Daria posa précautieusement une patte sur la berge boueuese et noire. Elle l'en retira couverte d'un liquide suinteux et répugnant, qu'elle retira avec dégoût, secouant sa patte souillée.

Le Styx, le fleuve principal des terres du Nord, était à moitié pollué par les humains et leurs affrontements idiots. Si c'était bien des affrontement inter-meutes, comme elle le soupçonnait. Les créatures bipèdes étaient trop tortueuse pour qu'on saississe pleinement leurs agissements et leurs alibis.
Elle ignorait, lorsqu'elle avait pris la décision de suivre le fleuve, si elle allait trouver quelque chose d'interéssant ici, mais maintenant qu'elle constatait l'étendue des dégâts, elle en doutait fortement.

L'aube commençait à poindre, illuminant le ciel de couleurs irisées atténuées par les mornes nuages régnant en souverains des cieux. Toutefois, le spectacle était assez inhabituelle et magnifique pour arrêter la louve. Elle d'ordinaire si glaciale, sentit son coeur se réchauffer doucement à la lueur des lumières matinales.
Elle ressentit l'inexpliqué besoin de hurler, d'honorer le ciel coloré d'un chant mélodieux.

Aussi, la louve s'éloigna légèrement de la berge boueuse, avant de s'asseoir sur le sol nu et froid. Elle leva la tête, offrant sa gorge blanche à l'immensité du paysage, et commença à émettre un doux ronronnement.
Petit à petit, le bruissement s'intensifia, se muant en une douce mélodie. Au fur et à mesure que son oeuvre devenait plus présente, Daria sentait son coeur s'emplir d'émotions et de puissance.

Elle modula son chant, qui se fit plus ardent, plus sauvage, plus intense. Retrouvant la chaleur et l'énergie de sa jeunesse, la louve blanche et fauve hurla de plus belle, envoyant un écho mélodieux autour d'elle, cédant à un instinct venu du fond des âges qui donnait à chaque loup ce timbre si particulier, cet amour des hurlements profonds et magiques, ces fibres vibrant en rythme avec les chants lupns.

La mélodie indiquait à chaque loup qu'elle était, là, présente, en vie, et elle encourageait chaque être à annoncer, lui aussi, qu'il avait survéu.

L’humidité de l'air baissa peu à peu, lançant quelques rayons de soleil pénétrer en ce lieux d'un naturel sombre. Les oiseaux commençaient à chanter; on ne saurait dire si ils célébraient un jour de plus en vie ou l'espoir d'un avenir meilleure. Kiriac, par sa carrure imposante, avait du trouver un endroit à l'abri des regards pour pouvoir dormir. Il s'était cacher prés d'un tronc d'arbre mort et d'un rocher. De cette manière, il était un peu a couvert, diminuant le risque d'être vu par d'autres loups et surtout par les humains. Cela faisait quelques temps qu'il trainait dans le coins, car il trouvait pas mal de nourriture affaiblit par la rivière qui désaltérait mais aussi à long terme empoissonnée.
''Je vais finir au trépas si je traîne trop dans un endroit pareil...'' pensait il, encore endormit.

Il ouvrit les yeux doucement, regardant au loin le paysage du fleuve noir comme pour la première fois. Il semblait avoir changé d’atmosphère. Kiriac se leva doucement, s'étirant longuement, provoquant des petits craquements sur son corps. Peu à peu, son esprit fut en éveil et il décida de s’arrêter au bord du cours d'eau. Une fois devant, il s'assit et contempla l'horizon, fixant un point invisible.
''Pour une fois, je trouve mon début de journée appréciable..ça ne saurai durer..'' Dit il toujours pessimiste. Il vit quelques insectes tomber à l'eau et disparaitre aussi vite qu'ils sont venu; le cours d'eau était si intense qu'il les emporta loin, très loin même. Jamais il avait tenté de traverser ce liquide sombre qui signerait à coup sûr sa mort. Après tant d'épreuve, il serait stupide de mourir ainsi.

Alors qu'il réfléchissait à la manière ou il allait continuer sa journée, il entendit au loin un doux chant mélodieux, qui s'intensifiait au fur et à mesure. Une louve chantait en ce début de matinée, comme un appel à la vie, comme un rappel à l'espoir. Kiriac fut atteint d'une sorte de compassion et de sérénité. Il l'écoutait encore, et l'envie de rejoindre son chant lui vint. Hésitant, ne se rappelant même pas la dernière fois ou il avait hurlait, il attendit quelques minutes puis hurla. Il hurla pour l'espoir, pour le bonheur qu'il voulait atteindre, pour l'amour de sa meute. Pour la première depuis l’anéantissement des Hurleur de l'Aube, il chanta.

