Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.

Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.


 
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 FEAR OF PAST | Arawn

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Lun 2 Mar - 21:20


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Le calme avant la tempête. Bulles immondes et nauséabondes qui éclatent à la surface de l’eau que Palladium lape lentement, d’un œil circonspect. Il faut bien le dire, où voulez-vous vous abreuver en ces temps infâmes ? La nappe puante et tiède n’était pas le meilleur breuvage qui existe, mais le loup brun s’en contentait à ses heures perdues, quand la fatigue l’empêchait de parcourir ce monde souterrain infini et tortueux. Il s’était acharné ces jours derniers à remplir le garde manger de sa meute et, tant bien que mal, il avait apporté sa contribution bien que la chance lui avait souvent fait défaut au début. Mais il avait récupéré un peu de confiance en lui et la Chose ne s’était pas montrée depuis quelques jours, également. A sa seule pensée, un frisson glacé parcouru la colonne vertébrale du canidé. Moins elle se montrait, mieux il se portait, mais il savait pertinemment qu’elle finirait par le retrouver. Ce n’était qu’une question de temps, hélas.
Le Pantin se redressa et s’éloigna de quelques mètres respectueux de la nappe phréatique. Sait-on jamais ce qui peut surgir de cette atrocité ? Cela pouvait vous brûler, vous intoxiquer, vous happer et vous tuer. Le loup tenait encore bien trop à la vie, malgré sa lâcheté légendaire. Seuls les forts, les chanceux et les lâches restent en vie. La force, il ne l’avait jamais eue, et toute force finit par vous faire défaut à un moment ou à un autre. La chance, elle était trop aléatoire, il ne pouvait se permettre de se reposer sur elle seule. Alors que la lâcheté, comprenez bien que c’est une force peu louable, mais qui est infinie, dont vous ne pouvez vous débarrasser. Elle vous colle à la peau, si facile et si accessible. C’était le chemin le plus sûr, et le plus aisé.

Palladium se laissa tomber sur le flanc, la paupière ballotant. Il se serait volontiers assoupi à l’instant même, sur cette terre humide et tiède, se sachant presque en sécurité, puisque trop en profondeur pour que les Lames de Foudre l’atteignent. Mais quelque chose, ou plutôt quelqu’un venait visiblement déranger son accès de torpeur. Palladium se redressa, aux aguets, la truffe frémissante et les oreilles pointées vers l’avant. Tout son corps était en alerte. Quelqu’un se tenait à l’affût, quelque part autour de cette étendue d’eau bouillonnante. Crois-tu que je ne ressens pas ta présence ? Palladium émit un grognement. Il n’était pas loin du camp de sa meute, peut-être était-ce un Sekmet ? Le loup ne se sentait pas en danger. Il n’avait nullement peur de ses congénères, seule la Chose pouvait le terroriser. Du moins, le croyait-il.

BY ACCIDENTALE

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Lun 2 Mar - 21:55

(F: 13, A:9, E: 15)



What about fear of past? Palladium & Arawn

HRP:
Le passé. Le présent. Le futur. Voilà bien longtemps que je ne m'en souciais plus, voilà bien longtemps que mon passé était mon présent et serais mon futur par la suite. Je n'en avais que faire. Je ne suis pas le genre de personne qui change une vie, qui change la face du monde. Je suis juste une sangsue supplémentaire, une enflure qui vivra sur le dos des autres jusqu'à la fin de ces jours. C'est ainsi. Il y a les leaders et ceux qui se dissimulent derrières leurs peurs. La Peur. Nulle ne dépasse celle que j'ai connu jeune, c'est la plus forte, celle que l'on connait alors que l'esprit ne veut pas, ne peut pas accepter la douleur psychique. C'est ainsi. Cela n'a plus d'importance.

J'avais froid, faim, peur. Mais cette Peur dépassais les autres douleurs, les autres maux. Ce regard argenté, cette démarche mesquine, ces crocs avides de gémissements, de ridicules gémissements. Les miens, ceux qui sont à l'origine de ma souffrance, ceux que j'avais poussé des années durant, ceux qui n'ont jamais arrêtés les coups, ceux que la peur n'ont pas repoussés. Je le revois, je revis la scène chaque nuit, chaque instant ou mes yeux se ferment je vois à nouveau les cris, les gémissements, la Douleur mais celle qui les surpasse tous; la Peur.

Je me ballade si on peut dire. Non je divague, comme un ivrogne, comme un bipède perdu. Voici une piètre image de ma carcasse. Moi, autrefois puissant, cruel et maintenant divaguant dans les souterrains sombres. Souterrains de merde. J'avais sommeil, mais le même problème se pose encore et encore. La Peur me tient réveillé, me tient vivant, me tiens par les tripes, je ne peux fermer les yeux, je ne peux fermer les yeux sous peine de voir. De le voir. Alors j'divague, peut m'importe ou mes pas me mèneront. Je n'en ai que faire, que faire de cette situation. Quelque chose retiens mon attention, une odeur que je connais désormais par cœur. Sekmet. D'instinct mes babines se soulèvent laissant apparaître mes crocs. Il est là, avachi sur le sol. Bien sûr dès qu'il m’aperçoit il prend la peine de décoller son arrière train du parterre. Trop aimable.

Alors Sekmet, on profite de la vue ?


Quelle belle image dois-je offrir de la Horde. Un loup aux muscles fins, au regard malade et à la démarche chancelante. Mais c'est ainsi, de toute façon mon cerveau refuse d'obéir à mes muscles. Ou l'inverse je sais plus trop. Brouillard. Mal de crâne.

Hurlements. Cette voix qui me colle des frissons, cette voix que je reconnaitrais entre mille. Maman. C'est comme un cri du cœur, mon âme entière s'élance vers elle. Mon corps se tend, tente de la toucher, de sentir son odeur, de trouver le réconfort d'autrefois. Mais tous ce que ma truffe rencontre c'est du sang. Je m'horrifie. Son sang. Et lui. Planté en face de moi. Son regard emplis de chagrin et de haine. Ses traits déformés par la tristesse singulière, par la rage aussi. Qu'as tu fais mon fils ? Nemetona. Qu'as tu fais à ta chère mère ? Puis le paysage se transforme en un milliers de cristaux. Qui éclatent et se fichent dans ma peau. je voudrais hurler mais je ne le peux. Le sang coule dans ma gorge. Je ne peux respirer. Un cri se bloque dans ma gorge. Je n'ai jamais tué ma mère. Elle est morte de vieillesse, lors une soirée d'été, entourée de mes frères. Ce n'est pas possible autrement.

Tout est trouble. La scène qui a parut durer des heures ne fut que d'une dizaine de secondes car déjà le loup brun en face de moi ouvre la bouche pour me répondre. Pourtant tout me semble plus lents, plus trouble. Je n'ai pas peur mais je crains l'avenir. Je crains sa réponse. Mais je ne sais pourquoi, je ne veux pas savoir. Je veux fuir, je veux divaguer dans les couloirs, comme avant. Malgré moi, malgré ma force, malgré ce qui m'entoure, j'ai Peur.


I'm wasting myself.I won't bleed for nothing.


