Il me fallait un guérisseur, et puisque j'avais pas mal de temps libre vu que je ne pouvais pas chasser tant que je n'étais pas guérie, j'étais partie en chercher un. Je pensais que le guérisseur Esobek, Reaven, serait capable de m'aider. Après tout, c'était quand même lui que les Hordiens avaient enlevé, c'est donc qu'il est compétant. Alors, avec cette idée en tête, je m'étais dirigée vers le territoire Esobek. C'était logique que sa tanière s'y trouvait. Même un louveteau l'aurait compris. J'avais sillonné la forêt à sa recherche, en essayant de ne pas faire trop de bruit. Il suffisait qu'un chasseur, un guerrier ou une sentinelle se trouvait dans le coin, et j'avais très peu de chance de m'en tirer s'il devait y avoir un combat. Au mieux, je pourrais tomber sur un loup calme. Qui m'aurait sûrement expédiée direct chez moi... Alors, le meilleur à faire constituait à éviter le bruit. Je me mis donc à suivre les pistes olfactives des loups du coin, cherchant celle que je voulais. Ce n'est que lorsque je tombais sur une tanière qui sentait le loup, que je compris que je l'avais peut-être enfin trouvé. Je m'avançais près du trou, et demandais d'une petite voix :

-Il y a quelqu'un ?

Peut-être que oui, peut-être que non. En tout cas, je préférais éviter d'entrer directement. Déjà, au niveau politesse, c'est zéro, mais si c'était un loup agressif qui vivait ici, je ne tenais pas à être prise au piège.


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Un loup se présenta devant l'entrée en me dévisageant. Il était en piteux état. Très piteux... Néanmoins, il s'écarta avec un soupir avant de me dire :

-Venez à l’intérieur, je vais vous aider.

Je pénétrais dans la tanière, et fus submergée par les odeurs de plantes qui y régnaient. Oui, c'était bel et bien Reaven... Les plantes bien rangées dans la tanière embaumaient. Je m'approchait en claudiquant, avant de m'asseoir sur le sol.

-Merci, lui dis-je. Vous devez sûrement savoir ce que j'ai, parce que, à part que l'une est cassée et l'autre foulée, ou je-sais-pas-quoi, je ne peux pas vous aider. Enfin, sauf bien sûr comment c'est arrivé, mais c'est tout...

La guérison et moi, ça fait deux. Je l'observais avec compassion, songeant qu'on pouvait effectivement avoir moins de chance que moi. Ce qui n'était pas cool. Lorsque Tybalt m'avait fait ça, je pensais qu'il ne pouvait pas y avoir pire. Enfin, sauf se faire tuer par ce taré, mais en voyant Reaven, je savais que j'avais tort. Les Hordiens ne l'avaient vraiment pas ménagé. Je secouais la tête avec dépit, imaginant l'horreur de la situation. Heureusement, tout cela allait changer. La Horde a été dissoute, ce qui est un bon point pour nous autres. Même si les Hordiens ne sont pas tous morts. J'en avais la preuve, mais Skull est morte, ce qui est plus que bien. Enfin, ce n'est pas vraiment le moment de penser à tout ça...


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Peu après, un nouveau venu entra, un coup d’œil vers la louve au pelage charbon, et un signe de tête vers le loup. Elle observa le loup gris qui lança lui aussi un hochement de tête vers le nouveau venu, et celui-ci observa sa patte avant de déclarer :

-Vous avez bien une fracture, je vais donc vous apposer une attelle. Pour ce qui est de la foulure, je ne peux rien faire de plus ; à part vous conseiller de rester allongée le plus possible. Restez une semaine sans chasser ni vous exercer ni trop marcher. Nous allons chercher de quoi fabriquer cette attelle maintenant, ne bougez pas.

Voilà qui ne plaisait guère à la louve. Rester couchée ou sans faire grand chose pendant une semaine, ce n'était pas ce qu'elle aimait le plus. Mais bon, c'était le mieux à faire. Le loup finit par se tourner vers le second, avant de lui lancer :

-Va chercher un morceau d’écorce, je m’occupe de la toile d’araignée.

Les deux loups s'éclipsèrent, et Cendres du Sphinx se retrouva seule. Elle observa la tanière, ainsi que les plantes et tous les ingrédients qu'utilisait Reaven pour soigner ses patients. Finalement, un bruit de patte se fit entendre, et elle dévisageait loup au pelage terne qui venait d'entrer, de la toile d'araignée dans la gueule. Il en déposa une près de la louve et l'autre dans sa réserve, et le second loup entra à son tour, deux morceaux d'écorce avec lui.

-Nous sommes là, ne bougez pas, je vais vous appliquer l'attelle.

Sur ces mots, il attrapa un morceau d'écorce, l'entoura contre la patte de sa patiente, avan,t de l'entourer de toile d'araignée. Puis il demanda à Rajaa :

-Voilà ! Essayez de bouger un peu la patte : est-ce que vous avez mal, est-ce que l'attelle est trop serrée ou pas assez, ... ?

La louve fit ce qu'il demandait, et remarqua qu'il n'avait ni trop serré l'attelle, ni pas assez. Celle-ci ne lui faisait pas mal. Un sourire s'étendit sur ses babines, alors qu'elle déclarait :

-Non, ça ne me fait pas mal, et j'ai l'impression qu'elle est bien serrée, comme il faut.


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