Je me faufile dans l'ombre. L'odeur piquante des Lames de Foudres mêlée à celle des hommes m'en donnerait la nausée. J'essaie seulement de faire abstraction. La meute a besoin de chasseurs, a besoin d'un garde-manger rempli. Et les proies se font difficiles à trouver. Alors, comme j'ai la flemme, oui, sincèrement j'ai la flemme aujourd'hui mais que je ne veux pas être un poids mort, je viens piller. C'est une première mais ça, je m'en fous.

L'enclot des poules est entièrement à ma portée ... Mais je trouve cela maigre comme récolte. Oh, ce serait une bonne prise, oui, tout de même, mais je vais viser plus haut. Je contourne les grillages et arrive à celui des vaches. Là, c'est du sérieux. Les humains viennent à peine de disparaître derrière le mur qui borde cette partie-là de leurs élevages. Ils tournent, je crois. Ce qui signifie que je n'ai pas beaucoup de temps. Je me faufile jusqu'au grillage et trouve une faille, ouverte par un autre loup j'imagine. Je passe dedans, grimaçant au contact des piques de métal. J'en re-sors avec quelques poils en moins et grogne, exaspérée. Enfin. Je contourne les vaches et essaie d'en trouver une à ma taille. J'en trouve une plus petite, qui ne doit pas être un veau mais pas un adulte non plus. Elle fera l'affaire. Je lui bondis dessus dans plus attendre et la tue aussi vite. Elle met du temps à succomber alors que je reste accrochée à sa nuque. Elle s'épuise et tombe doucement à terre. Quelles idiotes, ces autres vaches. Elles ne bougent pas, ne s'inquiètent pas plus que ça. J'attrape ma vache et commence à la traîner dans le noir. Les étoiles brillent au-dessus de ma tête, étrange chose, les nuages pollués ne les cachent pas ? Je reprends le passage dans le grillage et y passe difficilement ma vache. Elle passe néanmoins, ce qui a pour effet d'agrandir le passage. Tant pis. Les vaches n'auront qu'à s'enfuir vers nos terres, la bpnne affaire ! Tiens, en voilà une bonne idée ... Détruire les grillages et relâcher tous les animaux ! Merde ! Pendant que je réfléchis, des hommes s'approchent à grands pas. Ils ne m'ont pas encore vu. Oh, si, là ... Un faisceau lumineux est pointé sur moi, tenant ma vache, et je me retrouve aveuglée un instant. Un cri d'homme retentit. Je ne réfléchis pas plus et m'enfuis à toutes pattes. Ils ne me suivront pas, j'en suis sûre. Ce n'est pas pour ça que je vais décélérer non plus.