� Halloween


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Lun 2 Mar - 22:23


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Le passé, que représente-t-il au juste, pour vous, adultes libres ? Il ne représente rien. Il est façonnable à votre guise, vous pouvez le transformer, le modifier, en faire ce que vous voulez qu’il soit. Les souvenirs s’échappent, s’évadent, les souvenirs se fabriquent ou se détruisent, vous n’avez pas besoin de Vérité, le mensonge suffit amplement à vous construire une vie de façade, et votre crédulité suffit à la rendre bien réelle. Le passé ne vous apportera rien. Il est tentant de s’y laisser sombrer, il est tentant d’écouter ses chuchotements malfaisants qui vous traînent vers lui, emmuré dans des pensées sordides, enchaînés par vos regrets. Mais le passé ne vous apportera jamais rien. Tout est tellement plus beau, quand tout est occulté. Quand c’est vous qui avez emmuré le passé dans sa noirceur, et que plus rien ne vous retient, tout vous est ouvert. Tout est grand, tout est à explorer, vous n’avez plus aucune chaîne à briser. Il est si simple d’effacer d’un trait les souvenirs. Crois-tu vraiment à ce que tu te racontes ?
Ce loup au pelage noir puait déjà l’odeur de la Horde. Palladium s’était levé, il n’aurait pas dû. Il aurait préféré rester allongé là, sans un mot, sans un regard pour cet enfant tapageur et avide de puissance. Qui étaient-ils, hormis un groupe de solitaires déserteurs, fuyant les principes en apparence, pour recréer les mêmes règles ailleurs ? Palladium les haïssait. Du plus profond de son être, et leur leader plus encore. Ils n’étaient que des violeurs de paix et de territoires, et ne cassaient aucuns codes. Ils étaient hors du système, mais en appliquaient les mêmes lois. Se croyaient-ils si exceptionnels pour faire bande à part ? Ils n’étaient ni plus ni moins que des loups, mortels de surcroît. Ils ne faisaient qu’envahir, dévaster, pour repartir. Crétins. « Alors Sekmet, on profite de la vue ? » L’ironie de la phrase heurta Palladium de plein fouet. Il aurait dû reconnaître ce timbre de voix plus tôt, qui avait certes changé mais qui conservait le même aspect nonchalant et faiblard. Il aurait dû déceler l’odeur qui, elle, est immuable. Mais il préféra se tenir aux apparences. Il avait face à lui un loup d’apparence irrévérencieuse et qui portait l’effluve Hordienne. Que fallait-il de plus ? Il n’allait pas chercher plus loin. Ils étaient ennemis, voilà à quoi il fallait se limiter.
PALLADIUM « Si cela avait été possible, je l'aurais fait. Mais tu empestes et tu gâches le paysage, Hordien. »
Certaines choses demeurent entravées. La barrière que Palladium s’était fixée était-elle solide au point qu’il ne reconnaisse pas son propre sang ? Elle commençait à lentement se fendiller, son monde actuel allait s’écrouler, face à un passé qu’il avait trop longtemps fui, esquivé, démenti. Mais le loup brun ne le savait pas encore. Dans quelques instants, la brèche serait trop grande pour que son inconscient puisse tout retenir, des vagues de souvenirs l’assailliraient, et il serait perdu dans ces flots de souvenirs dont il ne se souvenait plus, qui n’ont jamais existé. Il se sentirait comme perdu dans la peau d’un autre, comme noyé au milieu d’un océan qui lui serait étranger.
Mais l’heure n’était pas encore venue. Pour l’instant, il ressentait simplement une grande hostilité envers ce mâle inconnu mais qu’il ne désirait pas approcher. La Horde était bien trop dégueulasse pour être considérée.

BY ACCIDENTALE


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Mar 3 Mar - 21:56

(F: 13, A:9, E: 15)



What about fear of past? Palladium & Arawn

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Me voici donc devant lui, lui devant moi. Sekmet et hordien se jaugeant tels des ennemis. Ce qu'ils sont, ceux que le Destin veut hargneux et violent. Mais pas un mot, pas un son. L'un face à l'autre. Le brun jaugeant le noir. Le noir emporté par le flot de ses pensées, emporté par le flot du Mal qui le ronge, emporté par ce décor fiché dans sa peau, dans sa chaire, dans ses veines. Le brun incertain, hésitant presque, cherchant dans la manoir de sa mémoire, recollant les souvenirs d'autrefois. Le cerveau n'oublie jamais rien, chaque détail, le moindre regard, la moindre impression ou le plus petit sentiment est enregistré et stocké dans un recoin sombre. Alors le brun cherche dans son passé, et le noir ne cherche pas.

Il ne cherche pas car il a Peur, son passé est enfoui et il craint de s'embourber, de se faire emprisonner dans des sables mouvant dont il ne pourra sortir. Il a peur, il détourne le regard, il ne veut croiser celui du brun car il sait au fond de lui ils ont les mêmes yeux. Le même jaune. Le même pelage. La même odeur. Celle que la puanteur Sekmet ne peut dissimuler. L'odeur de la vie, l'odeur de leur mère. La sol tangue, les bruits sont confus.

Il fait froid ici. C'est une forêt, mais depuis combien d'années n'y a t-il plus de forêts ainsi ? Il fait nuit et j'ai froid. Je tremble et j’appelle ma mère. Que fais-je ici, que fais-je seul ? J'appelle mais personne ne vient. Enfin si, il vient. Ma peur s'intensifie. Je voudrais reculer, déguerpir loin, loin de lui. Mais je suis paralysé par cette peur qui me vrille le crâne, je sais que si je ne recule pas il ne fera qu'une bouchée de moi, de ma sombre carcasse de loupiot. Il décrit de grands cercles autour de moi, je sais que rien ne l'arrêtera car se soir il a revêtit son regard sombre. Je suis le fautif, mais je ne sais pourquoi. Je le sens se rapprocher, de plus en plus près. Et lâchement, lorsqu'il fond sur moi je ferme les yeux. Le sol tangue, les bruits sont confus.

La forêt m'a quitté, j'ai quitté la forêt aussi vite que je l'ai retrouvée. La forêt ou j'ai tant joué autrefois. La forêt de mon enfance. Mais voici l'heure d'être adulte et de répondre au loup brun qui me scrute. « Si cela avait été possible, je l'aurais fait. Mais tu empestes et tu gâches le paysage, Hordien. » Dédain, dégout, mépris. Ce n'est pas tant le ton qui me surprend mais sa voix. Je ne peux me tromper. Je la reconnais. Mais qui est-ce ? Mon cerveau tente de mettre un nom sur ce visage mais il est encore bien trop embumé par ma dernière vision. Encore sous le choc du passé.

Allons, pourquoi tant de haine ? Après tout nous sommes une grande famille n'est-ce pas ?


Plutôt crever que d'être Sekmet. Le seul fait de penser que les hordiens sont une annexe des Sekmet me file la nausée. Non vraiment plutôt crever que de vivre dans une meute. Tuer, piller, imposer ma puissance. Voilà ma vie, mon destin.

Que faire ? Que faire lorsque la vérité saute aux yeux, lorsque qu'on ne peut plus dissimuler les faits avec un simple sourire ? Il faut assumer. Il faut accepter de replonger dans les eaux troubles du passé, il faut accepter de se battre contre les démons du passé. Mais dès lors une seule question persiste. Serez vous assez fort ?


I'm wasting myself.I won't bleed for nothing.


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Mar 3 Mar - 22:29


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Tais toi donc, répugnant insecte. « Allons, pourquoi tant de haine ? Après tout nous sommes une grande famille n'est-ce pas ? » Et tu oses encore me demander pourquoi tant de haine, chacal de Hordien ? Le frisson de la haine parcourut Palladium. Famille, notion qui lui était devenue étrangère depuis bien des lunes. En avait-il jamais eu une ? Les souvenirs étaient écrasés sous la masse de sa boîte crânienne qui tournait à plein régime pour l’empêcher de se rappeler. S’il avait cédé à son désir le plus primaire qui soit, il aurait déjà sauté sur cet inconnu et aurait tenté – à défaut de réussir – de le tailler en pièces. Mais quelque chose le retenait. Peut-être la notion du mot inconnu. Inconnu, c’est lorsque quelqu’un ne vous rappelle rien, que vous ne l’avez jamais croisé de votre vie, qu’il n’éveille en vous aucun sentiment, aucun souvenir, aucune empathie. Or, c’aurait été mentir que dire de ce loup qu’il était un inconnu. Palladium avait l’étrange impression de le connaître. Ou tout du moins, de l’avoir connu. Cette impression se faisait de plus en plus forte au fur et à mesure que l’autre parlait. Le mot « famille » tonnait encore dans la tête du loup brun, comme une mélodie infernale. Pourquoi ?
Mais toutes ces pensées stupides lui avaient déjà fait oublier qui était cet autre : il était l’ennemi, il était la Horde, et un stupide membre de leur tribu sans foi ni loi. Il n’était rien de plus. Il n’était pas un inconnu, il était un corps étranger, un passager clandestin que les Sekmets se devaient d’exterminer, par tous les moyens possibles. Il fallait virer cette vermine répugnante qui s’accrochait à eux, tel un parasite affamé. Il fallait les tuer, un à un, de la manière la plus sauvage qui se devait d’être. Les babines du loup brun se dévoilèrent face à son interlocuteur, découvrant ses crocs, luisants dans la pénombre.
PALLADIUM « Te haïr serait déjà te porter trop d'intérêt. Dégage d'ici, j'aime savourer ma tranquillité sans qu'un quelconque parasite vienne m'importuner. »
Une bulle claqua à la surface de l’eau tiède. Cela ne fit même plus sursauter Palladium, toute son attention était concentrée sur l’animal qui se tenait fièrement en face de lui. Tous ses muscles s’étaient brusquement bandés, et sa mâchoire était crispée sur elle-même, prête à s’ouvrir pour claquer sur les pattes fines du loup noir. La tension était montée d’un cran dans tout le corps de Palladium. Ce vulgaire imposteur se croyait-il sur son territoire ? Pour une des rares fois de sa vie, Palladium n’éprouvait aucune peur face à son adversaire. Il se sentait puissant, et sûr de lui. C’était une sensation agréable, qui diffusait sa douce chaleur dans son corps tendu, une sensation qu’il n’avait pas eu l’occasion de souvent ressentir.
Pourquoi cela déjà ? Pourquoi avait-il toujours été brimé, rabaissé ? Pourquoi s’était-il toujours senti inférieur et stupide ? D’où venait cette lâcheté chronique, là où les autres étaient dotés d’un courage imperturbable ? Il avait toujours rejeté la faute sur sa naissance, mais si cela dépendait d’autre chose, si cela avait été influencé au cours de sa vie, si cela n’avait dépendu que de son entourage et de lui-même ? Il fallait absolument chasser cette pensée de son esprit avant que tout ne s’effondre, avant que tout ce monde qu’il s’était construit soit submergé, englouti, avalé par les souvenirs qui ne tarderaient pas à affluer. Il fallait se concentrer sur cet inconnu qui n’en était pas un, sur cet ennemi qui ne l’était pas vraiment, mais il fallait se concentrer, malgré les doutes et les questions, il fallait se convaincre, comme d’ordinaire. Ce n’était que la routine, il suffisait de se convaincre et tout irait bien. Tout irait pour le mieux.

