Silencieuse comme une ombre, la louve au pelage fauve dénommée Yroen avançait d'un pas lourd à travers l'ancien territoire des Hurleurs de l'aube. Comment une telle chose avait elle pu arriver ? Comment une meute si puissante et crainte avait elle pu être balayée en l'espace d'une nuit funeste ? Yroen s’arrêta quelques instants pour contempler le paysage. Le territoire de la meute n'était désormais que cendres et désolations. Les bombes avaient tout détruit sur leurs passages et d’immenses crevasses laceraient désormais le sol.

Ce n'était pas la première fois que les pas de l'héritière Esobek la conduisaient dans ce triste endroit. A chacune de ses visites, le paysage ne semblait que plus désolé, plus sombre et plus macabre ... pourtant, une obsession planait dans l'esprit de Yroen, et une inquiétude sans nom grandissait peu à peu en elle. Et si la triste fin des Hurleurs de l'Aube ne faisait qu'un avec le destin de sa propre meute ? Les hommes avaient anéanti le clan des Dariaks avec une telle facilité que cela en était déconcertant. Face à une telle puissance, les Esobeks n'avaient aucune chance de vaincre.

La louve leva les yeux au ciel et contempla avec tristesse les cendres tomber en toute légèreté. Et si sa meute devait être la prochaine à disparaitre ? Yroen frappa alors le sol de sa patte avant, soulevant un épais nuage de cendres blanches. Non, elle ne pouvait accepter cette idée, elle ne le permettrait pas. La vie était peut-être difficile, mais elle se devait de croire en des jours meilleurs pour les siens.

Yroen sourit alors tristement en contemplant l'horizon. Son excursion avait durée trop longtemps. Il était grand temps de rentrer. La louve fit alors volte face et s’apprêtait à rebrousser chemin lors que des empruntes de pas figées dans la cendre attira son attention. La louve grise s’avança alors pour les identifier. Devant elle se dessinaient des empruntes de loups. Et qui plus est : des empruntes fraiches. Serait il possible que des Hurleurs de l'Aube aient survécu ? Ou alors s’agissait-il surement d'un loup errant tout comme elle. Yroen hésita un court instant avant de décider de remonter la piste. Elle devait en avoir le cœur net.

La traque ne fut pas bien longue, et bientôt, Yroen pu distinguer une silhouette sombre assise au sommet d'une dune de cendre. Devant elle se dressait un loup à la carrure massive et au pelage gris parsemé par endroit de blanc et de brun. Un ancien Dariak ? Peut-être ... Un solitaire ? Très certainement. Que devait-elle faire ? Rebrousser chemin ou alors aller à la rencontre de l'inconnu ?

Encore une fois, la louve n'hésita pas bien longtemps. Et s'avança en direction de l'inconnu :

- Les fantômes hantent désormais ces terres, mais je ne m'attendais pas à en voir un de mes propres yeux. Seul un Dariak peut contempler ces landes avec une telle détermination nuancée d'une douce mélancolie ... Qui es-tu étranger ? Un rescapé du clan des Hurleurs de l'Aube ?

Après une légère hésitation, l'inconnue alla à sa rencontre. Il ne s'était pas retourné jusqu’à ce qu'elle lui demande quelque chose qui le toucha au plus profonds, énonçant le nom de son ancienne meute.

-Les fantômes hantent désormais ces terres, mais je ne m'attendais pas à en voir un de mes propres yeux. Seul un Dariak peut contempler ces landes avec une telle détermination nuancée d'une douce mélancolie ... Qui es-tu étranger ? Un rescapé du clan des Hurleurs de l'Aube ?

Kiriac s'était alors levé en se tournant, faisant face à la louve . L'inconnue qui se tenait devant lui avait la silhouette élancée et à la fourrure parsemé de blanc et de différentes teintes, rendait l'ensemble d' une jolie couleur fauve. Ce qui est peu commun. Il plongea ses yeux gris-bleu dans ceux dorées de la louve pendant quelques secondes, comme pour y déceler quelque chose. Cette inconnue dégageait une certaine présence, qui amenait au respect. Kiriac se demanda si elle avait du sang d'alpha dans les veines. De plus, il fut intrigué qu'elle parle ainsi, comme si elle avait deviné qui il était juste en un seul regards. Portait t il encore sur lui le nom de sa meute? ceux qui autrefois étaient respectés par tous? Il ne saurait dire, car maintenant qu'ils étaient tous mort à part lui, il ne savait pas si il pouvait réellement apporter encore la lumière des Hurleurs de l'Aube. Il reporta enfin son regards plus loin, vérifiant qu'elle était seule .

-Qu'importe ce que je suis...

Oui, Kiriac ne voulait pas forcement qu'elle sache qu'il était un Hurleur de l'Aube, ne voulant pas s'attirer la pitié et autres sentiments du genre à son égards non. Il voulait garder la tête haute et ne pas s'apitoyer sur lui. De plus peut être voudrait elle le tuer pour qu'enfin les Hurleurs de l'Aube soit totalement éteint. Pour le moment il voulait rester discret vis à vis de son passé, préférant attendre un peu. Il regarda à nouveau la louve , décelant avec la brise d'air, les multiples odeurs qu'elle portait. ''Elle fait donc partie d'une meute...est elle une alpha? pourquoi vient elle ici?'' .Oui, peu de loups trouver de l’intérêt à venir ici. A force de rester sur ces terres la cendres brulait les poumons, les proies sont peu nombreuses bref seule les étrangers et les loups qui savent ce qui s'est passé ici venaient. Kiriac pencha pour la deuxième théorie vis à vis de l'inconnue. Elle semblait connaître les terres vu la manière qu'elle marchait et qu'elle ne regardait pas tout le temps autour d'elle. Oui même elle devait plutôt bien les connaitre.

-Mon nom est Kiriac..et vous?

Lui demanda il sur un ton calme et sûr , sentant aucune agressivité dans l'air. Cette louve semblait posé et pas du genre à grogner pour rien. ''Elle doit faire partie des Esobek avec un tel comportement'' Réfléchit il , sachant que les Esobek étaient plutôt des loups tranquille qui évite les combats inutiles. Oui, cette louve intrigué beaucoup Kiriac avec sa prestance et son attitude simple et posé. Remarquant qu'il la fixait depuis un moment, il tourna la tête un peu gêné mais sans le montrer. ''Si tu veux mettre une louve mal à l'aise continue ainsi Kiriac ! '' se gronda t il inférieurement contre lui même. Oui, ces derniers temps, à force d’être solitaire, il faisait pas attention qu'il fixait les loups qu'il rencontrait. Heureusement pour lui qu'aucun d’entre eux l'ai prit mal pour le moment. Ne voyant pas beaucoup de loups, il avait tendance à beaucoup les analyser . Il resta immobile, attendant la réponse de la louve.

