Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Force = 5 │ Agilité = 10 │ Endurance = 5 Te voilà perdue. Tu étais juste sortie, comme toute bonne guérisseuse, chercher des plantes. L'eau polluée semble continuer de se propager sur pratiquement toutes les terres, provoquant un développement considérable des maladies. Tu avais comme but d'aider, de soigner. Tel est ton rôle, de toute façon. Tu étais descendue jusqu'au fond d'une énorme crevasse. Du moins, le "premier" fond. La blessure -c'était le nom de l'endroit- semble être bien plus profonde qu'on ne le pense. Plus tu t'étais enfoncée dans ses entrailles, plus tu avais chaud. Absorbée par la curiosité, tu ne t'étais pas montrée prudente, et avais continué d'explorer la grotte. Ah oui, parce que madame est parvenue à trouver une grotte. Et évidemment, elle avait décidé de l'explorer, malgré les nombreux couloirs qui auraient affolés plus d'un loup. Tu avais choisis celui qui se trouvait le plus à droite, et, très sûre de toi, l'avait emprunté sans crainte. Tu ne le sais pas encore, mais tu t'es jetée dans la gueule du loup. C'est peu dire, étant donné que tu en es un... Disons plutôt que tu t'es jetée dans le gouffre de la mort. La prison hordienne se tient juste devant toi, vide. Quelques os jonchent le sol, et te procurent des frissons d'excitation. A peine t'approches-tu un peu trop des parois de la grotte, que tu reçois une bouffée de chaleur insoutenable. Tu ne penses pas encore au retour, pourtant tu le devrais. Fascinée par cet endroit si profondément enfoncé dans les entrailles de la terre et si attrayant, tu en oublies la raison de ta venue ici. Tes pas résonnent dans toute la "pièce", et tu fermes les yeux quelques instants pour savourer cette découverte. Comme tu es inconsciente! Bellamy a bien raison de te protéger. Mais ici, tu es seule, sans défense, et perdue. De plus, ta tête commence à tourner, et ta gorge te gratte. Tu as soif, très soif. Mais il t'est impossible de trouver de l'eau en ce lieu si ardent. Tu te vois, pour la première fois, pourvue de peur. Cette vision de toi te fais paniquer, et tu commences à perdre ton sang froid. Tu tournes sur toi même, les oreilles plaquées sur le crâne, tentant de trouver la sortie. Tes griffes caressent nerveusement le sol rocheux de la grotte, provoquant des crissements affolants. Ta vision se trouble, et tu clignes rapidement des yeux, tentant de reprendre des esprits. Non non, ce n'est pas le moment de faire un malaise ou de devenir aveugle ! Tes muscles sont plus contractés que jamais, et tu sens une sueur froide te glisser dans la nuque. Ta vie ne peut pas s'arrêter là, tu es trop jeune pour finir brûlée. Sur ton chemin, tu es parfois contrainte de sauter au dessus de petites tâches de lave, disposées dangereusement dans des minuscules crevasses du sol. Tu gémis, puis pousse un hurlement de détresse. Que les dieux te viennent en aide ! Tu plonges délicatement ton corps dans la source pure, et observes ton frère se rapprocher. Il te donnes un coup de museau affectueux, et tu lui rends la pareille. Le mercenaire plonge son doux regard familier dans le tiens. Tu ne le quittes pas des yeux. Vous avez le même sang, et rien ni personne ne vous séparera jamais. Il te murmure quelques promesses que tu tentes de ne pas écouter. Bellamy ne cesse de vouloir te protéger, et parfois, tu en es agacée. Il ne le sait certainement pas, mais même si ta force est inférieure à la sienne, il est également sous ta protection. Tu lapes quelques goûtes d'eau afin de te rafraîchir, mais grognes lorsque ton frère t'imite. Il ne semble pas comprendre ton humeur distante, car il te regarde de ses grands yeux étonnés. Tu le juges d'un regard glacial, mais lui tires soudainement la langue, puis éclates de rire. Il fait de même, amusé. Décidément, tu as beau être celle qu'il préfère, tu es sûrement celle qu'il comprends le moins. La délicieuse image de ton frère disparait, remplacée par la solitude que tu éprouves dans cette grotte. La fraîcheur de l'eau se transforme en chaleur invivable, et tu soupires. Ton corps fragile est étalé sur le sol, tu tentes de te relever, en vain : tu n'en as pas la force. Quelques heures s'écoulent, et contre toute attente, tu parviens à te relever. Déterminée à sortir de cet enfer, tu avances difficilement dans les sombres couloirs. Par ici! Non, par là. Tu finis par ramper, trop affaiblie par la chaleur et le manque d'eau. Tu y arriveras.
