Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
bon je suis vraiment désolé pour le retard mais je voulais prendre le temps de faire une réponse digne de ce nom
Suivre les règles, accepter les règles, se plier aux règles d'autrui, se plier aux règles de ceux qui sont plus forts. Se plier. On m'a toujours dit de suivre les règles, de s'y plier. Sans broncher, sans même chercher à comprendre ces règles. Celles qui dictent votre vie, vos relations, votre caractère, la façon dont vous agissez. Vous vous pliez aux règles car vous ne connaissez que cela. Le fait de suivre, de se plier. Vous n'êtes que des machines, des robots qui s'exécutent au rythme d'une musique infernale. Et maintenant ici, je suis le robot qui en entraine un autre dans son inévitable chute, dans sa lente agonie, dans son suicide. Comme un kamikaze qui s'entraine dans les limbes avec les autres. L'autre, mon frère, ma moitié ou du moins ce qu'il était il y a bien longtemps. Avant les règles, avant tout cela, avant la douleur, avant l'horreur d'une vie cadrée par des règles. Mais qu'elles sont-t'elles, qui sont ceux qui nous imposent cette vie peuplée de démons perfides. Que dois-je pense, lorsque ce pauvre pantin innocent se trouve en face de moi, glissant lentement dans les ténèbres. Il dérape, ses appuis lâche, son cerveau lui hurle de faire marche arrière mais que faire, comment ne pas suivre celui qu'il n'a pas vu depuis des siècles. Il ne peut que glisser, il ne peut que suivre, que me suivre. Ce n'est pas un choix, c'est comme une règle qui est imposé par son inconscient. Il en souffre, il souffre parce qu'il ne peut que glisser. Il perd prise. Il glisse irrémédiablement vers les limbes.
Alors qu'il ne s'en rend pas compte il fait son deuil. Le deuil d'une vie qui commençait à lui sourire, le deuil du bonheur, de la joie. Le deuil du frère qu'il connaissait. Le deuil de son passé. Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. La personne refuse d'y croire. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe. Il refuse, il pense à une imposture. À un mensonge, à quelque chose monté de toutes pièces. Il ne pense pas à la possibilité que je dise la vérité. Il pense au mensonge, seulement au mensonge. Il ne peut espérer autre chose que la vérité qui n'en ai pas une. La colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte. Il veut l'étriper, il veut taire ce mensonge dans le sang. Il veut faire payer la douleur, le passé, la peine. Il ne comprend pas, ne veut pas comprendre. Aveuglé par une rage, agité par des spasmes haineux, poussé par une envie meurtrière. Il veut voir, il veut sentir le sang couler. Il ne le crois pas, il ne veut pas le croire. Il veut seulement assouvir un désir de vengance, il veut lui faire payer d'avoir déterré le passé enfoui sous un monticule de douleur. Marchandage : phase de négociations, chantage. Il veut comprendre, il veut négocier la vérité qui s'impose à lui. Il ne veut pas y croire, il veut modifier l'annonce. Il espère pouvoir changer le passé, il veut remodeler ses souvenirs. Il veut négocier avec l'étranger, avec celui qui a détruit son passé, celui qui a détruit son présent. Son cerveau cherche febrilement, sa mémoire se force malgré la douleur. Son corps entier se tend vers le passé, cherchant à se défaire de la réalité pour en recréer une autre. Repli : phase plus ou moins longue caractérisée par une douleur psychique et un état léthargique. Puis lorsqu'il comprend il s'enfuis, prend ses jambes à son cou. Il veut courir, il veut s'enfuir. Il veut se replier dans un petit coin de ténèbre et ne plus jamais en sortir. Il ne veut qu'oublier la douleur qui le traverse. Il aimerait s'endormir, il n'a plus la volonté de se nourir, de respirer, sa salive est pateuse, son cœur se contracte douloureusement. Le sang bat dans ses temps mais il n'a plus la volonté. Il veut juste oublier, il ne veut plus souffrir, il veut seulement se plonger dans les limbes. Il ne veut plus se confronter au présent, il veut seulement oublier.
Lorsqu'il sera prêt, lorsqu'il pourra lui pardonner, accepter la douleur à nouveau, accepter l'image de celui qui t'as détruit. Il apprendra a tolérer la douleur à nouveau, il apprendra a dompter ses démons, encore. Lorsqu'il sera prêt à se battre alors viendra l'Acceptation. Pour le moment il ne comprend pas, la colère est encore là, prête à jaillir, à se déverser dans ses veines, la douleur est là, prête à submerger son système nerveux. Il doit composer avec la douleur. Je suis désolé que tu ne puisses pas le faire. L'es tu vraiment, es tu cette épaule sur laquelle on peut compter, es tu cet être qui se donnerais pour les autres, qui vendrais son âme au diable. Je ne le pense pas, du moins je ne le pense plus. Car ce n'est pas mon frère en face de moi, ce n'est pas mon frère devant moi, sur ses membres fatigués, avec ces yeux las et ces crocs epuisés d'avoir tellement tué. Mais au fond qu'est ce que j'espérais ? Tout le monde est brisé, chaque être est impitoyablement brisé par ce qui l'entour. C'est la règle. C'est impossible. Tout est perdu. Quel est cet impossible, quel est ce tout. Quel est cette perte, quel est ce passé. Parlons nous réelement du même. Avons nous perdu la même chose, qu'avons nous perdu ? Quel est l'ampleur de la douleur, de la peine. C'est la seule réponse qui compte. Quel a été l'ampleur de la destruction. Tu te fais autant de mal que tu m'en fais. Son ton est plus doux, moins tranchant. La peine est partie, pas totalement certes mais son fardeau est légèrement moins lourd. Ses yeux fixent celui qui avait été son frère. Mais, mon frère, notre mal est commun. Comme relié. Solidement mêlé. Le mien au tien, le tien au mien.