Yroen était restée en retrait, à quelques mètres de l'inconnu. Lorsque sa voix résonna dans la plaine déserte, le loup se redressa pour faire face à son interlocutrice. Son regard était d'un gris-bleuté très surprenant. On pouvait y lire une détermination sans limite, teintée d'une étrange mélancolie.

Maintenant qu'il lui faisait face, Yroen distinguait plus facilement les traits de l'inconnu. Le loup semblait légèrement plus jeune qu'elle d'un an, peut être même deux. Son pelage chatoyant laissait apparaitre une musculature bien dessinée, signe d'un entrainement régulier et semblait-il intensif.

Après quelques instants passés à se dévisager mutuellement, le loup pris la parole. Sa voix était calme et posée. Il se nommait donc Kiriac... A l'évocation de son nom, Yroen ne pu réprimer sa surprise. Bien qu'elle n'ait jamais rencontré ce loup, ce nom ne lui était pas pour autant inconnu. Si sa mémoire ne lui jouait pas des tours, Kiriac était l'héritier de la meute des Dariaks.

Les pensées se bousculaient dans l'esprit de la louve. Ne confondait-elle pas ? L'obsession qu'elle vouait à cette meute décimée ne lui jouait-elle pas des tours ? Après tout, pourquoi cherchait-elle à tout prix de retrouver des survivants ? Yroen se ressaisit, effaçant de son visage toutes traces de surprise qu'elle avait pu laisser transparaitre. Ce n'était pas du genre de la louve de laisser submerger par ses émotions. Elle apprendrait la vérité tôt ou tard, il était donc inutile de tergiverser là plus longtemps là-dessus.

- Enchantée Kiriac, répondit la louve en inclinant légèrement la tête en signe de salut. Je me nomme Yroen et j'appartiens à la meute des Esobeks. Après une nouvelle hésitation, elle poursuivit. Puis-je me permettre de connaitre les raisons pour lesquelles un solitaire arpente ces terres inhospitalières ? L'endroit est généralement évité depuis des derniers évènements qui s'y sont déroulés.

[Arf navrée, je n’arrive pas à aligner deux mots ... ><" Je ferai mieux au prochain tour ]

Quand Kiriac évoqua son nom, la louve fut surprise, comme si ça lui disait quelque chose. Il est vrai qu'il était le seul héritier des Hurleurs de l'Aube, mais le loup gris n'aurait pas pensé qu'elle réagisse de cette manière en entendant son prénom. ''Peut être que j'aurais du évité de le dire...de toute façon c'est trop tard..tant pis'' Se dit il en contenant son mécontentement d'être presque dévoilé. ''Peut être qu'elle a juste entendu mon nom quelque part ou que ça lui dit quelque chose pas plus...'' se rassura il au fond. Elle se ressaisit l'instant d’après comme si de rien n'était, puis elle se présenta. ''Yroen...je crois avoir déjà entendu ce nom... hummm '' Il reprit son attention vers elle , écoutant le reste de sa phrase après qu'elle l'est salué de manière respectueuse. Cela faisait étrange au loup gris qui n'avait pas eu ce genre de salut depuis des années.

-Puis-je me permettre de connaitre les raisons pour lesquelles un solitaire arpente ces terres inhospitalières ? L'endroit est généralement évité depuis des derniers évènements qui s'y sont déroulé

''Humm ...j'aime pas mentir...j'ai donc pas le choix à vrai dire...enfin si mais je pense que je peux lui faire confiance...'' . Ne voulant pas faire durer plus le suspense, il regarda l'étendu qui faisait face à eux, puis plongea son regards dans celui de Yroen avec beaucoup d'assurance:

-Parce que c'est ici que se trouvait ma meute, mon territoire...

Il ne put réprimer un grognement de colère, non pas envers la louve, mais envers les hommes. Il avait enfoncé ses griffes dans le sol de cendre si fort que ses pattes avait disparut sous la couche grise. Maintenant qu'il avait ''répondu'' à sa question à sa manière, même si il se doutait qu'elle avait en partie deviné, il fut comme soulager. C'était le première à savoir qu'il était le seul survivant. Oui, il aurait aimé garder le secret plus longtemps, mais il sentait que c'était le moment de le briser. Il soupira, essayant d'étouffer sa colère grandissante, puis il essaya de penser à autre chose qu'a lui.

-Que fais une Esobek ici? il n'y a rien d’intéressant pour vous ici non?

Il avait un ton peu aimable sans le vouloir, encore submergé par la haine. ''Peut être elle voulait faire un tour comme sa, pour profiter d'un paysage aussi sombre...non je crois pas..'' pensa il rapidement, essayant de se décontracter les muscles. Son coté impulsif lui rendait pas la tâche facile lorsqu'il s'agissait de reprendre le contrôle de lui même. Il ajouta avant même qu’elle ne réponde, pensant à haute voie:

-D'ailleurs l'histoire du nouvel alpha est toujours pas réglé je crois?

Oui, peut être qu'il avait posé la question de façon un peu brusque. Mais c'était pas pour l'offenser ou faire son impolie non. Cette question lui trottait depuis longtemps dans la tête et elle est sortit de sa gueule toute seule. Peu à peu son calme revenait et il s'étira avant de s'assoir à nouveau, sans la quitter du regards. Oui cette louve était intéressante et semblait être de confiance. Oui, il se sentait à l'aise avec cette Yroen à la couleur peu commune. De plus, elle avait un comportement de louve mature qui veut chercher des réponses.

[Ne t'en fais pas j'ai rien vu ;D j'ai pas mes lunettes en plus là XD fais comme tu le sens ]

Yroen attendait patiemment que le solitaire réponde à sa question. S'il était bel est bien un ancien Hurleur de l'Aube, le loup lui avouerait sans doute ses origines. En revanche, s'il était un simple solitaire, la question sonnerait comme une simple banalité. Un simple échange poli entre deux inconnus.

La réponse de Kiriac ne se fit pas attendre. "Sa meute" et "son territoire" ... Yroen avait donc vu juste. Le loup qui se tenait devant elle était bien l’héritier de la meute des Dariaks. Ou plus exactement, le prince déchu d'une meute assassinée. Kiriac laissa échapper un grondement, frappant le sol avec une telle force que de petites volutes de cendre dansèrent autour de ses pattes, avant de retomber en silence. Sous son épaisse fourrure argentée, Yroen voyaient se muscles se contracter un à un.

