Elle était dans ces tunnels depuis plus de quatre heures à présent, même si elle avait le sentiment d'y être cloitrée depuis bien plus longtemps. A force d'être constamment dans l'obscurité, la louve noire avait finit par perdre la notion du temps. Ses cotes s’étaient creusées aussi, faute de nourriture, et c'était aussi le cas de bon nombre d'entre eux. Le peu de proies que les chasseurs parvenaient à attraper ne profitaient qu'aux plus jeune, ou plus malheureusement, aux Hordiens.

Auriel savait que plus la meute s'affaiblissait, moins ils avaient de chances de se soulever contre leurs bourreaux, et moins ils avaient de chance de retrouver Empress vivante. La meneuse était sans aucun doute leur tout dernier espoir, et depuis qu'elle avait fait la rencontre de Hige, elle ne perdait pas un instant pour la retrouver. Elle était constamment à la recherche de la moindre piste, au cœur des souterrains. Elle était forcement enfermée quelques part, et pour mettre en œuvre leur plan, elle devait d'abord savoir ou.

Cette fois, elle avait suivi un long boyau lugubre duquel émanait une odeur qu'elle ne connaissait pas. Il fallait qu'elle soit sur ses gardes en permanence, ce qui avait pour don de l'épuiser, mais à force d'y penser, elle n'avait plus peur de ce qui l'attendrait au bout.

Le tunnel se poursuivait indéfiniment, et elle ne trouva absolument aucune trace d'Empress, rien. Soupirant de fatigue, la jeune louve s’assit près d'une paroi de pierre et plaqua son front contre celle-ci. La fraicheur du mur se dispersa dans son corps, lui procurant une sensation agréable. Cependant, une question ne cessait de la tarauder : Qu'allait t-elle bien pouvoir faire ?

Une nouvelle odeur s'engouffra tout à coup à l’intérieur du tunnel : des fragrances douces et légères de femelle Esobek, contrastant avec la puanteur de l'air saturé. Elle s'approchait de plus en plus, faisant vibrer la terre autour d'elle. Auriel se roidit en entendant la petite voix.

— Salut, qui est-tu et que fait-tu là?

Elle quitta la paroi pour se retourner vers la nouvelle venue, son regard fixé sur elle. C'était une louve noire, comme elle, et il lui fallut quelques secondes pour la reconnaitre.

— Auriel ?

— Tungstene. Répondit t-elle. A présent, elle se souvenait parfaitement de cette louve qu'elle avait rencontrée dans les sous-sols du centre commercial. Elle était joviale et inoffensive, mais aussi peu prudente...

— Qu'est ce que tu fais dans les parages ? Lui demanda t-elle d'un ton calme. Tu cherches tes amis ?