Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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Sam 2 Mai - 20:14



chasseur chassé

solo


F. 47 | A. 50 | E. 51

Les aboiements de Rickson et Mordali l’avaient réveillé, cette nuit-là. Il avait empoigné son pistolet, qu’il gardait toujours près de lui lorsqu’il dormait : on ne sait jamais, vous voyez… Avec empressement, il avait enfilé un pantalon, un pull et avait noué sa ceinture de munitions autour de sa taille. Qu’importe l’ennemi qui venait le déranger, mieux valait prendre des précautions. Ses deux fidèles compagnons, dehors, ne cessaient pas d’aboyer furieusement. Lorsqu’il sortit, le froid mordit sa peau et il s’aperçut que l’aube pointait le bout de son nez, à l’horizon. L’Homme se dirigea vers ses molosses, qui se déchaînaient contre leurs attaches avec violence. La porte de la cabane où il stockait ses parties de chasse grinçait : quelqu’un – ou quelque chose – l’avait ouverte ! Il se dirigea lentement vers la cabane, la main posée sur son revolver, prêt à l’utiliser en cas de besoin. Il n’était plus qu’à quelques mètres de la porte, quand surgit soudain un éclair fauve, qui fila droit vers la forêt. Le chasseur dégaina rapidement, et tira sur le loup qui s’enfuyait à toutes pattes, un faisan énorme coincé dans la gueule. Malheureusement, le chasseur manqua son coup. Il pesta contre ce maudit fauve, avant de courir vers ses chiens, ivres d’excitation. Il libéra Rickson, qui s’élança immédiatement à la poursuite du loup brun. Il détacha Mordali, mais la garda près de lui, afin de retrouver la trace de son autre chien. La chienne tirait sur la laisse comme une forcenée, et l’Homme se mit à courir à côté d’elle, à la poursuite du loup et de Rickson. L’Homme était bien entraîné, il courait vite et longtemps. Il finirait bien par rattraper ce maudit loup, et sa peau ferait un somptueux tapis au pied de son lit. Il entendait les aboiements furieux de son premier molosse, loin devant dans la forêt. Puis soudain, il n’entendit plus rien. L’Homme força l’allure, trainé par la chienne qui semblait infatigable. Il entendit, au fur et à mesure qu’il se rapprochait, des grondements et les bruits de ce qui semblait être une violente bataille. Entre les arbres, Rickson et le loup se livraient à un combat sans merci. Acculé, le loup avait été obligé d’affronter le chien, et tous deux roulaient sur le sol avec force de grognements et de coups de crocs. L’Homme arma son pistolet, mais les deux canidés étaient si bien enlacés qu’il risquait de toucher son chien. Il appela sa bête, lui ordonnant de venir ici tout de suite, mais le chien était sourd à ses appels, ivre de rage et d’excitation. Mordali tirait comme une forcenée, tentant de prendre part au combat. L’Homme la libéra : après tout, à deux chiens, le loup ne ferait pas longtemps le poids. La chienne se rua dans la mêlée, tous crocs dehors. Elle fut reçue d’un coup de dent de son coéquipier, qui venait de manquer le loup pour sauter sur elle. Le fauve, profitant de la confusion, s’extirpa du combat pour fuir à toutes jambes vers la seule issue possible : vers l’Homme. Ce dernier eut un frisson de terreur en voyant l’animal foncer droit sur lui. Il arma son arme, et tira droit devant lui. Ses tremblements lui firent manquer sa cible. Le loup le frôla, à toute vitesse, avant de s’enfuir dans les bois dans un ultime coup de feu que l’Homme tira. La balle frôla la tête du loup brun, qui la baissa instinctivement. Puis l’Homme ne le vit plus : il avait disparu. Les deux chiens voulurent se lancer à sa poursuite mais le Bipède, frustré et en colère, les rappela avec tant de force et avec un ton si sec que les deux animaux ne cherchèrent pas à le contrarier.

