La chance va-t-elle me sourire ?

J’avais envie bouger mes pattes, je pris donc la direction de la forêt aux pendus. Je pouvais me rendre utile pour la meute de deux façons différentes. La première était de soigner les malades, d’aider les femelles à mettre bas, le boulot de guérisseuse. Mais la deuxième est celle de n’importe quel loup, la chasse. Je n’étais pas franchement très douée. Ma patte gauche me trainait un peu mais j’avais l’habitude maintenant. Malgré cela je pouvais tout de même ramener des proies. Des petites proies en grands nombres faisaient beaucoup de viandes pour la meute. Et on sait que quand il y a beaucoup de chose à manger, les loups sont moins malades donc il était important pour moi de faire la part de mon travail. Je trottinais jusqu’à un petit bosquet pour me mettre en route pour ma première chasse dans une meute.

La chance va-t-elle me sourire ?

Je sentais le fumet d’un chevreuil qui était passé dans le coin il y a un moment. Cette proie n’était donc plus dans les parages depuis un moment. Je tournais autour des différents arbres pour essayer de trouver une piste beaucoup plus récente d’une proie que je peux attaquer. J’en trouvais une qui datait de quelques heures. J’essayais donc de la suivre. Mais apparemment je n’avais pas de chance pour l’instant, il n’y avait pas la moindre trace d’un être vivant que je pouvais ramener au Garde-manger. Je n’avais pas envie de rentrer bredouille. Je pris donc la direction de la forêt plus profonde en priant ma défunte mère de me donner de la chance pour cette chasse. Surtout que je sentais ma patte me tirer un peu. Lorsque j’étais beaucoup plus loin, je m’allongeais pour me reposer. Il fallait que je repose ma patte pour mettre toute les chances de mon côté pour ramener à manger. Je posais ma tête sur mes pattes avant et fermais légèrement les yeux. Je restais attentive à mon environnement mais somnoler quelques minutes ne me ferrait pas de mal.

La chance va-t-elle me sourire ?

Alors que je commençais à dormer, j’entendais un drôle de bruit. J’ouvris doucement mes yeux pour regarder ce qui était en approche. Un petit lapin venait de passer juste devant moi. Il ne semblait pas avoir peur et ne bougeait plus, il était qu’à 5 mètre de moi. Je pris ma respiration tout doucement, il ne fallait pas que je me loupe. Je me levais le plus doucement possible pour ne pas faire le moindre bruit avant d’avancer jusqu’à 3 mètre environ. Mais le lapin se tournait vers moi. Mince ! Il venait de me voir, je me mis à lui courir après. Ma petite sieste avait permit à ma patte folle de reprendre de l’énergie. Je me mis donc à courir le plus rapidement possible après le lapin. J’étais beaucoup plus rapide que lui donc je ne mis pas longtemps à sauter sur son dos. Je mordis la nuque pour le lui la briser avant de faire un roulé-boulé. Heureusement pour moi, le lapin était mort, mais j’étais tombé sur cette foutu patte. Je dû repartir en boitant avec ma proie dans la gueule. La prochaine fois je penserai à moi faire de cabriole ma patte ne me le permettrait pas. Aller, à table !

La chance va-t-elle me sourire ?

Le lendemain, j’avais décidé de revenir au même endroit. J’avais réussi à avoir un petit lapin, c’est qu’il pouvait y avoir autre chose. Bon, je n’espère pas quelque chose de trop gros car je voudrais bien me remettre doucement à la chasse active doucement. Quand je vivais seule, je ne chassais qu’une fois par semaine si j’arrivais à trouver quelque chose. Je connaissais la faim, et les jours sans réussir à avoir une proie. Je faisais même la charogne sur tous les cadavres que je trouvais pour ne pas mourir. Je retournais sur le premier lieu, là où j’avais fais un petit somme. Je mis ma truffe sur le sol et tournait autour des arbustes et arbres qu’il y avait pour trouver la trace d’un passage récent.

La chance va-t-elle me sourire ?

Ce coin ne devait pas du tout être apprécier parce que je ne trouvais toujours rien. Franchement je n’avais beaucoup de chance. Je suis sûr qu’un louveteau ferrait mieux que ça. Je devais me ressaisir si je ne voulais pas paraître pour une idiote. Une guérisseuse savait très bien chasser et se battre. Certes avec ma patte, je ne serais pas en haut de la liste mais je sais me débrouiller. Bon, je n’allais surement pas rester des heures ici alors qu’il n’y avait aucun passage. Je marchais doucement pendant un petit moment tout en restant dans cette forêt au nom bizarre. La forêt aux pendus, je trouve que c’était vraiment assez bizarre, un peu effrayant.
J’arrivais dans un autre coin. Je n’avais pas fait beaucoup de bruit pour ne pas faire peur aux possibles animaux des environs. Aller ! Tu vas nous ramener un bon petit morceau de viande. Tu vas montrer à ta nouvelle famille que tu n’es pas une empoté et que malgré ton handicap, tu es comme tout le monde. Et montre à toi-même que tu peux le faire !

La chance va-t-elle me sourire ?

Je rampais sur le sol le plus doucement possible. Alors que je ne m’y attendais pas, je suis tombée sur un faon. Tout de suite, je regardais au alentour parce qu’un faon n’est jamais seule. Mais je ne voyais pas la mère alors il y avait 2 possibilités. La première était que la mère avait eu peur de moi ou d’autre chose de plus gros. La deuxième était celle que le faon avait un problème dès la naissance. Je m’approchais doucement du petit pour lui sauter dessus sauf que ma queue venait de taper dans des feuilles. Le petit faon prit ses jambes à son cou pour essayer de me fuir. Heureusement que j’avais des reflexes et je me mis à courir après lui. Je sautais une première fois pour le mordre au train arrière sauf que je me pris un arbre. Mince, il est plus rapide que je pensais. Je secouais la tête pour faire fuir les petites étoiles avant de me remettre à courir. Le petit venait de se planquer dans un buisson de ronce. Les ronces faisaient mal mais c’est le prix à payer pour ramener de la viande. Je rentrais dans le buisson en sentant les épines se balader dans ma fourrure. J’attrapais le bébé par la patte arrière pour le tirer. Il essayait de s’enfuir sauf que j’étais plus rapide sur cet instant. Je le mordis à la gorge, l’attaque le tuait sur le moment. Je pris la direction du Garde-manger quand j’entendais un bruit. Le cri d’une mère triste qui ne trouvait plus son bébé. Un sentiment de tristesse m’envahit. Cela devait être dur de perdre son petit, mais il fallait bien que nous mangions. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être sélectif pour nos proies. Pour survivre, il faut manger ce qu’on trouve, même si c’est prendre des petits. C’est ainsi qu’est la vie.