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Mer 4 Mar - 21:50

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What about fear of past? Palladium & Arawn

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Le dégout déforme les traits de son visage, tordu par la haine déchiré par les souvenirs. Qui remontent, doucement, remontent. Comme un corps gonflé d'air qu'on ne peut couler. Je tremble de froid ou d'hésitation je ne saurais le dire, tous ce que je sais c'est que je tremble. Doucement mais de façon irrépressible, incontrôlable. Je baisse un instant le regard vers le sol, je laisse au loup brun l'occasion de me détruire. De m'achever sans difficulté. Mais il ne fait rien, rien qui ne trahisse l'envie qui le dévore. Qui le ronge, le dévore, le détruit.

Il me ressemble, dans ses traits, dans sa démarche, jusqu'au son de sa voix. Je ne veux avouer ce que je sais. Je veux refouler la vérité qui me hurle dans les tympans, la vérité qui me vrille le crâne et qui me retourne l'estomac. Mon corps se tend. L'air devient électrique, chargé d'une tension meurtrière. Le brun révèle ses crocs, se montre aussi menaçant qu'il peut l'être. Ce n'est pas très convaincant. Même si je sais qu'il me battra sans soucis, sans ciller. Il a toujours été le meilleur. Le plus brillant, mais pas le plus violent. Je veux confirmer mes impressions. Je tente le tout pour le tout. Je n'ai rien a perdre. « Te haïr serait déjà te porter trop d'intérêt. Dégage d'ici, j'aime savourer ma tranquillité sans qu'un quelconque parasite vienne m'importuner. » Je n'ai rien à perdre, j'ai besoin de me le répéter. Pour l'imprimer dans mon crâne. Je n'ai rien a perdre.

Oh mais tu me hais déjà. Du plus profond de ton âme tu me hais, tu hais ce que je suis, ce que je représente. Tes yeux te trahissent mon frère.


Ce mot. Mon frère. Ma famille. Celui avec lequel je partage mon sang. Celui avec qui j'ai partagé mes plus jeunes années. Je me sens faible. Nauséeux. Un profond malaise s'empare de mon corps en entier, venant du plus profond de mon être. Au plus profond des méandres de mon passé.


I'm wasting myself.I won't bleed for nothing.


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Jeu 5 Mar - 20:38


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Tétanie. Respiration. Expiration. Allez-y. « […] Tes yeux te trahissent, mon frère. »
De tous les mots qu’il avait alors prononcés, le dernier était le seul que Palladium avait entendu. Le reste avait résonné dans sa tête comme un son monotone, une sorte de bruit de fond intrusif qu’il avait à peine écouté. Mais ce dernier mot lui fit l’effet d’un électrochoc. Les barrières psychiques s’étaient brisées. Son monde, qui s’effritait jusqu’alors miette par miette, pan par pan, s’était soudain écroulé tout entier autour de lui, et ne restait plus que cet être, à l’apparence forte mais à la grandeur si chétive. Il n’était plus rien, rien qu’un stupide animal mis soudain à nu face à ce qu’il avait toujours repoussé. Famille. Le même sang faisait battre leur cœur ; l’autre, le Hordien exécutable sur-le-champ, et lui, pauvre de lui, petit esclave Sekmet. Leurs odeurs étaient semblables, leurs gènes étaient identiques. Comment se souvenir de cet inconnu, qui avait pourtant partagé une si grande partie de sa vie ? Car c’était ce qu’il était devenu : un misérable inconnu. Mais il fallait continuer à ériger ce mur, cette barrière : tout les opposait, c’était impossible. Nul n’aurait pu le retrouver, pas ici. Le monde était-il donc si peu vaste ? Il avait mit toute la distance qu’il avait été possible d’imposer entre lui et son ancien chez-lui. Il ne voulait plus s’en souvenir, pourquoi ce frère – devenu bien trop gênant – venait-il lui ramener un passé dont il voulait à tout prix se débarrasser ?
C’était un complot, une conspiration.
Cette idée fusa dans l’esprit calculateur de Palladium. C’était forcément monté de toutes pièces, ce sombre personnage se jouait de lui et jouait avec lui. Soit il s’agissait d’un imposteur, soit il s’agissait réellement de ce frère perdu qui était devenu bien malfaisant. Que cherchait-il ? Tu ne m’auras pas, je vois bien ton petit manège. Mes fortifications sont trop solides pour soi. Il fallait sauver la face. Quitte à devenir ridicule, il ne fallait jamais avouer le mensonge. Ce devait être une mauvaise blague, c’était même certain. Il fallait continuer de nier, coûte que coûte, c’était impossible.
PALLADIUM « Tu mens, pauvre imbécile. Tu mens pour te protéger, comme tous tes semblables. »
Ses griffes torturaient nerveusement la terre sous ses pattes. Tu te mens à toi-même, tu sais. Personne n’y croit, et toi moins encore, chuchotait cette petite voix insupportable et mielleuse dans son crâne. Bien sûr que si, j’y crois. Et même si je ne le crois pas, il le faut. A tout prix. La peur le dominait tout entier. Palladium se serait volontiers tiré de ce mauvais pas de la façon la plus simple – la seule – qu’il connaisse : fuir. Se tirer de ce guet-apens, de ce traquenard qui lui filait la gerbe. Mais il était comme cloué au sol, incapable de faire le moindre mouvement. Il restait là, planté comme un idiot, les muscles commençant à crier grâce sous la crispation ininterrompue qu’il leur infligeait. Peu importe, c’était peut-être une manœuvre fourbe pour le déstabiliser. L’autre n’était peut-être qu’un autre, l’autre n’avait peut-être dit cela que par hasard, pour le déstabiliser. Il n’en serait rien. Et d’ailleurs, le « peut-être » se devait de ne pas exister. Palladium se raccrochait à cette dernière pensée désespérément. Il fallait que ce personnage mente, c’était nécessaire.
Il allait sombrer.

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Mar 10 Mar - 21:52

(F: 14, A:9, E: 16)



What about fear of past? Palladium & Arawn

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Le cœur se contracte. Le cœur envoie le sang vers le reste du corps. Et moi planté en face de lui j'l'écoute. Lui et son manège infernale. Durant toutes ces années, face à toutes les épreuves de la vie il a continué son manège insupportable. J'aurais préféré qu'il abandonne. Qu'il me suive dans ma lâcheté et qu'il se barre de ma carcasse. Y'a pas à dire, ça aurait été bien plus simple. Mais je dois faire face à la vie par sa faute. Par sa faute je suis au pied d'un mur.

