Le Monde à l'Envers

« Yo. Yo. Yo. Yo. Yo. Yo. Yo. Je suis le Rat qui fait du Rap. »

F:6 | A:9 | E:7

Sortit de nulle part, un petit museau frettilla quelques instants puis disparu. Aucune odeur suspecte, aucun bruit. Un œil sombre se risqua à sortir de sa cachette et parcouru du regard les alentours. Enfin un jeune rat sortit de derrière une motte de terre et s’élança dans la tranchée. Le long couloir terreux semblait sans fin, infini. Il marchait d’un pas tranquille, se dandinant presque sur ses courtes pattes et sa longue queue soulevait la poussière derrière lui. Les seuls obstacles sur son chemin etaient les tas de terre et les poutres en bois qu’il devait sans cesse éviter.

Il lui tardait de rejoindre sa famille, sa colonie. Le rongeur etait partit en quete de nourriture, qui devenait sous terre de plus en plus rare, mais revenait bredouille. Il avait toujours vecu paisiblement, dans un certain confort, jusqu’à ce que les loups débarquent dans les souterrains et se mettent à chasser ses congénères. Obligés de se planquer pour survivre, la vie sous terre est devenue rude et dangereuse.

Soudain, un bruit, une chute de pierre. Les oreilles du rat se redressèrent sur sa petite tête et il fit volte face, les muscles crispés prêt à fuir. Devant lui, à quelques mètres seulement, se tenait une louve grise. Responsable de l’éboulement, elle regardait avec incompréhension les pierres devant elle. Le rongeur ne demanda pas son reste et détalla, cherchant désespérément du regard un abri. Les yeux affolés, courant à tout allure, des nuages de poussières se soulevaient sous ses pas. Il pouvait entendre le battement régulier de la course de la louve, ainsi que son souffle chaud sur son dos. Il entendait en lui son cœur battre la chamade ainsi que sa respiration alletante. Il apercu alors un abri, une petite caisse en bois posée contre un mur, surement un souvenir des hommes. Le jeune rongeur apercu un trou entre deux lattes de bois, et dans un bruque virage s’y engouffra.

Recroquevillé sur lui même, il semblait attendre sa dernière heure. La Mort toquait à sa porte, grattait désespérément les murs de bois. Secoué, tremblant, le rongeur laissait échapper à chaque nouvel assaut quelques couinements. Non, il ne voulait pas mourrir. Par ici, pas maintenant. Encore moins pour finir en amuse-gueule. Dehors, depuis plusieurs longues minutes ne parvenait aucun bruit. Les seuls sons qu'il étendait étaient les battements de son cœur qui résonnaient dans l'espace close. Il lâcha un léger soupire et se détendit peu à peu. Le pire était passé, il avait échapper une fois de plus aux prédateurs. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait chasser, et il savait très bien que ce ne serait pas la dernière, surtout depuis l'arrivée des loups. Doucement, il risqua un œil à l’extérieur, mais aucune trace de la lupine. Il sortit de la caisse en bois et repris sa marche, restant tout de même sur ses gardes. CRACK. Le rat se retourna, et la dernière chose qu'il vu fut une ombre grise fondant sur lui, l’emportant dans la mort.