DARKNESS CAN BE GOOD | Pv. Isha

Ven 27 Mar - 20:42

Darkness can be a good teacher

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Chacun d’entre nous cache au fond de lui-même ses peurs les plus intimes. Pandémonium n’était qu’un louveteau, encore inexpérimenté et peu prudent, mais il avait déjà en lui ce désir de braver les dangers – bien que ce soit parfois parfaitement inutile. Il voulait affronter ses peurs les plus sourdes, s’en délester. Il ne voulait pas connaître la peur. Les adultes semblaient l’ignorer, ou bien elle les avait totalement quittés. Pandémonium avait peur du noir. C’était ridicule, c’était stupide, mais ce n’était encore qu’un enfant rempli de craintes. Il fallait les éliminer.
Il s’était levé plus tôt que d’habitude, lui avait-il semblé. De toute manière, il n’avait aucune idée de ce à quoi un matin pouvait ressembler : il n’avait jamais mis ne serais-ce que le bout de sa truffe à l’extérieur. Bien qu’il en mourrait d’envie, il ne s’y était pas encore risqué, et avait entendu bien trop d’histoires de loups tués par les bombardements, ou encore aveuglés par des pluies qui faisaient fondre les organes. Il fallait attendre. Il irait, c’était certain. Il était encore engourdi par le sommeil, et avait échappé à la vigilance de sa nourrice. De toute manière, il ne ferait pas de vieux os avec elle. Il avait hâte de commencer son entraînement sous l’aile de Tybalt. Cette perspective le surexcitait. Mais aujourd’hui, ce n’était pas pour rencontrer son mentor qu’il s’était aventuré hors de la tanière protectrice : il voulait affronter le noir. Et il savait où le trouver.
La grotte des ombres était un endroit excellent pour purger son mal. Il s’y était donc engouffré, sans prendre le temps d’hésiter. L’hésitation l’aurait sans doute fait changer d’avis, et il était l’heure de ne plus se sentir menacé dans la pénombre. Il fallait devenir grand. Pandémonium ne vit rien tout d’abord, le temps que sa vision s’adapte à la noirceur de la grotte. Il sentit le sol chaud sous ses pattes, et l’humidité du lieu lui enserra la gorge. Il déglutit, commençant à se sentir mal à l’aise. Il ne savait même pas ce qu’il redoutait. Rien ne pouvait se cacher dans la pénombre d’aussi terrifiant… Malgré toutes les tentatives qu’il avait faites jusqu’ici pour se raisonner, il n’avait jamais réussi à contrôler sa crainte. Le louveteau s’assit au milieu de cet endroit, se forçant à ne pas céder à son envie de se retourner toutes les minutes. La peur finirait par se lasser, la peur finirait par s’en aller d’elle-même lorsqu’elle en aurait marre de l’assaillir sans succès.
Il ne fallait pas qu’il cède à la tentation de fuir qui le taraudait. Qu’aurait pensé son père, s’il s’enfuyait devant l’ombre ?

Lun 30 Mar - 8:24

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La nouvelle lune. Une clarté sans pareil, une splendeur inégalée, mais aussi et surtout, depuis plusieurs semaines, l'impossibilité pour tous de la contempler. Y compris pour moi, évidemment. Cela fait quelques jours que je n'ai pas agis pour les miens. Pas de combat, pas de chasse, pas d'entraînement. Il est peut-être temps que je remédie à tout cela. Temps que je reprenne mes responsabilités en pattes et que je commence à bouger les derrières de mes apprentis. Je pense à mes petits, ces boules de poils qui grandissent bien trop vite à mon goût. Je pense à Omra que je n'ai même pas pu voir évoluer. Le Destin est cruel, et peu importe l'erreur que j'ai commise dans ma vie, il me la fait payer cent fois. Je continue d'encaisser. Ne pas avoir le droit de vivre avec mes petits était déjà une épreuve, rencontrer ma grande après neuf moins d'inconscience a été un véritable choc. Mais je me relève chaque fois, et je continue de vivre et de me battre pour mes convictions. Nul doute que je saurais, lorsque chacun d'eux sera prêt à être un adulte. Ce jour-là, il me faudra rassembler tout mon courage pour accepter de les voir partir, s'éloigner encore davantage de moi pour écrire leur propre histoire. Je quitte le camp des Sekmets après m'être assuré de la présence de mes quatre petits.

