Si l'aube était au rendez-vous, l'esprit de Rewan ne l'était pas.
Il demeurait songeur, quelque chose l'avait interpeller dans sa dernière rencontre. Cette louve qu'il avait rencontré ne l'avait pas laissé indifférent.
C'est ainsi que sans un regard pour sa direction, ses pas le menèrent à une bien lugubre forêt, dans laquelle il n'aurait sans doute pas dû s'aventurer.

C'est à pas de loup que le prédateur pénétra entre les cadavres d'avions, et les toiles des arachnides tisseuses.
Le son feutré de ses pattes sur le sol se faisait plus fort lorsqu'il avait le malheur de marcher sur une feuille morte, par une inattention certaine.

Soudain, son esprit se ravisa. Il devait se concentrer, sinon il ne risquait pas de chopper quelque chose pour combler son estomac creu. Certes de petite taille, mais creu quand même.
Et c'est la providence qui lui envoya un son qui l'alerta. Quelque chose de petite taille se déplaçait, à même le sol tapissé de feuilles mortes.
Le loup blond s'aplatit soudainement. Celui-là n'allait pas lui échapper. Il attendit, longuement. La patience et lui se connaissaient bien.

Et il fut récompensé. Un lapin, certes menu mais un lapin tout de même, passa dans son champs de vision. Le solitaire bondit, toutes griffes dehors en direction du rongeur. Le malheureux ne sentit presque pas l'animal atterrir sur son dos, mais lâcha un petite cri lorsque ses dents s'enfonçèrent douloureusement dans sa tendre chair, l'achevant sur le coup.

Prenant sa victime entre ses dents, Rewan fit demi-tour, marchant entre les cadavres d'arbres morts, ou déracinés.
Il avait faim, alors ce lapin tombait bien. Mais il avait envie de bouger aussi, de se battre, de se dépenser. Courir? Non peut-être pas. Se battre? Hum ce n'était pas son fort mais après tout...

Rien à faire, rien à l'horizon. Et bien, surement devrait-il plutôt rentrer se terrer chez lui en courant.
C'est ainsi que le loup commença à trottiner, puis à accélérer l'allure. Ses foulées se firent plus régulières, plus allongées, alors que son allure se stabilisait.
Le lapin pendait lamentablement dans sa gueule alors qu'il le retenait fortement. Surtout pas le lâcher. Surtout pas.