Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Waa ! Je venais de me réveiller, et cette fois, Papa n'était pas là pour m'empêcher de sortir ! D'habitude, il m'oblige à rester dedans, disant que dehors, c'est trop dangereux. Mais moi je veux voir comment c'est dehors ! Alors, comme personne ne m'interdisait, je sortis dehors. Et me cassais la figure dans un petit cri. Ma patte était bizarre... On aurait dit qu'elle était cassée... Et dès que je la posais, elle me faisait mal... Alors, je décidais de marcher en boitant. Temps pis, autant en profiter, Papa est pas là ! Un vent froid m’accueillit, et je frissonnais. Dehors, c'était grand, ça faisait un grand cercle, et autours, il y avait des arbres... Dehors, c'était tout vert et bleu. Dehors, c'était beau... Je voulais voir plus loin, je voulais découvrir tout le monde entier ! Alors je marchais sur le sol tout vert, et il était tout doux et mouillé. C'était bizarre cette sensation, très bizarre. Comme... Comme... Comme je sais pas quoi, moi ! Je passais donc entre les arbres, et quelque chose me piqua la patte. Je regardais, et le sol était couvert de petits machins long qui piquaient les coussinets. Pas grave, j'ai pas que ça à faire moi... Et je me mis à déambuler dans la forêt, poussant des "Ohh..." lorsque je voyais un oiseau s'envoler, et des "Waa !" quand je voyais une nouvelle espèce d'animaux ou de plantes que je ne connaissais pas. Jusqu'au soir, où je découvris que je m'étais paumée. Je partis en claudiquant en appelant mon père. Mais je ne retrouvais ni lui, ni la maison. Je m'affalais par terre, et découvrit un champignon que je n'avais jamais vu. Il avait un pied blanc, et un grand chapeau rouge, et avait l'air bon. De plus, il sentait bon, une bonne odeur fruitée... Je m'approchais lentement, et le reniflais avec curiosité. Puis, je croquais un petit bout. Je le mâchais, et aussitôt, son goût me déplut. C'était piquant... Vraiment piquant...
-Berk ! m’exclamais-je en recrachent le bout.
Et dix minutes après, une douleur au ventre me fit plier en deux. À ce que j'aurais aimé que Papa soit là en ce moment... Et, malgré la douleur que le champignon m'avait causée, je m'endormis.
Le lendemain, lorsque je me réveillais, j'avais un peu mal au ventre. Et le pire, c'est que je ne me souvenait pas avoir dormi ici... Et je n'avais pas mangé. Ce qui était bizarre étant donné mon mal de ventre. C'est là que je remarquais le champignon rouge et blanc... Une russule je-sais-plus-quoi... Mon père m'en avait montré une il y a longtemps, et m'avait dit de ne pas y goûter, sous peine de maux de ventre et de vomissements. Heureusement pour moi, je n'y avais pas beaucoup goûté...