Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Le Pantin chassait, cette nuit-là. Ses épaules crispées roulaient sous sa fourrure, irisée par les rayons de la pleine lune. Il était tendu, stressé, inquiet. Il n’avait pas mangé depuis des semaines, qui lui paraissaient à présent être des années. Et dans cette vaste étendue de sable où la chaleur était étouffante, il ne parvenait à subsister que grâce à divers rongeurs et autres insectes immondes. Mais cette nuit-là, il avait un espoir. Quelque chose creusait le sable, à une centaine de mètres, et il était certain de pouvoir enfin se nourrir. Il s’approchait en silence, son estomac le tiraillant avec fureur. Vas-tu donc bien vouloir me nourrir ! […] Il avait bondit, à travers le buisson d’épineux dans lequel il était caché. Il ne savait pas d’où pouvait bien venir cette biche – il n’y avait pas le moindre arbre à proximité – mais il n’en avait strictement rien à foutre. Il ne voyait en elle que sa pitance, une délivrance à laquelle il n’avait que trop songé. Elle l’aperçut, mais trop tard. Elle fit demi-tour avec précipitation, espérant s’échapper, mais elle trébucha et s’affala dans une gerbe de sable. Le loup brun bondit, sûr de lui, se voyant déjà planter ses crocs dans la chair tendre de sa proie, quand il fut culbuté sur le côté, roulant à son tour sur la dune. Il resta prostré sur le flanc quelques secondes, ahuri. Palladium se redressa promptement, dès qu’il eut recouvert ses esprits. Face à lui, la biche était morte, une traînée de sang se répandant sous sa gorge claire. Mais là n’était pas le problème. Le problème résidait dans la forme qui se découpait nettement devant lui, sur le clair de lune : il s’agissait d’une louve qui montrait les dents dans un grondement guttural, le poil hérissé et la queue battante. La nourriture dans ce désert était trop rare pour se permettre de la laisser passer aussi bêtement. Il allait réellement falloir se battre, et Palladium exécrait cette idée. […]
Souviens-toi de ça, Aegis. Le Pantin fixait la silhouette grise qui semblait onduler sous la pluie. Dès qu’il l’avait vue, il l’avait reconnue, instantanément. Une vague de souvenirs l’avaient assailli, depuis leur première rencontre, qui avait bien failli mal tourner. Le loup brun s’avança dans l’ondée, sans un bruit, dans un silence parfait. Seules les gouttes d’eau qui tombaient du ciel faisaient résonner leur chant sur la carlingue défoncée de l’avion des Bipèdes. Que faisait-elle ici, sur ce territoire si lointain du lieu où ils s’étaient connus ? Comment avait-elle disparu, après leur dernière chasse ? Ils étaient devenus autrefois inséparables, et elle avait disparu, un beau jour, sans laisser de trace. Ce mystère revint à la mémoire du loup brun. L’avait-elle volontairement abandonné, tout comme l’avait fait son frère Arawn ? Ou s’était-elle simplement perdue ? Palladium avait vécu sa disparition comme une trahison de plus dans son existence. Et à présent, elle se trouvait là, dos à lui, ne se doutant pas de sa présence. Il avait changé, depuis leur dernière entrevue. Depuis le loup au corps fragile, peureux et inexpérimenté, il était passé par de nombreux changements. Physiquement, il imposait le respect : il était court sur pattes, certes, mais il était musclé et son ossature épaisse renforçait cette impression. Sa mâchoire s’était un peu élargie, également, lui donnant un air agressif. Psychiquement, il était parvenu à donner l’illusion d’un être normalement constitué, un guerrier redoutable et un chasseur expérimenté. Mais ça, lui seul savait que ce n’était qu’une simple apparence. « Bonjour, Aegis. Quelle bonne surprise.. » Son regard n'exprimait rien, ses traits étaient froids et figés. Il lui en voulait toujours pour cet abandon brutal, qu'il n'avait jamais réellement digéré. Il attendait simplement, dans un calme apparent, que la louve se retourne vers lui.
