Vie ou mort

« Ce n'est pas parce que je n'ai plus peur de mourir que je n'ai pas peur de la mort des personnes que j'aime»

Jauges:

Musique d'ambiance: https://youtu.be/pbPtwRrhOGI

Je venais de passer une drôle de journée. Enfin,drôle n'est peut être pas le mot juste. Non ce n'est clairement pas le terme adéquat. En fait, j'avais passé ma journée tout à fait normalement. A la chasse, dans la faille ou à l'entrainement d'Adriel. Mes gestes et mes actions n'avaient pas une fois trahis l'état dans lequel je me trouvais sous ce masque d'impassibilité. J'étais en apparence parfaitement détendu et discipliné comme je l'ai toujours été. Mais derrière ce masque, au fond de moi même je souffrais atrocement. Je m'occupais pour oublier. Oublier ce moment qui m'avait fait si mal. Est donc cela l'amour? La porte ouverte à la souffrance. Si c'est cela je n'en veux plus. Pourquoi te mens tu à toi même Ebène. Oui, je me mens à moi même. Je m'étais promis que je n'abandonnerais pas. Mais la voir tous les jours et repenser à ce moment me fais trop mal. Je ne sais pas si je pourrais le supporter très longtemps. Devrais je quitter la meute ? Non, c'est hors de question.
Je me retournais dans tout les sens, ne trouvant pas le sommeil. Ce n'étaient plus mes cauchemars qui hantaient mes nuits. Non, c'était un seul et unique moment de ma vie. Il repassait en boucle dans ma tète comme si il prenait plaisir à me torturer. Quelle ironie. Je n'ai plus peur de la souffrance physique, des coups de griffe ou de crocs mais la souffrance psychologique m'effraie au plus haut point. Je ne l'ai que trop bien côtoyé. Ah Dante mon frère si seulement tu étais là pour m'aider. Le souvenir des miens me donne envie de quitter cette faille. Je me lève et me dirige tranquillement vers la sortie. Il n'y a pas un bruit, c'est le silence complet. C'est à la fois reposant et angoissant.
J'émerge à la surface et suis accueilli par un vent glacial. Je frissonne mais cela fait du bien. La chaleur est étouffante dans la faille. Je réfléchis un instant à ce que je vais faire. Le souvenir de la perte des miens a réveillé ma colère. Je sais. Je vais aller piller le garde manger des bipèdes et je le ferais jusqu'à ce qu'il soit vide. Comme ça avec un peu de chance, ils mourront de faim. La lune trône dans le ciel. Astre majestueux douce lumière. Je me dirige lentement vers la direction de la ville lorsque j'entends des bruits de combat.
Je m'y précipite à toute vitesse. Un chien se bat contre une louve. Un bipède se trouve plus loin. Je m’apprête à hurler pour prévenir la meute lorsqu'un souffle de vent me fait parvenir une odeur familière. Une odeur délicieuse mais qui ne devrais pas se trouver là. Elérina. Je cours vers le combat. L'homme détale à toute vitesse. Étrange. Il ne doit pas être armé. De toute façon, c'est le cadet de mes soucis. Je bondis sur le molosse et il tombe à la renverse. Il se débat sous mes pattes et parvint à se dégager. Mon museau m'indique une odeur musquée. Du sang. Je jette un coup d’œil vers Elérina. Sa patte saigne. Mon sang ne fait qu'un tour. Je me mets à tourner autour du molosse qui m'imite. Je dois me concentrer pleinement sur le combat alors je dit à la louve noire : Elérina rentre te mettre à l'abri.
Mais elle ne bouge pas d'un iota. Est ce que je vais devoir lui faire les gros yeux. Je la regarde d'un air sévère mais elle ne bouge toujours pas. Le molosse en profite pour m'attaquer. Il me griffe le flanc. La douleur me fait pousser un jappement. Mais elle me ramène au combat. Ce toutou a osé s'en prendre à Elérina. Il a osé s'en prendre à la personne que j'aime. Que cela ne soit pas réciproque n'est pas un problème. Mes yeux ne sont plus qu'un puits de haine sans fond. Je ne suis plus que colère, haine et envie de tuer. J'entre en frénésie et mords violemment la patte qui m'a griffé. L'un de nous deux mourra cette nuit. Mais lequel ?