La louve noire marche silencieusement. Elle voulait revenir ici, dans ces grottes qu'elle n'avait que très rarement visité. La chaleur y était étouffante, mais elle avait bu avant d'entrer. De toute façon, elle n'était ici que dans un but précis. S'empêcher de trop réfléchir. Ces temps-ci, depuis qu'elle avait retrouvé son frère, elle ne faisait que d'y penser. Elle voulait une petite pause, et elle avait décidé de venir ici. Peut-être que la chaleur lui ferait oublier ses tracas ? Elle en doutait, mais comme on dit, qui ne tente rien n'a rien, alors elle avait tenté. Mais lorsqu'elle était entrée dans la grotte, la louve au pelage ébène avait sentit une odeur. Celle-ci était déjà datée, quelques heures tout au plus. Si elle se fiait à son odorat, il s'agissait d'une femelle Sekmet. Mais elle se fichait bien de qui il pouvait bien s'agir. Tant qu'elle ne pensait pas à son frère et à son père, juste le temps d'oublier ses soucis, elle voulait aller voir. Elle suivit donc l'odeur, continuant son pas de marche. Elle n'était pas pressée de toute façon. Mais lorsqu'elle vit la louve, elle comprit qu'elle aurait peut-être mieux fait de se dépêcher. Celle-ci était étendue sur le sol, rampant tel un serpent. Cendres du Sphinx s'approcha d'elle, pour vérifier si elle était encore en vie. Lorsqu'elle fut à quelques pas d'elle, elle entendit sa respiration rauque, et comprit que oui, mais qu'elle était assoiffée et que la chaleur ne jouait pas en sa faveur. Elle s'approcha encore, et lorsqu'elle fut à côté de la louve, elle lui chuchota :
-Ne t'en fais pas, je vais t'aider...
Elle passa le corps de la louve au dessus du sien, et se remit en marche. La louve n'était même pas allée du bon côté, la sortie était par là... Une fois à l’extérieur, elle déposa la louve sur le sol, et lui lança :
-Reste là, je vais te chercher de l'eau...
Sur ces mots, elle s'élança dans la forêt, à la recherche du précieux liquide.
La louve noire avait beau chercher, elle ne trouvait rien. Pas la moindre petite trace d'eau fraîche pour la louve ! Elle qui avait eu de la chance au début, voilà qu'elle l'avait perdue... Finalement, elle finit par dénicher une flaque, mais celle-ci était couverte d'une fine couche blanche. La louve brune avait soif, et une flaque polluée ne lui ferait pas que du bien, Cendres du Sphinx le savait, elle en avait fait l’expérience. Alors elle décida de continuer, puisque, de toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix. Abandonner cette Sekmet assoiffée n'était sûrement pas la meilleur chose à faire...
Rien, toujours rien. Rajaa commençait à croire que le Destin se fichait de sa gueule, avait tous les coups bas qu'elle avait reçu de sa part. Mais elle ne devait pas abandonner. Elle savait mieux que quiconque que derrière toute part de ténèbres se cachait de la lumière. Seulement, il fallait la trouver...
Elle le savait, et elle venait d'en avoir la preuve. Juste devant elle, il y avait une petite flaque, juste assez pour qu'un loup assoiffé puisse la boire, et qu'il en reste peut-être encore après, tout dépendait de sa soif. En tout cas, elle avait eu de la chance,e t elle s'élança en direction de la faille, là où elle avait laissé la louve, priant pour qu'elle y soit toujours, et en vie. Lorsqu'elle fut arrivée, et Cendres du Sphinx entendit sa respiration. Elle redevenait normale, mais sa gorge étant toujours sèche, ses respirations étaient rauques. La louve au pelage ébène la hissa sur son dos, et lui déclara :
-Je t'ai trouvé une flaque d'eau, je vais t'y amener. Tiens le coup.
Elle partit donc vers la flaque, faisant attention de ne pas trop brinquebaler la louve. Une fois arrivée, elle la déposa et attendit.
Force = 5 │ Agilité = 10 │ Endurance = 5 Qui était-ce ? Cette louve qui semblait avoir comme objectif de te sauver. Évidemment, si tu en avais eut la force, tu te serais brusquement relevée et aurait prit une posture agressive, comme à ton habitude. Mais ce n'est pas le cas. Tu es faible et tu es au bord de la mort. Ta seule solution ? Te laisser faire. L'inconnue semble bien décidée à te sortir de là, si bien qu'elle t'informe qu'elle part chercher de l'eau. Ce doit certainement être une ruse pour t'abandonner là. En te portant, elle a finalement dû se rendre compte qu'elle ne pouvait rien pour toi, que tu étais une cause perdue. Lorsqu'elle te dépose au sol, tu laisses ta tête se cogner violemment au sol, épuisée. Tu inspires une grande bouffée d'air frais, puis tombe dans les vapes.
Mais la louve était évanouie lorsque Rajaa l'avait déposée la première fois par terre. Elle ne l'avait pas remarqué, mais là, l'observant immobile au sol, elle ne pouvait que s'en rendre compte. Le souci, c'était qu'elle n'était pas guérisseuse. Elle ne savait pas quoi faire dans cette situation. Peut-être attendre qu'elle se réveille ? Ou bien la réveiller maintenant ? Elle décida de choisir cette dernière option, et la secoua doucement. Ne voyant aucun changement, elle jeta un coup d’œil à la flaque et eu une idée. De la patte, elle cueillit de l'eau et arrosa la tête de la louve, espérant que ça allait marcher. Après tout, louve avait chaud. Et l'eau était froide.