Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Dans la nuit obscure, je déambule parmi les décombres de ce qui fut autrefois le monde des humains. Ici, leur odeur nauséabonde régnait en maître. Les effluves de leur nourriture étrange se faufilait partout et dans chaque recoin. Ils embaumaient le moindre trou de souris sans que rien n'y puisse quoi que ce soit. Autrefois, la vie fleurissait ici, et personne ne cherchait à diminuer ni ralentir ce train de vie. Les humains se regroupaient, se reproduisaient et se développaient comme autant de champignons envahissants, et ce n'est certainement pas mon espèce qui aurait pu les en empêcher. Mais ce temps est révolu, et il ne reste de leur monde que des débris parsemant la terre meuble, des monceaux de déchets recouverts par le temps et la boue, le sang, par endroits. Je marche au hasard des chemins façonnés par cette matière épaisse et visqueuse, qui disparaît parfois en été, lorsque la chaleur est trop forte pour que le sol ne la supporte. Je marche sans me soucier d'où je vais, ne cherchant pas à savoir d'où je viens. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi ce soir, je n'ai aucune envie de voir ma tanière vide et de repenser éternellement aus visages des membres de ma famille que je ne verrais peut-être jamais au cours de ma misérable existence. Pas envie de penser à ce que je n'ai pas.
J'avance dans les décombres, je regarde tout ce que je surplombe sans vraiment voir ce que je foule ni ce que je traverse. Je ne remarque pas les restes de ce qui fut les choses qui remplissaient les tanières humaines, je ne regarde pas les récipients cassés dans lesquels ils mettaient leur nourriture et leur boisson lorsqu'ils ne nourrissaient, si souvent dans une journée. Nous, lorsque nous mangeons une fois sur deux jours, nous sommes repus et en parfaite condition physique. Leurs manières m'intrigueront toujours ou plutôt, elles me dégoûteront toujours. Je haie les humains comme je haie les Sekmets, et je souhaite leur extermination au même titre. Je soupire doucement, j'essaie de chasser les visages qui s'affichant malgré moi dans mon esprit. Où est Atom ? Comment va-t-elle ? Est-elle seulement toujours de ce monde ? Chaque jour qui passe sans qu'elle ne donne signe de vie est une nouvelle déchirure dans mon coeur. Déchirures auxquelles se sont ajoutées les blessures de mes sentiments laissés pour morts, depuis que j'ai appris l'existence de mes petits. Elle aussi, je me demande parfois ce qu'ils font. Si ils pensent à moi, si ils n'ont pas oublié que j'existe toujours, quelque part dans les tunnels. Je n'ai pas cherché à les retrouver, je me suis dis qu'elle ne le souhaitait peut-être pas, et j'ai préféré la laisser.
Par pure curiosité, j'entre dans une étrange tanière. Ce qui pour nous serait un rideau de liane protecteur qui cacherait la vue de notre antre aux autres prédateurs, ressemble ici à un énorme et lourd rectangle de métal, absolument pas discret et ne camouflant rien de la vue de qui que ce soit. L'objet est battant, je vois l'obscurité qui emplit la tanière, et les odeurs m'interpellent. Des odeurs de viande pourrie, de végétaux en décomposition. Un garde-manger humain ? Même s'il n'est probablement plus rempli depuis bien longtemps, il pourrait y rester quelques aliments mangeables. Par instinct de survie autant que par curiosité, je me risque à l'intérieur à la recherche d'un peu de nourriture. Ce serait ça de ramené à ma meute, parce que je n'ai pas été très actif durant les chasses, ces derniers temps. Skull me pardonnera mon manque de participation si je ramène un peu de bouffe. Je soupire. Aah ... résigné a obéir au Chef sans me plaindre, et sans avoir rien en retour, puisque je n'ai plus aucune raison de vivre. Quoi que je n'ai pas à me plaindre, j'ai toujours mon indépendance et Skull ne fait pas appel à moi plus que nécessaire. De plus, elle m'a montré mainte fois ses capacités de meneuse. Un bruit sourd me fait relever la tête. La tanière se referme sur moi et me plonge dans l'obscurité totale. Soudain aux aguets, je repère une forme qui se détache faiblement devant moi. Une silhouette mouvante.
- Qui est là ?
Question rhétorique. Je plaque mes oreilles sur mon crâne, je montre les dents et tous les poils de mon échine s'élèvent vers le ciel. Je ne gronde pas, mais je suis méfiant et je montre au danger potentiel qu'il n'est pas en sûreté, lui non plus. Ce n'est peut-être rien, il ne s'agit peut-être que d'un lapin ou d'un faon perdu et apeuré. Mais c'est peut-être aussi un humain, ou un autre loup. Ou n'importe quel autre prédateur, d'ailleurs. Je me méfie de tout, je m'attends à tout.