Que sommes-nous devenus mon frère. Quels drôle de bêtes sommes-nous. Deux carcasses ballotés par le flot d'un destin injuste. N'as tu jamais rêvé d'être heureux. Comme avant.
Qui sommes-nous réelement, que faisons-nous sur ce monde, sommes-nous nous vraiment à notre place. Tel est la question, être ou ne pas être. Vivre ou ne pas vivre. Souffrir ou être heureux. Mais répondez seulement à cette question, avons-nous réelement le choix ?
Il n’avait pas le choix. Il était désormais face à cette immondice, à cette imposture, il ne pouvait plus faire marche arrière, il ne pouvait plus fuir. Il devait accepter. Que pouvait-il faire d’autre ? Il repensa à sa journée complète, de son réveil jusqu’à l’instant présent. Pourquoi s’était-il retrouvé ici, près de la nappe fumante, seul et désœuvré ? Pourquoi n’était-il pas resté sagement au camp Sekmet, comme il avait l’habitude de le faire ? L’avait-il réellement mérité ? Ou peut-être étais-ce cet inconnu, qui était venu le trouver ? Un relent de colère attrapa la gorge de Palladium entre ses doigts détestables. Tout était de la faute d’Arawn. Il fallait un responsable, sans quoi le monde entier du loup brun se serait effondré… pour rien. Et si ce n’était pas Arawn le coupable, qui étais-ce ? C’était par l’absence de responsable que Palladium en avait déduit la culpabilité de son frère. Il était désormais la cause de tous ses maux. « Que sommes nous devenus mon frère ? » Lui-même se le demande à l’instant même. Il est devenu une bête immonde dès l’instant où il a du accepter qui était le loup en face de lui. Il est devenu une sorte de rejet gastrique qu’aurait eu la vie, la lie de la société, le pire des fardeaux que la terre ait pu porter. Il ne pouvait plus accepter ce qu’il était, désormais. Le passé l’avait tant et si bien retourné, qu’il savait à présent que jamais plus il ne pourrait se considérer avec quelque estime que ce soit pour lui-même. « Quelles drôles de bêtes sommes-nous. Deux carcasses, ballotées par le flot d’un destin injuste. » Palladium ne croyait pas au destin. Le destin, ce n’était qu’une vague invention que le monde avait créé pour se rassurer, pour se dire qu’on n’y est pour rien, que nous ne contrôlons pas ce qui nous arrive. Ce qui devait arriver arrive, et ce qui devra arriver arrivera. Stupidité de ces gens remplis de peur. Le destin n’existe pas. On fait tous les jours des choix, bons ou mauvais, qui ont des répercussions. Rien à voir avec une ligne déjà toute tracée. Comme si notre vie ne nous appartenait pas. Palladium aurait bien aimé, à cet instant, faire une croix sur ses convictions, croire un instant en ce destin qui lui aurait permit de penser que rien de tout cela ne lui arrivait par sa faute : il aurait enfin pu se dire qu’il n’était pas responsable de ce qui lui arrivait. Mais il avait la sale impression qu’il l’avait mérité, que c’était une sorte de vengeance que le temps lui infligeait. Il se ferait toujours rattraper par le temps, il ne le vaincrait jamais. Le temps, cette fois-ci, une fois de plus, avait eu raison de lui. Le temps l’avait terrassé, achevé, attaché, aliéné. Le temps avait prit la forme d’un loup noir, à l’œil farouche et à l’âme torturée. « N’as-tu jamais rêvé d’être heureux. Comme avant. » Ces paroles heurtèrent le loup brun de plein fouet. Elles sonnaient à la fois comme un poignard que l’on retourne dans une plaie béante, et à la fois comme un appel du Diable en personne. C’était une proposition à la dégringolade la plus totale que son frère lui mettait là sous le nez. Il le replongeait entièrement dans le bonheur qu’il avait pu connaître, bien qu’il ne parvienne plus à s’en souvenir. C’était encore trop loin, trop enterré, trop volontairement oublié pour que ce sentiment ressorte à nouveau. Il ne s’en souvenait plus. Son seul souvenir de bien-être, c’était lors de la dernière sieste qu’il avait pu faire, ou de la dernière proie qu’il avait pu tuer. Cela s’arrêtait ici. Le bonheur n’existait pas, n’existait plus, n’avait jamais existé dans l’univers prosaïque de Palladium. Il ne pouvait se permettre d’exister, au risque d’apporter avec lui son lot de souffrance et de désolation.
PALLADIUM « Je ne rêves plus de tout ça depuis bien longtemps. Je ne penses plus, je ne rêves plus. La pensée nous ronge, les rêves nous nourrissent de faux espoirs. A quoi bon? »
Sa voix s'était brisée dans ses derniers mots. A quoi bon? A quoi bon s'entêter à lutter, quand tout semble vouloir vous mettre à terre.
HRP:
héhé, j'espérais bien que tu t'appliques un peu pour moi! sinon histoire de faire une petite dépression, compare nos jauges (a)
BY ACCIDENTALE
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Mer 25 Mar - 21:49
Je répond demain j'ai trop d'boulot se soir ♥ désoley du délai vermine
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Jeu 26 Mar - 19:25
(F: 22, A:14, E: 22)
What about fear of the past? Palladium & Arawn
Spoiler:
Tu saoules avec tes jauges de gosse beau :3022031423: On s'amorce vers une fin ou pas ?