Il me regarde, j'le regarde. Il sonde son âme, tente de retrouver les éléments dans les méandres de son passé, de sa mémoire. Puis il y'a cette voix, celle qui lui murmure que l'connard en face de lui c'est bien son frère. La vérité est douloureuse, la vérité fait mal, la vérité est une garce. Alors, aussi puissant qu'il est il cherche un échappatoire, un prétexte pour s'enfuir. Pour se casser loin de celui qui l'à retrouvé. Mais la voix ne s'arrête pas, la voix chantonne, la voix chuchote. La voix dit qu'ils partagent le même sang. Le brun ne peux le supporter alors il cherche. Il cherche un échappatoire, un prétexte. Comme chacun de nous, il cherche un subterfuge pour contrer la voix. « Tu mens, pauvre imbécile. Tu mens pour te protéger, comme tous tes semblables. »

La brume m'enveloppe, les ténèbres me recouvrent, la nuit m'entraine dans sa course effrénée. Des visages flous, des paysages indéfinis. Mais il est là, ma famille est présente, je reconnais l'odeur caractéristique de ma fratrie. Comme dans un rêve je ne connais pas l'endroit ou je me trouve. Nous jouons, les visages restent flous, les voix absorbées par ma mémoire. Ce n'est pas un énième mirage, c'est juste un souvenir. Je suis troublé, troublé d'être si sereine alors que je devrais fuir ce loup qui m’achèvera, aveuglé par son incompréhension.

Je ne suis ni certain, ni rassuré. S'il me tue, ce ne sera pas un si mauvais jour. Après tout, chaque chose à une fin. Si c'est ce jour, je l'accepte.

Ne sois pas stupide. Ces yeux, ces crocs, cette spontanéité. Cette voix qui hurle dans ton crâne. Nous sommes les mêmes. C'est une fatalité.



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Mer 11 Mar - 20:15


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Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Ne sois pas stupide. Ces yeux, ces crocs, cette spontanéité. Cette voix qui hurle dans ton crâne. Nous sommes les mêmes. C'est une fatalité. » Ne sois pas stupide. Ces yeux, ces crocs, cette spontanéité. Cette voix qui hurle dans ton crâne. Vous êtes les mêmes. C’est une fatalité. Une cruelle et sombre fatalité. Palladium aurait souhaité retourner quelques minutes en arrière, le temps de lui clouer le bec en lui sautant dessus, pour oublier. Oublier cette folie dans laquelle ils baignaient tous les deux, oublier ce passé qu’ils avaient fui ensemble mais séparément. Il aurait voulu ne rien entendre des paroles de ce loup, il aurait voulu se boucher les oreilles, penser à autre chose, s’échapper loin de cette vérité qu’il ne voulait plus entendre. Il n’avait pas de passé, il avait surgi de nulle part, n’était-ce pas là la seule, l’unique, l’acceptable vérité ?!
Tout ceci n’était qu’une hérésie. Une immense, incroyable et stupide hérésie. Il ne pouvait en être autrement. Mais arrête ! Arrête d’espérer. Arrête de croire que tu peux encore t’en sortir, le mal est fait, ce sombre cafard a parlé et a ruiné toute ton existence. Cette pensée le taraudait, lorsque la douce envie de l’éventrer glissa dans son cerveau. Ses tripes se répandant sur le sol, et sa gorge qui ne profèrerait plus le moindre son, l’air qui se viderait de ses poumons en même temps que le sang quitterait son cœur. Palladium échappa à ces pensées meurtrières. Il ne le tuerait pas. Il ne tuait pas ses semblables, en règle générale. Abus de faiblesse ou de lâcheté, lui-même n’aurait pas su le dire.
Mais il n’était pas né avec. Il n’était pas né avec cette peur phobique des autres, il n’était pas né avec cette lâcheté omniprésente, qu’il traînait comme un boulet, il n’était pas né avec la Chose qui le poursuivait. Tout ceci s’était immiscé dans son esprit, lui-même savait pourquoi dès à présent. Tout ceci était de sa faute. Tout ceci était la faute de cet autre lui, cet autre loup qui l’avait poursuivit. Il entrevoyait des images de sang et de conflits, de meurtre et d’ignominies, et une pensée fugace alla pour un autre loup noir, un loup aux yeux clairs, clairs comme la pleine lune. Mais tout ceci était encore trop peu clair dans son esprit pour que Palladium fisse un quelconque rapprochement entre cette image imprécise et tout le reste. Tout ceci n’avait ni queue ni tête dans son esprit, et il ne faisait plus attention aux images que celui-ci lui envoyait. Il ne se laisserait pas brouiller si facilement la tête.
PALLADIUM « Qu'as-tu fait du reste? »
Oui, Arawn, qu’as-tu fait du reste ? Tu es là, de chair et d’os, visiblement aussi fêlé que lui, tu imposes ta présence et tortures tout son être, mais qu’as-tu fait de tout le reste ? De tout ce qui n’est pas toi ? Tout le passé de ton frère, qu’en as-tu fait ? L’as-tu mangé, l’as-tu détruit, l’as-tu oublié ou l’as-tu précieusement gardé en toi, pour lui servir sur un plateau s’il venait à oublier qui vous étiez ? Ta torture à toi seul ne te suffisait plus, hein. Il fallait que dans ta noyade, tu t’accroches à quelqu’un pour l’y entraîner. Je t’aurais tué, si j’en avais eu le cœur. Mais tu souffres, et tu continuera de souffrir, car tu n’es qu’un misérable insecte, qui jamais ne pourra oublier ce qu’il est : une vulgaire carcasse en décomposition.
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Jeu 12 Mar - 21:54

(F: 14, A:9, E: 16)



What about fear of past? Palladium & Arawn

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Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose. Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter, et un temps pour arracher le plant, un temps pour tuer et un temps pour soigner les blessures, un temps pour démolir et un temps pour construire. Il y a aussi un temps pour pleurer, un temps pour danser et un temps pour assumer ses actes. Parfois nos actes ne nous laissent le temps, le temps de s'accoutumer à la douleur, à la souffrance qui nous ronge. Parfois nous n'avons pas le temps, parfois le temps nous presse, s'égraine, se précipite. Parfois il faut juste encaisser.

Tout ma vie j'ai du encaisser. Jamais le temps ne m'a été offert. J'ai du prendre des décisions dans la hâte, dans la peur, dans le froid. J'ai du prendre des décisions pour vivre. Mais maintenant j'ai le temps, enfin je crois. Je crois que la vie m'offre une chance, qu'elle me laisse le temps. Mais que faire de ce temps alors que tout est compté ? Que faire ? Dois-je me battre ? Dois-je souffrir à nouveau ? Alors que j'ai le temps j'aimerais le ralentir, rendre cet instant éternel. Mais je n'ai pas ce luxe, cette chance. Je dois faire avec ce qu'on me donne. C'est ainsi.
« Qu'as-tu fait du reste? »

Qu'en ai-je fais ? Qu'ai-je fais de ma vie d'avant, de mon passé, de ma jeunesse détruite. Je sais mais je ne peut le dire, je ne peux dire à ce frère hostile qui se tient devant moi. Je ne peut dire que ce passé, cette vie antérieure est enterrée au plus profond de mon âme. Car ceci le brisera encore plus qu'il ne l'est déjà. J'ai honte de mon passé et de ce que j'en ai fait. J'aimerais le changer, changer mon destin. Je sais bien que je dois assumer mais comment faire lorsque le monde entier se ligue contre ma volonté ? Je voudrais lui dire que j'ai essayé, que j'ai fait des efforts pour être heureux. Je voudrais lui dire que j'ai tenté de retrouver ma famille durant toutes ces années d'exil, je voudrais lui dire que j'ai tenté de recommencer à vivre, de réapprendre à exister. Mais comment lui dire alors que ce n'est pas la vérité. Dois-je lui mentir pour le rendre moins malheureux ? Non. Je dois assumer. Mais comment assumer lorsqu'on doit parler à son reflet ?

Ma voix tremble, ma gorge se serre. Mon corps tangue, sous le choc. Ma tête est en feu, mon ventre en braise. Mon cœur hurle sa douleur, mon cerveau crie son incompréhension.

Le reste est mort. Le reste n'est plus. Le reste était trop douloureux. Tu le sais comme moi, le reste nous dévorais, nous consumais. Le passé est révolu, mon frère.



