J'étais sortie aujourd'hui... J'aurais dû y réfléchir à deux fois... Je m'étais inconsciemment dirigée vers mon endroit préféré quand j'étais petite... Et j'aurais dû réfléchir... Si j'avais su qu'il était devenu ça ! Un immense sentiment de nostalgie m'envahit... Il était si beau avant... Un lac immense, enfin pour moi à cette époque, magnifique, d'un beau gris pour un lac, avec des belles petites fleurs, et l'herbe qui tremblait sous le vent... Je m'y revois encore, la première fois que je l'ai vu, ce beau lac. Je devais avoir trois ou quatre mois à ce moment là... J'étais sortie assez loin de la tanière, en tout cas par rapport à avant cette sortie. Je voulais voir ailleurs, alors j'étais allée loin, très loin, si bien que je me suis perdue. J'étais terrorisée rien qu'à l'idée de rencontrer un loup inamical... J'ai eu de la chance d'ailleurs, aucun loup ne se fit voir. Mais malgré ça, j'avais peur, et froid. La nuit était venue... J'étais vraiment fatiguée, tellement que je me suis endormie près de ce lac sans même m'apercevoir qu'il était si près. Le matin, j'étais reposée, logique. Mais, ma peur ne s'était pas volatilisée, et lorsque je découvris où j'étais, un immense soulagement m'avait enveloppée. Je ne savais pas pourquoi, mais cet endroit me paraissait familier... Je m'étais amusée comme une folle à courir partout, entre les arbres, dans les hautes herbes... Et, vers la fin de la matinée, j'avais osé mettre une patte dans l'eau. Elle était chaude en été. Je me suis mise à courir dans les petites vaguelettes, et puis j'ai eu faim. Très faim même. Un petit rire m'échappa à ce souvenir. Je savais pas chasser. Mais j'était débrouillarde, et en courant autour du lac, pendant une bonne demi-heure, j'avais découvert un buisson de fraises. Et je m'en suis régalée, tellement que j'en suis tombée malade, une simple indigestion, mais qui me força à dormir toute l'après-midi. Quand je me suis réveillée, le soleil était couché. J'ai mangé d'autres fraises, en faisant toutefois attention à ne pas en manger trop... Il y avait pas mal de buissons alors j'était sûre que j'aurais assez de nourriture pour un moment. J'ai joué une partie de la soirée, et quand il a commencé à faire trop sombre, j'ai rejoins mes buissons et me suis endormie. Le lendemain, j'ai continué à jouer dans les flots, mais, l'après-midi, je ne voulais plus, j'en avais assez, je voulais revoir mon père. Il me manquait, même si parfois il m’oubliait un peu. Sa présence était rassurante. J'ai eu de la chance. Plus tard, quand mon père m'a retrouvée, j'ai appris que c'était ici qu'il avait rencontré ma mère. Mais, à ce moment, je ne savais pas où elle était. Je lui avais posé plein de question sur qui était ma mère,, et il y avait répondu patiemment. Il n'y a que quand je lui ai demandé où elle était qu'il ne m'a pas répondu. Je ne l'ai appris qu'a mes six mois, quand il a lâché qu'elle était morte à ma naissance. Je lui en ai voulu et me suis enfuie, mais je suis revenue assez vite à cause de la faim. Enfin, ce lac était mon plus beau souvenir, et maintenant, à cause de ces foutus hommes, il est affreux... Je soupirais, et ne voulant pas m'infliger ça, je retournais à la faille de Grenats, profondément déçue de ma sortie, ma première depuis... Depuis presque deux mois...