Dans un silence de mort, je rejoins la grotte des ombres où je repère diverses odeurs. Pas mal de loups se baladent dans les environs, et j'ai cru entendre une rumeur qui aurait prétendu à la présence de nombreux louveteuax dan le coin, il y a quelques semaines. Les "on dit" ne sont pas ma préoccupation première et, généralement, je les laisse filer sans même les entendre. Mais alors que j'arrive au lieu-dit, je sens effectivement de faibles effluves Esobeks. Je reconnais la marque de l'un de mes petits, et je souris en coin à l'idée que ma progéniture aie pu jouer ici avec les ennemis de leur propre meute. Si les Sekmets savaient cela, ils seraient majoritairement furieux. Moi, je suis plus amusé qu'autre chose, par cette situation. Ces derniers temps, mes doutes grandissent et je me demande sans cesse si ma vie de solitaire ne m'était pas mieux adaptée. Certes, désormais ce ne serait plus une vie de solitaire, si je quittais la horde. Avec ma grande famille, nous fonderions rien de moins qu'une nouvelle meute. Et c'est probablement la raison pour laquelle je n'ai pas exposé mon idée à Atom. Créer une meute supplémentaire sur des terres chaotiques, serait un risque de conflits avec les Sekmets ET les Esobeks. Risque que je me refuse à prendre tant que mes petits sont si jeunes. Un jour, peut-être.

Je remarque alors que, dans la pénombre de la grotte, je ne suis pas seul. Là, à quelque distance de moi, un jeune animal est immobile. Assis à ne rien faire, il n'a pas encore perçu ma présence. Il faut dire qu'à force d'entraînements, je suis devenu furtif même sans m'en rendre compte. Je l'observe longtemps, de dos, me demandant l'objectif de son immobilité. Un entraînement ? Impossible, il ne serait pas là, planté comme un piquet. D'intenses réflexions ? J'en serais étonné, les louvards ne sont pas le genre à aimer réfléchir. la curiosité me gagne, j'aimerais savoir ce qu'il fabrique ici, tout seul. D'autant que, je m'en rends compte seulement maintenant, ce petit n'est pas un Sekmet. J'ignore d'où il sort, mais j'ai en face de moi un solitaire qui est parvenu à passer entre les mailles de nos filets Sekmets. J'ai toujours dis que cette meute était faite de loups stupides et orgueilleux. Ces derniers temps, beaucoup de leurs agissements me donnent raison. Je décide d'observer le jeune en silence, afin de m'enquérir de ses projets sans les lui demander. Il risquerait de mentir. Je longe la paroi sur sa droite, et j'escalade un monticule avant de ne pas être dans son champ de vision. Là, en hauteur, je le domine de toute ma taille et, brusquement, je prends la parole, le fixant.

- Tu es sur les terres des Sekmets. Tu dois être fort courageux, ou incroyablement stupide. Qui es-tu ?

Jeu 2 Avr - 21:44

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Le noir était partout, l’enveloppant dans son grand manteau. La peur faisait tambouriner le petit cœur du louveteau contre sa poitrine encore fragile. Mais il était entêté, et ne fléchissait pas : il ne cèderait pas à cette peur qui le taraudait et tentait de le faire fuir. Il resterait ici jusqu’à ne plus avoir jamais peur de la noirceur. Le moindre craquement, la moindre pierre qui bougeait d’un millimètre dans cette sombre grotte attirait ses oreilles, le moindre son le faisait sursauter, tous ses sens étaient en éveil. La peur rendait chaque bruit plus intense, chaque ombre plus effrayante, et chaque mouvement devenait titanesque pour le jeune loup.
« Tu es sur les terres des Sekmets. Tu dois être fort courageux, ou incroyablement stupide. Qui es-tu ? » Imaginez la peur que ressentit Pandémonium à cet instant précis où cette voix grave résonna dans la pénombre, à un bon mètre au-dessus de sa tête. Il eut un sursaut incontrôlé qui lui fit esquisser un bond gigantesque de côté. Il leva les yeux vers la source de sa peur, sa fourrure était toute entière hérissée sur son dos, ses yeux étaient encore révulsés par la surprise et la terreur, lorsqu’il se mit à réfléchir. Son instinct l’avait sauvé d’une menace certaine, mais son esprit venait de lui rappeler à quel point cette voix avait pu lui être familière. Le jeune loup croisa le regard d’un loup immense, fort et bien droit sur ses pattes imposantes. Ce dernier le toisait d’un œil sévère et mauvais. Pandémonium reste pantois, à le regarder de ses grands yeux jaunes, le détaillant dans toute sa grandeur. Il est admiratif de cet adulte qu’il reconnaît, et éprouve une certaine fierté. Était-ce possible ? Était-ce possible qu'un père ne reconnaisse pas son propre fils ?
Pandémonium n’en douta pas un instant. Pas une seconde il ne pensa qu’il pouvait se tromper. Il s’agissait assurément de son géniteur. Il ne l’avait vu que de rares fois, et il était encore très petit, mais l’odeur et le timbre d’un père ne s’oublient pas. Il l’aurait reconnu entre milles, alors qu’Isha ne semblait même pas apte à reconnaître son propre fils. A cette pensée, le louveteau sentit son cœur se serrer. Et si son père le rejetait ? S’il avait décidé d’oublier ? C’était quelque chose que faisaient si bien certains couards d’adultes… Pandémonium chassa cette idée atroce de son esprit : son père n’était pas un couard.
Mais le jeune loup, plutôt que de répondre à cet adulte imposant, restait là à tanguer entre ses pensées qui se bousculaient dans son crâne. Il ne savait que faire, que dire. En réalité, il avait même totalement oublié que le Hordien s’était adressé à lui d’une façon peu encline à toute forme de bonté ou de politesse. Pandémonium ne mesurait pas le risque qu’il encourait auprès de ce mâle adulte et en bonne santé, il ne mesurait pas à quel point il était facile pour lui de lui ôter la vie. Et il ne mesurait pas non plus la grandeur de l’infraction qu’il avait commise en entrant sur le territoire Sekmet. Il n’était qu’un enfant, encore naïf et innocent, probablement. Il restait donc silencieux, contemplant d’un œil idiot et admiratif la chair de sa chair.

Mar 7 Avr - 12:49

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Le petit fait un bond spectaculaire en entendant ma voix. Si mon regard reste rivé à lui, implacable, j'aurais pu sourire de la situation. Une réaction si intense pourrait être amusante dans un autre contexte. En silence, je le laisse reprendre ses esprits pendant plusieurs secondes, puis j'attends patiemment qu'il réponde à ma question. Mais alors qu'ils me scrute d'un oeil avide, je réalise. Ce môme n'est pas seulement un solitaire. Il n'est pas juste un être de chair que je peux me permettre d'abattre pour le seul bien de la meute. Il est des miens, mon propre sang. Je dois bien avouer qu'il a grandis, depuis la dernière fois que je l'ai vu. Lorsque je l'ai laissé dans un clan solitaire donc une louve venait de perdre sa portée, je pensais ne jamais le revoir. Et j'ai eu tant d'occupations par la suite, que j'en ai oublié jusqu'à son existence. Une culpabilité brutale me ronge de l'intérieur, alors que mes orbes saphir détaillent le petit être qui est issu de ma propre entité. oublier mon propre fils. Moi qui suis, par définition, le loup le plus loyal et le plus porté sur les liens du sang. J'ai abandonné mon rejeton entre les pattes de loups que je ne connaissais même pas, et je n'ai même pas cherché à le revoir ou à suivre son épanouissement. Je ne suis rien de plus qu'un lâche. Un foutu lâche. Si sa mère était toujours avec lui, peut-être penserait-t-elle qu'il a le droit de savoir d'où il vient. Moi, je décide de me taire, pour l'heure. Il n'est pas en âge de savoir qu'il n'a pas été longuement attendu, comme la majorité des petits qui naissent en ce monde malgré sa dévastation. Face à son silence et surtout parce que je sais désormais qu'il est mon fils et qu'il s'est mis en danger, je descends brusquement de mon promontoire pour le rejoindre. Je lui tourne autour comme je le ferais autour d'une proie, le menaçant de mes crocs puissants en retroussant mes babines, sans le quitter des yeux.

- Tu n'as rien à faire là, gamin. Où est la louve qui t'as élevé ?

A quand remonte l'abandon indigne que j'ai commis ? Ce p'tit ne doit pas avoir plus de quelques mois. Sa mère était venue me trouver alors que je venais de rencontrer Atom. Ca remonte a bien peu de temps, finalement. Il est a peine plus âgé que la portée que j'ai eue avec ma compagne de vie. Je le guette, l'analyse. Sa mère m'avait donné un nom. Une bien maigre piste à suivre, mais qui m'a malgré tout permi de retrouver mon fils, à l'époque. Panda ... Pandi ... Pandémonium, voilà. J'ignore où elle a trouvé un nom pareil, mais à cette époque je n'avais pas la tête à renommer un fils dont on m'apprenait la naissance sans que j'aie pu savoir qu'il était ne serait-ce qu'en route. Enfin ... Pour l'heure, je dois éloigner mon petit de cet endroit trop fréquenté. Mais avant cela, je veux entendre sa voix, savoir ce qu'il peut bien fiche ici alors qu'il devrait être en sécurité, loin de là. Décidément, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Il n'y a vraiment personne qui soit capable de prendre soin des miens en-dehors de moi-même.

Mar 7 Avr - 20:51

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Le grand loup brun, d’un bon leste et puissant, atterrit juste à côté de Pandémonium dans un souffle d’air silencieux. Les yeux jaunes du jeune loup se perdent dans ceux du Dragon, tandis que celui-ci tourne autour de lui avec une lenteur menaçante. Ses crocs luisent dans la pénombre : son propre père ne l’a toujours pas reconnu. Une vague de colère envahit le corps frêle du louveteau. Etais-ce ainsi qu’on considérait les membres de sa propre famille ? Etais-ce dans l’abandon et le déni qu’il allait devoir grandir ? « Tu n’as rien à faire là, gamin. Où est la louve qui t’as élevé ? » Les petits crocs du jeune loup font face à ceux de son père, dans un élan de courage et de haine. Où est-elle, cette louve qui n’est même pas de son sang ? Elle est là où tu m’as laissé, aurait-il eu envie de crier. Mais il n’en a pas la volonté suffisante, et n’a pas encore acquit assez d’impertinence pour se permettre de manquer ouvertement de respect à son père, qui l’impressionne bien qu’il tente de montrer tout le contraire. Ses petites prunelles lancent des éclairs car, s’il ne dit mot, il n’en pense pas moins.
« Quelque part, je ne sais pas où. Vous savez, les solitaires ne sont pas fixes. »
Se contenir, à tout prix se contenir. Forcer les apparences à devenir réalité. Vouvoyer son propre père, si ce n’est pas là une situation stupide. Pandémonium aurait tellement aimé apprendre de cet être puissant qu’il adulait au plus profond de lui-même. Il aurait pu lui vouer un véritable culte, s’il avait eut la moindre idée de ce que pouvait signifier le mot « religion ». Ce loup imposant était son père, et cette fierté avait grandi en lui en même temps que le temps avait filé, que les mois s’étaient écoulés. Mais jamais, jamais il n’avait oublié celui à qui il devait la vie, jamais il n’avait douté qu’il le retrouverait un jour.
Et voici comment son propre sang l’accueillait, à crocs découverts, sans même le reconnaître lui, son propre fils. Son existence était-elle donc si futile ? Valait-elle donc si peu, pour qu’on oublie jusqu’à tout de lui ? A cette pensée, sa gorge se serra et il ferma la mâchoire, serrant les dents de toutes ses forces pour ne pas céder à la tristesse qui s’emparait de lui. Il lui préféra la colère, qu’il laissa agréablement ravager ses pensées, et laissa ses petits crocs minables à découvert devant ce loup qui aurait pu le tailler en pièces. Après tout, ils n’étaient visiblement que des inconnus.

Jeu 9 Avr - 11:28

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Il montre les dents face à moi, faisant face au danger avec une témérité qui, j'en suis sûr, est propre à notre famille. Je n'ai connu aucun louveteau aussi étonnamment courageux, qui ne soit pas le mien. Le petit réfléchit avant de répondre. Peut-être fulmine-t-il. Est-ce là un louveteau trop fier pour être dominé, même par son propre père ? Mais, se souvient-il seulement que je suis son géniteur ? Je l'ai déposé entre les pattes d'une inconnue alors qu'il était si jeune, et je l'ai rejoint si rarement ... Le petit a peut-être oublié le visage de celui qui a sauvé sa vie, pour l'abandonner après.

- Quelque part, je ne sais pas où. Vous savez, les solitaires ne sont pas fixes.

Ses babines recouvrent ses petits crocs après quelques secondes de silence entre nous. Je cesse ma ronde autour de lui. J'avance brutalement ma gueule de son visage et je claque des mâchoires.

- Ne vouvoie pas ton père.

Au moins comme ça, les choses sont claires. Je suis conscient de ne pas fonctionner de la bonne façon. Je devrais m'excuser de lui avoir fait du tort, de ne pas l'avoir élevé moi-même. Je devrais lui montrer à quel point je m'en veux, à quel point je regrette ce qu'il a dû vivre. La solitude, l'ignorance, l'abandon pur et dur. J'aimerais rattraper le temps perdu, mais je sens au fond de moi qu'on ne revient pas en arrière. Ce qui est fait est fait, et j'ignore encore jusqu'où est dirigée sa rancoeur pour moi. Il me faut apprendre à le connaître. Peut-être ne saurais-je pas le faire de manière très orthodoxe, mais je m'efforcerais de le faire, quoi qu'il arrive. Alors, détendant mes muscles et recouvrant à mon tour mes dents, je le détaille, le regard franc et sûr.

- Pandémonium, je n'peux plus faire confiance à des solitaires pour veiller sur mon fils. J'ai besoin de savoir ce que tu souhaite, toi.

Jeu 9 Avr - 21:15

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La mâchoire puissante du Dragon claque à quelques centimètres du museau chétif de Pandémonium. Un souffle d’air caresse sa truffe, odeur carnassière. Un vague frisson parcourt sa colonne vertébrale. Un affreux doute s’empare de lui, il revient brusquement à la réalité. Et si ce loup – adulte et en bonne santé, rappelons-le – n’était pas son père ? S’il ne s’agissait là que d’un parfait inconnu et que le jeune louveteau se méprenait depuis le début ? Il était un animal mort, c’était certain. Il fit un pas en arrière, en proie au doute le plus atroce de sa jeune existence. Mais il se reprit en main. Il ne pouvait pas se tromper, c’était impossible. Il était sûr de lui, il n’y avait pas de place pour le doute. Il devait croire en lui, il devait se faire confiance face à cet adulte imposant, aussi bien qu’il s’était fait confiance face aux ténèbres. « Ne vouvoies pas ton père. » De tous les mots, de toutes les intonations, celle-ci resterait gravée dans sa mémoire. La reconnaissance d’un père pour son fils, quel sentiment plus beau pouvait-on donner à ce jeune loup plein de rancune ? Ses crocs se recouvrirent immédiatement, et un léger sourire, incontrôlable, qu’il aurait voulu ôter mais qu’il ne parvint pas à maîtriser, éleva ses babines. Le genre de sourire idiot qu’on ne peut s’empêcher d’esquisser lorsqu’on peut crier victoire. Quand même, un peu de reconnaissance. Enfin il le considérait pour ce qu’il était. Il n’avait pas honte de lui au point de le rejeter volontairement.
Mais cela ne changeait rien à l’abandon dont il avait été victime, Pandémonium en était éperdument conscient. Mais il ne s’agissait là que d’un enfant, et l’enfance donne raison à tous les pardons. Il pardonnerait, aussi facilement qu’il avait haï. Pour l’heure, il est simplement planté comme un imbécile devant son père et dieu, qu’il regarde avec une adoration sans limites, sans aucune pudeur. Ses prunelles sont ancrées dans celles d’Isha, solidement, sans faiblir. Il faut rattraper le temps perdu, lui prouver qu’il est devenu un être digne de lui. Ses yeux bleus le transpercent de toutes parts.
« Pandémonium, je n’peux plus faire confiance à des solitaires pour veiller sur mon fils. J’ai besoin de savoir ce que tu souhaites, toi. » Le jeune loup cligna des yeux, incrédule. Lui demandait-on réellement son avis, pour la première fois de sa vie ? N’avait-on pas déjà programmé toute son existence de A à Z, à l’avance ? N’était-il pas voué à l’échec cuisant de subir la solitude pour le reste de sa vie ? De nouvelles possibilités s’offraient à lui, d’énormes possibilités.
« Je.. je veux être un Hordien. »
Evidemment, quelle autre réponse aurait pu fournir un louveteau de son âge qui venait de retrouver son père ? Il ne souhaitait plus que rester aux côtés de cet immense loup qui lui procurerait sécurité et affection – du moins le croyait-il. Pandémonium se sermonna intérieurement d'avoir si bêtement bégayé. Il passait pour un incertain, un indécis, pour un trouillard. Il ne voulait pas de ça. Il devait se montrer à la hauteur, quoi qu'il arrive.

HRP:

Sam 25 Avr - 22:49

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Il semble pour ainsi dire, perturbé par ma question. Et pour la première fois de sa vie, je me demande comment il a vécu jusque là. Je n'ai pas prêté attention à mon propre fils, durant une période cruciale de son existence. Mon louvard est âgé de plusieurs mois et je n'suis même pas capable de dire s'il aime le chevreuil ou le lapin, s'il préfère chasser ou se battre contre des adversaires plus dangereux. Pendant ce que me paraît une éternité et qui n'est en fait qu'une ou deux secondes, je regrette amèrement d'avoir été absent, et je maudis le Destin d'avoir mis sur ma route des louveteaux que je n'ai eu le droit d'assumer. Mais peut-être, au final, ne devrais-je m'en prendre qu'à moi-même. Peut-être que si je n'avais pas batifolé à droite et à gauche durant ma vie de solitaire, je n'aurais pas eu tous ces problèmes. Par problèmes évidemment, j'entends mes regrets, pas mes louveteaux. Non, ces petits êtres encore inoffensifs ne sont pas des problèmes, mais plutôt une sorte de seconde chance pour moi, de réussir réellement ma vie. Aujourd'hui me voilà fils, frère, oncle, compagnon et père. Que demander de plus, si ce n'est la sécurité pour les membres de ma famille ? Malgré toutes ces complications, cette impossibilité d'assumer mes responsabilité et l'immaturité dont j'ai fais preuve en abandonnant le plus âgé de mes fils alors qu'il avait besoin de moi, je pense pouvoir dire aujourd'hui que je suis un loup heureux, et fier de la famille qu'il a participé à fonder.

- Je.. je veux être un Hordien.

Fier ? Que dis-je ? Comblé. Voilà que l'aîné de mes fils désire marcher dans mes traces. Je n'aurais su rêver mieux. Si je savais Adriel prêt à me suivre, je n'aurais pas osé espérer que deux de mes petits veuillent se joindre aux desseins machiavéliques de ma Leader. Cependant, le père que je suis ne peut être seulement fier de son fils. Je suis aussi inquiet, terriblement angoissé même, à l'idée de voir Pandémonium risquer sa vie pour servir des idéaux dont il n'a même pas encore idée. Mon regard l'instant d'avant chargé de fierté pour mon fils, s'emplit de doutes. Je soupire doucement, non pas par déception mais bien par crainte d'envoyer mon propre fils directement à l'abattoir. Pourtant, je ne saurais lui refuser son souhait, et qui mieux que son père pourrait veiller sur lui, à présent ? Il est clair que tant que je serais dans la Horde, Pandémonium y aura sa place attitrée et y sera bien plus en sécurité. Cependant je ne peux demander la protection de deux loups en échange de mes simples services, et je suis obligé d'admettre que mon fils devra faire ses preuves autant que j'ai dû le faire, il y a de cela bien peu de temps. Je le couve du regard, réfléchissant au meilleur chemin qu'il pourrait emprunter. Je cherche dans mon esprit torturé, le moyen d'assouvir les désirs de mon fils tout en garantissant au maximum sa sécurité. Puis, résigné et déterminé, je laisse apparaître un léger sourire sur mes babines sombres. Je lève une antérieure, et j’ébouriffe la légère crinière de mon gamin.

- Aussi sauvage que ton père, hein ? Soit, je te formerais comme je forme mes jeunes. Mais sois prêt, fils, parce que tu devra faire tes preuves et mériter ta place au même titre que les autres. Tu n'obtiendra pas de traitement de faveur.

Evidemment non, aucun traitement de faveur. Mais je sens bien dans le regard de mon fils, qu'il n'a nullement besoin de cette mise en garde. Il n'a pas l'habitude d'être traité en Prince, et je suis certain qu'il donnera tout ce qu'il a pour mériter sa place dans nos rangs.

Lun 27 Avr - 12:26

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Le temps semble se figer, en même temps que les muscles de Pandémonium se crispent, et que se contracte sa mâchoire. Il est tendu, stressé, anxieux. Il ne sait pas comment son père va interpréter sa demande. Il ne sait pas encore si son vœu est accessible, acceptable, ou s’il est totalement ridicule. Si c’était le cas, le Dragon se moquerait-il de lui ? Au fond, malgré l’admiration que le jeune loup éprouve pour son père, ce dernier demeure un inconnu. Le jeune loup n’a aucune idée de comment cet immense bête pourrait réagir. Il n’éprouve pas de crainte, mais le devrait-il ? Se pourrait-il que son père soit un être dangereux ? Pandémonium craignait d’être rejeté, plus que tout au monde. Il aurait encore préféré qu’Isha soit un animal fou et agressif, et qu’il le tue plutôt que de souffrir un rejet de la part de l’être qu’il admirait le plus au monde.
Mais sa question restait en suspens. Un silence pesant s’était installé entre les deux loups, et le louveteau cherchait à sonder l’œil de son père, pour y déceler le mécontentement qu’il y cherchait. La situation s’éternisait, et Pandémonium était certain qu’il s’agissait là d’un mauvais présage. Il fixait Isha avec une lueur d’espoir et d’imploration dans ses prunelles. Lorsqu’enfin, son père accepta de croiser son regard, le louveteau crût y déceler une flamme légère, qui brillait faiblement : celle de la fierté. Non, il devait se tromper. Comment son père pourrait-il être fier d’un si petit animal, illégitime, un bâtard qui ne manquait ni d’impertinence ni d’effronterie ? Pandémonium regrettait déjà ses paroles et fixa aussitôt ses pattes. Pourvu que les remontrances ne soient pas trop sévères…
Il sentit un contact chaud sur le sommet de son crâne, soudain. Il sursauta, ne s’attendant pas à cette présence. Il comprit bientôt que c’était les coussinets de son géniteur qui s’attardaient sur sa boîte crânienne, lui ébouriffant les poils avec douceur. Pandémonium risqua un œil jusqu’à lui, et aperçut avec joie le léger sourire qui teintait la gueule de son paternel. Aussitôt, un sourire bête vint se ficher, par réflexe, sur ses babines juvéniles, et un poids immense sembla libérer son estomac.
« Aussi sauvage que ton père, hein ? Soit, je te formerais comme je forme mes jeunes. Mais sois prêt, fils, parce que tu devras faire tes preuves et mériter ta place au même titre que les autres. Tu n’obtiendras pas de traitement de faveur. »
Les paroles du Dragon résonnaient dans ses petites oreilles, encore et encore, comme un écho agréable dont il ne se lassait jamais. Avait-il bien entendu ? Son père acceptait-il de le former pour devenir un membre à part entière de la Horde ? Lui, petit être fragile et solitaire, allait-il réellement voir sa destinée modifiée pour faire ce dont il avait envie ? Ses yeux brillaient déjà d’excitation dans l’obscurité. Mais bien plus encore que l’excitation, c’était la détermination qui l’habitait à présent. Il allait réussir, parce qu’il se montrerait à la hauteur des exigences de son père, et il parce qu’il le voulait. Il réussirait, et Isha serait fier. Il n’avait plus peur, à présent.
« Je serais à la hauteur, père. Et même bien plus! »
Oui, il saurait être à la hauteur, mais surtout il saurait être plus fort que tous les autres. Il serait le plus grand, le plus puissant, celui que l’on respecte et que l’on craint. Il allait se surpasser, et il surpasserait tous les autres. Il serait le meilleur, quoi qu’il arrive.
Mais si sa détermination et sa bonne volonté étaient sans faille, il se demandait quand même combien de temps cela allait prendre. Il allait devoir s’entraîner dur, chaque jour. Il peinait déjà à trouver sa pitance, serait-il capable de s’entraîner sans se laisser dépérir ? Oui, il y parviendrait. Pandémonium chassa le doute en quelques secondes. Il était confiant. Mais l’impatience est caractéristique de l’enfance, et même s’il voulait montrer à son père à quel point il était mature et intelligent, il ne put retenir une question qui le taraudait.
« On commence quand ? »
Il avait prononcé ces mots d'un ton nonchalant, grattouillant le sol de ses griffes, comme s'il avait été indifférent à la réponse. Il ne voulait pas montrer à Isha à quel point il était impatient.

Jeu 7 Mai - 14:54

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Darkness can be good

Je pense à un môme. Un jeune Sekmet revenu, d'après les rumeurs, d'entre les morts. Un gamin au départ insignifiant qui, en dehors d'un tempérament téméraire, ne valait pas plus que n'importe quel louveteau. Je pense à cette boule de suie disparue d'entre les pattes de sa mère en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je pense à cette histoire que j'ai entendu, et à la fin qu'elle a eu. Le petit a été porté disparu à six mois. Un âge auquel les jeunes ne reviennent pas. Un âge auquel on est habitués à perdre nos louvards lorsque les périodes ne sont pas propices à la survie de tous. C'aurait été un simple fait divers, dans d'autres circonstances. Parce que cette louve d'ébène n'est pas la seule à avoir perdu un petit de cet âge. On dit même d'elle qu'elle est maudite, que tous les loups qui lui sont proches, disparaissent ou meurent. Une bonne recrue elle ferait pour la horde, en soi. Cependant, il semblerait que les êtres maudits aient aussi droit à leur petit miracle. Cette louve sombrant dans le désespoir après la perte de son fils, dont personne ne se préoccupait déjà plus puisqu'il était certainement mort, aurait selon les rumeurs, retrouvé ce dit-louvard disparu, pas mois d'un an après sa disparition. Un miracle, oui. Et si un môme de cet âge, fils d'une louve ordinaire, peut survivre seul si longtemps et rentrer au pays, alors mon propre fils ne peut que le surpasser et de loin.

- Je serais à la hauteur, père. Et même bien plus!

Evidemment, qu'il sera à la hauteur. Et même beaucoup, beaucoup plus que ça. Il est mon fils, après tout. Je fixe ses yeux orange, qui me scrutent avec avidité. Il est mon fils, mon propre sang, ma chair. Il est un secret qui a été trop longtemps gardé, le secret du Dragon. Aujourd'hui, la vérité prendra sa place dans le monde, et mon fils marchera à mes côtés pour rejoindre notre famille. Cette famille qui s'est agrandie avant même de naître. Cette famille dont il fait partie et dont il fera à jamais parti, même si je réalise que nous sommes tous dispersés dans tous les recoins de ce monde. Un hordien, compagnon et père d'une tribu Sekmet, mais également géniteur de louveteaux solitaires. Manquerait plus que j'ai des gosses chez les Esobeks, et je pourrais prétendre à l'invasion du monde sans aucune aide extérieure. La voix de mon gamin m'extirpe de mes pensées et m'arrache un sourire de satisfaction.

- On commence quand ?

Je le couve du regard, mes projets pour mon fils prenant doucement forme dans mon esprit de tueur.

- Toi, tu commence maintenant. J'ai entendu parler d'un Sekmet particulièrement arrogant et prétentieux, tu vas me montrer ce que tu vaux en le remettant à sa place. Son nom est Chanteur du Crépuscule dans notre langue. Dans une autre, il est appelé Isildür. Vas, trouves-le. Et lorsque tu l'aura vaincu, reviens-moi. Ton père à des affaires à régler pour ton entrée dans nos rangs.

Je lui lance un clin d'oeil et déjà, je suis en train de m'éloigner. Je sens mon coeur se déchirer à chaque pas que je fais, alors que je laisse encore mon petit derrière moi. Mais ce n'est pas un abandon, cette fois. C'est le départ de sa nouvelle vie, le commencement du Fils du Dragon.

HRP:

Ven 8 Mai - 19:38

[On peut s'arrêter là je pense, et pour le rp avec Isildür je suis open quand tu veux, même tout de suite (: C'est toi qui voit!]

Ven 8 Mai - 20:01

Ca me va ! Pour Easy on peut se le faire maintenant, mais alors je te laisse commencer *3*