I'm wasting myself.I won't bleed for nothing.


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Sam 14 Mar - 19:31


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Tout le reste s’était brisé, en même temps que son départ. Il avait fui, dans toute la lâcheté propre à toute sa famille, il s’était tiré comme un voleur, sans prendre le temps de faire ses adieux. Etais-ce pour cela que la haine agitait Palladium de tout son être ? Tu m’as abandonné, criait une voix en son for intérieur. Trop de dignité pour se permettre cet excès de fragilité. Il se devait de faire croire, de donner l’illusion. Donner l’illusion que tout ceci ne l’affectait pas, garder la tête haute, le regard fier. Ne jamais baisser les yeux vers cette vermine qui avait préféré se mêler à une horde de sombres individus plutôt que d’accepter la douleur.
Mais accepter ? Accepter quoi ? Qu’as-tu fait, toi Palladium, lorsque ton frère s’en est allé ? Tu as fait ce que tu pensais être le meilleur pour toi, comme toujours. Pulsion narcissique et égoïste, tu t’es tiré également ! Tu l’as suivi, comme tu l’avais toujours fait, dans ses moindres faits et gestes. C’était lui, le responsable, au final. Responsable d’un tempérament fuyard, il avait volé sa grandeur et l’avait transformé en la plus basse des petitesses qui puisse exister. Il avait tout d’abord eu peur, il avait eu peur des conséquences. Il avait songé au regret, aux remords. Il était retourné sur ses pas, il avait fait demi-tour de nombreuses fois, il avait hésité, abandonné, reprit espoir. Et quand il était retourné là-bas… Ses oreilles sifflent. Il avait vu le reste quand il était retourné là-bas. « […] Le reste était trop douloureux. Tu le sais comme moi, le reste nous dévorait, nous consumait. Le passé est révolu, mon frère. » Palladium avait détourné les yeux de cet animal. Ses paroles sonnaient comme sages, posées et le loup brun eût l’impression que c’était là le seul réconfort qu’il aurait pu espérer. Non, il ne fallait plus faire confiance à cet imposteur. Il lui avait tout pris, tout. Lui et l’autre, l’autre frère qui avait tout englouti, lui aussi. Ils avaient tout avalé, laissant Palladium dans la froideur de la solitude et de la peine. Et à présent, à présent qu’il s’était reconstruit, à présent que son fardeau lui semblait acceptable, qu’il l’avait totalement occulté, ce mesquin revenait lui rappeler qu’il existait. Va-t’en, je t’en conjure, laisse moi en paix.
PALLADIUM « Le passé était révolu... Jusqu'à ce que tu resurgisses. Qu'est-ce que tu cherches? Qu'est-ce que tu veux? N'en as-tu pas déjà assez fait? »
La haine comprimait sa gorge, et sa voix vibrait sous le joug de sa colère et de sa peine. Il aurait préféré qu’on lui plante un pieu dans le cœur, plutôt que d’avoir à subir ça de nouveau. Tout revenait comme une vague, un raz de marée qui le submergeait entièrement. Les barrières psychiques étaient tombées. Il avait tout perdu. Il avait perdu deux frères, il avait perdu des parents, une famille, mais il avait perdu bien plus que cela. Il avait perdu un modèle, un fantasme de puissance qu’il aurait aimé être, qu’il voyait dans cet autre. Il avait perdu un ami, un confident, un partenaire en Arawn. Ce serait faux de dire que dans une fratrie, on n’a pas de préférence. Palladium préférait Arawn, et idolâtrait Blasphem. Encore une barrière de détruite. Son nom claqua dans l’esprit du loup brun comme un coup de fouet. Qu’étaient-ils devenus, pour se regarder en chiens de faïence, eux qui avaient su être si proches, si… complémentaires ? Ils auraient pu être grands, être forts. Ils auraient pu être dirigeants et non dirigés. Et pourtant, les voilà, face à face, brisés par la peine et les regrets, par la sauvagerie de ce monde qu’ils n’avaient su affronter. Deux pauvres bêtes, meurtries par d’autres bêtes. Deux pauvres fous, aliénés et enchaînés par d’autres fous.


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BY ACCIDENTALE

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Dim 15 Mar - 9:15

(F: 22, A:14, E: 22)



What about fear of the past? Palladium & Arawn

Spoiler:
Il y a ceux qui apportent les bonnes nouvelles, il y a ceux qui changent une vie grâce à un seul mot, une seule parole. Puis il y a ceux qui en un mot, une parole qui détruisent des années de construction, d'acharnement et d'efforts. Un seul mot, une seconde. Et votre vie change, la perception de votre monde est plus trouble, tout ce que vous aviez bâti tombe en miette. Votre cerveau refuse d'accepter l'ampleur de la perte, de la douleur que vous ressentez. Votre cœur se contracte douloureusement, votre corps entier est ankylosé par la peine. Par ce chagrin qui ronge les muscles, les os, la volonté de vivre. Vous ne pouvez rien faire d'autre que de nier, nier la vérité qui vous est crachée au visage avec dédain. Vous devez encaisser, vous devez apprendre à vivre dans l'ombre de la douleur. Dans l'ombre de la peine. Alors que vous vous pensiez à l'extérieur du gouffre vous vous ne êtes que perdu un peu plus dans les limbes. Ces limbes que mon frère a dû traverser. Par ma faute. Des limbes qu'il doit desormais affronter à nouveau. Encore part ma faute.

Qui suis-je pour lui infliger une telle souffrance, qui suis-je pour le forcer à se détruire de la sorte. Je suis son frère et part ma présence il s'auto-détruit à nouveau. Mais comment oublier ma propre souffrance ? Comment oublier tant d'années de solitude, tant d'années à ressasser mon douloureux passé, tant d'années passées à espérer retrouver un jour ma fraterie. Mes frères bien aimés, mes frères avec qui j'ai passé les plus beaux moments de ma vie. Blasphem, celui que je prennais pour une figure d'exemple et Palladium celui que je couvais du regard, celui pour qui j'éprouvais une douce affection, une secrète affection. Et celui qui desormais me haïssais, celui qui avait souffert par ma faute, celui que je ne reconnaissais plus, celui qui n'étais plus rien pour moi, pour lui. Tout était terminé, le jeu était fini, l'enfance était achevée. J'étais las de douleur, las d'hésiter, las d'avoir peur. J'étais las, simplement las. Je ne ressentais rien d'autre que de la lassitude. Je voudrais fuir, lâchement comme à mon habitude. Mais je ne peux cette fois m'enfuir sans un regard vers celui que je viens de retrouver. Je dois l'affronter, lui, moi, nous. C'est un duel sans foi ni loi. C'est un duel qui je le sais me laissera bien plus que quelques cicatrices. C'est un combat mortel, sauvage, bestial. Je ne peux fuir, pas cette fois, pas encore.
Le passé était révolu...
Les limbes étaient loin derrière, la peine avait allégé ton âme. Tu avais retrouvé la paix, tu avais retrouvé une vie, la vie que tu avais toujours mérité.
Jusqu'à ce que tu ressurgisses.
Je suis réapparu alors que tu me pensais mort et enterré. Je suis revenu alors que tu pensais en avoir fini avec la souffrance. J'ai ressurgit alors que tu t'étais reconstruit.
Qu'est-ce que tu cherches ?
Toi. Je te cherches toi depuis le jour ou je t'ai quitté. Je te cherche toi et le reste de ma famille. Je ne voulais pas détruire ce que tu avais érigé. Je voulais juste reconstruire ce que j'essayais d'entreprendre.
Qu'est-ce que tu veux ?
Ma vie d'avant. Ma vie d'avant mon frère. Les lambeaux de mon passé, les souvenirs décharnés qui tournent en boucle dans mon crâne comme un vieux disque rayé.
N'en as-tu pas déjà fait assez ?
Bien sûr que si. J'en ai déjà fait assez, tu le sais mieux que moi. La cible est usée, le mannequin fatigué par les coups qui se répètent, le pantin n'en peut plus de se faire manipuler.
Je suis desolé. Desolé de ne pas avoir été la lorsque tu avais besoin d'une épaule. Desolé de ne pas avoir été la pour te soutenir, pour t'apprendre la souffrance. Desolé que tu ai du apprendre dans la solitude. Je sais que tout à changé, je sais que nous ne sommes plus les mêmes et que nous ne le seront plus jamais. J'aurais aimé rattrapé le temps perdu.