La louve resta de marbre. Après tout, il n'y avait rien d'étonnant à voir Kiriac se laisser submerger par ses émotions. Elle même, réputée pour sa douceur et son sang froid ne serait surement pas capable de garder son calme en de telles circonstances. De plus, n’était-elle pas responsable de cet accès de colère ? Aller à la rencontre d'un loup qui venait de perdre sa famille, ses terres et son avenir en dans une telle tragédie n'était sans doute pas l'une de ses meilleures idées.

Avant qu'Yroen n'ai eu le temps de répondre, le solitaire reprit d'une voix sèche et agacée. Que venait-elle faire ici ? Hum ... Sa venue ici n'était que l'expression de sa propre peur face à l’avenir incertain des siens. Comment les Esobeks pouvaient-ils survire face aux hommes si les Dariaks avaient échoué ? Venir ici lui rappelait qu'elle ne devait pas baisser les bras et continuer à se battre si elle ne voulait pas que les Esobeks disparaissent à leur tour.

Le regard fuyant, Yroen se mit à contempler l'horizon. Oui, entant qu'Héritière et temps que le nouvel Alpha de la meute ne serait pas choisi, elle agirait selon sa volonté. N'était-ce pas pour cela qu'elle s'était d’ailleurs portée volontaire pour partir à l'assaut des chars humains ? S'il y avait un faible espoir pour les Esobeks de ne pas subir le même sort que les Dariaks, il fallait la saisir et cela malgré le danger que représentait cette mission. Pourquoi venait-elle ici ? Oui, la raison de cet acte était bien trop intime pour le dévoilée à un inconnu. Comment pouvait-elle avouer qu’elle pensait sa meute trop faible pour faire face aux dangers qui la menace ?

- Disons que mes pas mon conduit ici un peu malgré moi. Je voulais voir de mes propres yeux ce qu’il était advenu de cet endroit. La tragédie qui s’est déroulée ici doit nous servir à tous de leçon. Elle ne doit pas être oubliée.

Lors que Kiriac parla de la place d’Alpha qui était toujours libre, le regard de la louve s’assombri comme si un voile venait de passer devant ses yeux dorés. Le prince Dariak avait il comprit qu’elle était l’une des héritières de la meute ? Savait il que Aile Noire l’ancien alpha n’était autre que son père ? Lui rappeler la mort de ce dernier était-elle une façon de se venger ? Après tout, Yroen venait de le déranger alors qu’il  était en plein recueillement. Ou alors cette question n’était-elle que le fuit du hasard ? Qu’importe,  Kiriac avait choisi de baisser son masque de solitaire, Yroen se devait d’en faire de même.

- La mort de mon père a beaucoup secouée la meute et le déplacement du front humain est au cœur de nos préoccupations … elle hésita un instant avant d’ajouter, sans parler des divisions qui règnent entre les héritiers pour savoir qui succédera à Aile Noire. Mes frères et moi avons une vision bien différente du futur. Mais il va vite falloir trouver une solution cette fois-ci.

Cette fois-ci, c’était à son tour de réprimer un accès de colère. La louve soupira et inspira profondément pour reprendre ses esprits. Ne voulant pas s’étendre sur le sujet, et souhaitant éviter d’attiser la colère de Kirac, Yroen changea de sujet.

-  Tout ceci n’est finalement que la faute de ces humains. J’espère que le plan échafaudé lors du conseil de la lune portera ses fruits. Sinon, j’ai bien peur que les Hurleurs de l’Aube ne soient pas les seules victimes de cette horrible guerre. Vas-tu y participer ... pour venger les tiens?

- Disons que mes pas mon conduit ici un peu malgré moi. Je voulais voir de mes propres yeux ce qu’il était advenu de cet endroit. La tragédie qui s’est déroulée ici doit nous servir à tous de leçon. Elle ne doit pas être oubliée.

Kiriac posa un regards nouveau sur Yroen. Celui d'être comprit. Elle avait une vision proche de lui sur ce point là. Il ne fallait pas que regarder le résultat de ce massacre, mais les solutions qui s'offrait aux autres meutes et aux solitaires pour en y échapper. Oui, une leçon malheureusement qu'on retient mieux après un drame. Il fallait s'attendre à tout avec les humains, surtout au pire et à imprévisible. C'est avec un acquis et une trop grande confiance ne soi qu'on se rend pas compte du danger. Voila en partie une raison qui a réduit sa meute à néant. Puis la louve semblait avoir ses ses yeux s’assombrir, tel une ombre qui s'était posé sur elle. Avait il touché un point sensible? A t il posé une question trop délicate? Il ne saurait dire.

-La mort de mon père a beaucoup secouée la meute et le déplacement du front humain est au cœur de nos préoccupations … Mes frères et moi avons une vision bien différente du futur. Mais il va vite falloir trouver une solution cette fois-ci.

Lui avoua t elle, le laissant pas indifférent. Sans le savoir, Kiriac parlait à une héritière direct des Esobek, une princesse. Il ne put retenir une expression de surprise sur le coup mais se ressaisit vite. Voila qui répondait à beaucoup de questions, sur son comportement et sa façon de penser. Oui, il avait à faire à une louve du même rang que lui. Il fut agréablement surprit qu'elle en dise autant, mais il dit rien, la laissant parler jusqu’à ce qu'elle finisse sa phrase.

-Je ne connais pas vos frères mais...je pense que vous avez l'étoffe d'une vraie alpha

Lui avoua t il sincère, trouvant ce statut parfait pour elle, une louve qui semblait avoir toute les qualifications pour. Calme, attentive, avec une certaine perspective qui ne pourrait conduire qu'a un bon avenir de sa meute. Certes, il ne savait pas comment était ses frères, mais au moins, un des héritier avait le mérite d'être alpha.

- Tout ceci n’est finalement que la faute de ces humains. J’espère que le plan échafaudé lors du conseil de la lune portera ses fruits. Sinon, j’ai bien peur que les Hurleurs de l’Aube ne soient pas les seules victimes de cette horrible guerre. Vas-tu y participer ... pour venger les tiens?

Lui demanda t elle finalement. Comme une évidence, il répondit aussitôt:

-Bien sûr, sinon je ne sais pas pourquoi je continuerais à vivre. Ils faut qu'ils payent et que je fasse de mon mieux pour que plus personne ne soit touché par leur folie.