BY ACCIDENTALE
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Lun 27 Avr - 13:53
please, please forgive me
force: 5 agilité: 12 endurance: 5
Oh, oui, tu t'en souviens, Aegis. Tu sais que tu es coupable. Coupable de tout, et sans alibi. Ne le nie pas. Rappelle-toi de cette nuit. Replonge dans ta mémoire. Souviens-toi de ta lâcheté. Mais que t'es-t-il arrivé? Tu t'en mords les doigts. La pluie battante s'écrase sans précédent sur ta fourrure frémissante, et le vent murmure l'Abandon. Et sa voix brise le silence cruellement pesant. Aussitôt, tu es emportée dans un flot ininterrompu de pensées et souvenirs à Lui. Tes mâchoires tremblantes se serrent. Tu sais qu'il nourrit de la colère envers toi. Mais, c'est ta faute, Aegis. Tu ne joueras pas la victime, cette fois. Une, deux, trois secondes pendant lequel le silence reprend les rênes. La honte te paralyse, la honte et la culpabilité, la peine, la tristesse, comme autant de harpons décochés dans ton myocarde. Tu trouves la force de te retourner. Tes lèvres tremblent. Tes prunelles s'humidifient. Elles expriment déjà toutes les excuses que tu voudrais lui faire. Il est là. Il est là, maintenant, tu n'es plus seule. Ton regard glisse sur le corps de Palladium comme l'eau qui s'écoule sur son pelage. Comme il a changé. Apercevoir son regard froid perce ton cœur dont le rythme s'accélère. Tout est de ta faute. Voir qu'il est malheureux à cause de toi pèse sur tes épaules déjà endolories. Tant de choses que tu voudrais lui dire!
- Palladium ...
C'est tout ce que ta gorge permet de dire, tant elle est nouée. Tu ne peux soutenir le regard du mâle plus longtemps. Ses prunelles posées sur toi sont comme un poignard enfoncé jusqu'à la garde. Tu te sens nue. Tu as l'impression que ton âme est exposée à sa vue. Tu le sens te sonder, et tu baisses la tête, presque pliée devant lui.
Son regard scrute les moindres parcelles de ce corps qu’il a tant regardé bouger, autrefois. Il la contemple, cette louve au pelage détrempé, qui ploie le regard et courbe l’échine sous sa froideur. Ô combien vous avez changé, tous les deux… Toi, Aegis, où est donc passée la louve fière et battante, qui inspirait respect et admiration ? Toi, que l’expérience dont tu faisais preuve n’a eu de cesse de faire tirer au Pantin des enseignements, toujours meilleurs. Toi, dont il admirait le courage et la détermination qui semblaient sans failles, cette impulsivité cette envie de vivre et de t’imposer qu’il aurait tellement aimé te voler. Qu’as-tu fais de tout cela ? A présent, c’est toi qui baisse la tête devant lui, alors qu’autrefois c’était lui qui se serait immédiatement soumis à ton emprise sûre et bestiale. Il se souvient, de ces heures passées à te contempler dans ta puissance, tandis que lui n’était qu’un louvard couard et peureux. Les rôles pouvaient-ils réellement s’échanger de la sorte, aussi facilement ? « Palladium… » Elle ne dit pas un mot de plus. La pluie s’intensifie autour d’eux, frappant les deux loups avec davantage de violence. Le loup brun laissa planer un instant de silence, perdu dans ses pensées. Il n’aurait jamais cru voir cette louve fière et indomptable plier le genou comme à présent, et encore moins devant lui. Cette situation aurait pu le flatter, il aurait pu se sentir grandi par cette « victoire » sur un autre de sa propre espèce. Mais aucun de ces sentiments ne venaient l’habiter. Il ressentait juste une immense sensation de vide, comme si un de ses repères venait de s’effondrer. Est-ce que le commun des mortels tout entier était voué à s’affaisser de la sorte ? Est-ce que la grandeur de chacun n’était qu’illusoire ? Il laissa échapper un soupir, qui dissipa une fumée pâle dans l’air haché par la pluie. « Tu m’as manqué. Beaucoup manqué. Après ton départ. » Ses paroles s’échappent de sa gueule avec une platitude totale, ce qui le surprend lui-même. Le Pantin n’est pas du genre à garder son calme. Le Pantin a sans cesse peur, éprouve toujours de l’anxiété, ses émotions transparaissent comme à travers une vitre parfaitement lavée. Mais ce jour-là, il n’exprime rien. Il ne ressent rien. Il ne veut pas lui faire de peine, et n’éprouve pas même le moindre soupçon de rancœur. Pourquoi ? Il en a tellement voulu à Arawn, il était tellement pris dans la haine et le désir de vengeance, pourquoi n’en est-il pas de même avec elle ? Ces questions l’obsèdent. Mais il reste là, à contempler la culpabilité dans l’œil baissé de la louve prostrée. Elle lui inspire même une certaine compassion. La clémence. Voilà ce qu’elle lui inspire. Mais la clémence n’est-elle pas une faiblesse ?