Il s’arrêta un moment, puis soupira.
Non pas par lassitude, mais par nostalgie. Mais des questions lui trotter en tète:
"Qui est elle? que fait elle ici? comment elle s'appelle? dois je aller à sa rencontre?"
Ne sachant quoi faire, il décida quand même d'aller en direction du hurlement, plutôt que de partir sans savoir.Il marcha un moment le long de la rivière jusqu’à ce qu'il aperçoit au loin la louve qui avait éveillée sa curiosité. Il n'osa plus bouger, levant légèrement la tète vers le haut pour mieux la voire.

Alors qu'elle continuait son chant, laissant son sang pulser en rythme avec la mélodie et sa gorge éclater sous l'intense pression, son oreille toujours alerte perçut une autre voix s'élever, portée par l'air matinal. Elle flotta un instant, hésitante, cherchant son timbre, avant de monter en puissance. La louve n'arrêta pas pour autant de hurler, et les deux timbres se mêlèrent, s'accordèrent, identiques vestiges d'une époque où les loups sauvages hurlaient dans une nature aussi belle qu'impitoyable.

Si Daria hurlait en hommage à la survie et à la vie, rappelant que quelque part existait toujours un cœur battant sous une épaisse fourrure, l'autre animal modula son chant de façon à exprimer de l'espoir, une intense envie de bonheur. Elle faillit ricaner, mais se retint afin de ne pas interrompre leur communion.
Le bonheur... Plus les temps passaient et devenaient durs, plus ce mot lui semblait étranger, inconnu, une curieuse résonance à contre-temps exprimant une utopie d'une époque révolue. Et seuls maintenant les excitations que procuraient les instincts naturels des loups lui faisait oublier que, plus le temps passait, plus sa propre existence s'aigrissait. Hurler et chasser étaient devenues ses seules joies.

Il lui sembla pourtant détecter dans le ton de son compagnon de chant une étrange tristesse, que rien ne comblerait vraiment. Si Daria était glaciale, distante et renfermée à la fois, ce n'était que pour dissimuler un cœur meurtri par les âges. Elle se sentit donc curieusement émue, et frémit. Sans éprouver la compassion, qu'elle réservai aux faibles, elle modula son chant de façon à exprimer un léger réconfort, un léger soutien.
Après tout, qui savait si elle allait voir un jour le loup ?

En même temps qu'elle modifiait la texture de ses notes, l'animal se tut. Elle en éprouva une sincère déception ; chanter avec quelqu'un était un plaisir de plus en plus rare, et elle en profitait toujours un maximum quand une occasion se présentait.
D'ailleurs, même si elle adorait cela, elle hurlait rarement. Elle se dévoilait trop, en ces instants précieux. Rien n'était plus dangereux que cela. On savait alors comment vous manipuler, comment vous faire plier. Ce n'était pas parce qu'elle était lasse des complots qu'elle ne devait plus y prêter attention.
Aussi se tut-elle, sa gorge cessant de déverser la mélodie à l'aube.

Bien lui en prit, car un instant plus tard, elle ressentit comme une présence, et une odeur inconnue lui chatouilla la truffe. Elle pivota en un instant vers la source olfactive, la fourrure hérissée et les crocs découverts sur un grognement méfiant.
Au loin, elle aperçut un jeune mâle, dont la fourrure lui sembla être grise et brune. Mais à cause de la distance, il lui fut impossible d'en avoir la certitude.
Elle se calma très vite. Après tout, elle n'était pas sur son territoire, celui-ci était neutre. Elle n'avait pas à se défendre ou à attaquer sans raisons valables.
Est-ce avec lui que j'ai hurlé ? se demanda-t-elle, confuse.
Une honte intense la parcourut, et, si elle avait pu disparaître sous terre, elle l'aurait fait. Elle avait dévoilé tant de ses sentiments dans son chant...

Néanmoins, stratège comme d'habitude, elle remarqua qu'il ne s'approchait pas plus que cela d'elle. Prenant alors une attitude dédaigneuse et hautaine destinée à le décourager, elle se détourna lentement. Malgré tout, elle ne put s'empêcher de lui jeter régulièrement des coups d’œils curieux, impatiente de savoir qui il était. Ce jeune animal l'intriguait, mais jamais elle ne l'aurait avouer.
Alors, elle se contenta de s'asseoir, ignorant comment satisfaire sa curiosité, n'arrivant pas à se résoudre à partir.