Je suis arrivé a saturation. Comment cette situation peut-elle s'éterniser autant que cela. Je ne supporte plus ces gémissements incessants venant de la part de mon frère. Se plaindre, rejeter la faute, se morfondre. Voilà les seules choses qu'il rumine depuis que je l'ai retrouvé. Il a changé, lui qui d'habitude ne lâchait que quelques paroles. Voilà un loup autrefois stoïque qui maintenant ne fais que de se plaindre. Je voudrais le plaquer contre le mur, le fracasser, lui donner la rouste que notre père aurait du lui donner bien des années auparavant. Je n'en peut plus. Je dois tous gérer, et mon frère vient de s'ajouter à la liste. Comment peux t-il être aussi enfantin. Aussi immature. Autant pleurnichard. Sommes-nous vraiment de la même famille. Si mon corps avait été plus musclé, comme avant, voilà bien longtemps qu'il serait à terre, en train d'assumer sa vie de merde. Mais voilà après un mois de garde auprès de la prison, jour et nuit, mes chasses sont rares, mes entrainements inexistant, les moments de repos presque absent. Mon regard fatigué, fatigué des services rendus à la Horde. Voilà un prix bien cher payé pour être un bâtard. Je n'en peut plus. Je ne rêves plus de tout ça depuis bien longtemps. Je ne penses plus, je ne rêves plus. La pensée nous ronge, les rêves nous nourrissent de faux espoirs. A quoi bon? » Je soutiens son regard. Le sien, fuyant, encore sous le choc d'un frère qu'il pensait bien loin. Je secoue la tête. À quoi bon, mon frère. À quoi bon m'entêter à chercher une part d'affection que tu aurais eu envers moi. À quoi bon tenter de te raisonner. Après tout c'est à toi de prendre tes choix. Mais je t'en supplie, assume-les.
Ne me force pas à partager ton fardeau. Je te rendrais au centuple tout ce que je t'ai pris si cela est possible. Malheureusement c'est impossible. Alors cesse de te morfondre, par pitié, cesse ce jeu.
Il est temps de grandir, d'évoluer. D'assumer, de souffrir en silence. D'accepter les coups et la douleur. C'est difficile. Ardu et douloureux mais je t'en supplie, ne me force pas à t'aider. Ne me force pas à recommencer la douleur. Tu n'as pas le droit. Tu ne peux pas, mon frère rejeter une énième fois la faute sur ma fugue. Tu as pris des choix qui ont changé le court de ta vie. Mais tu dois désormais accepter le fait que tu ne serais plus jamais celui que tu étais. Je suis éreinté. Comme si cette discussion avait durée des millénaires. J'ai faim. J'ai sommeil. Mon crâne est douloureux. Me voilà bien vieux désormais. Me voilà trop vieux pour ces crétineries. Je n'ai plus l'énergie. Plus cette vitalité. Plus de rage. Plus rien. Je tourne le dos à mon frère. Je m'éloigne, à petits pas, au cas ou il voudrait me rattraper. Mais pourquoi le ferais t-il après tout, je suis à l'origine de toute sa douleur. Je veux juste déraper, doucement déraper dans les bras de Morphée ou qui que se soit d'autre, cela n'a plus d'importance.
La peur danse toujours dans ses prunelles jaunes, en petites flammes malicieuses et sournoises. La peur qui le hante depuis le moment où il a posé les yeux sur son frère revenu d’entre les morts. Mais à quel prix ? Palladium n’avait aucune idée de ce qu’il avait bien pu traverser, après que la mort ait frappé leur famille. Il n’en avait aucune idée, et il ne voulait surtout pas savoir. Il ne voulait pas savoir ce qu’avait enduré ce frère occulté, par peur de voir qu’il s’était avéré plus faible que lui, ou bien parce qu’il ne voulait pas entendre une douleur plus grande que la sienne. Il préférait rester aveugle et sourd, c’était tellement plus aisé… « Ne me forces pas à partager ton fardeau. » La mélancolie qui s’était emparé de Palladium quelques instants plus tôt s’évapora comme par enchantement. Son frère venait de lui insuffler une vague de haine en son for intérieur, par ces quelques mots. Son fardeau, Arawn ? Le loup brun déglutit. C’était là le plus lourd poids qu’il avait jamais eu à supporter, mais il se serait senti un peu moins alourdi si celui qui partageait son sang avait au moins la décence d’avoir une souffrance au moins aussi grande que la sienne. Mais qu’en était-il ? Il préférait se délester, comme il l’avait toujours fait, de tout ce qui l’effrayait ? Il préférait laisser, égoïstement, cette trop encombrante charge à son frère brun : ce crétin saurait bien se débrouiller tout seul, non ? N’était-il pas fait pour cela ? Pour se décharger sur lui des choses devenues trop gênantes ? Les crocs du loup brun se serrèrent et sa mâchoire grinça imperceptiblement sous la pression. Ses prunelles irradiaient, et si elles avaient jeté des flammes, nul doute que le loup couleur charbon aurait été carbonisé. « Alors cesse de te morfondre, par pitié, cesse ce jeu. » Palladium recula d’un pas. Jamais une quelconque réconciliation, jamais aucune forme d’alliance ne serait possible avec ce faux frère. Il le haïssait déjà encore davantage qu’au début de leur rencontre. Il n’était qu’un Hordien asservi et stérile, duquel on ne pourrait jamais rien tiré de potable. Et, quelque part, même si cette pensée l’attristait un peu, elle réconfortait Palladium : il n’avait rien perdu. Mais la colère était toujours là, à faire vibrer son cœur sous sa voix impérieuse : tue-le, disait-elle. Mais les souvenirs fraîchement revenus jouaient contre la colère, et se mêlait à elle pêle-mêle un tourbillon de pensées