BY ACCIDENTALE
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Mar 28 Avr - 12:34
shudder deep and cry out: isn't something missing?
Si tu avais pu t'enfoncer six pieds sous terre. La honte et le regret t'étouffent perfidement. Ô Palladium, cette louve que tu as connu n'est plus, succombant sous un atroce désespoir, ou une lâcheté sans pareille. Cette louve autrefois lionne s'est muée en une souris qu'on a trop fait rugir. Mais que t'es-t-il arrivé, Aegis? Tu oscilles sur le fil du couteau, au dessus d'un gouffre sans fond. Et que vas-tu donc faire maintenant? Cette lame sanglante t'écorche. Le regard de Palladium t'apparaît comme un projecteur dans le noir. Regardez, regardez-là, comme elle se ploie, regardez comme elle regrette! Ah, elle paraît bien faible, maintenant. Tu lui as manqué. Ça t'enfonce dans cette cruelle culpabilité. La lumière du projecteur se fait plus intense. Et cette voix nue de toute émotion. Tu aurais préféré qu'il déverse sur toi une colère dévastatrice. Il semble, comme toi auparavant, avoir engourdi la douleur, jusqu'à être fait de pierre. Tes mâchoires se serrent, plus encore. Tu es incapable de dire, toi aussi, à quel point son absence a créé un vide gargantuesque. Toute ta vie n'a été qu'une succession d'infâmes désespoirs et de cruelles déceptions. Et le pire dans tout ça, c'est que c'est de ta faute. Tes prunelles mordorées, luisantes et plus humides encore, s'ancrent avec difficulté dans les siennes. La pluie implacable dissimule la perle qui se forme lentement au coin de ton œil.
- Palladium ... Pourquoi j't'ai fait ça?, et ta voix se brise, tremblante, à la fin de ta phrase.
A toi de le lui dire, non? T'as plus d'explication. T'as pas d'raison valable, Aegis. Il faut que tu te rendes à l'évidence que là, tu as foiré. Là, tu as été lâche, et ... tu l'avais fait sciemment? Tu t'en souviens plus. Tu te rappelles même plus ce qui te passait par la tête, quand tu es partie comme une voleuse, dans la nuit noire.