Mort ou vie

« Est ce la fin ? »

Jauges:

Musique d'ambiance : https://youtu.be/pbPtwRrhOGI


Je me bats de toute mes forces comme si ma vie en dépendait. Ce n'était pas ma vie en réalité mais celle d'une personne chère à mon cœur. Une personne qui m'a blessé il n'y a pas deux jours. Mais, qui continue à occuper mes pensées malgré tout. Le combat est acharné. Le molosse me donne du fil à retordre. Je n'ai que du mépris pour nos lointains cousins. Des toutous à leur maimaitre. Voilà ce qu'ils sont. Le sang embaume l'air nocturne. Le mien celui d'Elérina et celui de mon adversaire. Je suis entièrement concentré sur mon adversaire. Je ne le quitte pas des yeux une seule seconde ce qui me permets d'user de ma vitesse pour esquiver la plupart de ses tentatives. Mais lorsqu'il m'atteint je lui rend coup pour coup. Griffes, crocs, bousculades, chutes. Le combat dure déjà depuis quelques minutes, je commence à fatiguer. Mais le molosse expose sa jugulaire en tentant de me mordre. Sans hésiter j'y plante mes crocs profondément. Je le renverse d'un coup de patte puis l'éventre d'un coup de griffes. La vie quitte le chien. Mais ma fureur ne décroit pas. Je continue de griffer, morde et frapper la carcasse désormais sans vie. Il ne reste plus que des morceaux de chair éparpillé dans la neige. Je me calme enfin. Puis me rend compte que je n'entends plus rien à part une respiration faible, bien trop faible. Et me rappelle qu'Elérina est blessée. Je m'approche d'elle plus lentement que je ne l'aurais voulu mais je suis vidé de mon énergie. Elle a les yeux fermés et sa respiration est de plus en plus difficile. Non ! C'est hors de question. Elle n'a pas le droit de m'abandonner. Je me mets à lécher ses plaies afin d'enclencher le processus de cicatrisation. Après l'avoir fait sur toute ses blessures. Je me mets à lui laper le museau.Puis lui dis: Réveille toi s'il te plait. Allez Elérina ne me fais pas ça . Je t'en prie. Mais elle ne se réveille pas alors je m'allonge à coté d'elle abattu. Je ne lèche même pas mes plaies. Je me moque de perdre mon sang. Pourquoi vivre si elle meurt ?

Vie ou mort

« Je t'aime trop pour partir sans toi »

Jauges:

Est ce la fin ? Oui, cela ne fait aucun doute cette fois je vais mourir. Ce n'est pas comme si j'allais regretter ce monde. Ce monde devait être le paradis avant que la folie de ces bipèdes n'atteigne des proportions incontrôlables. Peut importe aujourd'hui ce monde n'est plus qu'une ruine, un lieu dépourvu de charme et d’intérêt. Plus jamais je ne courrirais dans les plaines, plus jamais je ne sentirais les délicieux fumets des cervidés, plus jamais je ne nagerais, plus jamais je ne verrais la lune et plus jamais je ne verrais les louves qui sont au fond les seules raisons pour lesquelles mon cœur bat encore. Ma respiration se fait plus saccadée, mon rythme cardiaque diminue peu à peu. Je peux sentir le sang s'écouler de mes plaies avide de liberté, pressé de quitter ma pauvre carcasse. Comment lui en vouloir. C'est un bien triste spectacle que je livre là. Le silence règne en maître sur les lieux désormais. C'est bien mieux comme cela. C'est calme, c'est reposant. Je vais bientôt rejoindre les miens. Et puis je ne suis pas seul. Quelle mort peut être plus belle que celle ci. Je vais mourir au coté de la seule louve que j'ai jamais aimé de cette façon. Cela fait très cucu la praline je vous l'accorde. Mais c'est la stricte vérité, j'aime cette louve et rien ni personne ne pourra m'en empêcher pas même la mort. Je t'attends ma vielle amie. Viens prendre ton due. Je ferme les yeux dans l'attente de mon funeste sort. Mais tout d'un coup je sens du mouvement et une respiration aussi saccadée que la mienne. Puis, un instant plus tard. Quelqu'un lèche mes plaies. C'est pas vrai on ne peut même pas mourir en paix. Mes blessures me font moins mal désormais. Je rouvre les yeux au moment ou un museau se frotte contre mon flanc. Je reprends mes esprits, me remémore les événements. Elérina est vivante. J'en sauterais de joie si je le pouvais. Mais mon corps ne réagit plus à mon cerveau. Je me tourne vers elle et fronce les sourcils avant de lui dire : Ne me refais plus jamais un coup pareil.
Puis toute la tension quitte mon corps et je lui adresse un sourire radieux interrompu par une vive douleur venant de ma patte gauche.