J'avais vu le loup qui marchait dans les ruines de le ville humaine. Pourtant, je ne cherchais pas quelqu'un, je voulais être seule. Pourquoi faut-il qu'a chaque fois que je veux retrouver ma solitude, quelqu'un arrive ? Enfin, je l'ai quand même suivi, je peux rien y faire moi, dès que quelqu'un marche dans un endroit où je veux être seule, je le suis, sans réfléchir. Et Dieu sait les ennuis que ça m'a valu... Enfin, temps pis, autant savoir ce qu'il fout. J'ai reconnu l'odeur des Hordiens qui recouvrait sa fourrure. Qui sait, peut-être vais-je apprendre quelque chose intéressant ? Je n'en était plus aussi sûre quand je l'ai vu entrer dans cette maison humaine. Je l'ai quand même suivi, je voulais m'muser un peu. Ce n'est que quand j'ai fermé la "porte" que j'ai compris ma bêtise. Il était beaucoup plus dangereux de près que de loin...
- Qui est là ? me dit-il.
J'ai deux choix : le premier, et le plus censé aussi, vu qu'il est Hordien, il doit connaître assez bien l'odeur Sekmet, c'est de lui dire la vérité, et la seconde, c'est de bluffer, ce qui pourrait rimer avec suicider.
-Rajaa, Sekmet. me présentais-je. Et toi ?
Je m'assis, ne désirant pas me battre et penchais la tête sur le côté. Qui sait il pourrait très bien se présenter?
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Dim 29 Mar - 20:47
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Dans l'ombre et le silence
Ma vue est obstruée par l'obscurité des lieux. Je ne sais comment l'entrée de la tanière s'est bouchée, mais il va falloir trouver le moyen de ressortir, et vite. Je ne supporterais pas d'être enfermé là-dedans indéfiniment. J'ai une vie, dehors. Une famille qui m'attend, et une meute qui compte sur moi. J'ai des responsabilités, une raison de vivre, et de me battre quotidiennement pour entendre toujours mon coeur battre. L'ombre s'élève à quelque distance de moi. Je l'observe, attendant sa réponse.
- Rajaa, Sekmet. Et toi ?
Je hume ses effluves. Oui, nul doute que cette louve est Sekmet. Elle pue à pleine truffe. Déjà, des envies de meurtre s'emparent de moi. Je l'imagine aisément là, allongée sur le flanc, se vidant de son sang et s'étranglant en essayant de me supplier. Un sourire déforme mon visage, même si dans la pénombre, elle ne peut le voir. Je m'approche de plusieurs pas, ne craignant pas l'ennemi. Je suis bien plus fort que n'importe quel Sekmet, et nous ne sommes que deux ici. Je pourrais la tuer. Elle s'assoit, et je sens son regard posé sur moi malgré mon incapacité à percevoir les détails de sont visage. Une louve noire. D'autant moins de possibilités de la détailler. Je ne peux jouer que sur ma certitude d'être trop fort au corps à corps, pour qu'elle prenne le risque de me provoquer. Et évidemment, sa posture n'indique en rien une attitude agressive. Elle ne cherche pas les ennuis, elle attend seulement que je daigne répondre à sa question. Alors, d'une voix emprunte de menace, je m'avance un peu plus vers elle.
- Ne reconnais-tu pas l'ombre de ton geôlier ?
Je la provoque délibérément. Il paraît que les Sekmets sont sanguinaires, qu'ils aiment le sang et sont trop fiers pour se laisser marcher sur les pattes. Il paraît qu'ils sont aussi bagarreurs que les Esobeks sont compatissants. Alors, pourquoi ne pas me passer les nerfs sur une petite Sekmet trop stupide pour avoir su fermer sa gueule au bon moment ? Il me suffit de l'énerver un peu, et le jeu pourra débuter. Juste quelques mots suffisent, la plupart du temps. Voyons de quelle trempe est cette jeune femelle au pelage sombre.
Je le sentis s'approcher, et il me répondit au bout d'un moment, d'une voix plaine de menaces :
- Ne reconnais-tu pas l'ombre de ton geôlier ?