Le loup brun la toise, avec une certaine suprématie. Les rôles se sont inversés. Mais le sentiment de gloire qu’il aurait aimé éprouver n’est pas au rendez-vous. Il sait à présent pourquoi. Il vient de croiser les prunelles de son ancienne camarade, pour la première fois depuis leur rencontre nouvelle elle avait – enfin ! – levé les yeux vers lui. Tout n’était pas perdu, elle conservait tout de même certains réflexes de sa dignité d’autrefois. Un léger sourire apparaît au coin des lèvres de Palladium. Mais il disparaît bien vite. Ces yeux n’ont plus rien à voir avec ceux qu’il a pu croiser nombre de fois. Ces yeux brillent trop, ces yeux sont trop tristes, et ce regard… Ce regard vide et esseulé, c’est à son tour de tourner la tête pour ne pas voir ça, pour ne pas constater toute la misère dans laquelle elle s’est plongée. C’est comme si l’univers qu’il avait construit autour d’elle était brusquement anéanti, par une vague de remords et de douleur. Il serre les dents, une balle de fusil lui aurait sans doute fait moins mal. « Palladium… Pourquoi j’t’ai fait ça ? » A présent, la balle se retourne et se tord dans le cœur du Pantin. Pourquoi tu m’as fait ça ? C’était la question qui l’avait hanté des nuits entières, ses longues nuits d’insomnie passées à la chercher, sans jamais abandonner bien qu’il n’eut plus d’espoir. Elle s’était envolée, elle avait disparu aussi promptement qu’elle était apparue. Lui en voulait-il ? Il aurait été tenté de se laisser tomber dans la rancœur, comme il avait fait avec son propre frère, il aurait aimé se laisser aller à ses envies sanglantes de torture, pour lui faire comprendre qu’on ne pouvait pas impunément le faire souffrir, encore et encore. Mais il lui suffit de poser le regard sur elle à nouveau, pour savoir qu’il ne serait jamais capable de lui faire du mal. Alors, il serre un peu plus fort la mâchoire, il prend sur lui, il se tait. Il avance d’un pas vers elle. Il ne l’a jamais vue aussi petite, aussi défigurée qu’à présent. Elle lui inspire un dégoût profond, et à la fois il compatit à sa peine, comme il n’a jamais compatit pour personne. Elle avait été une ennemie, puis une amie et une idole, et enfin elle se retrouvait, être misérable et méprisable. En cette chute, elle le répugnait. Il avance encore d’un autre pas, et pose sa lourde tête sur celle d’Aegis, tout doucement, lui imprimant un frottement court et léger. Je te pardonne, semblait-il dire. « Parce que tu en as éprouvé le besoin. » Je te pardonne. Sa mâchoire restait cependant crispée. Ses propres paroles lui faisaient mal. Elle avait éprouvé le besoin de le fuir. C’était la pire chose qu’elle ait pu lui faire. Mais par pitié, fais au moins semblant d’y croire, je te donne l’échappatoire la plus belle dont tu puisses rêver, saisis-la.
BY ACCIDENTALE
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Mar 28 Avr - 22:46
you won't cry for my absence I know
ce rp est trop triste, là :3022031423:
Si petite, oui, si petite et misérable, dépouillée de toute ta fierté d'antan. Tu le sens te vriller du regard dans un subtil mélange de clémence/dégoût. Ah, infâme torture que celle-ci! Il détourne ses sombres prunelles. Tu sens en toi cette cruelle envie de hurler. De hurler ta peine, ta honte, ton regret, un torrent d'émotions et sentiments tous plus désolants que les autres. Et il s'approche, baigné de toute la majesté que tu n'as plus. Tu le regardes approcher. S'avancer vers toi dans un élan de compassion. Alors toi aussi, fais un effort. Tu ne pleures pas. Tu ne pleureras pas. Parce que Palladium ne veut pas que tu pleures. Tes orbes se galvanisent d'une lueur (un peu) plus forte. Il pose sa tête sur la tienne. Et à partir de là, c'est comparable à une délivrance: tu te réfugies dans sa dense et douce fourrure, qui te caresse avec légèreté. Tu inspires à pleins poumons ce parfum que tu connais par cœur, mais qui t'es toujours aussi doux. Tu le serres avec une force nouvelle, il t'a donné un regain de courage.
- T'es pas obligé de m'pardonner, t'sais ... J'veux juste qu'tu saches à quel point j'regrette ma connerie, à quel point .. Oh putain, tu m'as manqué, Palladium.
Ta voix est étouffée par ton museau enfoui dans son pelage brun. Ta voix est plus assurée, il t'a comme dotée d'un nouveau souffle de vie. Malgré tout, tu crains qu'il te repousse. Qu'il te dise que c'est trop tard, que tu n'avais qu'à y réfléchir avant. C'est ta hantise de l'instant, un scénario que tu ne préfères pas imaginer.