Lui lança t il avec entrain et une volonté de fer. De n'importe quel façon possible, si il pouvait venger sa famille , il le ferait, au peril de sa vie. De plus, si il pouvait sauver d'autres vie en faisant cela, alors il n'aurait pas peur de regarder son reflet dans l'eau oui. Il avait envie d'apporter son soutien aux autres, à ceux encore en vie. Mais quelque chose attira son attention tandis qu'il était pensif . Un grondement lointain, celui d'un orage. Il sentait l'humidité arriver et quand il se tourna pour voir le ciel, celui ci était déjà presque noir. Un vent plus violent commençait à soulever les cendres. Kiriac savait ce qui pourrait leur arriver en restant ici encore quelques instants ''Si on reste ici, on va mourir d'asphyxie !''

-Yroen, désolé de vous couper notre conversation, mais je pense que nous devrions partir et vite

Lui dit il avec un air inquiet, montrant du museau le ciel menaçant. Oui la tempête n'allait pas les attendre pour commencer à déverser des bourrasques et peut être de la pluie. Il attendit sa réponse avant de commencer la marche. De toute manière ils allaient aller dans la même direction; à l'opposé des nuages. Autant qu'ils fassent le chemin ensembles.

-Je ne connais pas vos frères mais...je pense que vous avez l'étoffe d'une vraie alpha.

À ces mots, la louve ne pu réprimer un petit sourire. Yroen ne se laissait d’ordinaire pas influencer par les flatteries, mais il était vrai également qu’elle n’avait pas l’habitude d’une telle franchise. Kiriac n’avait rien à gagner en prononçant de telles paroles, contrairement à ses partisans Esobeks. De plus le solitaire était lui-même un héritier. Un héritier déchu certes, mais il savait ce que le grade d’Alpha représentait et ce qu’on attendait d’un tel dirigeant. Yroen fût donc d’autant plus sensible à sa remarque. Elle inclina légèrement la tête en signe de remerciements.

Ce loup qui semblait quelque peu irrité au premier abord se montrait maintenant sous un nouveau jour. Il semblait d’un coup beaucoup plus calme et posé. Mais la conversation dériva de nouveau vers un sujet plus virulent et le regard de Kiriac s’alluma de nouveau, brillant d’une déterminant sans limite.

- Bien sûr, sinon je ne sais pas pourquoi je continuerais à vivre. Il faut qu'ils payent et que je fasse de mon mieux pour que plus personne ne soit touché par leur folie.

Protéger les autres meutes et les solitaires ? Telle était donc la nouvelle motivation de ce loup qui venait de perdre tout ce qu’il possédait. Cette attitude témoignait d’une grande force de caractère. Kiriac ne semblait pas avoir l’intention de se laisser abattre et avait bien l’intention de ne pas laisser une telle tragédie arriver. Décidément, le Hurleur de l’Aube était très surprenant. Après une telle expérience, peu de loups seraient capable de prendre si vite du recul. La plupart d’entre eux, Yroen y compris, en voudraient sans doute au monde entier et refuseraient catégoriquement de prendre part à un conflit qui ne les concerne plus.

-  Je suis agréablement surprise de voir que le sort des autres meutes et celui des solitaires vous importe encore. Nous combattrons sans doute cote à cote lorsque l’heure d’affronter les humains et leur machines sommera.

Répondit la louve d’une voix douce, réalisant que tous deux étaient animés par le même désir : préserver la vie de leurs congénères.  Kiriac et Yroen allaient sans doute au devant de leur mort, mais qu’importe du moment que leur sacrifice n’était pas vain. A peine avait elle terminé sa phrase qu’Yroen fut prise d’une quinte de toux. La louve passa sa patte avant sur son museau, comme pour essayer de retirer la cendre qui la faisait tousser. Au même moment, un grondement lointain se fit entendre.

-Yroen, désolé de vous couper notre conversation, mais je pense que nous devrions partir et vite

-  Oui, l’air est lourd et devient irrespirable.

Acquiesça  la louve. Elle jeta un bref regard à l’orage qui se dessinait au loin puis emboîta le pas de Kiriac qui avait déjà tourné les talons. A mesure qu’ils avançaient, le vent devenait de plus en plus fort, faisant voler autour des deux loups d’immense nuage de cendre. De temps à autre, les nuages étaient tellement épais qu’Yroen ne voyait pas à plus d’un mètre.

-L’orage va être violent, il sera sur nous dans peu de temps. Nous n’avons plus le temps de lui échapper. Il faut trouver un abri.

Cria la louve pour couvrir le mugissement du vent. Yroen de connaissait pas ce territoire, mais peut être que Kiriac arriverait à leur trouver un abri qui aurait résisté aux bombardements.

[Haha victoire ! ]

Kiriac aperçut la louve sourire à sa remarque, heureux qu'elle le prenne bien et qu'elle le comprenne. Elle semblait prendre ses mots à coeur, ce qui le rassura un peu, car il ne voulait pas qu'elle croit qu'il disait ça sans le penser vraiment. Même si il rigolait ou faisait jamais de plaisanterie, il pourrait être mal compris. Puis elle lui répondit après qu'il lui est dit qu'il participerait au sabotage des machines, dévoilant un peu ses perspectives:

- Je suis agréablement surprise de voir que le sort des autres meutes et celui des solitaires vous importe encore. Nous combattrons sans doute cote à cote lorsque l’heure d’affronter les humains et leur machines sommera.

Oui, Kiriac fut touché au fonds, mais ne le montra pas, gardant toujours son air sérieux. Il ne voulait plus que d'autres loups meurent et si pour éviter cela il fallait qu'il combatte sans cesse les hommes, alors il le ferait. Non pas qu'il soit naïf ou qu'il voulait se trouver un but depuis la mort de sa meute pour combler leur absence non, il voulait juste faire ce qu'on toujours fait les Hurleurs de l'Aube: Toujours tenir face à l'ennemie et s'unir aux autres si nécessaire. Car si une autre meute meure, les autres suivront le même chemin, inévitablement. Il fallait qu'ils s'entre aide, qu'ils agissent tous ensemble. Puis, il savait aussi au fonds, qu'il avait un coté protecteur et qu'il ne pouvait pas s’empêcher d'aider son prochain .

-Oui, j’espère être à vos coté

Avoua t il en pensant à haute voie. Oui, si il y avait bien un loup avec qui il voudrait combattre les humains c'était Yroen. Kiriac avait rencontré beaucoup de loups ces derniers temps, mais ils n'avaient pas autant de prestance et cette genre de sureté comme Yroen. Oui, ceux qui l'accompagneront auront beaucoup de chance , car avec elle il en était sûr, tous se passerais bien. Mais il n'aimait pas les ordres, alors il ne aurait réellement si combattre ensemble serait la meilleure idée. Puis lorsqu'il lui proposa de partir pour éviter la tempête, elle le suivit de prés, prenant la même direction que lui. Elle avait commençait à tousser et de grandes bourrasques soulevaient la cendre qui commençait un ballet de cercles au dessus d'eux. La tempête était beaucoup trop avancé pour qu'ils puissent juste marcher et s'éloigner d'elle, il fallait qu'il trouve une solution.

