Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 « La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre. »

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Sam 7 Mar - 20:47


« La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre. »
solitaire.


Force → 11
Agilité → 20
Endurance → 06


Tes paupières sont lourdes. Tes membres le sont aussi. Tu es allongé à même le sol. Tu es dans un de ces tunnels. Tu ne sais pas lequel. Tu n'as ni la force ni l'envie de chercher lequel c'est. Tu as simplement cette immondice d'odeur qui te parvient toujours au museau lorsque tu te trouves en sous-sol. Le sol sur lequel tu reposes est crasseux, miteux, moisi, emplit de toute sorte de détritus et de saletés. Malgré cette épaisseur de crasse, le froid de la pierre parvient à ton pelage, même à tes os, qu'il glace. Il ne fait pas bon vivre dans ces tunnels et trouver un endroit convenable pour se reposer n'est pas chose facile. Ce n'est pas ce que tu avais en tête, mais les circonstances font que tu t'es écroulé en ce lieu. Tu n'as plus la force de te relever, tu le pressens. Tu ne tentes même pas de le faire, ce serait vain. Ton corps, tes muscles, tentent même de se détendre. Tu t'affaisses. Tu as sommeil. Tu le sens, tu ne tarderas plus à t'endormir. Ton rythme cardiaque se raccourcie. Ta respiration se fait plus lente et plus profonde. Tes yeux sont à présents clôt. Tu ne les rouvriras pas avant un bon moment. Bientôt, tu quitteras ce fichu monde où la faim te prend chaque jour un peu plus de force, où la vie est un combat perpétuel, où le monde prend fin et où tu n'es pas libre de faire tout ce dont tu désires. Bientôt, tu rejoindras le monde des rêves, celui où tout est possible, celui où tu es libre de tout.

Zzzzzzzzzzzz.

Tu pénètres dans ce monde. Ton corps semble si léger. Tu ne souffres plus des courbatures musculaires de ton vivant. Tu ouvres les paupières, tout autour de tout est d'un blanc somptueux, trop pur à ton goût. Cette vue te répugne légèrement. Tu te contrains néanmoins à laisser tes yeux ouverts. Tu te lèves agilement, presque comme si on t'y avait aidé. Seulement, tu y étais parvenu tout seul. Ici, en ce lieu magique, tout était possible. Tu jetas un oeil à ton corps et à ton pelage. Celui-ci se trouvait nimber de poussière de tu ne sais quoi, qui te rappelait bien dans quel monde tu étais : celui des rêves. Tu te mis alors à avancer légèrement. Tes pattes frôlaient à peine le sol alors que tu marchais calmement. Tu ne sentais aucune douleur. Tu ne souffrais ni de la faim, ni de la fatigue. Aucun bruit ne venait rompre le silence presque magique de ce lieu, sinon celui infime de tes pas. Tu te laissas divaguer ainsi pendant un moment. Jusqu'à ce que tu retrouves dans un lieu que tu connaissais depuis maintenant plus de deux ans.

Tu reconnus là le territoire que tu avais parcouru il y a de cela longtemps. Tu te rappelais avoir suivi ces sentiers pour devenir ce que tu étais, un espion Sekmet. Pourquoi est-ce que ce fichu rêve t'emmenais là ? Tu n'avais pas besoin de te rappeler ton passé. Ton présent était bien mieux. Et le passé te semblait oublié. Pourtant, une petite brèche restait dans ton coeur et elle se rouvrit. Si tu avais été capable d'aimer les femelles, tu aurais une place de choix dans une meute. Une place d'Alpha... Au fond, tu disais t'en ficher, ce n'était pas totalement vrai. Tu aurais aimé que ton histoire tourne autrement. Tu te serais peut-être plu à la tête d'une meute : ordonnant au lieu d'exécuter. Néanmoins, le destin en avait décidé autrement. Mais qui a dit que ta chance était passée ? Qui te dit que tu n'auras pas la chance de mener un jour les Sekmet? Cette idée commence à siniser fortement en toi. Elle grandit, germe, croît, si bien qu'elle expulse et fait explosé littéralement toutes tes autres idées. Sous tes pattes, le paysage défile. Tu reconnais bientôt le territoire Sekmet. Ton envie de mener ne fait que se renforcer. Enfin, les récents événements s'insèrent dans ton idée. Cette abominable et cruelle bête qu'est Skull. Elle qui se croit invincible, entouré de ses bouffons meurtriers. Si seulement tu pouvais te retrouver seul avec elle. Qui sait, peut-être que tu pourrais la battre. Tu avais toutes tes chances, comme n'importe quel loup qui aurait le courage de se dresser devant elle au lieu de courber l'échine. Au fond, ceux qui l'écoutent, ces prétendus meurtriers, assassins, guerriers, peut importe comment elle les appelle ne sont que des eunuques indignes d'intérêts et dépourvu de courage. Ils ont beaux se prétendre sanguinaires, ils se laissent guider par le bout du nez par cette stupide louve qui leur ressemble. S'il faut ressembler à ceux que l'on mène alors, tu ne mèneras probablement pas une grande meute.

Tu continues d'avancer. Tu te perds dans tes pensées de domination. Tu te vois déjà en haut de l'échelle hiérarchique. Tu aimerais cette place. Tu serais un bien meilleur meneur que Skull à tes yeux. Voilà que tu atteins le Camp des Sekmet. Tu te glisses dans l'immense faille qu'est le gouffre. Tu te laisses glisser jusqu'au fond de la Blessure et tu tombes bientôt museau à museau avec les Grenats qui marquent le début du Camp des Sekmet. Tu te plais à reconnaître ce lieu. Il semble aussi joli que lorsque tu es arrivé. La chaleur t'importune moins qu'à ton arrivée. Est-ce l'habitude ou le rêve qui t'aide à la combattre ? Tu l'ignores. Tu continues. Bientôt, tu es dans le Camp à proprement parlé. Tu aimes beaucoup l'aspect de ce Camp. Tu aimes cette couleur rouge dans laquelle est baigné l'antre sombre. Tu files à travers les roches, esquivant leurs arrêtes parfois pointus et coupantes. Sans faire plus attention que cela, tu avances, le nez en l'air, embourbé dans tes pensées. Tu ne vois pas arrivé cette louve. Tu lui fonces dedans, la renversant. Tu entends le bruit qu'elle émet en tombant sur le sol rocailleux. Tu entends son grognement monté. C'est ce qui te fait redescendre sur Terre. En face de toi, tu aperçois la figure idiomatique de Skull, crocs découverts, poils hérissés. Elle se relève d'un bond. Ses yeux te lancent des éclairs. C'est à ce moment précis que tu dois prendre une décision. Elle se redresse de toute sa hauteur. Tu dois choisir entre courber l'échine et t'écraser en t'excusant ou bien défendre ton honneur. Ta décision semble toute prise. Tu n'as aucunement l'envie de t'aplatir devant elle. Tu ne t'aplatirais plus devant quiconque. Tu te redresses de ta hauteur. Tes muscles saillent sous ton corps squelettique. Skull, elle, semble bien mieux nourris que toi. Son pelage brille, ses muscles saillent et on n'aperçoit pas ses côtes, ces dernières sont tellement visibles sur toi. Tes crocs se dévoilent et un grognement sourd s'échappe de ta gorge. Ce n'était qu'un avertissement et pourtant, cela ressemblait fortement à une mise au défi. Comment est-ce qu'elle va réagir ? Tu ignores la portée de ton geste. Néanmoins, tu ne feras pas machine arrière. Tu n'en as ni l'envie, ni la possibilité. Tu peux remporter cet affrontement et les honneurs comme tu peux le perdre et y laisser ta vie. Tes crocs claquent d'impatiences à l'idée de se planter dans la gorge de cette louve. Tu attends néanmoins qu'elle porte le premier coup. Ce qu'elle ne tarde pas à faire. Tu profites de ta musculature souple pour esquiver son coup de crocs qui se prédestinaient pour ta gorge. Tu te concentres sur cet affront. Te déconcentrer reviendrait à servir la victoire à Skull sur un plateau d'argent. Ton rythme cardiaque augmente fortement au fur et à mesure que tu esquives les offensives de la louve. Tes crocs se referment plusieurs fois dans le vide. Les crocs de Skull font, eux, plus de ravages, ils t'arrachent des touffes de poils. Tu grognes de plus belle. Tu ne vas pas te laisser battre par une femelle de son rang. D'un bond agile, tu lui retombes enfin sur le dos. Tes griffes se plantent tant bien que mal dans son corps et tes crocs n'hésitent pas un instant et trouvent sa gorge. Ils se resserrent, tes mâchoires les actionnant. Tu goûtes enfin à son sang de vile créature. Sans surprise, tu te rends compte que ce dernier est âcre et amer. Tu savoures tout de même ta victoire. La vie de Skull quitte son corps aussi vite que le sang qui se déverse sur le sol. Tu es victorieux. Dommage que ce ne soit qu'un rêve !

(c) Pyroli

 « La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre. »


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