Mon cœur explose. Mon cœur se brise, se fendille, se fissure. Dans ma poitrine. Dans ma cage thoracique. Les lambeaux de mon cœur détruit par la peine viennent se ficher dans ma chaire. Mon cœur se consume. Mon cœur s'enfuit, quitte cet carcasse sans vie, quitte ma carcasse sans intérêt, sans histoire. Mon cœur s'auto-détruit. Mon cœur hurle. Mon cœur se taillade. Il tente de sortir de la boîte sans lumière, sans espoir dans laquel il est enfermé depuis trop d'années déjà. Mon cœur se suicide, poursuivis par une douleur sans nom. Une douleur incontrôlable. La douleur du passé. La peur du passé.

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Dim 15 Mar - 18:39


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Il y a un plaisir encore plus grand que celui de tuer : celui de laisser la vie. La haine se propageait dans le corps de Palladium tandis qu’il se répétait en boucle cette idée. Il fallait qu’il se contrôle, il était bien plus qu’un vulgaire pantin. Il ne cèderait pas à ses pulsions meurtrières, il ne cèderait pas. Il se devait d’ériger sa volonté contre son instinct. La vengeance était primaire, la vengeance était pour les faibles. Mais n’était-ce pas tout ce qu’il était ? Primaire, et surtout faible ? Il chassa cette idée, le plus loin qu’il pût. « Je suis désolé. Désolé de ne pas avoir été là quand tu avais besoin d’une épaule. » Désolé. Désolé ?! Désolé d’avoir ruiné sa petite existence qu’il commençait à peine à apprécier ? Il avait réussi à se forger une personne, il était parvenu à s’adapter, à s’intégrer, il avait même commencé à pouvoir songer à sa personne sans dégoût et sans remords, et tu es désolé ? Désolé d’avoir fait d’un loup une limace. Désolé d’avoir fait de lui un être retord. « Désolé que tu aies dû apprendre dans la solitude. » Sa gorge se noua instantanément. Ce mot, cette solitude faisait renaître en lui tout le sentiment d’abandon et de désespoir qu’il avait pu éprouver. Il se ressenti alors comme autrefois, un jeune loup complètement stupide et naïf, ne connaissant rien aux ficelles de la vie. Il se ressenti alors inexpérimenté, faible et trouillard. Il se rappela des longues nuits passées dans le froid, des longs jours à trimer sous le soleil pour trouver de quoi se nourrir, il se rappela de la faim et de la peine. Il se rappela des soirs passés à hurler seul dans le crépuscule, espérant qu’on lui rende ce qui lui avait été pris. « J’aurais aimé rattraper le temps perdu. » Mais le temps ne se rattrape pas. Le temps s’égrène, le temps file, le temps est impénétrable. Le temps ne sera jamais rattrapable.
Palladium avait toujours été seul, depuis ce jour. Aussi bien physiquement que psychiquement. Il s’était toujours senti terriblement seul. Il savait qu’il ne lui restait rien, et qu’il n’aurait plus rien à espérer de quiconque. Cela lui avait procuré alors une sorte de soulagement. Il était seul, mais il était libre. Les points d’ancrage pouvaient être oubliés, effacés définitivement de sa mémoire. Pas d’attaches, pas de mémoire, juste lui et la vie qui se profilait devant lui. L’avenir ne lui avait jamais paru sombre. L’avenir ne lui avait jamais paru aussi hérissé de difficultés qu’à présent, depuis que ce loup noir se tenait devant lui. Il avait presque pitié de lui, maintenant. Il le regarda tel qu’il l’avait connu, avec l’œil d’un frère et non plus d’un ennemi et, l’espace de quelques instants, l’amour qu’il avait pu éprouver pour lui ressurgit et fit vibrer son être. Le passé n’était pas tant révolu que ça.
PALLADIUM « Je suis désolé que tu ne puisses pas le faire. C'est impossible. Tout est perdu. Tu te fais autant de mal que tu m'en fais. »
Bien malgré lui, il s’était radoucit. Après tout, le mal était fait. Etait-il réellement nécessaire de remuer le couteau dans la plaie indéfiniment ? Palladium n’était pas quelqu’un de rancunier, et il abandonna son attitude menaçante pour regarder Arawn droit dans les yeux. Il n’avait plus peur. Il s’était rendu compte que la souffrance leur était commune. Cela le rassurait un peu. On est toujours mieux quand on voit qu’on n’est pas le seul à souffrir. Il le regarda réellement, pour la première fois. Le loup noir semblait, au contraire d’auparavant, bien plus frêle que lui. Il avait l’œil terne, et ne semblait être plus qu’une ombre. L’ombre du loup que Palladium avait pu connaître. Comment quelqu’un pouvait-il changer à ce point ? La question lui brûlait les lèvres, mais il n’osa pas. Ce frère était devenu un inconnu. Des milliers de questions se pressaient dans la tête du loup brun. Il lui fallait réapprendre à connaître ce qu’il avait le mieux connu au cours de sa vie. Encore une entreprise bien trop périlleuse, que le loup brun aurait préféré fuir. Il lui restait cependant encore un peu de dignité pour ne pas fuir à toutes pattes hors de cet endroit. Il savait à présent que, quoi qu’il fasse, il ne pourrait jamais plus oublier. Pour la première fois de sa vie, il était confronté à une situation où il n’y avait pas d’issue possible, pas de fuite envisageable. Il était acculé, et à cette pensée un sentiment de panique l’étreignit. Il ne pourrait jamais se séparer de ce passé, à présent. C’était affolant.


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BY ACCIDENTALE
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Mar 17 Mar - 18:25

/j'ai une tonne de boulot, je sais pas si j'aurais le temps de répondre se soir, dans le pire des cas se sera demain aprem, désoley TT \
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Mar 17 Mar - 21:14

HRP:Pas grave ma poule! Prends ton temps! I love you
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Sam 21 Mar - 0:23

(F: 22, A:14, E: 22)



What about fear of the past? Palladium & Arawn

Spoiler:
Suivre les règles, accepter les règles, se plier aux règles d'autrui, se plier aux règles de ceux qui sont plus forts. Se plier. On m'a toujours dit de suivre les règles, de s'y plier. Sans broncher, sans même chercher à comprendre ces règles. Celles qui dictent votre vie, vos relations, votre caractère, la façon dont vous agissez. Vous vous pliez aux règles car vous ne connaissez que cela. Le fait de suivre, de se plier. Vous n'êtes que des machines, des robots qui s'exécutent au rythme d'une musique infernale. Et maintenant ici, je suis le robot qui en entraine un autre dans son inévitable chute, dans sa lente agonie, dans son suicide. Comme un kamikaze qui s'entraine dans les limbes avec les autres. L'autre, mon frère, ma moitié ou du moins ce qu'il était il y a bien longtemps. Avant les règles, avant tout cela, avant la douleur, avant l'horreur d'une vie cadrée par des règles. Mais qu'elles sont-t'elles, qui sont ceux qui nous imposent cette vie peuplée de démons perfides. Que dois-je pense, lorsque ce pauvre pantin innocent se trouve en face de moi, glissant lentement dans les ténèbres. Il dérape, ses appuis lâche, son cerveau lui hurle de faire marche arrière mais que faire, comment ne pas suivre celui qu'il n'a pas vu depuis des siècles. Il ne peut que glisser, il ne peut que suivre, que me suivre. Ce n'est pas un choix, c'est comme une règle qui est imposé par son inconscient. Il en souffre, il souffre parce qu'il ne peut que glisser. Il perd prise. Il glisse irrémédiablement vers les limbes.