Il la sent trembler contre lui, s’enfouissant dans son épaisse fourrure comme si elle voulait s’y cacher à tout jamais. As-tu honte de ce que tu as fait, Aegis ? Palladium ne sent pas la honte en elle, mais il y voit la culpabilité et le désespoir. Ces deux sentiments suffisent à alléger sa peine et à concrétiser son pardon. Tant pis pour les remontrances et la rancœur, il pouvait bien les mettre de côté pour une fois… Il a l’impression de se trouver face à une enfant qui aurait perdu son ancrage, ses points de repères. Il ressent ce sentiment qui lui donne envie de la protéger, alors qu’il aimait profiter de sa protection, autrefois. Il avait peur, au fond. Il avait peur de ne pas être à la hauteur, face à ces nouveaux rôles. Il ne se sentait pas de taille à assumer, à prendre sa place. Elle était tellement plus assurée que lui. Il ne serait jamais de taille. « T’es pas obligé de m’pardonner, t’sais… » Comment pourrais-je faire autrement ? Comment pourrait-il, après t’avoir retrouvée, se permettre de te perdre à nouveau ? Il ne peut se le permettre. La douleur a déjà été suffisamment grande, suffisamment dure. Elle vous a terrassés, tous les deux, et tu voudrais qu’il abandonne le pardon, et qu’il t’abandonne, à son tour ? « J’veux juste qu’tu saches à quel point j’regrettes ma connerie, à quel point… » On lui avait dit un jour qu’il était inutile de regretter. On lui avait dit aussi que le regret dans la bouche d’autrui servait à endormir votre méfiance, à vous rendre plus faible et plus clément. Mais ne mérite-t-elle pas cette clémence ? Il avait peur, encore. Il avait peur de lui faire confiance à nouveau, et tandis qu’il respirait son odeur à pleins poumons, il avait peur qu’elle disparaisse, comme cette nuit-là, sans un mot, sans un au revoir, sans laisser de traces. « Oh putain, tu m’as manqué, Palladium. » Enfin une parole qui ne pue pas le doute à des kilomètres, enfin une parole empreinte d’un ton assuré qui ne laisse place à aucune hésitation. C’est ainsi qu’il l’a connue, et c’est ainsi qu’il veut la retrouver. Tu m’as manqué aussi, Aegis. Mais une parole suffit, son caractère pudique a déjà repris le dessus et il est incapable de le lui dire une seconde fois. Il ne peut pas parler de ses émotions sans chercher à obtenir quelque chose. Il ne peut pas exprimer ce qu’il ressent si ce n’est pas pour perturber autrui. C’est ainsi. « Où étais-tu, bordel ? Que t’est-il arrivé pendant tout ce temps ? » Le Pantin s’est légèrement écarté de la louve, la couvrant d’un regard inquiet et dur. Que s’est-il passé, pour qu’elle se transforme à ce point ? Dans ses prunelles danse la flamme de la peur, anxiété infâme qui le poursuit chaque jour : que s’est-il passé de si atroce, pour qu’elle soit changée à tout jamais ?
HRP:
Vuiiii.. Mais j'adore notre rp mon dieu tu écris divinement bien :313107741:
BY ACCIDENTALE
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Jeu 30 Avr - 17:56
my return will be eternal
mooooh merci toi aussi on sent bien l'émotion dans ton rp bon, du coup, pour cette réponse, on va faire par rapport à mon histoire, ok?
N'est-ce pas lui, au final, ton point d'ancrage? Ton origine 0? Palladium, échangeons les rôles, c'est dur d'être forte, parfois. Tu avais tant fait, déjà. Jadis, tu pouvais supporter tous les coups, surmonter tous les obstacles, te montrer à la hauteur de toutes les tâches. Mais ce coup-là, celui qu'ils t'ont fait, avait été trop lourd et puissant pour tes épaules pourtant si solides. Parce que l'amour n'est pas un combat amical, hein, Aegis? L'amour ça tue. Le loup s'écarte de toi, te couvrant d'un regard ferme, mais angoissé. Sa voix est un peu brusque, sèche, signe de son inquiétude. C'est à cet instant que tu fais, toi aussi, un pas en arrière. Tes prunelles se lèvent vers lui, assombries tout d'un coup par de mois entiers de solitude face aux visions horribles qui te hantaient. Tes yeux se révèlent haineux, amers, et tes mâchoires se serrent.
