Voir la lumière pour la première fois

J’avais décidé de rejoindre une meute après avoir passée quelques mois seule après mon accident. Bien sûr, j’avais été bien accepté mais je ne me sentais pas encore vraiment chez moi. Après tout je ne connaissais personne, il allait me falloir du temps pour m’intégrer. J’avais pris le rang de guérisseuse, après tout j’avais une certaine connaissance dans les plantes et les soins. Il fallait que je sois à la hauteur pour ne pas décevoir ma meute. Je devais sortir vérifier les plantes que j’avais dans ma tanière. Je me dirigeais donc vers mon petit refuge. J’étais tombée car hasard sur cette grotte. Je mettais donc installée ici. Alors que je sortais par aller m’abreuver dans un ruisseau encore intacte pas très loin d’ici, je vis l’entrée d’une grotte, je décidais d’y rentrer. Je tombais nez à nez avec une louve qui paraissait mal en point. Non ! Vu la taille de son ventre, elle attendait des petits. Elle m’avait l’air assoiffé et seule. Il ne fallait surtout pas rester seul dans un moment pareil. Je ne parle pas d’avoir un guérisseur à côté mais au moins le père ou un ami.

« Est-ce que ça va ? Il ne faut surtout pas rester seul dans un moment aussi important que ça ! A moins que quelqu’un va arriver ? »

Voir la lumière pour la première fois

Lorsqu’elle s’est retournée vers moi, la couleur de ses yeux me choquait. On pouvait voir un voile argentée sur ses yeux, signe que la louve de voyait rien. Elle était aveugle et donc ne pouvait pas savoir qui j’étais. Étant nouvelle dans la meute, elle ne devait pas savoir mon nom. Elle me parlait d’une voix calme ce qui veut dire que ses petits n’allaient pas encore pointer leurs petits nez. Si je n’étais pas là, elle devrait mettre bas seule. Je décidais donc de rester avec elle-même si je n’avais encore jamais aider une louve à mettre bas. Et puis, il y a une première à tout ! J’émis un petit ronronnement pour signifier que je partais chercher ce qu’elle avait demandé. Je sortais jusqu’au petit ruisseau que j’avais vu plus bas et imbibais une boule de mouse pour la rapporter à la louve. Lorsque je revenais dans la grotte, je me plaçais sur le côté de la louve pour poser la mousse juste à côté d’elle. Je décidais de me présenter pour essayer d’avoir une certaine confiance avec cette louve. Ce n’était pas toujours simple de mettre bas, j’avais déjà rencontré une louve qui avait perdu 2 petits à cause d’une mise bas très difficile. Et perdre son petit alors qu’il commence sa vie est le plus difficile pour une maman.

« Je suis Elmala, nouvelle venue guérisseuse de la meute. Je n’ai jamais aidé de louve à mettre bas, mais je souhaiterais d’aider. Je sais que cela peut être dur et rester seule n’est pas bon. »

Je ne sais pas si je m’y prenais bien après tout je n’étais pas née dans une meute, j’avais connu que ma petite famille. Je ne me rappelais pas de mon frère et ma sœur, je n’ai jamais connu mon père et ma mère m’a abandonné lors de ma chute. Alors côté social, ce n’est pas mon fort.

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Elle lâchait un petit soupir que je pris pour un soulagement. Oui, elle n’allait pas être seule pour mettre ses petits au monde. Et apparemment ils voulaient déjà visiter les environs. Après que la louve ait bu quelques gorgées d’eau, son ventre commençait à bouger, signe que les loupiots arrivèrent. Tout se passait relativement bien, les petits arrivèrent les uns après les autres sans aucun problème. Je les aidais à trouver le chemin des mamelles de leur maman. Je les léchais pour stimuler leurs organes en indiquant à la louve de faire pareil. Il fallait également les réchauffer car la température n’était pas la même. Je regardais le sexe des trois loupiots : 2 mâles et une femelle. Je remarquais que deux des petits étaient plutôt grands alors que le troisième était légèrement plus petit. Je pensais que la grotte de la meute serait plus remplie mais nous étions que toute les deux. D’un côté, le calme est important pour une nouvelle maman.

« Félicitation ! Tu as mis au monde deux mâles et une femelle en pleine forme. Et pour ma présence, c’est normal. Je serais toujours là pour les membres de la meute ! »

En faite, faire parti d’une meute était très chaleureux. On peut toujours compter sur les autres et ce sentiment de bonheur après avoir aider quelqu’un, je pense avoir réellement trouvée ma place.