-L’orage va être violent, il sera sur nous dans peu de temps. Nous n’avons plus le temps de lui échapper. Il faut trouver un abri.

Oui elle pensa comme lui, ce qui le rassura pas pour autant. Il connaissait ces terres, mais a vrai dire depuis qu'elles ont été réduite en poussière, la donne n'était pas la même. Il avait presque l'impression parfois qu'il ne connaissait pas ce territoire tellement le changement à été grand. Plus d'âme qui vivent, plus de végétation, plus rien en faite... Oui, il fallait qu'il agisse avec son instinct et sa mémoire. Il réfléchit quelques instants puis il se souvint du tank éventré qu'il avait découvert quelques semaines plus tôt, par hasard. Il avait faillit pas le voir tellement qu'il se confondait dans le paysage et que le cendre diminuait grandement la vision.Il fouilla sa mémoire et il se rappela. Il se trouvait pas loin d'ici et pour le moment, il ferait l'affaire. iL vaait beau réfléchir à un autre moyen possible, mais autour d'eux, rien de vraiment mieux s'offrait à eux.

-Suivez moi !

Hurla t il pour être sûr qu'elle l'entende à travers les bourrasques qui provoquaient un bruit insupportable dans les oreilles, tandis que la cendre tenter de s’infiltrer dans ses narines et qu'elle lui piquait les yeux qu'il ferma à mis clos. Il avança doucement mais sûrement vers une direction qui semblait mener vers rien de précis. Il s'était concentré pour pas aller trop loin puis il vit ce qu'il voulait voir: un morceau de métal qui dépassait au loin. Plus ils s'en approchaient, plus la forme d'un tank se dessinait devant eux. A moitié ensevelie par la cendre, il y avait une ouverture cacher par une genre de tôle que Kiriac souleva à l'aide de ses dents. Il reposa le morceau de ferraille puis dit en regardant Yroen:

-Allez y c'est vide !

Il était déjà aller plusieurs fois à l'intérieure et avait même dormit dedans. Il y avait quelques objets étrange qu'il ne savait pas à quoi ça servait mais rien de réellement dangereux. En s'abritant dedans, il allaient pouvoir respirer mieux et attendre que la tempête cesse. Ce n'était peut être pas le meilleure abri mais il offrait une structure solide qui empêchait la cendre de trop s'infiltrer. Son odeur devait encore y être peut être. Il attendit qu’elle rentre pour y aller à son tour et remettre le morceau de ferraille pour boucher partiellement l'entrée.


[Pas de souci ]

des nouvelles ?

[Oui, oui :)Kiriac et moi avons été absentes pendant pas mal de temps l'une comme l'autre, mais le Rp continue toujours]

À mesure qu’ils avançaient, le vent devenait de plus en plus fort et les cendres qui valsaient tout au tour d’eux brouillaient leur perception. Yroen secoua la tête pour essayer de se débarrasser de la poussière qui s’était insinuée dans ses oreilles, mais c’était peine perdue. À peine avait-elle dégagé ses oreilles que de nouvelles cendres s’y engouffraient de nouveau.

Soudain, Kiriac l’interpella. Le suivre ? Peut-être avait-il le souvenir d’un lieu où tous deux pourraient trouver un abri. Quoi qu’il en soit, Yroen se sentait complètement perdue dans cette brume grise et n’avait pas d’autres choix de le suivre. Le prince déchu pris la direction du nord. Au lieu de fuir la tempête, il retournait légèrement sur ses pas en la contournant vers l’ouest. La louve Esobek suivait le solitaire de près afin de ne pas perdre sa trace car en de telles circonstances, il était inutile de compter sur son flaire ou sa vue pour le retrouver.

Après quelques minutes de marche, la tempête avait redoublé d’intensité et son œil était presque sur les deux loups. Yroen sentait la cendre fouetter son pelage de tous côtés. Ils ne pouvaient pas continuer ainsi à errer. Il fallait s’arrêter ou alors s’abriter. Yroen allait interpeler Kiriac lorsqu’une ombre se dessina à l’horizon. Peu à peu, ses contours devenaient de plus en plus nets et Yroen put reconnaitre une machine humaine à moitié enlisée dans la cendre. Le solitaire ne semblait pas étonner de voir ici les débris d’un ancien tank et se dirigeait droit vers la carcasse. Il souleva habilement une taule de fer et pria Yroen de pénétrer dans le ventre du monstre de fer. Cette dernière ne se fit pas prier et sauta d’un bond agile à l’intérieur du tank, suivi de près par Kiriac. Une fois à l’intérieur, la taule de métal qui obstruait l’entrée se referma, isolant ainsi les deux loups de la tempête.

Yroen souffla de contentement avant de s’ébrouer. Une épaisse cendre grise tomba alors sur le sol dans petit nuage. Son pelage d’ordinaire brillant et soigné était désormais en bataille et maculé de poussières. Mais qu’importe, ils étaient enfin à l’abri. Dehors, le vent continuait à mugir et les cendre à fouetter la carcasse de métal dans un bruit sourd.

- Heureusement tu savais où trouver un abri. Nous aurions passé un sale moment si nous avions dû rester dehors avec cette tempête. Merci Kiriac.

C’est seulement à cet instant que la louve prit la peine d’observer les lieux. L’endroit était sombre, mais les petites fenêtres percées dans la taule laissaient pénétrer une faible lumière. La carcasse de fer était plutôt vaste, pouvant abriter facilement trois ou quatre humains. Le sol lui était jonché d’une multitude de petits objets dont Yroen ignorait l’utilité. Certains étaient métalliques, d’autres en bois ou en papier. Les humains étaient décidément bien stupides de s’encombrer de tant de bric à brac… D’ailleurs en parlant d’humain, les dépouilles de deux d’entre eux reposaient au fond de la carlingue. Ils semblaient être là depuis plusieurs lunes. Leur chaire était complètement décomposée et on pouvait désormais contempler deux squelettes recouverts de lambeaux de tissu.

- En voici deux qui ne pourront plus nous nuire … Ce tank faisait parti de l’assaut qui a décimé les Hurleurs de l’Aube je suppose ? Tu sembles bien connaitre les lieux qui plus est ... Pourquoi sembles tu vouloir raviver d'aussi pénibles souvenir ?