''Pourquoi j'ai fait ça...pourquoi je tenais tant à voir à qui appartenait cette voie?"
Kiriac ne savait pas trop si il allait regretter son choix et hésitait à partir sur le champs. Mais c'était contraire à sa nature et il préféra aller au bout de son geste. ''Je fais pas les choses à moitiés!'' La louve s'était retournée à présent, son pelage claire hérissa et ses crocs furent visibles. Kiriac ne l'imita pas, calme. ''Peut être que je devrais pas m'en approcher...elle à pas l'air commode..en même temps un inconnu vient vers elle comme sa, elle peut être méfiante c'est compréhensible'' Pensa il, tandis qu'elle prit un air supérieure apparemment, mais à cette distance il ne pouvait être sûr. Qu'importe, il voulait tenter le coup d'une approche, se disant que son instinct allait peut être le guider sans engager le moindre conflit.

Il recommença alors à s'approcher de la louve, doucement, pour pas qu'elle puisse croire qu'il lui veut du mal.'' De toute manière, elle a pas trop de raison de m'attaquer mais par les temps qui cours il y a de plus en plus de loups un peu fous sur les bords'' Quand il fit à une distance respectable,il ralentit puis il s'assit et  la fixa.
''C'est donc elle qui à hurlé avec moi...elle en disait tant dans son chant...'' Elle semblait l'ignorer, mais Kiriac ne fut pas atteint. Il la regardait sans moquerie, sans critique, juste comme une louve qui avait dévoilé un peu de son âme lors de leur échange à distance. Peut être voulait elle paraitre plus dur mais ce qu'elle avait fait entendre en disait long, sûrement avait elle pas était épargné par les hommes.
Elle semblait lui jeter quelques coup d'oeil discrètement, sûrement pour le surveiller.
Au bout d'un moment, Kiriac tenta une discutions:

-Bonjour..

Sur le coup, il ne pu en rajouter plus, ne sachant pas comment elle allait réagir.''Est elle impulsive? imprévisible? stupide? calme? sourde peut être ...'' En pensant à ses derniers mots il sourit faiblement. Il savait qu'elle n'était pas atteinte d'un problème auditif car ses oreilles avaient bougées quand il avait parlé. Il était rare qu'il se fasse de l'humour à lui même. Il reprit un visage de marbre puis ajouta:

-Merci d'avoir chanté avec moi..

Avoua t il, très sérieux comme à son habitude. Oui, il voulait la remercier pour ces quelques instants ou il s'était sentit presque heureux. Comme si il avait à nouveau hurlait avec sa meute, avec ceux qu'il aime. Une légère brise fit bouger leur pelage et quelques brins d'herbes. Il voulait lui demander son nom, si elle appartenait à une meute, mais il n'osa pas. La plupart des loups réagisse mal ou préfère l'attaquer. C'était un étrange comportement, mais comme si savoir leur nom était trop intime.
Il croisa son regard bleu-gris avec ceux de la louve, avant de regarder sur sa gauche, ne voulant pas l'énerver.

''Je suis stupide parfois...croire qu'elle va me répondre gentiment, sans m'agresser, presque avec le sourire... ma naiveté me perdra un jour..j'en suis sûr''
Il soupira, presque convaincus qu'elle allait le remballer ou le bouffer. Il eu comme une déception, celle qui arrive quand il voit les choses en face. La dure réalité à présent c'est qu'il essayait de communiquer avec une inconnu, dans un lieux presque entiérement corrompu par la débilité des hommes.

Daria se raidit très légèrement lorsque l'animal s'approcha d'elle, de plus en plus près. Mais il ne sembla pas être plus agressif que ça, et sa réaction très calme lorsqu'elle l'avait menacé laissait deviner une âme courageuse, sinon nonchalante ou un peu simplette.
Elle ne relâcha pas son attention pour autant. Il pouvait également être un très bon acteur. Peut être même un espion de l'autre meute, ou pire, un assassin...

Je deviens paranoïaque. tenta-t-elle de se rassurer.
Si l'Alpha des Sekmets était tout à fait capable de tuer de sang-froid un autre loup, le Bras-Droit, contrairement à d'autres, se refusait à l'accuser sans aucunes preuves. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle la croyait innocente. Simplement, elle la gardai à l’œil, prête à agir.

Elle reprit son examen de l'animal. Gris et brun sombre, comme elle l'avait au départ escompté, il était plus massif qu'elle ne l'avait pensé au premier abord, d'une taille imposante, même pour elle, si impressionnante. Ses yeux étaient d'un joli gris bleuté, et lui faisait penser à un galet au fond d'une rivière. En regardant mieux, elle se rendait compte que son regard était plus plutôt gris-bleu, mais elle ne parvint pas à deviner ses pensées. Cela la contraria quelque peu.