qui empêchaient le Pantin de se jeter sur Arawn. Le brun couva ce dernier d’un regard méprisant et hautain. Déjà, le noir faisait demi-tour et s’esquivait lentement. N’était-ce pas ce qu’il savait faire de mieux, fuir ? « T'as raison, Arawn, je ne vais pas t'imposer de comprendre ce que j'ai pu ressentir quand tu t'es barré comme un lâche. Tu n'y survivrai pas. » Il avait craché ça sur un ton rempli de rancune, mais sa voix tremblait légèrement. Ses pupilles brillaient d’aversion. Rends-toi bien compte de tout le mal que tu as fait. Palladium avait des flots et des flots de paroles qui lui venaient à l’esprit, qu’il aurait voulu balancer à la tête du noir comme ça, sans autre forme de procès, il aurait voulu l’envahir, l’acculer, l’embourber dans ce tas de rancune qu’il nourrissait à son égard et qui le rongeait de l’intérieur. Il aurait voulu lui adresser tous les reproches que la Terre ait pu porter, il aurait voulu pouvoir lui transmettre la douleur et le désarroi qu’il avait ressenti lors de sa trahison. Il l’avait abandonné, littéralement, et ce fut la pire déchirure dans l’enfance de Palladium. Il fallait vivre avec ça, cependant, outrepasser la douleur à laquelle Arawn semblait insensible, et semblait vouloir se débarrasser. A la pensée que son frère puisse n’éprouver aucune souffrance, la haine monta encore d’un cran dans l’être du loup brun. Il recula encore d’un pas, comme si mettre plus de distance lui permettrait de ne pas lui sauter à la gorge. Il fallait qu’il s’évite ces accès de violence inutiles. Il contrôla donc l’envie irrépressible de meurtre qui montait dans sa gorge et picotait sa mâchoire, pour ajouter d’une voix plus calme et totalement contrôlée, une seule phrase qui, l’espérait-il, piquerait Arawn au plus profond de son être. Il voulait lui faire mal, il voulait qu’il souffre comme lui il avait souffert.« Mais fais comme toujours: casses-toi, tu ne t'en portera que mieux. »
HRP:
héééé je sais, ça a encore augmenté en plus!! désolée du retard en ce moment c'est le bordel, travail + cours c'est ingérable et je suis crevée.. oui oui par contre on se refera ça, j'ai adoré **
BY ACCIDENTALE
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Ven 3 Avr - 21:53
(F: 25, A:20, E: 29)
What about fear of the past? Palladium & Arawn
Spoiler:
Bon pour le coup là il est vraiment schyzo
Colère, douleur, peine, confusion, tristesse, rage. Tous ces sentiments qui se mélangent dans l'esprit du loup noir. Ces orbes se plongent dans celles de son frère, ses orbes sans expression, ses orbes qui ne peuvent révéler sa souffrance, tant son corps se déchire au flot des paroles. Tant son cœur se consume au fil des mots qui sortent de la bouche de son frère. Le loup souffre comme aucun autre. Mais il ne le montre pas, il reste droit, fier. Il reste hordien alors qu'il voudrais demander pardon, il voudrais s'excuser. Mais comment s'excuser alors que son frère vient de le détruire. Il devrait le tuer, le mettre en pièce. Ou le laisse le mettre en pièce, lui, Arawn devrait se laisser achever. Non, non, non Arawn doit reprendre le contrôle. Arawn doit affronter son passé, il doit affronter ce regard que lui lance son frère. Alors il lève la tête, plonge son regard malade dans celui de son frère. Le même jaune mais pas le même esprit. La même voix qui résonne mais une folie différente. Les mêmes et pourtant si différents. Arawn tremble, sous le joug de la colère, de la souffrance. Arawn tremble car la colère veut prendre le dessus, Arawn tremble car Nemetona veut sortir. Il tremble, irrépressiblement. À nouveau il se retourne, à nouveau il veut fuir. Un dernier spasme agite sa carcasse. Sa voix veut hurler la douleur qu'il éprouve. Comment ose t-il ? Comment cet être brun si malfaisant ose t-il le traiter de lâche ? Comment ose t-il ? Qui durant nos jeunes années à encaisser les coups pour les deux autres ? Qui durant toutes ces années à souffert pour le bien de la fratrie ? Lui. Le loup noir, le loup brun se planquait derrière l'autre pendant que l'ainé encaissait sans broncher, sans jamais lever la patte, sans jamais pousser un cri. Ce que ce frère a pu ressentir. Et lui, et le loup noir n'a t-il point le droit de souffrir, est t-il condamné à voir les autres vivre pendant que lui survit ? Cet égoïsme, ce dédain dans sa voix. Le loup noir doute, est-ce vraiment le même frère que le hordien a côtoyer des années auparavant ? Et moi. Et moi, voilà ce que le loup aurait voulu hurler à la face de cet être tellement torturé par la souffrance. Et la voix hurle dans ton crâne et la voix gémit. Et ton corps se tourne, d'un bloc. Et ton crâne manque d'exploser, la voix s'intensifie encore dans ton esprit, fait écho dans tout ton être. La voix gronde, le loup noir gronde. Tu n'as que faire de sa peine, tu ne veux pas savoir l’épopée de sa douleur, le documentaire de sa minable vie. Alors que le loup recule, tu avances. Droit, tu tentes de dissimuler les tremblements de tes membres, la folie dans tes yeux. Ton cœur est lourd, tellement lourd, la folie est un fardeau tellement lourd, un fardeau qui pèse sur tes épaules chétives. C'est tellement dur. Tellement dur de ne pas s'abandonner à une folie pur. Tellement dur qu'on en deviendrait suicidaire. Qu'as tu à perdre, mon cher Arawn ? N'es-tu pas déjà une épave, une loque ? Crains-tu réellement de perdre le peu qu'il te reste ?
