Souffle acide du vent, larmes brulantes du ciel. Le monde ne ressemble plus aux paysages d'autrefois. Les cataclysmes ont frappé, des colonnes de flammes et de fumées se sont élevées sur l'horizon. La guerre. La guerre des hommes. Et nous, les loups n'avons eu d'autres choix que de fuir. Nombreux furent nos congénères emportés. Nous traversâmes les plaines cabossées, les forêts de cendres, poursuivis par la faim, traqués par la mort.
Notre salut, nous le devions malheureusement à ceux qui avaient provoqué notre malheur.
Le monde a tellement changé. Je n'aurais jamais cru autant. Est-ce seulement possible ? Peut-être que les hommes ont ... Non, non. Je sais que c'est vrai. Que tout est vrai, hélas. Tout. Coincés sous terre, emprisonnés de la guerre, il nous était impossible de deviner à quel point les dégâts ont été aussi considérables, nous les loups. Mais après tout, le monde n'est pas le seul à avoir changé. Nous avons tous changé, n'est-ce pas ? D'un côté ou d'un autre, tout le monde évolue. Tout le monde apprend de ses erreurs. Grandit. Ou bien à l'inverse, échoue, se brise, se détruit. Le monde ne fait pas exception. C'est dans cet état d'esprit que je marche silencieusement, mes pas soulevant la poussière dans le clair-obscur du soleil couchant. En chasse. Ce n'est pas un plan des plus prudents, je dois bien l'avouer. Mais rester terrée sous-terre n'est pas bon pour moi, et cela fait quelques temps que je n'ai pas entendu de bombardiers. Autant profiter. De toutes manières, ce ne sera pas long. Même si je suis sûre que toutes les bonnes proies, effrayées, ont du s'en aller vers d'autres endroits.
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Ven 27 Fév - 20:15
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Destin
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Rang
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Niveau
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Blessure :
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Détails maladie :
Pas de Symptôme
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Ven 27 Fév - 20:15
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Ven 27 Fév - 20:50
J'arpente l'endroit, contournant les tombes. La plupart sont écrasées, pulvérisées par les bombardements. Mais une tout de même assez bonne partie est restée debout. J'avance avec la plus grande prudence du monde. Je préfère rester dans l'enceinte des pierres encore en état, je pense cela plus prudent. Enfin, ce n'est pas fondé. Si le but des hommes est de tout détruire, c'est cette partie qui sera visée en priorité. Mais bon, ce n'est pas ce que mon instinct me dit. Seulement, après un bon moment de recherche, je ne trouve toujours rien. J'hume l'air. Et c'est là que je sens un sifflement traverser l'espace. Je regarde en tous sens. Le bruit est là pourtant. Je l'entends. Je sens quelque chose. Là, tout près. Mais où ? Le ciel devient un peu sombre. Le sol tremble ... Une grosse proie ? ...
Je ne comprends que trop tard. Tout explose au même instant. Les tombes. Le sol. Moi. J'ai tout juste le temps de bondir en avant. Derrière un tombeau. Je suis en sécurité, du moins, j'espère. Mon cœur bat la chamade, j'ai ... Peur. Est-ce la fin ? Une bombe des hommes ... Quelle ... Hm. Au bout d'un instant, mon pouls ralentit, progressivement. Lentement. J'émerge de ma petite cachette. J'observe l'endroit. Un cratère fumant. La bombe fait de tels ravages. J'ai du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer. Mes jambes sont toutes flageolantes, ma respiration saccadée. Adrénaline. Je sens soudainement quelque chose me percuter de place face, violemment, et j'ai l'impression d'être soulevée dans les airs. C'est le cas. Que se passe t-il ? Je n'ai même pas le temps de réagir. Ma tête se heurte violemment contre le tombeau et immédiatement, je sombre dans l'inconscience.
Noir.
J'ignore combien de temps je reste dans cet état, mais lorsque j'en émerge enfin, il fait grand jour. Rien n'a changé, pas d'autres bombardements en vue. Ma bouche est toute pâteuse, ma tête souffre le martyr et chaque palpitation relance mon front douloureux. Je suis vivante, néanmoins, même si, encore allongée, j'ai du mal à aligner deux pensées. J'arrive lentement à me relever. J'ai l'impression d'être collée au sol et de peser aussi lourd qu'un Aigle de Fer. Je parviens tout de même sur mes pattes. Le monde tangue étrangement, et je dois rester un bon moment avant que tout ne se clarifie enfin. Je secoue la tête, et c'est parti. Après toutes ces aventures, je n'ai qu'une envie ; Rentrer. Dormir. Je suis extrêmement fatiguée. J'avance maladroitement, mais je m'en fiche platement, personne ne me verra. Je l'espère au moins. Mais l'odeur Esobek m'emplit aussitôt la truffe, rien qu'à cette pensée furtive. Je louche, j'essaie d'identifier la provenance du fumet, mais je n'y parviens pas. Même avec toute la concentration dont je fais preuve. Peut-être que je divague, simplement. Je bute, avec surprise, dans quelque chose. Comme magiquement réveillée, le monde s'éclaircit et je vois de nouveau bien, même si je souffre toujours et que mes pensées sont un peu brouillées. Je me réjouis à cette idée puis baisse la tête. C'est ... Un louveteau. Une femelle, je crois. Oh non ! M'aurait-elle suivie ? L'angoisse m'envahit. Elle a l'air d'aller bien, elle, mais qui sait ? Si elle est là, d'autres le sont peut-être. Une pensée me vient immédiatement. Élios. Et l'explosion a pu ... Non, je ne veux même pas y penser.