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Je vis tout de suite que cette louve allait être une merveilleuse mère. Malgré qu’elle soit aveugle, elle a acquit son instinct maternel. Elle gardait ses petits biens contre elle pour les protéger et peut-être pour les sentir contre soi. Lorsque que la louve me sourit, un sentiment de soulagement m’envahit. J’avais parfaitement accompli mon devoir et ce sentiment me rendait heureuse ! Lorsqu’elle me disait qu’elle avait quelques noms pour ses loupiots je me rends compte que je ne connais même pas le siens. Sa question m’étonnait un peu, qu’est-ce que je recherchais dans une meute ?

« Je suis sûr que tu trouvera de magnifique noms pour tes petits ! D’ailleurs je ne connais pas le tien. Étant pratiquement seule depuis ma naissance, je recherche un lien de famille, d’entraide et de camaraderie dans une meute. Il n’y a rien de mieux que de se sentir aimer au sein d’autres loups. C’est l’idée que je me fais d’une meute. »

Je ne sais pas trop ce que la louve voulait entendre mais ce qui est sûr c’est que je ne compte pas mentir. Je ne veux pas revivre les 2 ans que j’ai vécu seule et enfin me trouver des camarades, une famille qui a besoin de moi comme j’ai besoin d’eux. J’aimerais beaucoup être importante pour quelques loups mais malheureusement on ne peut les convaincre de nous aimer.

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La louve que je venais d’aider à mettre bas était donc Helya, une guerrière de la meute. Une louve aveugle avait un rang de guerrière. Je trouve que c’est une magnifique expression de courage de sa part. Une louve avec un handicap n’était un loup inférieur, elle avait ses propres qualités. Je vis la louve me sourire, apparemment elle s’était parfaitement intégrée dans la meute et dans son rang. Je suis sûr que c’est une louve redoutable au combat et que je n’aimerais pas l’avoir en face moi.

« Un loup avec un handicap n’est pas inférieur, il a juste ses propres forces. En étant aveugle tes autres sens se sont développés et font d’excellentes compétences. Je suis sûr que tu es vraiment redoutable en combat, encore plus maintenant que tu as des petits à protéger. Moi-même j’ai un problème avec ma patte arrière gauche et pourtant je suis utile à ma meute. »

Même si je ne la connaissais pas très bien, je la comprenais. Je la trouve très sympathique comme louve, elle ferra à coup sûr une très bonne mère. Mais d’ailleurs le père ne devait pas être avec sa compagne ? Je ne voulais pas en parler parce que cette question pouvait être gênante. Peut-être que c’est un loup solitaire ou pire d’une autre meute ou encore un loup de la meute qui ne voulait. Enfin, il peut avoir des tas de raisons et cela ne me regardait pas.

Voir la lumière pour la première fois.

Je remarquais qu’elle ne réagissait pas, avais-je dis quelque chose qui ne fallait pas ? Enfin, respire El tu ne peux pas dire que des trucs que les gens pensent. Après tout chacun à sa propre idée à une même question. Et elle avait raison quand elle répondit à mes paroles ! Le temps d’adaptation est encore une période difficile car on reste inférieur pour une durée indéfinie avant de remonter et être égale voire supérieur aux autres. Sa question qui suit me fit frissonner. Ma famille n’avait plus la même place dans mon cœur qu’elle aurait dû avoir. Je me couchais à côté de la louve et ses petits pour me calmer. Ma patte commençait à faire ce qu’elle avait envie et ce n’était pas bon. Cela arrivait quand je repensais à ce jour ou quand j’étais déstabilisée.

« Il y a bien longtemps qu’elle n’est plus dans mon cœur. Cette famille m’a abandonné pour une raison qui est lâche et stupide. Je ne sais même pas ce qu’elle est devenue. Peut-être qu’elle est dans cette meute, ou morte. Peut-être qu’un jour, je pourrais rattraper les actes de ma mère avec ma propres familles. J’y crois peu, c’est pour ça que je suis rentrée dans la meute. Mais ce qui me rend heureuse c’est d’assister à la naissance d’une famille. »

Quand j’y réfléchie, j’étais un peu dépressive dans mes paroles. Mais j’avais l’impression que je pouvais me dévoiler à cette louve tout en surveillant quand même mes paroles. Je ne pouvais pas tout lui dire surtout dans un moment pareil. Elle venait d’avoir sa famille. J’aimerai avoir la mienne mais je pense que personne ne voudrait de moi. Personne ne voudrait d’une louve qui ne peut quasiment pas se battre sans boiter et sans douleur.