Lâcheté ? Qu'en fait tu de la tienne ? Hein Palladium, qu'en fais-tu ? Ou était tu lorsque père s'acharnait sur moi ? T'es-tu une seule fois opposé à ses crocs qui m'ont laissés des cicatrices ?
Tu avais parlé d'une voix sereine. Neutre. Comme une machine, comme un automate. Sans sentiments, sans regrets, sans appréhension.Tes yeux s'étaient plongés dans ceux de ton frère. Ton jaune malade dans le sien, pas plus sain. Puis à nouveau ta voix, qui cette fois cherchait à faire regretter ton frère s'éleva. « Mais fais comme toujours: casses-toi, tu ne t'en portera que mieux. » Ta bouche qui allait s'ouvrir se referma. Tu cherchais à happer de l'air, à respirer. Mais c'était impossible. Ton corps entier était paralysé. Par la haine, par la tristesse, le dépit.
Faut t-il que je te les montres, ces cicatrices ? Me croiras-tu si je te racontes les nuits d'agonies ? Les journées d'errances poursuivis par la voix ?
Il s'approche de lui. Il gronde, son poil se hérisse. Ses babines se soulèvent. Sa rage afflue. Il est presque collé à lui, il sent sa rage à lui aussi.
Où peut être que tu voudrais m'achever ici, maintenant ? Qu'en penses-tu ? Serais-tu capable d'achever la vie de ton propre frère Palladium ?
Et tandis qu’il reculait, pour ne pas céder place à la haine, pour que la colère ne brise pas le barrage qu’il s’était imposé et qu’il avait fortifié, le loup noir avançait. Il s’était retourné, à la surprise de Palladium, qui aurait été tenté de croire qu’il partirai sur ces belles paroles. Mais les mots du brun avaient eu raison du noir, et ce dernier était revenu sur ses pas. La colère agitait son œil d’une lueur farouche, et Palladium décela un léger tremblement sur ses membres crispés. La haine s’était emparé de lui tout entier, et il avançait sur son propre frère, le pelage hérissé et le regard mauvais. Les muscles du brun se contractèrent et, dans un rictus, ses crocs se dévoilèrent lentement. Il hésitait encore sur la marche à suivre, mais Arawn était très menaçant, et le loup brun préférait ne pas prendre de risque. Son frère l’effrayait réellement, à cet instant. « Lâcheté ? Qu’en fais-tu de la tienne ? Où étais-tu quand notre père s’acharnait sur moi ? T’es-tu une seule fois opposé à ses crocs qui m’ont laissé des cicatrices ? » Ses paroles heurtèrent le Pantin comme un couteau en plein cœur. Il perdit immédiatement toute contenance, et sa queue fila entre ses pattes postérieures : il baissa les yeux. Où était-il ? Il était derrière son frère, caché comme un couard, attendant que la colère d’un adulte décérébré se tasse, attendant que son frère les protège, attendant que la souffrance de l’un apaise la peur des autres. Ils avaient été immondes, égoïstes et peureux. Ils n’avaient pas été des frères, ils n’avaient été que des spectateurs de cette barbarie. Mais jamais ils n’avaient osé s’interposer. Pire encore, seul Blasphem avait eu le courage de mettre à mort leur géniteur, tandis que Palladium avait persisté à choisir la fuite, jusqu’au bout. La honte et le remords se saisirent de lui, et nouèrent leurs remontrances dans son esprit emmêlé. Pardon, aurait-il voulu crier. Pardon, s’il le fallait, je serais prêt à récupérer deux fois ta souffrance. Mais le pardon est inutile, ce qui est fait est fait. Le mal avait été distribué, il n’était plus altérable. Et c’est parce qu’il était ineffaçable que Palladium se sentait si mal dans sa peau. « Me croiras-tu si je te racontes les nuits d’agonie ? Les journées d’errance poursuivies par La voix ? » Le Pantin déglutit lentement. Son frère en rajoutait, il savait que ce sujet le laisserait sans voix, et qu’il se sentirait comme une vermine sale et hypocrite. Il ne faisait que jouer sur les apparences, depuis le début, tentant de se donner le beau rôle, le rôle de la victime et de l’opprimé. Mais le véritable salaud dans cette histoire, c’était bien le loup brun. « Serais-tu capable d’achever la vie de ton propre frère, Palladium ? » Le Pantin croisa furtivement le regard de son frère. Oh non, bien sûr que non. Il aurait aimé se convaincre que c’était facile, qu’il aurait pu y parvenir sans encombre, sans états d’âme, un simple coup de crocs sur l’artère principale, et le tour serait joué. Mais non, il en était absolument incapable. Il ne pouvait pas. Il ne voulait pas. C’était impossible. Il s’agissait de son frère, de son ami, de son confident et protecteur. Même si tout cela avait sombré dans l’oubli, il ne pouvait pas outrepasser ces souvenirs. Ils restaient ancrés en lui, plus que jamais. Son enfance le poursuivait. Mais il ne sut que répondre. Que fallait-il dire ? Que pouvait-il dire ? Il n’avait aucun argument de défense valable, il se savait immonde et cette situation était tragique. Les excuses n’auraient servi à rien. La plaidoirie ou les justifications ne feraient que mettre son frère encore plus hors de lui qu’il ne l’était déjà. Il préféra rester silencieux.
