Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Quête : la meute manque de nourriture. Partir à la chasse
F. 15. A. 13. E. 10.
Il faisait vraiment chaud aujourd'hui. Comme la plupart du temps, d'ailleurs. Nous étions en pleine saison du printemps, et la pluie ne tombe que très rarement. Le vent souffle beaucoup ces temps-ci. Quelques arbres ont été arrachés à la forêt aux pendus. Lorsque Buckingham était partie chasser un daim là-bas, elle y avait vu quelques arbustes déracinés et quelques arbres menacer de s'affaisser sur le sol nordique. a chaleur est là, même si le vent se manifeste. Rien n'arrête ce puissant soleil. Et d'ailleurs, Buckingham l'a bien compris. Si elle voulait trouver un coin d'ombre, il lui fallait faire des kilomètres pour se réfugier loin des rayons qui lui brûlaient les yeux. Depuis son accident avec les obus humains, ses iris ont complètement changé. Ils sont passés du pâle au bleu. Une réaction chimique ? Certainement. C'est très beau, mais malgré cela, c'est déjà dangereux pour elle. La femelle a beaucoup souffert. Et aujourd'hui, elle ne peut pas regarder le soleil directement. Cela pourrait lui brûler les yeux. Buckingham s'était rendue sur l'autoroute éventrée. Pourquoi ? Pour y trouver quelque chose à manger et s'y reposer. Elle n'avait pas mangé depuis deux jours, et cela lui suffisait pour que son estomac se manifeste. Il grommelait, mais n'hurlait pas encore. Ça viendra sûrement bientôt ! La femelle montait sur les voitures, redescendait. A vu d'oeil, il n'y avait rien à manger. Aucune petite proie, aucun gibier en vue. Les lapins de garennes, les rats ou encore les blaireaux devraient être cachés plus loin. Suivant son instinct, la guerrière avança vers le bas de l'autoroute. Humant l'air de son flair humide, elle guettait aussi les environs à la recherche d'une proie. Mais ce n'était pas gagné. Soudain, son regard se dirigea vers une ombre familière. Buckingham repéra tout de suite un mâle Sekmet. Elle ne le connaissait que de vue, car entre Sekmet, les loups se connaissent quand même la plupart du temps.
« Salut Palladium. » Lança-t-elle en souriant. Il fallait avouer que Buckingham n'était pas très douée pour aborder les autres. Adulte certes, mais dans sa tête, elle restait naïve et insousciante. « Qu'est-ce que tu fais ? » Ajouta-t-elle, pensive.
La chaleur était étouffante. Le soleil dardait ses rayons agressifs sur la fourrure épaisse du loup brun qui marchait sur le bitume qui lui brûlait les coussinets. Sa langue desséchée pendait entre ses dents et il haletait à grand bruit. Son œil était vide, et comme recouvert d’un voile opaque. Il était dans un monde parallèle, un peu déconnecté de la réalité. La chaleur faisait des vagues floues à la surface de l’autoroute et Palladium comprit rapidement qu’il fallait qu’il trouve de l’ombre. Il s’arrêta un instant à l’abri du soleil, derrière un bus aux vitres éclatées, laissant un peu de repos à ses coussinets torturés par la chaleur. Un bâillement lui échappa. Il fallait qu’il chasse. La faim ne le torture plus depuis bien longtemps, à vrai dire depuis qu’il est au sein de la meute Sekmet. Mais le mois dernier, il avait vu les stocks de nourriture descendre à des niveaux dangereusement bas. Cette baisse l’avait cruellement inquiété. En tant que chasseur, il se devait de remplir le garde-manger et de veiller à ce que sa meute ne meure pas de faim. Or, c’était précisément ce qui leur pendait au nez si le loup brun ne se magnait pas plus le train. Crissement sur le bitume. Immédiatement, le Pantin identifie un bruit de griffe et il se retourne brusquement, les crocs découverts. « Salut, Palladium. » A la menace de ses crocs ne répond qu’un sourire dénué de méchanceté. Un sourire pur et innocent, qui lui fait immédiatement baisser sa garde. Il a déjà vu cette louve, errer dans les espaces du territoire Sekmet. L’effluve qui émane d’elle confirme à Palladium qu’elle n’est pas une menace, mais une alliée. Ses muscles se décontractent et il abandonne la posture agressive qu’il avait montrée, par réflexe. « Qu’est-ce que tu fais ? » Par politesse, et pour ne pas l’effrayer, Palladium lui rend son sourire. Il réfléchit quelques secondes à sa question, laissant planer un blanc dans la conversation naissante. Qu’est-il en train de faire ? Lui-même ne saurait le dire. Il erre, en quête d’une proie, bien qu’il n’ai pas réellement l’envie de chasser, et en même temps tout repos le ferait culpabiliser. Il plante ses yeux jaunes dans les yeux limpides de la louve au pelage clair. « Je m'étais mis en tête d'aller chasser un peu. Puisque tu es là, tu veux te joindre à moi ? » Il accompagne cette proposition d'un sourire engageant, bien qu'il n'éprouve aucun enthousiasme à chasser avec elle. Son seul et unique compagnon de chasse était Hige, et s'il n'était pas là, mieux valait chasser seul. Mais la politesse et le respect qu'il devait aux membres de sa propre meute avaient pris le dessus sur ses envies de solitude. Tant pis, nous verrons bien ce que tu vaux, Buckingham.
HRP:
Ohhh désolée j'avais même pas vu que tu avais lancé le topic! Pardon