°Pourquoi ai-je fais ça?...°
Les larmes perlèrent à mes yeux. Il faut que j'arrête d'y penser. Il faut que je marche, que j'oublie, que je recommence ma vie. Mais pourquoi ai-je fais ça? Je revois encore son visage, qui me regarde, l'air infiniment triste... Et ses dernières paroles...
"-Tu seras toujours ma petite princesse..."
Ça y est, je pleure, à chaude larmes. Il faut pourtant que j'avance... Alors je marche, en boitillant. Cette brulure me fait atrocement souffrir. Je l'ai méritée. Pour avoir tué mon père, je mérite même la mort.
Je n'aurais jamais du l'écouter, cette pourriture... j'ai honte, honte de ce que j'ai fait. Je me demande comment j'ai pu l'aimer. Maintenant, cet amour que je croyais éternel a été remplacé par de la haine, une haine sombre et violente.
Quelle horreur! Cette odeur me révulse! Au moins, je ne risque pas d'être repérée à l'odeur, celle-là surpasse toute les autres...
J'avance maintenant dans la boue, j'en ai jusqu'au ventre. L'avantage, c'est que ça soulage ma brulure.
Je continua pendant quelques mètres avant de m'immobiliser subitement.
Une brindille venait de craquer, à ma droite...

La lune arrivait à son zénith, répandant sur les marais une pâle lueur blanche. Silencieuse comme une ombre, une louve au pelage fauve se faufilait au travers de la végétation pourrissante. On pouvait se demander quelle étrange mission avait bien pu amener cette louve de meute à venir patauger dans les environs. La raison était simple, Yroen, avait été chargée par sa meute de patrouiller dans les marécages à la recherche de survivants de la meute des Dariaks, les hurleurs de l'aube. Il y avait de cela quelques jours maintenant, leur territoire avait été bombardé par les armées humaines.

Aux dernières nouvelles, seuls Kiriac, le prince de la meute en avait réchappé. Depuis, la meute des Esobeks s'était organisée pour chercher d'éventuels survivants, mais en vain. Aujourd'hui, il ne restait plus que les terres reculées du nord qui n'avaient pas encore été fouillées. Les marais en faisaient partis et Yroen s'était portée volontaire pour les explorer.

L'odeur qui s'échappait de l'eau stagnante était d'une telle puanteur que la louve ne pouvait s'empêcher de toussoter régulièrement. Qui donc pouvait bien venir se cacher ici ? Yroen doutait de trouver ici âme qui vive. Si les Hurleurs de l'Aube avaient survécu aux bombardements, ils ne se seraient certainement pas venus se cacher ici.

Yroen sautait d'îlots en îlots pour éviter d'avoir à marcher dans l'eau marécageuse. Qui sait quels prédateurs ces eaux troublent pouvaient abriter ? Cette seule pensée fit se hérisser quelques poils sur l'échine de la louve. L'Esobek avait beau être courageuse et d'un tempérament terre-à-terre, elle ne serait pourtant pas mécontente de quitter cet horrible endroit.

C'est alors que de fines vaguelettes à la surface de l'eau firent sortir la louve de ses pensées. Ce marécage n'était finalement pas aussi désert qu'elle ne l'avait pensé. Prudente, Yroen s’avança à travers le marais jusqu'à entrevoir enfin la créature qui était à l'origine de ces remous. Une louve au pelage noir comme l'ébène avançait péniblement dans les eaux boueuses. Était-elle une Dariak ? Difficile à dire pour le moment. Yroen l'interpella d'une fois forte :

- Hey toi, qui es tu ? Je suis Yroen, princesse Esobek. Appartiens-tu à la meute des Hurleurs de l'Aube ?

-Eh toi, qui es-tu? Je suis Yroen, princesse Esobek. Appartiens-tu à la meute des Hurleurs de l'Aube?
Je me retournais brusquement, l'échine hérissée, vers la source de ces paroles : une louve majestueuse qui m'observais. Princesse? Esobek? Hurleurs de l'Aube???
Je ne comprenais pas vraiment ce qu'elle me disais, sa voix parvenait floue à mes oreilles. J'avais néanmoins saisi le message : elle voulait savoir qui j'étais.

Je luttai pour rester droite malgré la fatigue accumulée ces derniers jours et lui dit d'une voix rauque :
-Je suis Andhakara, une simple solitaire venant du Nord.
Ses yeux jaunes luisait dans l'obscurité. A la réflexion, elle avait vraiment l'air d'une princesse, cette louve... Fière et droite, la tête haute, le pelage légèrement agité par la brise légère...Tout le contraire de moi : j'étais trempée et sale, affamée et fatiguée. Et surtout, j'avais des meurtres sur la conscience.

Mes pattes se mirent à trembler, j'avais le tournis. Il fallait que je mange et que je me repose, sans quoi je ne survivrais pas.
°ce serait peut-être mieux ainsi?...°
Ce fut ma dernière pensée avant que je m'effondre de fatigue...

Yroen toisait la louve au pelage noir de son regard doré, son esprit soudain empli de mille questions. Une solitaire ? Que pouvait-elle bien faire ici, dans ce lieu nauséabond ? Était-elle seule ? L'Esobek observa l'inconnue avec une grande attention, elle semblait épuisée et à bout de forces. A son tour, l'étrangère observa Yroen de son regard bleuté, ses pattes vacillant dangereusement sous son propre poids. Si elle n'appartenait pas à la meute des Hurleurs de l'Aube, cette louve semblait néanmoins bel et bien en détresse. Yroen fit un pas vers elle pour lui venir en aide avant de se raviser. Après tout, elle ignorait tout de cette solitaire, elle ne pouvait prendre le risque de se faire duper.

Alors qu’Yroen s’apprêtait à poser de nouvelles questions à l'étrangère, elle vit avec stupeur cette dernière fermer peu à peu ses yeux avant de s'effondrer dans l'eau boueuse du marécage. L'Esobek ne prit pas la temps de la réflexion et s'élança en direction de la louve. Yroen pénétra à son tour dans l'eau trouble du marais et agrippa avec fermeté l'échine de la louve au pelage noir. Non sans quelques difficultés, Yroen réussi à hisser la solitaire sur la rive sablonneuse. Sa respiration était faible et saccadée, mais au moins, elle était le signe que la vie n'avait pas encore totalement quitté son corps exténué.

Yroen ébroua son pelage pour essayer tant bien que mal de se sécher. La boue tâchait désormais sa fourrure d'ordinaire immaculée, mais qu'importe. Il n'y avait certes aucun Hurleurs de l'Aube par ici, mais cette mission d’exploration n'aura finalement pas été si vaine que cela.

Yroen s'allongea à quelques pas de la louve. Andhakara ... Non décidément ce nom ne lui disait vraiment rien. Quelle folie avait bien pu amener cette étrangère sur une terre si hostile ? Les réponses ne tarderaient pas à venir. Le marais ne fournissait pas d'eau potable, ni une quelconque nourriture comestible à se mettre sous la dent, mais un peu de repos serait sans doute suffisant pour permettre à cette louve de reprendre assez de forces pour lui permettre de sortir du marécage.

Yroen observa l'horizon. Le soleil allait bientôt se lever. La meute attendait son rapport aux premiers rayons de l'aube, mais de toutes évidences elle ne serait pas à l'heure à son rendez-vous. Elle reporta son regard sur la louve toujours inconsciente, essayant d'imaginer ce qui avait bien pu la mener jusqu'ici ...

Un rayon de soleil illumina mon pelage boueux. J'émergeai à moitié du sommeil et, les yeux à peine entrouverts, regardai la "princesse". Était-ce elle qui m'avais tiré de là? Sûrement, à en juger par son pelage boueux, autrefois impeccable. Mais pourquoi était-elle restée? Elle aurait pu tout aussi bien partir et me laisser me débrouiller... Et pourtant elle était là, près de moi. Je ne le méritais pas, elle aurait dû me laisser mourir. Ç’aurait été mieux pour tout le monde, une meurtrière en moins... L'amertume m'emplit et je me forçai à penser à autre chose.
J'ouvris les yeux, en grand cette fois. J'avais faim. Et soif, aussi. Mais pour l'instant, une seule chose me préoccupait : Où étais-je arrivée? Je me relevai légèrement et regardai autour de moi. J'étais dans un marais boueux, infestés d'insectes. Des arbres morts et des plantes pourries étaient éparpillés un peu partout.
Tout ça sans parler de l'odeur... Comme si des milliers de corps animaux ou végétaux était en décomposition dans l'eau stagnante. A part moi et cette Yroen, il n'y avait pas âme qui vive.
Elle n'avait pas encore remarqué que je m'étais réveillée, même si cela ne saurait tarder. Je la regardai longuement avant de détourner le regard. J'avais honte, honte de ce que j'avais fait. Elle n'aurait pas dû me sauver, sauver une meurtrière... Qu'y a-t-il de pire?
Je décidai de rester allongée, position la moins douloureuse pour mon corps meurtri. Et comme si cela ne suffisait pas, ma brulure me fit souffrir de nouveau, pour me rappeler ce que j'avais fait. J'en avait marre, marre de tout. Pourquoi vivre si c'est pour souffrir? Autant physiquement que mentalement d'ailleurs...
Voilà ce à quoi je réfléchissait quand elle remarqua que j'étais réveillée...

Yroen observait la ligne d'horizon d'un air songeur. L'Esobek avait fini par l'allonger à quelques pas de la solitaire nommée Andhakara. Le soleil se levait peu à peu, illuminant le marrais d'une douce clarté. Cette fois-ci, elle était bel et bien en retard pour faire son rapport, mais c'était après tout pour une bonne cause ...

Fleuve d'Amandes tourna la tête pour jeter un coup d’œil à la louve évanouie. C'est seulement à instant là qu'Yroen constata que l'inconnue était réveillée. Toute deux s'observèrent en silence, le regard doré de Yroen fixant sans ciller les yeux bleutés Andhakara. La solitaire semblait épuisée et à bout de forces. Quelles épreuves avaient bien pu l'obliger à venir risquer sa vie dans ces marrais ?

- Tu t'éveilles enfin Andhakara, dit elle se souriant légèrement.

Yroen se redressa afin de s'assoir face à la solitaire. Et sans plus de cérémonies posa la question qui lui tracassait l'esprit.

- Que vient faire une solitaire du nord dans ces terres inhospitalières ? Seuls les loups bannis et ceux qui ont besoin de se cacher osent s'aventurer ici ...

des nouvelles ?

[Non, Andhakara n'avait dit ne pas avoir de temps il y a quelques semaines. Je ne sais pas si elle souhaite continuer :s Si elle ne répond pas, je conclurais le RP toute seule en fin de semaine].

Je vais répondre ce week-end, promis juré!
Désolée de ne pas être très présente mais je pense que ça va s'améliorer... :S

[D'accord, j'attends encore quelques jours =) Mais n’hésites pas à me le dire si tu veux clôturer le Rp. Je n'y verrai aucun souci, je comprends parfaitement]

Je suis vraiment désolée... Je n'ai plus le temps de répondre...
Je veux bien que tu clôture le RP, si tu veux bien...
Encore vraiment désolée...

[HRP : Pas grave Je ferai ça ce week-end ]