HRP:
ça part en saucisse! 8D
BY ACCIDENTALE
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Jeu 9 Avr - 21:52
(F: 37, A:34, E: 35)
What about fear of the past? Palladium & Arawn
Spoiler:
Regarde mes jauges je t'ai enfin dépassée Pour info nemetona c'est son nom à la base mais comme il est schyzo ben Arawn c'est son côté méchant :3 Donc en gros à la base tu n'es censé que connaître Nemetona mais voilà on s'en fou
Et ainsi face à son frère le loup brun s'efface et ainsi il dit pas un mot. Dans ses yeux la souffrance brûle, la vérité, celle qu'il refusait d’admettre a éclaté au grand jour. Et maintenant il regrette ses dires, il regrette chacun des mots qui ont germé dans son esprit. Comme peut t-il te haïr alors que tu as tant fait pour lui ? Dit moi Arawn pourquoi es-tu si bon. Si généreux. Pourquoi lui laisse tu la vie alors que lui t'as tout pris. Ne sois pas cet être généreux, ne sois pas le gentil loup. Sois le loup emplit de vengeance, de haine. Ne sens-tu pas le poids des cicatrices, ne sens-tu pas la fardeau que tu as enduré pour son bien-être. Ne te méprends pas Nemetona, cet être t'aurais tué mille fois s'il avait pu, alors dit-moi, dit-moi ce qui t'empêche d’assouvir ta vengeance ? Es-tu devenu ce lâche, cet être qui se contente de suivre les autres ? Et lui regarde le, regarde le s’aplatir devant toi, devant ta carrure. Il ne mérite pas la vie que ta mère lui a offert. Répare les erreurs, rétablit la justice Nemetona. Ne te laisse pas berner à nouveau par les remords qui brille dans ses yeux, regarde le, lui et sa carcasse presque aussi frêle que la tienne. Regarde dans ses yeux, laisse le Hordien revenir, ne laisse pas ses vieux sentiments te reprendre. Observe le, ses yeux qui fuient les tiens, ses crocs qui se dévoilent alors que les tiens hésitent à percer sa chaire. Gronde Arawn, gronde contre cet être qui t'as tout enlevé. Il n'ose répondre, il n'ose attiser le feu qui gronde en toi, il n'ose te répondre à nouveau car maintenant il sait. Il connait ta peine. Il sait que celui des deux qui a le plus souffert c'est bien toi et non cet imposteur. Tue-le, tue-le Arawn. Tue-le avant que le couard ne te supplies de lui laisser la vie sauve. Tue-le.
J'aurais espérer mieux que du silence. Mais visiblement ta lâcheté est devenue une habitude.
Ma voix est froide, dure, tranchante. Sans sympathie. La voix me dit de l'achever, qu'il ne mérite la vie. Je suis partagé entre compassion et pulsion meurtrière. Je voudrais le prendre sous mon aile, lui montrer que la vie peut être belle. Je voudrais lui arracher les membres uns à uns. Le soucis c'est que dans ce bas monde la vie ne peut pas être belle. Juste noire, sinueuse, douloureuse. Alors je cède, pendant qu'elle jubile. Elle attend la chaire fraiche, elle attend la vengeance. Mon échine se courbe, mes yeux fixent ma proie. Un cercle, un grand cercle. Autour de ma victime. Je gronde, dévoilant mes crocs. Puis sans prévenir sa voix retentis dans mon crâne, me vrillant les tympans. Pas elle, lui. Lui, palladium, le jeune palladium. Le jeune louveteau qui s'applique à recopier les faits et gestes de ses ainés. Sa voix me trouble, je tremble, dévie de mon cercle. Je manque de m'écrouler, je gronde de frustration. D'incompréhension. Elle s'efface dans son esprit alors que lui reste limpide et clair. Son souvenir à vif dans mon cœur. Mes babines cachent à nouveau mes crocs. Mon ton se fait plus doux. Ma démarche plus souple, moins agressive.
J'aimerais tellement que tout recommence comme avant.
La tristesse emplie mes yeux, les remords serrent mon cœur. Un spasme agite mon être. Comme une lame de fond les souvenirs remontent. Mes yeux se plongent dans les siens. Doucement je tente un pas vers lui, et j’espère que ce ne sera pas une erreur. Après tout il pourrait m'achever, ici, maintenant. Mais je crois que s'il m'achevait ici, je ne lui en voudrais pas.
