chose bâti de nos propres mains, germés de nos faibles esprits; la guerre. Parce qu'en utilisant le pronom "on", nous excluons la personne qui parle. Eux, braves loups s'aventurant dans ce trou, certains si souvent qu'on les croirait jaloux. "Eux" parce que je ne suis pas comme mes congénères ennuyeux, ni peureux. Je suis moi, pas eux.
Je suis Askaal. Je suis cette masse sombre, perchée sur une table dans l'une des maisons en ruines. "Maison", ou du moins ce qu'il en reste. Le mur sur ma droite est éventré et au-dessus de ma tête, le plafond est privé de ses planches par endroit. Moi, immobile depuis des heures. Moi qui se délecte de la sensation dont me procure la légère brise venant du trou laissé dans le mur derrière moi, probablement par une fenêtre qui avait jadis été là. Le vent qui se propage sous mon épais pelage noir aussi profond que la nuit. Même s'il est chaud et humide, il me procure un long frisson qui parcourt mon échine. Un agréable frisson. Et je me tiens là, témoin de l'aube qui commence à rependre son droit sur la nuit. Le semblant de pièce dans lequel je me trouve se laisse lentement teinter d'une lueur d'un bleu froid. Je dois être un peu plus visible, à présent. Tache noire sur un tableau bleu nuit. À l'affut du moindre bruit autre que celui du vent et du moindre mouvement, j'attends. Je ne sais pas quoi. Mais quelque chose va forcément me forcer à bouger.
...
Et brusquement, cette attente prend fin. J'ai entendu quelque chose, quelque chose d'à peine audible. Un faible craquement s'est propagé jusqu'à mes oreilles bien dressées. J'hume l'air, et facilement, je sais ce qui a fait cesser cette attente. Un autre loup, un Sekmet. Ils sont immanquables, ceux-là. Ils portent cette odeur infecte qui s'imprègne d'eux jusqu'à la moelle. D'autres Navniks m'en ont parlé, mais maintenant, je les crois.
J'emplis mes poumons de cet air poussiéreux et l'expire doucement. Je gonfle le poitrail légèrement et mon poil se dresse le long de mon échine. Le temps est venu.
Le saute de mon perchoir et atterris sans même chercher à cacher le bruit: je veux que l'on m'entende. Je veux que l'on sache que je suis là, je veux que l'on ressente ma présence. Je m'avance de quelques pas, ventre presque à terre. Et puis, là où le mur s'est effondré, je la vois. Une jolie louve, qui m'a l'air complètement terrifiée. Elle tremble presque. Que c'est mignon.
Mes yeux dorés brillent dans l'obscurité et je la scrute du regard, immobile. Ma langue humidifie la truffe et lèche mes babines, donnant l'impression que je me tiens devant une proie fraiche et non devant une louve d'une autre meute. Meute réputée pour contenir les tarés, sanguinaires et j'en passe. Mais elle... c'est en la voyant que je me rends compte à quel point je ne suis pas comme eux. Elle a peur, elle est mal à l'aise dans ce lieu qui, avouons-le, est carrément glauque. Mais moi j'y suis resté toute la nuit. J'y suis à l'aise. Je m'y sens presque chez moi.
Je suis le premier à briser le lourd silence. Un grondement sourd s'échappe de ma gorge. Un grondement bas, menaçant, qui ne tarde pas à gagner des décibels. Plus fort, plus rauque. Mes babines se retroussent presque entièrement, la laissant admirer mes crocs, pour mon simple plaisir de la voir trembler encore plus. Je lui grogna littéralement dessus, l'air de dire "casse-toi ou je te bouffe.". C'est presque ça, mais ce n'est pas mon intention. J'arrête tout: je me redresse, mon poil se colle à mon dos et mes crocs sont de nouveau cachés.
-Wouf.
Helya
Braise d'Hiver
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Âge Personnage :
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Bonus score de chasse :
Score de chasse : +8
Nombre de lancers quotidien :
Nombre de Chasse : 6
Bonus Santé :
Bonus Santé : 0
Bonus/Malus Autres :
BONUS COMBAT (Trait de faction)
– Réduit la gravité des Blessures reçues
– Augmente la gravité des Blessures de l'adversaire
BONUS CHASSE (Trait de faction)
– 2 proies au lieu d'une seule lors d'un 18 au dé
– 1 Lancer de dé de chasse supplémentaire
– +3 aux résultats du dé de chasse