"Bonjour..."
Elle faillit frémir de surprise, mais se retint juste à temps, conservant son masque glacial. Ainsi, et malgré sa taille ainsi que son expression distante, l'animal l'avait tout de même abordé. Elle révisa son jugement : soit le jeune mâle était courageux, soit il était écervelé. Ou aveugle.
Elle ne répondit pas, au risque de paraître impolie. Elle ne souhaitait pas discuter, encore moins avec un inconnu.

Alors même qu'elle allait s'éloigner, toujours drapée de sa prétendue insensibilité, il poursuivit :
"Merci d'avoir chanté avec moi."
Cette phrase la fit s'arrêter, et l'emplit d'un profond malaise. Elle n'avait que répondu à un instinct profond, rien de plus. Daria n'avait rien accompli qui lui vaille des remerciements.
Malgré sa gêne et sa profonde envie de s'éloigner, loin du loup l'ayant entendu chanter, elle se retourna, lui faisant face, son regard brun planté dans les yeux bleu et gris de l'animal.
"Merci à toi." dit-elle doucement.

Presque aussitôt, se rendant compte que son masque était tombé, elle se releva, altière, telle une reine des glaces en exil sur terre.
"Je suis Daria, Bras-Droit de la meute d'Esobek." annonça-t-elle mécaniquement.
Si l'air arrogant qu'elle affichait pouvait faire fuir l'animal, cela l'arrangerait.

Kiriac regardait au loin, presque persuadé qu'elle n'allait pas lui répondre. Au moment ou il commençait à se décider sur quel direction il allait prendre , la louve lui fit face, plongeant son regards dans les siens. Ses yeux brun montraient une certaine force de caractère, mêlé à quelque chose qu'il ne sut pas décrypter pour le moment. Allait elle l'attaquer? lui dire de s'en aller? il ne sut que quelques secondes après ce face à face.

"Merci à toi."

Lui répondit elle doucement, sans le moindre signe d'agressivité, mais seulement un peu de gène. Kiriac fut tellement surprit , qu'il entrouvrit ses mâchoires pour pouvoir parler, mais aucun sons ne sortit. ''Merci à toi? ....je le prononce que rarement, et l'entends jamais... c'est étrange...ça me rappel ma meute.." Il balaya ses quelques pensées pour être à nouveau dans le présent. Rien que ces quelques mots, même lui qui préférait être solitaire, l'apaisa un peu. Étrange sensation qu'il saurait expliquer.

Puis elle se leva, c'est ainsi qu'il vit qu'elle avait elle aussi une taille plutôt impressionnante. Bien que ce soit une femelle, beaucoup de male se sentiraient petit à coter d'elle.Ses gestes paraissaient sûr et rapide. On pouvait ressentir une certaine experience dans sa façon de faire.

"Je suis Daria, Bras-Droit de la meute d'Esobek."

Ajouta elle comme si elle l'avait répété des centaines de fois, comme si cela mettait un écart entre eux. ''Le bras droit des Esobek? je..m’attendais pas à rencontrer un louve si proche d'être au rang d'alpha..'' pensa il, légèrement étonné par cette révélation. Non, ces quelques propos ne le faisait pas fuir, à vrai dire, c'était le contraire. Au moins il avait à faire avec des ''grands'' loups, des être qui réfléchissaient un minimum.
Il comprit pourquoi elle dégageait cette force, mais ne baissa pas les yeux pour autant.
Lui qui est un solitaire, il n'avait pas a se soumettre à un autre loup, ni à obeir aux ordres.

-Je suis Kiriac, dernier de la meute des Hurleurs de l'Aube

Dit il sur un ton assuré.Non, il ne dit pas qu'il était en faite le Prince de cette meute maintenant disparut depuis les explosions non. Il ne voulait en rien mettre cela en avant. De toute manière, à présent, il n'était plus rien, plus rien d'autre qu'un loup solitaire qui passe là. Il bouillonnait un peu au fond de lui, car il savait, il se sentait pas à sa place. Il ne voulait pas être un fichu loup solitaire qui vagabonde au grès du vent. Il voulait faire partit d'une meute, mais la sienne. Après un instant de silence il ajouta:

-Je suis maintenant un solitaire

Il détourna les yeux pour pas qu'elle puisse voir la colère le ronger peu à peu.
Il enfonça doucement mais avec une forte pression ses griffes dans le sol un peu humide. ''Il faut que ça change..je ne veux pas rester ainsi toute ma vie !''
Cria il intérieurement.
-Tu fais quoi à trainer ici?