Dans les yeux de son propre frère brillent la haine, le meurtre et la lueur de la démence. Cette démence qui le ronge et qui fait de lui un être effrayant, méconnaissable. Lorsqu’il croise son regard, Palladium comprend. Il comprend qu’il a perdu son frère, mais que l’animal qui se tient face à lui n’a aucune limite, aucune règle, aucune loi. Il n’hésitera pas à le tuer si une pulsion trop forte s’empare de lui, et il n’éprouvera aucun remords. Peut-être était-ce l’instant ou jamais de fuir… Encore une fois. « J’aurais espéré mieux que du silence. Mais visiblement ta lâcheté est devenue une habitude. » Que faire d’autre, hormis fuir ? Que faire d’autre, hormis te donner raison ? Oui, la lâcheté est une habitude, et ce depuis l’enfance. Mais ne lui a-t-elle pas, plus d’une fois, sauvé la vie ? Et ne t’a-t-elle pas bien servie, nombre de fois ? Vous êtes identiques, et vous réagissez de la même manière. Dès que la situation se complique, l’envie de fuir se fait oppressante, persistante, pressante. Il faut la suivre. C’est dans votre nature, à tous les deux. Pourquoi lui reprocher ce que toi-même tu ne cesses de faire ? Palladium aurait voulu crier à l’injustice, il aurait voulu crier que les reproches que son frère lui adressaient étaient – bien que fondés – semblables à ceux qu’il aurait lui-même pu lui balancer à la gueule. Le loup noir s’approchait dangereusement de lui, et le loup fauve recula d’un pas. Il tournait autour de lui, dans des cercles de plus en plus rapprochés qui ne présageaient rien de bon, et le Pantin avait la sale impression de n’être qu’une proie vouée à une tuerie certaine. L’étau se resserrait. A quoi bon demander grâce ? Cela ne ferait que conforter le noir dans sa position de meurtrier. Les dents du loup brun se découvrirent à leur tour, et un grognement émana de sa gorge, à l’allure grave et faussement sûre. Palladium tremblait intérieurement, mais il tenta de n’en laisser rien paraître. « Une habitude qui nous est visiblement devenue commune... » Ces paroles avaient glissé dans l'air dans un souffle à peine audible. Le loup brun n'avait su comment les retenir, il s'était juste contenté de les prononcer à voix basse, comme si le loup noir ne les entendrait pas, comme si ces quelques mots n'attiseraient pas davantage sa colère. Et puis, comme perdu dans un monde parallèle, son frère abandonna ses cercles concentriques, pour chanceler un peu plus loin. Son regard vide s'emplit de peine. « J'aimerais tellement que tout recommence comme avant. » Comme avant... Cette idée rendit le Pantin nostalgique, quelques instants. Il abandonna sa posture faussement agressive, pour paraître plus souple. Il fallait s'adapter à lui, il était trop imprévisible, trop dangereux. Cette pensée coupa court à la moindre émotion qui aurait pu le submerger. Attention à cet individu, lui soufflait son instinct. A chaque instant, tu risques la mort. Palladium calculait donc tous ses gestes, toutes ses paroles pour ne pas réveiller le sombre monstre qui sommeillait en Nemetona à cet instant. Garder la tête froide. Un frisson glacé parcourut son échine. Mais pas le frisson qu'il avait éprouvé en croisant le regard fou de son frère, non. Le frisson qui annonçait Sa venue. Le frisson qui ne laissait aucune place au doute, qui vous tétanise et vous pétrifie. La Chose était en marche, à nouveau. Elle le cherchait, encore. Et elle ne tarderait pas à le trouver. Il fallait fuir. Mais il fallait gérer Nemetona également. Vite, il n'avait pas beaucoup de temps. « J'aimerais tant, également.. Mais nous ne pouvons revenir en arrière.. Tout ce que nous pouvons entreprendre, c'est passer au-dessus, tâcher d'oublier à nouveau, tenter de reconstruire parmi les débris.. » Le loup brun espérait que ces sages paroles empreintes d'amitié convaincraient le loup noir. Il espérait de tout son coeur que ce dernier ne sois pas soumis à une autre vague de haine meurtrière. Combat ou non, il devait fuir. Si Elle le trouvait, c'était fini pour lui.
HRP:
j'ai vu tes jauges je suis direct partie faire 5-6 chasses et tu peux pas prévenir avant pour Nemetona putaaain moi j'croyais que Arawn c'était celui qu'il connaissait et que la partie schizo c'était Nemetona T-T
BY ACCIDENTALE
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Mer 15 Avr - 20:10
(F: 37, A:34, E: 35)
What about fear of the past? Palladium & Arawn
Spoiler:
désolé pour le retard et le fait que je t'ai pas prévenue pour nemet'
Il me dévisage avec rage, avec un regard nouveau, un regard que je ne connaissais pas. Lentement, presque avec hésitation il découvre ses crocs. Il gronde mais il me semble déceler un tremblement, léger si léger. Mais j'en suis sur, il me craint. Une habitude, une habitude d'être lâche ? Moi, moi le lâche ? Et lui, et lui n'a t-il pas été lâche. Comme ose t-il. Un grondement sors de ma gorge. Je devrais le mettre en pièces pour cet affront. Puis lorsque Nemetona se fraye un chemin et que je prononce cette phrase qui ne me ressemble pas, lui aussi, mon frère s'adoucit. Lui aussi est torturé par les remords et par les souvenirs de notre jeunesse. Ce passé douloureux qui nous hante autant l'un que l'autre. Puis je m'abandonne, durant un instant à mes souvenirs de jeunesse. Plus de mauvais que de bons moment. Mais il y en a eu, des bons moments, des moments de partage. Puis il y a eu mon père, celui qui a gâché ma jeunesse. Je secoue la tête pour chasser le portrait du loup noir qui m'a laissé des cicatrices. Je regarde mon frère, je le détaille avec attention, puis je le vois fermer les yeux. La peur apparaît dans ceux-ci lorsqu'il les ouvrent à nouveau. Un frisson semble le parcourir, étrangement l'air se refroidit autour de nous. Intrigué j'hume l'air pour tenter de détecter un intrus. Mais rien, il n'y a rien. Il me regarde avec empressement, comme si le temps était désormais compté. Qu'est ce qu'il me cache ? J'aimerais tant également (...) tâcher d'oublier à nouveau, tenter de reconstruire parmi les débris... Wow. Il me la joue à l'envers là. Ce n'est pas mon frère. C'est un loup qui a peur, qui craint. Qui veut fuir. Mais fuir quoi ? Il n'y a rien ici, rien à craindre dans ces soutterains où nous sommes les seuls prédateurs. J'avoue que je suis intrigué par ce qui l'effraye. Je prends un plaisir malsain à le regarder, appeuré. Il tente de se cacher derrière sa carrure musclé mais je décèle dans son regard l'incertitude.
Les beaux discours c'est pas notre genre. T'as jamais su mentir Palladium. Y'à autre chose. Y'à quelqu'un... Ou quelque chose. J'me trompe ?
La voix ? Serait-ce elle ? Impossible, ici elle ne nous trouverais jamais. Cela ne peut pas être elle. Un ennemi, un loup. Tout, une meute d'homme. Tout sauf la voix. Si elle approche, frère ou pas frère j'me casse.
Le Pantin sent les prunelles de son frère courir sur son corps, il les sent sur sa fourrure, tenter de percer sa carapace, tenter de voir clair dans son jeu. La peur suinte de tous les côtés de son être, comment ne pas la voir ? Le loup noir n’est pas stupide, il a bien vu que le brun est mort de trouille. Avait-il réellement espéré faire croire à son propre frère qu’il n’avait pas peur ? Palladium évite son regard, il ne veut pas voir ces deux yeux rieurs le dévisager, et se repaître de sa terreur : il serait tellement heureux de le voir mortifié, plutôt crever que de voir ça. Comme si le fait de ne pas regarder les autres les empêchait de vous voir… Palladium restait donc stupidement les prunelles fixées sur le sol, les oreilles orientées vers l’arrière, comme s’il écoutait La Chose arriver sournoisement jusqu’à lui. Mais Elle ne pouvait pas s’entendre, ni se sentir : elle pouvait simplement se ressentir. Et Palladium la ressentait dans tout son être, son corps frémissait et des spasmes secouaient son cœur : il fallait fuir, vite. « Les beaux discours c’est pas notre genre. T’as jamais su mentir, Palladium. Y’a autre chose. Y’a quelqu’un… Ou quelque chose. J’me trompe ? » Jamais su mentir ? En d’autres circonstances, le loup brun lui aurait peut-être ri au nez, mais la situation ne lui permettait guère ce genre d’extras. Il jeta, par réflexe, un coup d’œil inquiet derrière lui. Mais rien n’avait changé, comme d’habitude : les souterrains étaient toujours aussi sombres, et toujours aussi vides. Pourtant il savait au fond de lui qu’Elle était là, et qu’Elle l’épiait. Les paroles de son frère tonnaient dans son crâne, inlassablement. Autre chose. Quelqu’un. Ou quelque chose. Ou quelque chose. Ces mots faisaient s’hérisser les poils de son échine, dans un frisson glacé. Oui, il y avait quelque chose. Mais qui aurait pu comprendre ? A cette pensée, son regard se planta durement dans celui du loup noir. Tout avait changé, ils étaient devenus fous à lier, l’un autant que l’autre. Mais Palladium savait quelle serait la réaction de son propre sang, même s’il se confiait. Une fois suffisait. Il en avait assez de se faire rejeter. Il fallait juste qu’il parvienne à se tirer de ce mauvais pas et qu’il se casse. Son frère aurait beau tenter de le retenir, il lui passerait sur le corps. « Oui, tu te plantes totalement. J'ai beaucoup à faire, je dois y aller. » Le loup brun avait lâché ces quelques mots d’un ton sec et haché. Il regretta immédiatement ce ton qui traduisait son stress. Son frère n’allait pas le lâcher, et La Chose allait le débusquer. Plutôt se donner la mort que de s’abandonner entre ses mains. Palladium se détourna du loup noir, et commença à s’éloigner d’un pas lent, qu’il avait soigné, se donnant une allure faussement décontractée. Il s'arrêta cependant un instant, pour se tourner vers son frère, l'oeil brillant. Encore un dernier effort, Palladium, un dernier effort pour soigner ta sortie, fais-lui croire que tout va bien, et que tu dois simplement accomplir ton devoir, que tu es appelé ailleurs. Regrette, mets du regret dans ta voix, montre-lui que c'est contre ton gré que tu t'en vas. « A une prochaine fois, peut-être..? Je ne t'abandonne pas, j'ai simplement à faire ailleurs... » Je ne t'abandonne pas. Un élan de nostalgie enserra sa gorge. Il contemplait la situation. Deux loups adultes, forts en apparence, durs par l'expérience. Mais tout ce que le Pantin voyait d'eux c'était deux louveteaux brisés et fragiles, si fragiles..
BY ACCIDENTALE
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Lun 27 Avr - 18:44
(F: 37, A:34, E: 36)
hrp:
finish ?
What about fear of the past? Palladium & Arawn
Ok, il me prend clairement pour un imbécile, peut m'importe après tout. S'il veut me mentir, qu'il me mente, ça aussi c'est de famille, je n'en ai que faire de lui. Ce n'est pas totalement vrai, je ne peux me détacher de tes yeux jaunes, ceux qui me ressemble, une carrure semblable à la mienne. Je voudrais être indifférent mais c'est impossible, malheureusement. Je ne le connais pas, je ne connais que le louveteau qu'était Palladium. « A une prochaine fois, peut-être..? Je ne t'abandonne pas, j'ai simplement à faire ailleurs... » Bien sûr, je dois te croire, tu penses que je vais gober cela ? Ridicule, tu fuis la situation, je semble savoir pourquoi. Il marche dans les mêmes pas que moi, je me vois en lui, dans sa démarche, dans ce qu'il fait. Dans son regard je vois la peur, les regrets, le passé. Encore une fois il me laisse, il fuis cette ombre qui le poursuis. J'ai peur pour lui, je voudrais le protéger, en prendre soin. Rattraper le temps perdu, rattraper ces moments oubliés. Recommencer à vivre une vie heureuse, épaulé par mon frère. Je voudrais lui raconter mes peines, confier mes secrets. Toute les choses que font les frères. Mais Arawn, qui voudrait porter ton fardeau, qui oserais soupeser ta peine, ton chagrin. Personne ne souhaite partager ta peine.
Tu devras l'affronter, tôt ou tard. À fuir le passé on est condamné à répéter les mêmes erreurs.