Alors qu'il ne s'en rend pas compte il fait son deuil. Le deuil d'une vie qui commençait à lui sourire, le deuil du bonheur, de la joie. Le deuil du frère qu'il connaissait. Le deuil de son passé.
Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. La personne refuse d'y croire. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe.
Il refuse, il pense à une imposture. À un mensonge, à quelque chose monté de toutes pièces. Il ne pense pas à la possibilité que je dise la vérité. Il pense au mensonge, seulement au mensonge. Il ne peut espérer autre chose que la vérité qui n'en ai pas une.
La colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte.
Il veut l'étriper, il veut taire ce mensonge dans le sang. Il veut faire payer la douleur, le passé, la peine. Il ne comprend pas, ne veut pas comprendre. Aveuglé par une rage, agité par des spasmes haineux, poussé par une envie meurtrière. Il veut voir, il veut sentir le sang couler. Il ne le crois pas, il ne veut pas le croire. Il veut seulement assouvir un désir de vengance, il veut lui faire payer d'avoir déterré le passé enfoui sous un monticule de douleur.
Marchandage : phase de négociations, chantage.
Il veut comprendre, il veut négocier la vérité qui s'impose à lui. Il ne veut pas y croire, il veut modifier l'annonce. Il espère pouvoir changer le passé, il veut remodeler ses souvenirs. Il veut négocier avec l'étranger, avec celui qui a détruit son passé, celui qui a détruit son présent. Son cerveau cherche febrilement, sa mémoire se force malgré la douleur. Son corps entier se tend vers le passé, cherchant à se défaire de la réalité pour en recréer une autre.
Repli : phase plus ou moins longue caractérisée par une douleur psychique et un état léthargique.
Puis lorsqu'il comprend il s'enfuis, prend ses jambes à son cou. Il veut courir, il veut s'enfuir. Il veut se replier dans un petit coin de ténèbre et ne plus jamais en sortir. Il ne veut qu'oublier la douleur qui le traverse. Il aimerait s'endormir, il n'a plus la volonté de se nourir, de respirer, sa salive est pateuse, son cœur se contracte douloureusement. Le sang bat dans ses temps mais il n'a plus la volonté. Il veut juste oublier, il ne veut plus souffrir, il veut seulement se plonger dans les limbes. Il ne veut plus se confronter au présent, il veut seulement oublier.

Lorsqu'il sera prêt, lorsqu'il pourra lui pardonner, accepter la douleur à nouveau, accepter l'image de celui qui t'as détruit. Il apprendra a tolérer la douleur à nouveau, il apprendra a dompter ses démons, encore. Lorsqu'il sera prêt à se battre alors viendra l'Acceptation.
Pour le moment il ne comprend pas, la colère est encore là, prête à jaillir, à se déverser dans ses veines, la douleur est là, prête à submerger son système nerveux. Il doit composer avec la douleur.
Je suis désolé que tu ne puisses pas le faire.
L'es tu vraiment, es tu cette épaule sur laquelle on peut compter, es tu cet être qui se donnerais pour les autres, qui vendrais son âme au diable. Je ne le pense pas, du moins je ne le pense plus. Car ce n'est pas mon frère en face de moi, ce n'est pas mon frère devant moi, sur ses membres fatigués, avec ces yeux las et ces crocs epuisés d'avoir tellement tué.
Mais au fond qu'est ce que j'espérais ? Tout le monde est brisé, chaque être est impitoyablement brisé par ce qui l'entour. C'est la règle.
C'est impossible. Tout est perdu.
Quel est cet impossible, quel est ce tout. Quel est cette perte, quel est ce passé. Parlons nous réelement du même. Avons nous perdu la même chose, qu'avons nous perdu ? Quel est l'ampleur de la douleur, de la peine. C'est la seule réponse qui compte. Quel a été l'ampleur de la destruction.
Tu te fais autant de mal que tu m'en fais.
Son ton est plus doux, moins tranchant. La peine est partie, pas totalement certes mais son fardeau est légèrement moins lourd. Ses yeux fixent celui qui avait été son frère. Mais, mon frère, notre mal est commun. Comme relié. Solidement mêlé. Le mien au tien, le tien au mien.
Que sommes-nous devenus mon frère. Quels drôle de bêtes sommes-nous. Deux carcasses ballotés par le flot d'un destin injuste. N'as tu jamais rêvé d'être heureux. Comme avant.

Qui sommes-nous réelement, que faisons-nous sur ce monde, sommes-nous nous vraiment à notre place. Tel est la question, être ou ne pas être. Vivre ou ne pas vivre. Souffrir ou être heureux. Mais répondez seulement à cette question, avons-nous réelement le choix ?

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Dim 22 Mar - 18:35


what about fear of past?

Arawn & Palladium

F. 12 | A. 18 | E. 17
Il n’avait pas le choix. Il était désormais face à cette immondice, à cette imposture, il ne pouvait plus faire marche arrière, il ne pouvait plus fuir. Il devait accepter. Que pouvait-il faire d’autre ? Il repensa à sa journée complète, de son réveil jusqu’à l’instant présent. Pourquoi s’était-il retrouvé ici, près de la nappe fumante, seul et désœuvré ? Pourquoi n’était-il pas resté sagement au camp Sekmet, comme il avait l’habitude de le faire ? L’avait-il réellement mérité ? Ou peut-être étais-ce cet inconnu, qui était venu le trouver ? Un relent de colère attrapa la gorge de Palladium entre ses doigts détestables. Tout était de la faute d’Arawn. Il fallait un responsable, sans quoi le monde entier du loup brun se serait effondré… pour rien. Et si ce n’était pas Arawn le coupable, qui étais-ce ? C’était par l’absence de responsable que Palladium en avait déduit la culpabilité de son frère. Il était désormais la cause de tous ses maux.
« Que sommes nous devenus mon frère ? » Lui-même se le demande à l’instant même. Il est devenu une bête immonde dès l’instant où il a du accepter qui était le loup en face de lui. Il est devenu une sorte de rejet gastrique qu’aurait eu la vie, la lie de la société, le pire des fardeaux que la terre ait pu porter. Il ne pouvait plus accepter ce qu’il était, désormais. Le passé l’avait tant et si bien retourné, qu’il savait à présent que jamais plus il ne pourrait se considérer avec quelque estime que ce soit pour lui-même.
« Quelles drôles de bêtes sommes-nous. Deux carcasses, ballotées par le flot d’un destin injuste. » Palladium ne croyait pas au destin. Le destin, ce n’était qu’une vague invention que le monde avait créé pour se rassurer, pour se dire qu’on n’y est pour rien, que nous ne contrôlons pas ce qui nous arrive. Ce qui devait arriver arrive, et ce qui devra arriver arrivera. Stupidité de ces gens remplis de peur. Le destin n’existe pas. On fait tous les jours des choix, bons ou mauvais, qui ont des répercussions. Rien à voir avec une ligne déjà toute tracée. Comme si notre vie ne nous appartenait pas. Palladium aurait bien aimé, à cet instant, faire une croix sur ses convictions, croire un instant en ce destin qui lui aurait permit de penser que rien de tout cela ne lui arrivait par sa faute : il aurait enfin pu se dire qu’il n’était pas responsable de ce qui lui arrivait. Mais il avait la sale impression qu’il l’avait mérité, que c’était une sorte de vengeance que le temps lui infligeait. Il se ferait toujours rattraper par le temps, il ne le vaincrait jamais. Le temps, cette fois-ci, une fois de plus, avait eu raison de lui. Le temps l’avait terrassé, achevé, attaché, aliéné. Le temps avait prit la forme d’un loup noir, à l’œil farouche et à l’âme torturée.
« N’as-tu jamais rêvé d’être heureux. Comme avant. » Ces paroles heurtèrent le loup brun de plein fouet. Elles sonnaient à la fois comme un poignard que l’on retourne dans une plaie béante, et à la fois comme un appel du Diable en personne. C’était une proposition à la dégringolade la plus totale que son frère lui mettait là sous le nez. Il le replongeait entièrement dans le bonheur qu’il avait pu connaître, bien qu’il ne parvienne plus à s’en souvenir. C’était encore trop loin, trop enterré, trop volontairement oublié pour que ce sentiment ressorte à nouveau. Il ne s’en souvenait plus. Son seul souvenir de bien-être, c’était lors de la dernière sieste qu’il avait pu faire, ou de la dernière proie qu’il avait pu tuer. Cela s’arrêtait ici. Le bonheur n’existait pas, n’existait plus, n’avait jamais existé dans l’univers prosaïque de Palladium. Il ne pouvait se permettre d’exister, au risque d’apporter avec lui son lot de souffrance et de désolation.
PALLADIUM « Je ne rêves plus de tout ça depuis bien longtemps. Je ne penses plus, je ne rêves plus. La pensée nous ronge, les rêves nous nourrissent de faux espoirs. A quoi bon? »
Sa voix s'était brisée dans ses derniers mots. A quoi bon? A quoi bon s'entêter à lutter, quand tout semble vouloir vous mettre à terre.

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Mer 25 Mar - 21:49

Je répond demain j'ai trop d'boulot se soir ♥ désoley du délai vermine
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Jeu 26 Mar - 19:25

(F: 22, A:14, E: 22)



What about fear of the past? Palladium & Arawn

Spoiler:
Je suis arrivé a saturation. Comment cette situation peut-elle s'éterniser autant que cela. Je ne supporte plus ces gémissements incessants venant de la part de mon frère. Se plaindre, rejeter la faute, se morfondre. Voilà les seules choses qu'il rumine depuis que je l'ai retrouvé. Il a changé, lui qui d'habitude ne lâchait que quelques paroles. Voilà un loup autrefois stoïque qui maintenant ne fais que de se plaindre. Je voudrais le plaquer contre le mur, le fracasser, lui donner la rouste que notre père aurait du lui donner bien des années auparavant. Je n'en peut plus. Je dois tous gérer, et mon frère vient de s'ajouter à la liste.
Comment peux t-il être aussi enfantin. Aussi immature. Autant pleurnichard. Sommes-nous vraiment de la même famille. Si mon corps avait été plus musclé, comme avant, voilà bien longtemps qu'il serait à terre, en train d'assumer sa vie de merde.
Mais voilà après un mois de garde auprès de la prison, jour et nuit, mes chasses sont rares, mes entrainements inexistant, les moments de repos presque absent. Mon regard fatigué, fatigué des services rendus à la Horde. Voilà un prix bien cher payé pour être un bâtard. Je n'en peut plus.
Je ne rêves plus de tout ça depuis bien longtemps. Je ne penses plus, je ne rêves plus. La pensée nous ronge, les rêves nous nourrissent de faux espoirs. A quoi bon? »
Je soutiens son regard. Le sien, fuyant, encore sous le choc d'un frère qu'il pensait bien loin. Je secoue la tête. À quoi bon, mon frère. À quoi bon m'entêter à chercher une part d'affection que tu aurais eu envers moi. À quoi bon tenter de te raisonner. Après tout c'est à toi de prendre tes choix. Mais je t'en supplie, assume-les.
Ne me force pas à partager ton fardeau. Je te rendrais au centuple tout ce que je t'ai pris si cela est possible. Malheureusement c'est impossible. Alors cesse de te morfondre, par pitié, cesse ce jeu.

Il est temps de grandir, d'évoluer. D'assumer, de souffrir en silence. D'accepter les coups et la douleur. C'est difficile. Ardu et douloureux mais je t'en supplie, ne me force pas à t'aider. Ne me force pas à recommencer la douleur. Tu n'as pas le droit. Tu ne peux pas, mon frère rejeter une énième fois la faute sur ma fugue.
Tu as pris des choix qui ont changé le court de ta vie. Mais tu dois désormais accepter le fait que tu ne serais plus jamais celui que tu étais.
Je suis éreinté. Comme si cette discussion avait durée des millénaires. J'ai faim. J'ai sommeil. Mon crâne est douloureux. Me voilà bien vieux désormais. Me voilà trop vieux pour ces crétineries. Je n'ai plus l'énergie. Plus cette vitalité. Plus de rage. Plus rien.
Je tourne le dos à mon frère. Je m'éloigne, à petits pas, au cas ou il voudrait me rattraper. Mais pourquoi le ferais t-il après tout, je suis à l'origine de toute sa douleur. Je veux juste déraper, doucement déraper dans les bras de Morphée ou qui que se soit d'autre, cela n'a plus d'importance.

I'm wasting myself.I won't bleed for nothing.


©️ Halloween


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Lun 30 Mar - 21:40


what about fear of past ?

Arawn & Palladium


F. 12 | A. 18 | E. 17

La peur danse toujours dans ses prunelles jaunes, en petites flammes malicieuses et sournoises. La peur qui le hante depuis le moment où il a posé les yeux sur son frère revenu d’entre les morts. Mais à quel prix ? Palladium n’avait aucune idée de ce qu’il avait bien pu traverser, après que la mort ait frappé leur famille. Il n’en avait aucune idée, et il ne voulait surtout pas savoir. Il ne voulait pas savoir ce qu’avait enduré ce frère occulté, par peur de voir qu’il s’était avéré plus faible que lui, ou bien parce qu’il ne voulait pas entendre une douleur plus grande que la sienne. Il préférait rester aveugle et sourd, c’était tellement plus aisé… « Ne me forces pas à partager ton fardeau. » La mélancolie qui s’était emparé de Palladium quelques instants plus tôt s’évapora comme par enchantement. Son frère venait de lui insuffler une vague de haine en son for intérieur, par ces quelques mots. Son fardeau, Arawn ? Le loup brun déglutit. C’était là le plus lourd poids qu’il avait jamais eu à supporter, mais il se serait senti un peu moins alourdi si celui qui partageait son sang avait au moins la décence d’avoir une souffrance au moins aussi grande que la sienne. Mais qu’en était-il ? Il préférait se délester, comme il l’avait toujours fait, de tout ce qui l’effrayait ? Il préférait laisser, égoïstement, cette trop encombrante charge à son frère brun : ce crétin saurait bien se débrouiller tout seul, non ? N’était-il pas fait pour cela ? Pour se décharger sur lui des choses devenues trop gênantes ? Les crocs du loup brun se serrèrent et sa mâchoire grinça imperceptiblement sous la pression. Ses prunelles irradiaient, et si elles avaient jeté des flammes, nul doute que le loup couleur charbon aurait été carbonisé.
« Alors cesse de te morfondre, par pitié, cesse ce jeu. » Palladium recula d’un pas. Jamais une quelconque réconciliation, jamais aucune forme d’alliance ne serait possible avec ce faux frère. Il le haïssait déjà encore davantage qu’au début de leur rencontre. Il n’était qu’un Hordien asservi et stérile, duquel on ne pourrait jamais rien tiré de potable. Et, quelque part, même si cette pensée l’attristait un peu, elle réconfortait Palladium : il n’avait rien perdu. Mais la colère était toujours là, à faire vibrer son cœur sous sa voix impérieuse : tue-le, disait-elle. Mais les souvenirs fraîchement revenus jouaient contre la colère, et se mêlait à elle pêle-mêle un tourbillon de pensées qui empêchaient le Pantin de se jeter sur Arawn. Le brun couva ce dernier d’un regard méprisant et hautain. Déjà, le noir faisait demi-tour et s’esquivait lentement. N’était-ce pas ce qu’il savait faire de mieux, fuir ? « T'as raison, Arawn, je ne vais pas t'imposer de comprendre ce que j'ai pu ressentir quand tu t'es barré comme un lâche. Tu n'y survivrai pas. » Il avait craché ça sur un ton rempli de rancune, mais sa voix tremblait légèrement. Ses pupilles brillaient d’aversion. Rends-toi bien compte de tout le mal que tu as fait. Palladium avait des flots et des flots de paroles qui lui venaient à l’esprit, qu’il aurait voulu balancer à la tête du noir comme ça, sans autre forme de procès, il aurait voulu l’envahir, l’acculer, l’embourber dans ce tas de rancune qu’il nourrissait à son égard et qui le rongeait de l’intérieur. Il aurait voulu lui adresser tous les reproches que la Terre ait pu porter, il aurait voulu pouvoir lui transmettre la douleur et le désarroi qu’il avait ressenti lors de sa trahison. Il l’avait abandonné, littéralement, et ce fut la pire déchirure dans l’enfance de Palladium. Il fallait vivre avec ça, cependant, outrepasser la douleur à laquelle Arawn semblait insensible, et semblait vouloir se débarrasser. A la pensée que son frère puisse n’éprouver aucune souffrance, la haine monta encore d’un cran dans l’être du loup brun. Il recula encore d’un pas, comme si mettre plus de distance lui permettrait de ne pas lui sauter à la gorge. Il fallait qu’il s’évite ces accès de violence inutiles. Il contrôla donc l’envie irrépressible de meurtre qui montait dans sa gorge et picotait sa mâchoire, pour ajouter d’une voix plus calme et totalement contrôlée, une seule phrase qui, l’espérait-il, piquerait Arawn au plus profond de son être. Il voulait lui faire mal, il voulait qu’il souffre comme lui il avait souffert.« Mais fais comme toujours: casses-toi, tu ne t'en portera que mieux. »

HRP:

BY ACCIDENTALE


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