Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Une bruine tombe doucement sur la plaine des cendres. Mouillant mon pelage ébène mais je m'en foutait. De toute façon la pluie de laverais pas ma lassitude. À croire que je suis condamné à rester las et déprimé. La vie commence, le cycle recommence, Je n'en ai que faire, que faire de ma vie, que faire de mon frère. De sa haine et de ses reproches. Je n'ai que faire de la faim et du froid. Peut m'importe la souffrance, j'y suis accoutumé, j'y suis relié, Que pourrais-je espérer de mieux, ma vie n'est qu'une suite d'échecs qui se répètent constamment. J'aurais aimé, ouais j'aurais aimé pouvoir tout r'commencer, Que faire, personne ne recommence sa vie, on a jamais de deuxième chance. Toutes ces fois ou j'aurais aimé laisser l'inachevé pour tout r'commencer Toutes ces choses qui ont été laissées de côté, par ma faute, tous ces gens que j'ai détruit par mon simple passage ou au contraire mon simple abandon. Ça aurait été tellement plus simple de laisser la neige emmurer mon passé Le froid, la peur, la faim. Si seulement cela avait pu être abandonné, comme on abandonne un frère Je regrette, je suis déçu, mais j'ai pas le choix, j'dois avancer pour pas crever, Je suis fatigué, las, j'aurais aimé recommencer, refaire mon passé, apprendre de mes erreurs. Mais je suis condamné à souffrir pour mon passé Le printemps reviendra pas, le printemps c'pour les enfants Et le pire dans tout ça, ouais le pire c'est que ça va durer encore longtemps Mes échecs c'est ma vie, ma vie c'est les échecs mais après tout j'm'en fous Parce que dans le fond qu'est ce qui compte ? Hein, puisqu'on va tous crever, qu'est ce qui compte vraiment ? La gloire, la puissance. Rien d'tout ça. Au fond rien d'tout ça compte vraiment pour moi. Je marche dans la plaine, mes pattes s'enfoncent dans les cendres humides. Sous l'clair de lune, j'éspère, qu'un jour tout ça finisse, qu'on brise les barrières Ces putains de barrières qui m'empêche de tout laisser Parce qu'au fond, j'veux juste rêver, j'veux juste planer, sans m'soucier de ceux qui veulent me buter... Autant dire que la liste est longue, je secoue la tête. Puis je rentre me mettre à l'abri. Maintenant que je sens le chien mouillé.
Happiness cannot come from without.It must come from within.
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