YAN'KA - « Hé, je fais d'une voix douce. Que fais-tu ici ? »
Cependant la louve m'ignore royalement et disparaît de ma vue. Le stress monte en moi. Attends ! Ai-je envie d'hurler, mais je n'en ai curieusement pas la force. Je me précipite aussi sec à sa suite. Elle marche lentement. Puis j'ai l'impression d'avoir une coupure. Sombrerais-je dans l'inconscience ? Non, je vois parfaitement bien. La petite louve est devant moi. Euh. Ok. Je lève les yeux. Elle est apparue si soudainement ... À quelques pas de moi, de nous, se trouve une louve blanche au regard si ... Familier. Bordel. Non. Pas elle. Voilà quelqu'un que je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout envie d'occulter.
YAN'KA - « Kora. »
Cependant, elle aussi m'ignore totalement. Comme si je n'étais pas là. Je me rapproche de la petite Esobek, comme pour la protéger de ce monstre.
??? - « Euh ... Et ... Et toi ? »
Je plisse les yeux. Sérieusement.
KORA - « Tu n'as pas à le connaître, je ne suis pas de ta meute. »
Elle parle sûrement de son nom. Soudain, elle me devance et pousse la petite louve, jusqu'à la coincer contre une pierre tombale.
YAN'KA - « Hé ! Je m'exclame aussitôt. KORA - Je m'appelle Kora. »
Cette scène me rappelle tellement quelque chose. Quelque chose de tellement lointain. J'observe le ciel, le soleil. Oui. J'ai déjà vécu ça. Mais ...
KORA - « Écoute Yan'Ka. »
Elle ne me parle pas. Je sais. Je sais qui est la petite louve au regard effrayé, hagard, coincée contre la pierre. Je le sais si bien. C'est moi. Et je comprends aussi bien ce qu'il est en train de se passer en ce moment. Je rêve. J'hallucine. Ce n'est pas réel. Voilà pourquoi tout le monde m'ignore. Les paroles, tout cela, les dialogues qui ce sont créés entre nous. Je ne m'en souviens pas. Mais je les entends, là, et la scène a une telle exactitude que c'en est effrayant. Une brève inquiétude quant à la réalité m'assaillit. Ce ne peut pas être vrai, je le sais bien. Tout a l'air tellement réel ...
KORA - « Comme je pense que tu n'as pas encore de mentor dans ta meute, sinon tu ne serais pas là, je pourrais t'apprendre beaucoup de choses, en plus de ce que t'apprendra ton futur mentor. Mais il ne faudrait en parler à personne, sinon tu sauras quelle sera ta punition. »
Pour le coup, ma première réaction, là, maintenant, aurait été de lui cracher au nez et de la balancer aux Esobeks. Et pourtant ...
KORA - « Première leçon, la rapidité ! »
Et je - enfin, la petite Yan'Ka - m'élance à sa suite. Je les suis de loin, en marchant. Je garde le regard en l'air, distraite. C'est si perturbant, que j'en ai mal au crâne. À cela s'ajoute ma confusion et mes blessures. Fictives, j'en suis sûre. J'écarte la possibilité d'être morte, simplement. Je rejoins les deux louves qui appartiennent déjà à une autre époque. Comme par hasard, "je" me trouve déjà entre ses crocs. J'avais déjà oublié ce « détail ». Je me retrouve tellement souvent dans sa mâchoire, que ça ne fait ni chaud ni froid.
L'odeur du sel ... Je la sens ... Les picotements de l'air marin ... D'où viennent-elles ? Je me retourne et c'est déjà terminé. Les premiers aboiements de chiens disparaissent. Je me trouve à la plage. La plage, la plage blanche. Je tourne la tête en tous sens mais le cimetière a complètement disparu. Le sable chaud sous mes pattes ... Le vent qui souffle dans ma fourrure. Et là, Kora, et la petite louvette qui est sensée me représenter. J'inspire à fond. Ce qui me dérange le plus, ce n'est pas la scène. C'est le fait de me rappeler parfaitement, encore aujourd'hui, ce qu'il s'est passé ici. Évidemment, la vague ne tarde pas à déferler sur le rivage. Elle arrive, obscurcit le ciel. D'instinct, je me trouve effrayée. Quand le temps s'arrête soudainement. La vague se stoppe, arrêtée en plein élan. Les expressions de Kora et de la petite louve se figent, comme piégées. Je m'approche prudemment. Je les occulte longuement. Moi. Qu'étais-je une petite louve fragile, que j'ai honte de moi désormais. Kora, elle ... Elle était déjà la même monstre qu'aujourd'hui. Et là, par terre. Je m'assois entre les deux femelles. C'est le bâton, celui que j'avais brisé ce jour-là. Il me semble tellement lointain. Mais à la fois tellement délicieux. C'était le bon temps. D'accord, les Sangs de Soleil (dois-je préciser que j'en ai franchement assez de les prendre en témoin en chaque temps difficiles ... ?) étaient là. Mais c'était peut-être mieux ainsi.
J'émerge. Les douleurs sont bien plus atroces qu'en mon rêve. Je me lève durement, constatant difficilement mon crâne en ébullition, mes pattes tremblantes et mes flancs lourds. Mon poil, sale, ébouriffé. La peur me triturant les entrailles. Je pourrais continuer longtemps. Je me retrouve enfin sur mes pattes. Tout est flou. Je m'avance en titubant, mais ce n'est pas le plus important. Je me remémore ce putain de rêve. Bah. Les rêves, c'est toujours meilleurs que la réalité. Au moins, les rêves ne tuent pas. Les rêves ne détruisent pas.