VIE OU MORT

« Sans toi cette vie n'a pas de saveur »

Elle reste de marbre à la vue de mon sourire. Mais, je vois qu'elle a les larme aux yeux en m'entendant lui dire de ne ne plus jamais se mettre en danger. Je ne pense pas que je survivrais sans elle. Elle est l'une des deux étoiles éclairant les ténèbres que sont ma vie. J'ai déjà perdu ma meute, ma famille alors non je ne supporterais pas de la perdre elle. Elle est une des pièces maîtresse de mon équilibre tant mental qu'émotionnel. Alors non je ne pouvais pas supporter ne serait ce que l'idée de la perdre. Je couine de douleur malgré moi. Elle se remet à lécher mes plaies. Je n'ai plus mal du tout. Je m’apprête à la remercier lorsqu'elle pose sa tète sur mon cou. Elle soupire de bien être mais je sais qu'elle a encore mal. Elle essaie juste de me le cacher. J'hume son odeur qui m'a tellement manqué pendant ces deux derniers jours ou je l'ai évité car j'étais vexé. Je ne suis qu'un idiot. J'aurais du la comprendre et me comporter autrement. Sentant l'odeur du sang. Je lèche la blessure se trouvant sur son cou avant de poser ma tète sur la sienne. Je suis heureux en ce moment. Non pas parce que j'ai échappé à la mort une fois de plus. Mais parce que je suis avec celle qui fait battre mon cœur. Je prends le temps de graver ce moment dans ma mémoire. Elle soupire une fois de plus et ferme les yeux. Elle tremble, je pose une patte sur son flanc pour la réchauffer. Elle couine puis se retourne et me lèche l'oreille. Puis reprenant sa position initiale,elle se repose dans mon cou. Je profite de cet instant qui est sans conteste l'un des plus beaux de ma jeune vie de loup. Puis elle me dit : Toi non plus ne me refais plus ce coup là.
Elle ponctue sa remarque d'un sourire et me fixe du regard. Ses yeux sont plongés dans les miens et nos museaux ne sont plus qu'à quelques poils d'écart.
Je lui dis : Je te le promets.
Puis j’enchaîne : Tu sais j'étais sincère l'autre jour.

I Choose life

« C'est une très belle nuit »

Jauges:

La lune est haute et illumine le ciel nocturne de sa pale clarté. Une nuit parfaite pour un petit moment romantique en tète à tète, n'est ce pas. Enfin ce serait surement le cas si le loup et la louve se trouvant sous ce ciel blessé n'étaient pas en si piteux état. L'air est embaumé de sang, et le cadavre d'un gros chien ou du moins ce qu'il en reste n'est qu'à quelques mètres de nos deux tourtereaux. Mais cela ne semble pas les déranger le moins du monde. Et nos deux amis, partagent un moment de complicité plus que bienvenue après ce face à face avec la faucheuse. 
Je dis à la louve noire qui occupe désormais une place essentielle dans ma vie que je ne lui avais pas menti l'autre jour à la frontière du territoire Esobek. Elle sursaute, rougie puis me fixe. Elle m'adresse un sourire éblouissant qui me transperce. En ce moment, j'ai peur de sa réponse et j'ai peur de moi même. Peur de la force de mes sentiments. Je serais prêt à tout pour cette louve et c'est bien cela qui m'effraie. Ma discipline et ma maîtrise de moi sont menacés. Cette louve transforme mon univers. Est ce bien ? Est ce mal ? Je n'en ai aucune idée. Elérina s'approche de moi jusqu'à ce que nos museaux se touchent puis me dit : Oui ...j'ai des sentiment tu sais...mais...je préfère attendre encore pour être sûr.   
Elle me sourie et ne dit rien de plus.Je la fixe en silence un long moment. Museau contre museau, yeux dans les yeux. Puis elle ferme les paupières. Un moment, j'ai peur qu'elle ne soit en train de mourir malgré mes soins. Elle s'endort paisiblement près de moi. Je suis soulagé d'entendre son souffle régulier. Et l'observe attentivement dormir. Je savais qu'elle allait me répondre quelque chose de ce genre. Mais je comprends et suis disposé à attendre le temps qu'il faudra. Je m'endors juste à coté d'elle un sourire sur les lèvres.