La matinée semblait bien calme, pour le Mâle Grisâtre, lui qui avait prit pour habitude d'aller chasser très tôt, ce matin là, il n'avait fait qu'une ronde d'observation, afin de remarquer s'il y avait eu des changements,même infime, dans les lieux qu'il affectionnait tout particulièrement pour chasser ou pour se calmer dans ses moments de rage incontrôlable. Il avait réussit, jusqu'alors, à la cacher aux yeux de tous. Du moins de tous, pas ceux qui s'étaient déjà battu à ses côtés, mais dans le feu de l'action, comment comprendre que le loup à vos côtés n'est en réalité qu'un pantin manipulé par une rage et une soif de sang qu'il n'arrive à endiguer que quelques minutes seulement ?

Tandis qu'il rentrait vers le campement de sa meute, il lâcha un fin soupire. C'était devenu un train-train habituel très désolant. Ce manque de lumière naturel commençait à lui donner envie de ... Non, il ne devait simplement pas y penser. Il devrait trouver un endroit où prendre un bain de soleil, à force, il commençait à croire que sa fourrure prenait une teinte blanchâtre, et non son gris-noir habituel. C'était désolant, c'était enrageant, c'était terriblement frustrant. Mais à quoi bon râler sur son sort ? Que pouvait-il bien faire de plus ? Il n'avait pas le pouvoir d'aller faire tomber ces trucs en métal qui volent loin dans le ciel.

Si seulement il l'avait pu, il l'aurait fait, et il aurait facilement pu récupérer le territoire de sa meute. Mais ça, c'était un des fantasmes de ses rêves les plus fous, là où il pouvait voler comme les oiseaux. Sérieusement, l'esprit fait parfois des trucs super louche, quand on dort. C'est terrible.

Et tandis qu'il s'approchait du garde-manger pour prendre une simple collation. Une odeur différente à l'habitude lui força le museau. Et la salive vint lentement monter à sa gueule. Ses yeux luisaient déjà d'amusement. Quelqu'un qu'il ne connaissait pas était dans le coin. Et ce ne pouvait pas être une nouvelle recrue, oh non ... Il connaissait cette odeur entre milles.

Haussant la voix à l'entrée du Garde-Manger, il vint en bloquer la sortie de son imposante carrure.

- Je sais que tu es là ... Sors d'ici, si tu ne veux pas servir de nourriture à la meute ...

Freux plissa les yeux, les rendant à deux fentes laissant briller son regard vairon par cette simple ouverture. Il se mit à gronder, gardant malgré tout la gueule fermée. Si il avait pu, ses yeus auraient simplement lancé quelques éclairs afin de tuer l'arrogant qui essayé de venir piquer le fruit du labeur de sa meute. Mais quel fou, celui-ci, ne savaient-ils donc pas qu'entrer dans le campement d'une autre meute était suicidaire ? Il allait lui faire comprendre à celui-ci, qu'il ne fallait pas venir CHEZ LUI !

S'approchant du mâle, il vint essayer de lui coller un coup de patte sur le crâne. Il ne cherchait en aucun cas à le tuer, ni à le blesser. Non, il allait essayer de l’assommer pour le tirer loin de chez eux. Loin de la meute Esobek. Il lui laissait, comment dire, une sorte d'avertissement, de seconde chance. Après tout, il ne s'était pas tenté à lui sauter dessus pour le mordre ou pire. Freux n'avait donc aucun sentiment de haine véritable envers ce loup là. Pauvre de lui, il agissait par envie de trouver à manger. Mais ce n'était pas suffisant, si tout le monde faisait ça, le monde était foutu.

Si son coup avait eu l'effet escompté, Freux aurait attrapé le pauvre loup par la peau du cou pour le tirer plus loin. A l'abris des autres loups. Cherchant méticuleusement un endroit où, malgré tout, son ennemis serait en sécurité.

Si son coup avait raté. Eh bien, le mâle ennemis aurait de nombreuses possibilité. Même si à présent, Freux bloquait l'accès à la nourriture.