- Ils l'on tué, Palladium. Ils ont tué Xénon.
Et le silence éclate comme un miroir qui se brise. Ta révélation, morne, dénuée de colère mais exceptionnellement froide, a été exposée au grand jour. Tu restes immobile, ne préférant faire aucun geste, patientant simplement la réaction du mâle. Ton regard reste lié au sien, sans qu'il oscille, ni qu'il faille, comme autrefois.
Ses yeux ambrés le fixent avec une intensité qui le mettrait presque mal à l’aise. Il y voit toute la misère, toute la douleur et la souffrance qu’elle a pu subir au cours de ces longs mois sans sa présence. Il se souviendrait toujours de cette nuit-là, où elle avait jailli de cette dune, lui arrachant la proie qu’il espérait attraper depuis des jours, des mois entiers. Il lui en avait voulu, puis il avait voulu être comme elle : intransigeant, courageux, sans être toutefois cruel. Et puis, plutôt que de le tuer lui, faible louvard couard et inutile, elle l’avait épargné. Elle avait choisi de lui laisser la vie, et de là était né quelque chose d’exceptionnel dans le cœur du Pantin. Mais plus rien ne serait jamais pareil, il en avait pris conscience dès qu’il avait croisé son œil malade. Elle n’était plus qu’une ombre, hantée par la désolation et la déchéance. Il aurait tellement aimé la relever, redresser sa tête et lui rendre sa dignité. Mais il ne s’en sentait pas capable, il n’en aurait jamais la force. Il allait rester là, sans rien faire, comme d’habitude, à la regarder se noyer dans sa peine, comme une espèce de lâche hypocrite et profiteur qu’il était. Ces pensées le mettent mal à l’aise, vis-à-vis d’elle, mais surtout vis-à-vis de lui-même : quel genre d’être est-il, putain ? « Ils l’ont tué, Palladium. Ils ont tué Xénon. » Dans les méandres de sa mémoire, l’image virtuelle d’un loup à la fourrure ébène émergea. Il ne l’avait jamais rencontré, mais elle lui parlait souvent de lui, avec cette étincelle d’émerveillement qu’elle avait dans les yeux. Combien de fois avait-il vu ses prunelles briller dans l’obscurité ? Il savait alors qu’elle pensait à lui. Il était alors heureux de la savoir pleine de ce sentiment qui la comblait, mais cela le remplissait d’un vide immense. Comme s’il ressentait qu’il manquait de place, comme si Xénon prenait une part de ce qu’il avait acquis. Comme si Xénon avait bouffé une partie de son espace vital. Et pour ça, il avait toujours nourri une certaine admiration doublée d’une part de jalousie envers lui. Mais à présent, il était mort. Mort. Sans vie. Cette idée le frappe brutalement, soudain. Comme s’il n’avait pas compris les mots de la louve, quelques secondes auparavant. Il la regarde, incrédule. Ils ? Qui ça, ils ? Les psychopathes qui lui avait donné naissance, qui l’avaient conditionnée, manipulée, dressée ? Sa fourrure se hérisse instinctivement sur son échine à cette idée. Il ne sait que répondre. Son ancien rival était mort. Mais il ressentait une certaine douleur, d’autant plus grande quand les yeux de son amie s’ancraient dans les siens. Son regard lui transperçait le cœur, de toutes parts. Il se rapproche d’elle, dans un contact qu’il veut protecteur et compatissant. Protecteur et compatissant, mais quelle horreur, quelle hypocrisie, quelle indécence putain de merde ! Il est mort, on ne peut rien dire, rien faire, qui atténuera la douleur. « J’aimerais te dire que je suis désolé, mais… ce serait tellement pitoyable, tellement disproportionné. Ca ne changera rien. J’aimerais juste me taire, parce que je dis n’importe quoi, j’aimerais juste effacer ta peine. » Mais tais-toi, pauvre abruti, tes paroles sont pathétiques.
HRP:
Pas de souci, pour tout ce qui est du passé je te suis, tu peux improviser, rajouter des actions peu importe, moi je suis totalement libre de ce côté là! c: