Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 Nothing satisfies me... [solo]

Zwey
Déchéance Sarcastique

Fiche de personnage
force:
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agilité:
Nothing satisfies me... [solo] Qkci79/100Nothing satisfies me... [solo] Qkci  (79/100)
endurance:
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Zwey
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Mar 2 Juin - 22:27


ft memories.
no wealth, no ruin, no silver, no gold. no words to be said.



prison Hordienne.

Des mots, des mots, rien que des mots. Zwey avait beau connaître leur pouvoir, à cet instant, ils lui paraissaient si creux. Volatiles et aisément dissipés, tels une fumée translucide. Sans incidence.
C'est à peu près à ce moment-là, dans les yeux d'Atom lorsqu'elle se retourna pour grogner, et que ses prunelles brillèrent tout autant que ses crocs, que le loup brun compris que son impression était fondée. Quelque chose n'allait pas et ce quelque chose, la louve blanche était parfaitement au courant.

« Il vaudrait mieux que tu apprennes à la fermer si tu veux vivre, Zwey. Tu ne commandes pas et ne donnes aucun ordre ici. »

Les oreilles du loup s'aplatirent brièvement sur son crâne, mais il ne rétorqua rien. Elle n'était la chef de rien du tout. Les Esobeks n'avaient pas à lui faire confiance.
Seulement...

« Fais attention, Esobek, on ne peut savoir ce qui nous épie, tapis dans l'ombre. »

La plupart des guerriers auraient sur-le-champ déclenché un incident diplomatique entre leurs deux meutes si fragilement liées. Mais Zwey se contenta de se rasseoir. Il détestait prendre les initiatives, en particulier en groupe, et ne l'aurait pas fait sans cette légère pointe d'angoisse qui le tiraillait - la peur de perdre leur guérisseur alors qu'ils étaient sur le point de le retrouver. La peur qu'il soit déjà mort, seul, quelque part loin de sa meute. C'était la seule chose qui aurait pu le pousser à prendre la parole, faire évoluer la situation dans leur sens. Il avait été intimement persuadé que, confrontés au choix, les Sekmets choisiraient volontiers de laisser tomber leurs alliés.
Mais les paroles d'Atom démentirent cette certitude personnelle. Et quand bien même il n'était pas enclin à faire confiance à la louve blanche, Zwey se rangea à son côté : parce que pour son - leur - seul objectif, les choses semblaient aller dans le bon sens.
Alors que les loups Sekmet revenaient en soutenant leur ancienne Alpha, le jeune loup se contenta de balayer la caverne des yeux : mais c'était inutile et il le savait parfaitement. Quelque part, quelqu'un avait trafiqué les dés, et la partie était biaisée.
Et il détestait cette sensation d'impuissance.



cabane du Chasseur.

Il l'avait peut-être haïe davantage encore par la suite. L'odeur de Reaven était mêlée à celle des hordiens autour de la cabane lorsqu'ils étaient arrivés. Zwey avait senti le louveteau remonter du fond de ses entrailles, et une envie irrésistible de hurler pour voir si le guérisseur leur répondrait. Il l'avait maîtrisée avec difficulté, trépignant d'impatience et d'inquiétude pendant que le bras droit d'Yroen faisait la conversation à l'Alpha de la Horde.
Au fond, peu lui importait tout ce beau monde. Les belles paroles, les traités, les pactes, les puissants guerriers, les grands idéaux. Il était égoïste et n'attendait qu'une chose. Allez sors, sors, sors.
Les mots de Skull lui passèrent au-dessus des oreilles, ce qui n'était pas commun. L'habitude le voyait plutôt attentif aux complots et traités, aux tensions et aux joutes verbales en tous genres. Mais celle-ci l'avait fatiguée à peine commencée, là-bas, dans la grotte. Il avait hâte que cela se finisse.
La palette de nuances, de l'agacement à la moquerie, dans la voix de l'Alpha parvint difficilement au cerveau du loup distrait, jusqu'à ce qu'elle annonce enfin la couleur :

« En soit, vous avez tout gagné, et nous, Hordiens, nous avons beaucoup perdu. Laissez-nous faire amende honorable et partir loin d'ici. Laissez-nous quitter vos terres pour ne jamais y revenir. Telle est la chose que je demande en l'échange de votre guérisseur Reaven. » Déclara le chef de la Horde.

« Tu demandes donc votre survie à tous. » Répliqua Freux. « Contre la vie de notre camarade. Si je comprend bien. Ce doit pouvoir être faisable, en effet. Mais avant de prendre une décision. J'aimerai être sûr et certain que je ne me fais pas rouler. Faites venir Reaven. Et vous pourrez partir. Chacun dans son coin. Sans soucis. D'accord ? »

Zwey laissa échapper un grondement intérieur. Des mots, toujours des mots, et surtout des mots inutiles. Il avait conscience de ne pas se retrouver lui-même dans ces réflexions, lui le renard adepte des tournures de phrases traîtresses. Mais tant pis. Sa fébrilité s'accrut pour ne cesser net que lorsque la silhouette du guérisseur se découpa sur le seuil de la cabane. Comme beaucoup de ses frères de meutes, Zwey dut retenir un mouvement vers l'avant lorsqu'il tomba. Comme eux, un grondement lui échappa devant le geste du guerrier hordien.

« Voici votre guérisseur. Allez-vous honorer votre part du marché, désormais ? »

Avec un autre loup, Zwey s'était empressé d'aller relever le guérisseur. Son aspect émacié le frappa, le contact de ses côtes sous sa fourrure abîmée. La lassitude de ses pattes. Et puis un grognement et un choc violent lui firent relever la tête : à temps pour apercevoir la forme noire fondre sur l'Alpha de la meute.
Une pensée traversa son esprit comme l'une des balles tirées par les hommes. C'est fini.
Et c'était fini.

« (...) Nous emportons Reaven. »

La voix de Freux, mille nuances de dégoût, lui parvint à peine. Pour une fois dans sa vie, Zwey était pressé de rentrer chez lui. Chez eux.




Il y a de belles histoires, tout de même. Songea le loup brun en fondant sur une souris égarée. La petite bête se coinça entre ses pattes et couina lorsqu'il lui trancha la tête d'un coup de crocs. Zwey se redressa : c'était ironique. Le plus ironique était qu'il se sente si agacé par sa propre impuissance dans toute l'affaire. Lui qui détestait jouer dans la cour des grands.
Peut-être faudrait-il qu'il s'y mette un jour. La vie était plutôt agréable pour le moment mais un jour; qui sait. Il aurait peut-être besoin d'un coup de main.
Un jour. Se répéta-t-il en faisant demi-tour pour rentrer au camp.

 Nothing satisfies me... [solo]


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