Le goût de la vengeance.

F . 15 / A . 15 / E . 15

Paradant pour impressionner le canidé de nouveau, l'oie crut qu'elle allait une fois encore faire fuir le prédateur avec ses cris. Mais il espérait que ce ne serait pas encore le cas aujourd'hui! S'apercevant de la faiblesse de l'animal, le Sekmet fit un bond en diagonal pour se mettre sur un des côtés de l'oiseau. De là, il plongea son museau vers ses côtés. Ses crocs se plantèrent droit dans le plumage de l'animal qui lança un sifflement plus aigu. La peau transpercé, un liquide rougeâtre commença à en sortir, abondant. Il avait réussi à la toucher suffisamment pour la déstabiliser. Satisfait, mais pas totalement victorieux, ses pattes se jetèrent sur le corps du volatile et il le fit tomber rapidement sous son poids. Elle ne pouvait plus s'échapper.

Pauvre bête, elle aurait mieux faire de lui infliger la même sanction qu'hier! Plein de haine, le noiraud voulut faire durer sa souffrance pour se venger de l'affront. Il relâcha sa pression et posa son menton sur son dos. Il la sentait gesticuler sous lui et en eut un rictus des plus vicieux. Au fond de son regard, on pouvait voir apparaître une étrange lueur, semblable au sadisme. Ah! Qu'il aimait ça! D'un geste vif, il projeta sa mâchoire sur le coup de l'animal, mettant ainsi fin à ses jours. Fini de jouer! Le loup se releva, puis il la prit sur son dos. Il ne comptait pas laisser un pareille spécimen à la portée de tous!

Résultat:

Échappé de justesse.

F . 22 / A . 20 / E . 20

Sur un petit promontoire fait de terre et de mousse, on pouvait trouver le canidé, confortablement installé. Allongé sur son ventre ferme, il reposait aisément sa tête sur ses pattes sombres. Tous ses sens étaient en alerte. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il était là, à l'affût d'un quelconque son. Depuis le lever du jour, plusieurs heures s'étaient écoulées. Si bien, que le Soleil prédominait déjà le Ciel nuageux, du moins, nous pouvions le deviner à l'éclairage des environs. Les paupières mi-closes, le loup pensait à sa dernière chasse victorieuse. En tout point. Il avait eu cette maudite oie ! Enfin ! Selon lui, elle méritait amplement sa mort et il ne le regrettait pas. À cette heure-ci, le volatile était confortablement installé dans le Garde-manger de sa meute, prêt à être dévorer par les siens. Il était si fier de lui ! Lentement, son poitrail bomba sous son crâne puis un sourire, assez bête, apparut sur ses lèvres sèches. Qu'il était beau notre sentinelle !

Brusquement, son moment de détente fut bousculé par la venue d'un individu pour le moins... surprenant. Assez loin devant lui, un ragondin jaillit. Il semblait déstabiliser par le changement d'atmosphère et le manque d'eau évident dans ces marées, si bien qu'il tourna un moment en rond à la recherche de sa route. Immédiatement, les yeux du prédateur se firent rond et ses oreilles se hissèrent. Puis vint le moment d'attendre. Il épiait chaque fait et geste du rongeur, cherchant un seul moment de faiblesse. Lorsque celui-ci lui tourna le dos, il en profita pour mettre fin à la distance qu'il y avait entre eux. Surpris, l'animal prit la fuite, entamant ainsi une course-poursuite qui dura pas loin d'une trentaine de minutes. À un moment, le mammifère tourna dans un trou à sa droite, suffisamment grande pour le faire entrer, mettant ainsi fin à la traque. Le noiraud se contenta de soupirer avant de retourner à son avant-poste.

Résultat:

La parenthèse.

F . 22 / A . 20 / E . 20

Tous ses muscles étaient contractés et dorénavant bien chauds. Il ne voulait pas rester sur un échec. Il s'installa de nouveau à la même place, reprenant ses pensées. Son imagination déborda et tout les sujets traversèrent sa tête à la filée : son passé, sa vie ici, son avenir, sa meute, l'atmosphère, etc. Par fois, il se mettait à rêver qu'un jour il puisse enfin parler, exprimé ce qu'il ressent depuis toutes ses années. Mais les chances que ça arrive un jour était moindre, pensait-il dans le fond. C'est vrai, un loup muet de naissance, qui n'a jamais essayé de parler et à qui on n'avait parlé quasiment pas dans sa vie de louveteau, avait aucune chance de voir un jour sa bouche prononcer quelques mots. Ne serait-ce que les principales : Bonjour. S'il vous plaît. Merci. Duagolth. Au revoir. ! Cela lui suffisait amplement ! Il fouetta l'air brusquement avec sa queue touffue, légèrement irrité par ce handicap qui le pesait de plus en plus, alors qu'autrefois, il le vivait comme une réelle bénédiction!

Le soleil rejoignit bientôt l'horizon obscur, laissant place à une douce nuit de printemps. Il décida alors de se relever pour faire une dernière ronde dans les marais. Depuis le ragondin, le Sekmet n'avait détecté aucun autre signe de vie que les habituels petits oiseaux perchés au dessus de lui. Il resta encore une heure ou deux ici, le temps de jeter un coup d’œil sur le marécage dans un petit trot cadencé, avant de rejoindre le territoire de son clan, si cher à son pauvre cœur.

Résultat: