Beaucoup de rumeurs circulent compte à ce que rempli les Métros, ils parlent tous en entre "on dit que, on dit que". J'en ai marre de tout ce cirque et de tous ces hypocrites qui mentent en contant leur aventure dans ces terres. Je vais découvrir ce qu'il se cache là-bas par mes propres moyens, là est la meilleure solution. Même si je me sens plus faible et inoffensive que jamais, je n'aurai sûrement pas d'autres temps libres pour m'y rendre. Les petits sont gardés par les nourrices, elles pensent que je suis allée me dégourdir les pattes ... En y repensant, dans un sens, ce n'est pas faux.

Les humains sont réunis autour d'un petit feu, leurs chiens à côté, occupé à mâchouiller des os. La voie est donc libre, tant mieux. Avant de me lancer dans cette opération suicide, je repère déjà mon trajet et les probables obstacles.
La pile de sac à dos empli de nourritures et toutes autres choses qui me seront bien utiles et à une dizaine de mètre devant moi. Me sépare de lui la ligne de métro, une sorte de fausse assez basse où il va falloir que je descende puis remonte sans ameuter chiens et humains. Je vais ensuite devoir longer le mur pour ne pas me faire repérer par le petit groupe et enfin prendre le bon sac qui ne ferra pas dégringoler toute la pile puis refaire ce même chemin en sens inverse.
Cela va être long et compliqué, mais je peux et dois y arriver.

Je commence par faire un petit bon pour atterrir sur les rails du métro. J'ai failli me torde une patte, mais en fin de compte j'ai eu de la chance. Je bande mes pattes puis refait un petit bon pour remonter sur la plateforme bétonnée. Mes griffes crissent sur le sol mais je suis apparemment la seule à l'entendre. Ni les humains ni les chiens ne détectent ma présence, ce qui me semble même louche.
Je me met aussitôt ventre à terre et me rapproche du mur. J'essaye de passer derrière les tanières des humains pour être en dehors de leur champ de vision, mais je dois parfois passer devant ce qui fait battre mon cœur à cent à l'heure.
J'arrive finalement sans trop de casse au tas de sacs. L'odeur de gibier me monte à la truffe, j'ai tellement envie de tous les prendre ... Quelle horrible frustration. J'opte finalement pour un sac marron qui me semble assez rempli et qui ne risque pas de tout faire tomber.

Je n'ai plus qu'à refaire le chemin en sens inverse.