Lança il pour essayer de se calmer et pour changer de discutions. Il espérait que leur échange aller continuer malgré qu'elle fasse partie d'une meute. Il continuait à griffer le sol doucement créant des des lignes profondes tout en salissant ses pattes. Il avait à nouveau relevé la téte vers Daria et attendit sa réponse silencieusement.

Daria pencha un peu la tête. Il était donc le dernier membre des Hurleurs de l'Aube ? Elle le rangea dans un coin de sa tête : cela pourrait sûrement lui être utile.
Toutefois, et même si elle ne vacilla pas à l'annonce, la louve ressentit à la fois une forme de compassion pour l'animal, et une infime jalousie. Aux vues de sa taille et du fait qu'il ne frémisse pas devant elle, il devait sûrement être un dominant, occuper une place haut-placée dans la meute. Si perdre ses compagnons de meutes étaient toujours irréparable et incommensurable, cela l'avait au moins libéré de ses charges et responsabilités.

Elle ne dit pas qu'elle compatissait, ou qu'elle était désolée, parce qu'elle ne l'était pas. C'était triste, c'est vrai, mais c'était la dure loi de la nature : la mort de cette meute donnait plus de chances de survie aux autres. Simplement, elle comprenait.
Elle hocha la tête sans parler, toujours drapée de glace, mais au fond elle était touchée, et toujours aussi intriguée, par l'animal.
Elle faillit ne pas remarquer qu'il baissa la tête en annonçant qu'il était un solitaire, mais parvint à rester suffisamment alerte pour le voir. Hmm. L'animal n'aimait pas sa nouvelle condition, même si elle ne savait pas si cela provoquait en lui de la colère ou de la tristesse. Et il n'avait pas rejoint de meute. Sans doute était-ce trop tôt.
Ou bien avait-il l'intention de reformer les Hurleurs de l'Aube ?

Elle se raidit à cette pensée, et plus encore quand il lui demanda les raisons de sa présence ici.
"La même chose que toi, je suppose."continua-t-elle d'une voix glaciale."Je déambule, je recherche des proies, j'évite les dangers."
Si il souhaitait plus de précisions, cela allait être ardue. Elle n'allait pas en plus lui rendre la tâche facile.

Daria, après quelques instants, lui répondit très vaguement, qu'elle était là à peu prés pour les même raisons que lui. Son timbre glaciale lui rappela qu'il ne fallait pas trop être curieux car sinon la conversation pourrait mal tournée. Kiriac l'avait écouté silencieusement , puis demanda quand même:

-Qui est vôtre chef?

Il ne savait plus qui étaient les chefs deux deux autres meutes, car trop occupé à éviter ses congénères et les humains. Peut être est ce les même qu'autrefois? ou sont ils morts pour laisser la place aux plus jeunes? Il ne saurait dire. Une idée lui vint, la même qui apparaissait de temps en temps depuis quelques temps. ''Pourquoi je deviendrais pas moi aussi un chef? et si j'essayais de reformer les Hurleurs de L'Aube? '' Mais il soupira à cette pensée car il savait que tout se faisait pas comme sa. Mais il eu comme une lueur dans les yeux, comme si il avait trouvé un nouveau but; ''Je vais m'entrainer, devenir fort pour avoir à juste titre le rang de chef, et les Hurleurs de l'Aube vont à nouveau faire surface !'' Oui, un élan de volonté et d'ambition l'avait immergé. Non, la tache n’allait pas être facile, mais étant le dernier de sa meute, c'était à lui de la faire renaitre, à lui de devenir un alpha. Cette rencontre, avec Daria, lui avait en quelques sorte ouvrit les yeux et ouverte une nouvelle porte. Maintenant, il savait pourquoi il voulait survivre.

-Je ne sais plus depuis longtemps qui est en tète de chaque meute.

Rajouta il pour qu’elle comprenne qu'il voulait juste savoir si ils avaient changé. Il espéré qu'elle ne le prenne pas pour un genre d'espion ou quelque chose qui s'y rapproche. ''J’espère qu'elle va me répondre, même si ma question parait un peu déplacé ou débile, car normalement tout le monde sait qui sont les alphas ''
Il regardait un peu aux alentours au cas ou, flairant les environs, à l'affut du moindre signe suspect qui indiquerait un danger potentiel.

Up !

des nouvelles ?