La louve l'avait suivit jusqu'au tank éventré, jusqu’à sa cachette ''secrète''.Yroen sauta finalement dans la structure métallique avec habilité. Kiriac la suivit de prés, remettant la tole de fer comme il  pouvait pour être plus abrité. Apparemment satisfaite d'être à dans une endroit qui les protégeraient de la tempête, la louve s'ébroua vivement faisait tomber les cendres qui s'étaient posées sur elle. Kiriac l'imita en restant un peu en retrait puis se rapprocha un peu. Non pas par méfiance mais que chacun puisse avoir son espace. Elle le remercia de l'avoir mené ici et il répondit simplement:

-Je vous en prie, c'est normal

Yroen semblait observer les alentours avec minutie, regardant les ''trucs'' et 'bidules'' fabriqué par la main de l'homme. Kiriac constata que l'odeur des bipèdes était encore présente malgré le temps et les quelque  fois qu'il s'était aventuré dedans. Malgré lui, il aimait cet endroit. Même si deux être humains reposaient en paix non loin, il avait l’impression d'être en sécurité. Oui, ici et nul part ailleurs. Des fils de couleur pendaient, des tissus tapissaient un partie tandis que différents objets jonché le sol. Il voulut lui dire de faire attention de ne pas se coupé avec l'un d'entre eux, mais quand il posa son regards vers elle, il sut qu'elle était assez grande pour l'avoir remarqué. Oui, peut être se tenait il devant la futur alpha des Esobek . Sans s'en rendre compte, il l'avait fixait un moment, pensif. Remarquant qu'il la regardait encore, il détourna le regards un peu honteux. Ce genre de comportement était enfantin pensa t il intérieurement. Il tourna alors le dos à Yroen, voulant voir si il avait pas laissé un boite de fer contenant un très bon met dans le coin mais la louve lui demanda:

- En voici deux qui ne pourront plus nous nuire … Ce tank faisait parti de l’assaut qui a décimé les Hurleurs de l’Aube je suppose ? Tu sembles bien connaitre les lieux qui plus est ... Pourquoi sembles tu vouloir raviver d'aussi pénibles souvenir ?

Kiriac s'immobilisa, ne s'attendant pas à une tel phrase. Oui, il fut impossible pour lui de répondre sur le moment, prit d'une douleur, celle de son passé. Les hurlements dans sa tête résonnèrent au loin en chœur, hurlant son nom. Il se retourna soudainement et fixant les yeux d'Yroen:

-Oui, c'est celui là même qui tua ma soeur

Les hurlements, ceux de sa soeur, fut plus fort à présent, il les entendaient distinctement comme si elle était là:aide moi !!! Kiriac !!!!! me laisse pas !!!! me laisse pas seule !!!. Il serra les dents, se rappelant la suite. Ce tank, celui là même, tira du feu et elle disparut sous ses yeux. Sous le choc, Kiriac n'avait pu comprendre sur le moment, puis d'un élan de rage, rongé par la culpabilité, il s'était élancé sur le tank qui avait l'entrée ouverte du à un ancien impact. Il tua alors les deux hommes qui se trouvaient dedans, sans leur laisser la moindre chance, comme ils avaient fait pour sa soeur. Les autres chars avaient continué leur chemin, sans voir le tank arrêté. Les bombardement continuèrent, le flanc de la machine d'acier s'ouvrit, assommant Kiriac au passage. Il tourna la tête vers la droite, puis dit ensuite:

-Je ne veux pas raviver la douleur, mais trouver un endroit ou me sentir chez moi. Il marqua une pose puis fixa à nouveau Yroen. A chaque fois mes pas me mènent ici, là ou tout à commencé et à fini.

Il soupira, retenant toutes ses émotions, sa rancune, sa tristesse et son sentiment haine envers lui même. Oui par sa faute, par son incompétence, elle était morte.Sa soeur continuait de hurler son nom, et sa douleur intérieure fut tel qu'il dit ces quelques mots:

-Je vais m'aérer quelques instants, restez ici autant de temps que vous voudrez.

Puis Kiriac sortit du tank, grognant car les images revenaient inlassablement. Le corbeau était là, posé sur le tank et cria, comme si il l'attendait. Il ne fut pas surprit par sa présence, maintenant il en avait l'habitude. Depuis quelques temps, ce volatile le suivait partout ou il aller.Puis la tempête fouetta Kiriac avec une tel intensité qu'il recula sur le moment , marchant bancale ment. L'air était presque plus respirable, il manquait d’oxygéné mais il continua d'avancer. Sans qu'il eut le temps de le voir, un énorme morceau de bois fonça sur lui avec une tel violence qu'il tomba au sol, inconscient. Ses yeux se refermèrent, tandis que les cries se transformèrent en chuchotement puis ce fut le silence. La cendre commençait déjà son travail, enfouissant le bout de ses pattes d'une couleur grisâtre.

[Oui toutes les deux présentes ! PS j'avais de l'inspiration XD déso de la longueur ]

Yroen n’avait pu retenir ses dernières paroles. Ces questions qui lui brûlaient les lèvres avaient enfin été prononcées. À tord ? Elle allait bientôt le découvrir. Kiriac se tenait toujours devant elle, le dos tourné. Elle ne pouvait pas distinguer son visage, mais il semblait que les mots de la louve ne l’avaient pas laissés indifférent. Il finit par se retourner, plongeant son regard argenté dans les yeux dorés de la louve.

-Oui, c'est celui là même qui tua ma sœur.

Yroen se figea sur place. Un frisson parcouru son échine et elle ne put soutenir plus longtemps le regard perçant du solitaire. Pouvait-il exister une réponse plus atroce que celle-ci ? Yroen avait beau chercher, elle n’en voyait aucune. Cette question qu’elle avait jusqu’alors trouvée simplement impolie et un peu arrogante paraissait tout à coup bien plus cruelle. Alors qu’elle continuait à fuir son regard, Kiriac ajouta quelques paroles que la louve entendit à peine. Elle releva cependant vivement la tête au moment où ce dernier lui annonça qu’il souhaitait aller prendre l’air. Enfin il ajouta dans un murmure « restez ici autant de temps que vous voudrez. ». Qu’est-ce-que cela voulait dire ? L’avait-elle offensé au point de ne plus souhaiter rester en sa compagnie ? Après tout, il n’y aurait finalement rien de bien surprenant à cela après les dernières paroles d’Yroen.

La louve n’eut pas le temps de répliquer que Kiriac avait déjà fait basculer la taule de fer et s’était engouffré dehors. Durant le lapse de temps où l’entrée du char avait été ouverte, une bourrasque de vent s’engouffra dans la cabine,  ébouriffant la fourrure de la louve. Yroen soupira. La tempête faisait toujours rage dehors et c’était de sa faute si Kiriac avait ressentit le besoin de s’isoler …

Yroen observa durant un long moment la trappe qui s’était refermée sur Kiriac. Elle aurait voulu le suivre pour s’excuser de son indiscrétion, mais elle ne voulait pas troubler une nouvelle fois la solitude du prince déchu. La louve finit donc par s’allonger sur le sol de la cabine et attendit.