Bien sûr que si, quelle question idiote. Les Hordiens puent plus que de la crotte de bouc. Mais bon, ça serait très, très suicidaire de lui dire ça. Et puis, il me provoque, il veut sûrement une bagarre. Mais pas moi, même si j'ai délibérément fermé la porte. J'ai seulement remarqué mon erreur trop tard.
-Bien sûr que si, lui répondis-je simplement. Les Hordien ont une odeur, hmm... Caractérielle. Très.
Je m'efforçais de garder mon calme, puisque c'est ce qu'il ne voulait pas. Ce ne fut pas difficile, puisque l'ombre réduisait sa vision. Je vais pas me laisser marcher dessus, mais pas chercher à me battre. Folle, oui, sanguinaire, et surtout lorsqu'on parle de mon sang, non, même pas dans tes rêves mon gros.
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Ven 3 Avr - 15:30
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Dans l'ombre et le silence
- Bien sûr que si, les Hordiens ont une odeur, hmm... Caractérielle. Très.
Mon sourire ne s'efface pas, et la distance entre nous diminue de plus en plus.
- Caractérielle, oui. C'est le moins qu'on puisse dire.
Je perçois sa silhouette par des fins rais de lumières qui filtrent par les fissures, dans les parois. Alors je lui tourne autour, lui montrant mes crocs puissants par moments.
- On dirait qu't'es pas tombée au bon endroit, hm ?
Nul doute qu'au moins mouvement, je lui sauterais à la gorge. Mais le plus amusant, certainement, c'est que je le ferais même si elle ne bouge pas. Avoir une telle opportunité est trop beau, je ne saurais la laisser passer. Combien de fois aie-je eu devant moi une créature aussi faible tout en étant en excellente santé ? Oh, ça remonte probablement à ma dernière visite chez ma compagne, où j'ai pu voir mes petits si innocents. En pensant a eux, je me rappelle mes convictions. Je ne cesse de lui tourner autour, mais je me rappelle rapidement que je ne suis pas un lâche et que, même si éliminer un ennemi de plus est bien pour mes ambitions, je serais un moins que rien si je m'attaquais à une ennemie si faible, et coincée entre mes griffes sans aucune échappatoire. Alors, après de longues secondes à la toiser, je lâche un grondement résolu et je m'éloigne pour fouiller vers l'entrée de la tanière. Il faut que je trouve cette fichue sortie.
- Caractérielle, oui. C'est le moins qu'on puisse dire. On dirait qu't'es pas tombée au bon endroit, hm ?
Pour ne pas être tombée au bon endroit, je me suis complètement glandée. Mais bon, temps pis maintenant... Il tourna un moment autours de moi, puis grogna et s'éloigna. Temps mieux. Il marcha vers la sortie, et je le suivis à une distance raisonnable. Puis, une question me fit réfléchir. Après mûre réflexion, je me dis que je ne pouvais pas risquer grand chose, et demanda :
-Dis, tu as des louveteaux, ton odeur me fait penser à quelqu'un, mais je me souviens plus qui...
Je continuais de marcher lentement, loin derrière lui.
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Mar 7 Avr - 12:56
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Dans l'ombre et le silence
La louve sombre me suit à bonne distance, jusqu'à ce que j'atteigne la paroi à l'autre bout de la tanière qui nous a piégés tous les deux. Je commence mes fouilles au sol, à la recherche d'un sous-terrain à creuser pour nous évader, lorsque sa voix me fait relever la tête.
- Dis, tu as des louveteaux ? Ton odeur me fait penser à quelqu'un, mais je me souviens plus qui...
Des louveteaux ? Pourquoi des louveteaux ? Une odeur familière provient-elle forcément de louveteaux ? Je me retourne lentement vers elle et, malgré la pleine obscurité, je gronde et je montre les dents.
- Si j'avais une quelconque progéniture, Je t'aurais abattue pour la nourrir.
Je claque des mâchoires pour marquer ma menace, et je reprends mes recherches.
- Maintenant aides-moi à creuser, au lieu de poser des questions stupides.
Il se retourna, grogna et lança d'un ton menaçant :
- Si j'avais une quelconque progéniture, Je t'aurais abattue pour la nourrir.
Je voulais répliquer, mais il m'en empêcha en claquant des mâchoires et en ajoutant :
-Maintenant aides-moi à creuser, au lieu de poser des questions stupides.
Je soupirais et m'approchais.
-Oh, bon, t'inquiètes pas, je voulais juste savoir. De toute façon, ai-je une tête à m'attaquer à des louveteaux? Si on doit bien avoir un point commun c'est bien celui de pas s'attaquer à plus faibles que soi.
Parce que j'avais remarqué qu'il n'avait pas attaqué à cause de ça. Mais je m’empressais d'ajouter, au risque de recevoir gros s'il prenait cette remarque au mal :
-Mais, je comprends ton choix, si tu en as, mais que tu ne veux pas le révéler au risque de les mettre en danger.
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Mar 7 Avr - 17:12
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Dans l'ombre et le silence
J'ai recommencé à griffer le sol frénétiquement, et la jeune femelle semble prendre tout son temps pour m'aider. Si elle ne veut pas sortir d'ici c'est son problème, mais j'ai bien d'autres choses à faire que de croupir ici pour le restant de mes jours.
- Oh, bon, t'inquiètes pas, je voulais juste savoir. De toute façon, ai-je une tête à m'attaquer à des louveteaux? Si on doit bien avoir un point commun c'est bien celui de pas s'attaquer à plus faibles que soi.
Je lâche un léger grognement agacé, mais n'ajoute rien. Vrai que si j'avais voulu sa mort, elle ne serait déjà plus de ce monde.
- Mais, je comprends ton choix, si tu en as, mais que tu ne veux pas le révéler au risque de les mettre en danger.
- Si j'en avais, crois-tu que quiconque oserait s'attaquer aux louveteaux d'un loup tel que moi ?
Je lâche du tac au tac après avoir cessé brusquement mes recherches et m'être retourné tout aussi vite pour la toiser de mon regard saphir. Si elle pense pouvoir me comprendre ou ne serait-ce qu'imaginer la moindre de mes pensées, elle se plante le droit dans l'oeil. Je gronde un peu plus fort, agacé par sa présence.
- Tu m'aide, ou tu veux crever ici ? Parce que si y'a qu'ça, j'peux t'rendre ce service.
-Si j'en avais, crois-tu que quiconque oserait s'attaquer aux louveteaux d'un loup tel que moi ? lâcha-t-il. Tu m'aide, ou tu veux crever ici ? Parce que si y'a qu'ça, j'peux t'rendre ce service.
Non, ça ira. Pas pour l'instant. Je me rapprochais et me mis à gratter le sol. Ça me rappelait l'autre fois, avec le Hordien et la Solitaire, Nymeria. Puis, je me rappelais ma rencontre avec Adriel. Un minion p'tit loupiot. Très curieux.
-Bien sûr que oui qu'ils pourraient les attaquer, lui dis-je tout en creusant. S'ils ne t'aiment pas, ils voudraient sûrement se venger en s'en prenant aux tiens.
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Mar 7 Avr - 17:37
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Dans l'ombre et le silence
Enfin, la louve d'ébène me rejoint. Et a force de gratter avec moi, nous permettons à quelque rayon de lumière de pénétrer l’habitacle. Je lâche un soupire de soulagement, j'ai compris que c'est en tirant cette paroi que nous parviendrons à nous libérer.
- Bien sûr que oui qu'ils pourraient les attaquer. S'ils ne t'aiment pas, ils voudraient sûrement se venger en s'en prenant aux tiens.
A seulement quelques centimètres de sa gueule, je claque brutalement des mâchoires et je ne m'éloigne pas. J'ai même choppé une touffe de ses poils très courts dans ma gueule, mais je ne bouge pas le moins du monde.
- Tu la boucle. J'ai pas d'mômes. Maintenant, creuse plus vite, je veux m'tirer d'ici.
Il claqua ses crocs, et m'attrapa une touffe de poils avant de lâcher :
- Tu la boucle. J'ai pas d'mômes. Maintenant, creuse plus vite, je veux m'tirer d'ici.
-D'accord, d'accord... marmonnais-je.
Néanmoins, je n'étais pas convaincue. La bouille adorable d'Adriel restait gravée dans ma mémoire et ne voulait pas partir. Je soupirais en continuant de creuser. Qu'est-ce que les Hordiens avaient mauvais caractère... Et puis, une idée vint germer dans mon esprit. Et si? Non, je ne pense pas qu'Adriel puisse être son fils. De toute façon, quand bien même ce serait vrai, il ne me le dirait pas... Et le môme n'en savait rien. Sûr à cent pour cent. Sinon, pourquoi voudrait-il ne rien dire à propos de ces enfants? S'ils en avait vraiment. En tout cas, j'étais vraiment confuse. Vraiment. Une partie de moi pensait qu'Adriel était son louveteau, la deuxième ne le pensait pas, mais n'écartait pas l'idée qu'il en ai, et la dernière pensait qu'il n'en avait tout simplement pas.
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Jeu 9 Avr - 11:34
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Dans l'ombre et le silence
Elle acquiesce en bougonnant. Elle sait parfaitement que si l'envie me prend, elle ne fera pas long feu entre mes mâchoires puissantes. Finalement, le trou s'agrandit et la lumière entre davantage pour chasser l'obscurité. Je peux mieux détailler sa frêle carrure, le peu de muscles qu'elle possède et ses yeux ocres. Pourtant je n'y fais pas plus attention et, ravivé par la luminosité extérieure, je me bats avec la plaque de fer pour la faire bouger et permettre à nos deux corps de se faufiler dehors. J'appuie de toutes mes forces pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que l'objet lourd cède et nous laisse enfin rejoindre l'extérieur. Là, j'inspire un grand coup, soulagé, et je prends quelques secondes pour me secouer le pelage de toute cette poussière accumulée à l'intérieur. Pour sûr, je ne fouillerais plus les tanières humaines avant bien longtemps. Je lance un dernier regard à Rajaa. Je devrais la tuer maintenant, histoire de faire un poids mort en moins chez les Sekmet, et une victime de plus pour le compte des Hordiens. Mais soit, il semblerait que la paternité m'ait ramolli. Je m'éloigne de quelques pas, me ravise et lui lance un regard menaçant.
- Aujourd'hui tu m'a aidé à sortir de là. Je te laisse donc la vie sauve.
Puis je me tourne de manière à lui faire pleinement face, et je montre les dents en la fixant droit dans les yeux.
- En revanche si je te revois, tu ne sera rien d'autre qu'une proie.
Et je m'éloigne en trottinant, sans un mot ni un regard. Ma famille m'attend, maintenant.
Lorsque le trou fut assez gros, le loup poussa la plaque de métal des deux pattes. Je l'aidais, et ensemble, nous y arrivâmes. Il sortit, suivi par moi. Une fois dehors, je le vis s'ébrouer et il me lança :
- Aujourd'hui tu m'a aidé à sortir de là. Je te laisse donc la vie sauve.
Il gronda avant d'ajouter :
- En revanche si je te revois, tu ne sera rien d'autre qu'une proie.
Une proie, alors c'était ce qu'il éprouvait envers les Sekmets. Et bien, soit, je ne serais qu'une proie. Mais, vu qu'il se dirigeait vers le camp, je fus obligée de le suivre. Mais, à une distance raisonnable tout de même. Ma rencontre avec Adriel tournait en boucle dans ma tête, et je ne pouvais l'enlever. Finalement, je n'y tint plus :
-Dis, juste comme ça, tu connais un Adriel. Oh, et steuplé, évite de me sauter dessus si oui.
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Jeu 9 Avr - 19:24
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Dans l'ombre et le silence
Chose que je n'ai pas prise en compte : c'est une Sekmet. Pas de chance, nous rentrons au même camp, aujourd'hui. Alors, elle reste loin derrière, mais elle me suit. Je grince des dents, et je m'efforce de l'ignorer pour le reste du trajet. Chose qu'elle ne fait pas, puisqu'elle finit par me parler de nouveau. N'a-t-elle pas compris que je n'épargnais sa vie que pour une seule et unique fois ? J'ai bien envie de la prendre immédiatement à la gorge. Elle aurait dû fuir lorsqu'elle en a eu l'occasion. Elle aurait dû prendre un autre chemin, et tout faire jusqu'à la fin de ses jours, pour éviter de me croiser à nouveau. Puis je pense à Tybalt et un sourire s'affiche sur mes babines. Mon meilleur ami n'aurait pas hésité une seconde, mais il n'a aucune conscience. Moi, j'ai des principes. Alors je gronde en sourdine, sans me retourner.
- Nan.
Si je suis quelque peu intrigué par sa question, et surtout par le fait qu'elle prononce le nom de mon fils, je n'en montre rien. Pas une once de doute, pas un dixième de ralentissement. Aucune hésitation dans ma démarche, pas la moindre trace d'incertitude dans ma voix. Si elle connaît mon fils, elle a plutôt intérêt à se faire toute petite les temps à venir. Je n'épargnerais pas deux fois une louve si j'apprends qu'elle a côtoyé mon fils dans de mauvais termes. Mais pour aujourd'hui, j'en ai fini avec elle. Alors, cette fois, c'est moi qui pars. J'ai de toute manière, une chasse à mener avant de rentrer. Je quitte le chemin habituel qui mène droit au camp, et je m'enfonce dans la ville pour disparaître dans les décombres.