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Dim 3 Mai - 19:10



amnesia

solo


F. 49 | A. 50 | E. 53

Lorsque j’ouvris les yeux, un léger écran de brume couvrait encore mes pupilles. Je ne vis pas immédiatement le décor qui m’entourait, mais une curieuse sensation m’habitait déjà. Je savais, instinctivement, que cette journée allait être différente. Ma vue s’accoutuma peu à peu à la luminosité ambiante. Autour de moi, tout semblait étrange. J’étais planté au milieu de cet endroit sombre, duquel s’élevait vers le ciel des dizaines, des centaines, des milliers de sortes de poutres au bout desquels leurs sortes de cheveux bruissaient dans un bruit de froissement étrange. Des tâches de lumière explosaient ça et là sur le sol, sans que je puisse en déterminer la provenance. Quel était donc cet endroit que je n’avais encore jamais vu ? Des bruits aigus semblaient provenir du sommet de ces étranges colosses qui m’entouraient de toutes parts. Je levais la tête, quelques instants, pour voir quelque chose bondir entre les cheveux verts. Et lorsque je baisse à nouveau la tête, la stupéfaction est totale. Devant moi, à quelques centimètres de mon nez, se trouvent deux excroissances velues, pourvues de petites dents en leur extrémité. Mes yeux s’agrandissent de stupeur. Je m’aperçois rapidement que ces excroissances sont en réalité mes membres. Mes membres ? Je n’ai aucun souvenir de n’avoir jamais eu aucun membre semblable à celui-ci, ni aussi effrayant. En fait, je m’aperçois peu à peu que je n’ai aucun souvenir, je n’ai aucune idée de ce que je peux bien être, ni de ce que je fous ici. Cette idée m’effraie tout à coup. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je fais ici ? La peur m’étouffe soudain. Je n’ose pas bouger, je suis cloué au sol par la frayeur : qui sait ce que je vais encore découvrir dans ce monde qui me terrifie déjà. Le moindre pas que j’esquisse produit un vacarme insupportable. Toutes sortes d’odeurs inconnues et sur lesquelles je ne parviens pas à mettre d’image ni de mot, viennent à mes narines. Je tremble. Et je tremble encore davantage lorsque, sortant de l’ombre des géants verts, quelque chose de vivant s’arrête à quelques mètres de moi. C’est une grande créature, avec de grandes billes noires qui tournent dans ma direction. Sur le sommet de ce qui semble être sa tête, se trouvent deux immenses bras étranges et tortueux. Son corps semble également être clairsemé de ces mêmes tâches de lumière qui sondent le sol bruyant de ce lieu atroce. Soudain, la créature émet un bref son, que je n’ai jamais entendu, et s’enfuit d’un bond prodigieux. Je sursaute, face à tant de vélocité. Je n’ai jamais vu pareil animal, de toute ma vie. En fait, j’ai vraiment la sale impression de n’avoir jamais rien vu du tout.

Palladium se réveille soudain, dans un claquement de dents. Il ouvre les yeux, paniqué. Il regarde ses pattes, rien ne le choque, les arbres de la forêt sont bel et bien grands, avec leur couvert de feuilles habituel. Il n’y a aucun cerf à l’horizon, mais la connaissance est revenue à son cerveau. La peur s’estompe.


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Dim 3 Mai - 20:25



retour en enfance

solo


F. 53 | A. 50 | E. 53

Le loup brun laisse les rayons chaleureux du soleil chauffer doucement sa fourrure. L’après-midi débute à peine, et il se trouve dans un état de quiétude mentale total. La clairière pleine d’herbe lui aspire un sentiment qu’il semble reconnaître. Il s’allonge quelques instants au milieu d’elle, respirant son parfum, et se laissant aller dans une sorte de somnolence au cours de laquelle lui revinrent les plus beaux souvenirs. Ceux de l’enfance.

A vrai dire, les jours où le louveteau parvenait à s’extirper du cocon familial sans ses frères étaient plutôt rares. D’une part, parce qu’il manquait cruellement par nature, d’audace, et d’autre part parce qu’il parvenait rarement à tromper la vigilance de ses parents et de ses frères en même temps. Mais aujourd’hui n’avait pas été un jour comme les autres : il était parvenu à s’enfuir, seul, pour découvrir le monde à sa manière. Il se souvenait encore de la première fois que ses pattes frêles s’étaient posées sur de l’herbe humide, et qu’il avait éternué au contact de la rosée sur sa truffe minuscule. Il se souvenait encore, de la première fois où il avait ouï les oiseaux chanter dans la forêt, et quelle frayeur il avait éprouvé. Il s’était mis à courir, sur le sentier, persuadé que le chant le poursuivait partout. Il avait finalement fini par comprendre que ces volatiles ne descendaient pas de leurs perchoirs pour venir l’embêter. Il découvrait le monde comme tout enfant le découvre, tôt ou tard, et éprouvait sans cesse cette crainte peinte de curiosité qui l’étreignait chaque fois qu’il découvrait quelque chose de neuf. Le danger lui semblait être partout, et nulle part à la fois. Il avait continué son escapade, sous les frondaisons vertes d’énormes fougères qui lui caressaient le poil quand il se glissait sous elles. Il avait vu, pour la première fois, de l’eau qui court le long des pierres. Un sourire se peint sur ses babines, dans son demi-sommeil, à cette pensée. Qu’il avait pu être stupide… De l’eau qui court… Il n’avait jusqu’alors toujours bu à la mamelle maternelle ou dans les flaques déposées par la pluie, devant la tanière. Mais jamais au grand jamais, il n’aurait cru voir une telle quantité d’eau se déverser aussi rapidement au beau milieu de la forêt. Il était resté émerveillé, les yeux écarquillés par la stupeur et l’inquiétude face à ce qui lui semblait être un gigantesque fleuve, alors qu’il ne s’agissait que d’une mince rivière. Il avait également découvert, ce même jour, l’existence des insectes, et leur capacité à vous emplir d’horreur lorsqu’ils vous grimpaient sur la tête. Au début, le jeune loup avait joué avec eux, donnant des coups de pattes et lançant des grognements amusés, se laissant escalader par un mille-pattes, jusqu’au moment où celui-ci disparu dans sa fourrure, remplissant soudain le louveteau d’une terreur monumentale. Imaginez si le mille-pattes se glissait dans son oreille ou dans sa gueule par mégarde, pour remonter jusqu’à son cerveau ! Un frisson l’avait parcouru et il s’était mis à courir comme un forcené, pour finalement oublier le mille-pattes quelques mètres plus loin, obnubilé soudainement par un papillon aux couleurs éclatantes. Palladium découvrait le monde.



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