Le temps passait, peu à peu. Les minutes s’accumulaient, mais Kiriac ne revenait toujours pas … Yroen commençait à s’inquiéter. Il ne fallait pas rester dehors avec cette tempête de cendres. Quelque chose clochait … Après une dernière hésitation, la louve se redressa d’un bond et sortit en trombe du tank. Elle fut alors assaillie par une bourrasque de vent qui failli la projeter contre le tank, mais Yroen réussit au dernier moment à retrouver son équilibre. La louve prit alors une profonde inspiration et poussa un long hurlement à l’attention du solitaire. C’est alors qu’elle crut entendre pour toute réponse un croassement strident. Etait-ce le vent ? Un second cri la fit lever la tête. Un corbeau était perché sur le toit du char. Le volatile la regardait de ses yeux perçants … Qu’attendait-il ? L’oiseau pris alors son envol et malgré la force du vent, réussit à venir se poser comme par magie devant la louve. Ce dernier sautilla ridiculement d’une patte à l’autre, avant de venir picorer les pattes d’Yroen.

Pousser par un instinct qu’elle n’aurait su expliquer (et qui m’arrange bien au passage ^^), Yroen décida de suivre l’étrange oiseau qui réussissait à voler malgré  les bourrasques de vent. La louve avait du mal à avancer, les cendres brouillaient sa vue et lui fouettaient le corps. Peut-être n’était-ce pas une si bonne idée de partir à la recherche de Kiriac. Sans parler de cet étrange pressentiment qui peu à peu grandissait en elle à mesure qu’elle avançait … Le pressentiment d’être observée voire même suivie … mais à chaque fois qu’elle se retournait, les ombres qu’Yroen prenaient d’abord pour des inconnues se révélèrent toujours être des nuages de cendres … à moins que …

Finalement, après plusieurs minutes de marches qui semblaient pour la louve interminables, l’oiseau vient se poser sur un petit monticule de cendre. Quoi tout ce chemin pour cela ? La louve gronda et tenta de donner un coup de patte au misérable volatile qui s’envola juste à temps. Yroen observa l’oiseau disparaitre dans un nuage de cendre. Mais était-ce vraiment un nuage ? Peu à peu ses contours devinrent de plus en plus nets. La forme d’un loup se dessina alors dans les volutes de fumées. Un loup au pelage noir comme l’ébène, aux yeux rouge comme le sang et sur son dos étaient repliés deux ailes gigantesques. Pire encore, cet étranger ressemblait traits pour traits à son défunt père Toriak. Impossible! Une telle chose ne pouvait être réelle ! Yroen eut un mouvement de recul, avant de se ressaisir et de lancer un grognement sourd accompagné de claquements de mâchoires. Possible ou non, c’était pourtant bel et bien le fantôme de Toriac son père qui se dressait devant elle. Mais dans quelles fins ?

Les crocs serrés, le grondement sourd qu’elle émettait s’intensifia alors. Les poils hérissés le long de son dos et de son échine,  les oreilles rabattues sur le haut de sa tête et la queue bien droite et ébouriffée, il n’y avait plus aucun doute en ce qui concernait les intentions de la princesse.

Soudain, alors qu’elle s’apprêtait à bondir sur son adversaire le petit tas de cendres sur lequel s’était posé l’oiseau s’agita légèrement, mais Yroen n’y prêta aucune attention, trop absorbée par le combat qui s’annonçait.

A présent la tempête paraissait si lointaine, les cendres qui tombaient sur Kiriac amenuisaient le son des bourrasques. Peu à peu, ses yeux se refermèrent, tandis qu'un certain sentiment de confort l'envahissait. La sensation d'être enveloppé était si agréable et réconfortant. Cela lui rappela la terrier ou il vivait, recouvert d'une épaisse couche de feuilles séchés. Il  ferma les yeux et ses souvenirs d'enfance envahirent son esprit. Il revoyait sa mère, sa sœur et son père un peu plus loin, toujours distants car comme il le disait : ''Donner son amour c'est donner ses faiblesses''. Mais alors qu'il était perdu entre deux monde, celui du rêve et de la réalité, le croassement du corbeau résonna en lui, comme un appel. Ces images, le son de leur voie, leur mimiques, leur sourire, tout disparut en quelques instant dans une l'obscurité . Kiriac sentit la présence de quelqu'un qui approchait. Puis il eut un silence de plomb jusqu'à ce qu'un grognement retentit. Kiriac ne comprenait pas encore non, il était encore dans les vapes. Mais le corbeau sauta sur lui, le picora avec énergie puis il croassa à nouveau mais avec une sorte de détresse. Kiriac grogna un peu de mécontentement, puis il se réveilla complètement. Il prit appuie sur ses pattes avant, retrouvant ses forces. ''Pourquoi me suis endormis ici ? Qu'est ce que je faisait là ?'' Mais tout lui revint quand il tourna la tête vers une silhouette qu'il reconnu. ''Yroen ! Oui c'est vrai ! Mais qu'est ce qui lui arrive ? Qu'est ce qu'elle regarde comme ça ?'' Kiriac se secoua, faisant retomber la cendre qui s'envola très haut. Yroen était en position de défense, les crocs visibles, en posture d'attaque. Le Marcheur du Ciel ne vit rien autour d'eux ni vers l'endroit ou la louve pointait du museau. Le corbeau s'était mit sur son épaule et épiait l'Esobek en silence. ''Avait elle une hallucination ? Ou est ce moi qui suis aveugle ? '' Il s'avança de quelques pas puis cria :

-Yroen !

Mais la louve continuait à fixer son ennemis invisible, prête à lui bondir dessus. Il ne savait pas si elle l'avait entendu .Kiriac était presque certains à présent qu'elle aussi avait était frappée par l’épidémie. Il ne voyait que cette raison pour un tel comportement. Oui tout comme lui, elle avait sûrement des hallucinations et ses sens perturbés alla donc vers elle d'un pas lent, ne sachant pas comment elle allait réagir en le voyant arriver. Peut être ne le reconnaîtrait elle pas ? Plus il s'avança, plus il entendait son grognement menaçant et sa silhouette se dessiner. Voyant qu'elle détournait pas le regards, il se mit enfin en face d'elle et dit :

-Yroen qu'est ce qui se passe ?!

Il savait qu'il prenait des risques en agissant ainsi. Elle allait peut être l'attaquer en voulant attaquer la chose qu'il n'arrivait pas à définir ou va t elle lui demander de s'écarter de son chemin. Dans tout les cas, il fallait qu'il agisse pour interrompre son hallucination et si il le fallait il resterait là, quitte a se faire mordre. Il ne voulait pas qu'elle se blesse ou qu'elle parte plus loin dans la plaine avec une tel tempête. Après tout, c'est peut être de sa faute si elle était là. Elle est sûrement parti a sa recherche quand il est parti . Kiriac resta immobile ne lâchant pas du regards la Princesse Esobek.
Mais se tenir ainsi en la regardant, le gênât soudain. Après tout il était devant louve à faible distance. Cela le perturba, il n'avait pas l'habitude de ce genre de situation. Il regarda alors sur le coté intimidé, attendant qu'elle prenne une décision.

Le loup noir ne tenait droit et fière devant elle. Autour d’eux, le vent faiblissait peu à peu. Les cendres qui les entouraient retombaient doucement sur le sol poussiéreux et le hurlement du vent s’était en simple murmure. Mais cela ne durerait pas. Une accalmie avant que la tempête ne reprenne de plus belle …

Toriak … Etait-il vraiment revenu d’entre les morts pour se jouer d’elle ? Avait-il un message à lui transmettre ou alors venait-il en finir une bonne fois pour toute avec cette fille indigne ? Yroen sentait ses muscles se contracter et ses pattes trembler sous son propre poids. Que se passait-t-il ? Pourquoi se sentait-elle si faible tout à coup. La louve s’était toujours sentit chétive aux côtés de son père, mais là, c’était différent. Au loin, un écho résonnât « Yroen …. Yroen qu'est ce qui se passe ?! ». Le vent ? Non, … une voix. Une voix qui semblait surgir d’un lointain passé. Pourquoi n’arrivait-elle pas à se souvenir du loup à qui elle appartenait… Soudain, un éclair passa devant ses yeux et le loup noir disparu dans un tourbillon, de plumes.

Yroen sentit sa tête tourner et la louve vacilla avant de ployer un genou. Le choc lui fit reprendre ses esprits. Du moins le pensait elle … Lorsqu’Yroen rouvrit les yeux, le loup noir était de nouveau devant elle (cette fois c’est Kiriac qu’Yroen voit sous les traits de son père). Un sourire narquois s’étirant sur ses lèvres et une lueur de dédain animant ses yeux. Non, cette fois c’en était trop. Yroen se remit sur pattes et bondit sur le fantôme de son père, les griffes en avant et les crocs dévoilés. Sous le choc les deux loups tombèrent au sol. A son grand étonnement, Yroen réussit à plaquer le fantôme au sol. Surplombant son adversaire de toute sa hauteur, elle plaça l'une de ses pattes avants sur la gorge de son ennemi avant d'appuyer, doucement d'abord puis de plus en plus fort. Enfin, après avoir regarder de haut durant quelques instants, elle découvrir de nouveau les crocs, prête à les planter dans la jugulaire de son père.

Mais était-ce vraiment son père ? En temps normal, jamais elle n’aurait réussit à l’immobiliser si facilement. Jamais il ne serait resté là à la regarder de ses yeux … gris-bleus ? Non, ceux de son père étaient dorés, comme les siens … Ce détails pourtant futile déstabilisa la louve. Un nouvel éclair traversa ses yeux et le loup noir pris alors les trait du Prince Kiriac. La louve sentit son sang se glacer et s’écarta aussitôt du loup, le libérant de son emprise. Honteuse et effrayée, Yroen ne savait que dire …

- Kiriac … je suis désolée, … je ne voulais pas … je … je … Que m’est-il arrivé ?

[Désolée, désolée, désolée T.T]

Kiriac qui fixait le Princesse, vit son visage changer du tout au tout. Elle dévoila ses crocs se tenant dans une posture offensive. Kiriac devina ce qui allait se produire ensuite, mais il resta là, immobile. Il ne montra aucune agressivité, mis contracta ses muscles pour mieux encaisser le coup. Sans plus attendre, Yroen bondit sur lui griffes sortit. Le Marcheur du Ciel ne résistât pas et tomba avec elle au sol. Le Princesse le tenait au sol, au dessus de lui. Il n'essaya pas de se défendre, même si celle ci enfonçait sa pattes plus profondément dans sa gorge et qu'elle semblait prête à lui assène le coup final. Il garda son calme et malgré la pression de sa patte ik réussit à dire ces quelques mots dans un murmure à peine audible:

-Yroen...c'est moi Kiriac.

Mais la louve semblait décider, prête à le tuer la seconde d’après. Que se passait il? que voyait elle? voulait elle vraiment le tuer ou est ce la maladie qui avait altéré ses sens? Kiriac préférait mourir que la blesser. Rien que l'idée de lui faire du mal lui était insupportable. Alors il resta là, sans un mot de plus, attendant son heure. Mais quelque chose s'éclaira dans le regards d'Yroen, comme une vérité éclairée en plein jour. Elle retira son emprise l'instant d’après comme honteuse.

- Kiriac … je suis désolée, … je ne voulais pas … je … je … Que m’est-il arrivé ?

Kiriac avait donc vu juste. Elle était sous l'emprise d'une hallucination. Sans plus attendre il se releva, rassuré qu’elle s'en rende compte à temps. Il s'approcha de la Princesse et lui dit sur un ton rassurant:

-C'est rien, ne t'en fais pas, tu devais être sous l'emprise de la maladie.

Non, il ne lui en voulait pas, rien de cela n'était réellement sa faute. CA aurait pu lui arriver à lui aussi. Il n'aimait pas le voir ainsi confuse et il ajouta toujours aussi calmement:

-Rien de tout ça n'est important, le tout c'est que vous allez bien. il marqua une pause.Qu'avez vous vu?

Oui cela l'intrigué. Pour quelle raison Yroen l'aurait attaquer ? A t elle vu un autre loup que lui à sa place? ou un souvenir douloureux qui aurait prit vit sous forme d hallucination? Il voulait l'aider à être mieux, il avait cette sensation unique de vouloir la protéger. ''Que m'arrive il? l'instant d'avant elle voulait me tuer mais je ne pouvais me résigner à me défendre...je...pourquoi j'agit ainsi?'' A présent c'était lui qui se sentait confus. Il aurait pu l'aider autrement il en était sûr mais il en fut incapable, comme prisonnier de quelque chose qu'il n’arrivait pas à comprendre.

[C'est rien ma petite Yroen il y a pas de souci ! take your time ! ]

[Up.]

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