De toute sa vie, Auriel doutait avoir jamais sentit une odeur plus désagréable que celle de ces égouts. L'eau verdâtre qui s'écoulait en contrebas avait une texture épaisse et emportait avec elle une multitude d'objets indéterminés. Tout ici était répugnant, et pourtant, c'était le seul endroit ou elle avait aperçu de quoi manger. Les rats étaient légion par ici, mais ils étaient autant présents qu'ils étaient malins, et ils n'allaient pas se montrer à elle aussi facilement. Pour en attraper un, elle allait devoir faire preuve de patience et de discrétion. Ses yeux bien adaptés à la pénombre, Auriel se mit à chercher le moindre indice...

La zone était absolument vide, et Auriel se demanda si les rats ne l'avaient pas déjà repérée. Ils devaient attendre, terrés dans leurs trous, qu'elle s'en aille. Mais elle ne désespérait pas de trouver quelque chose. Ce genre de proie laissait souvent de fortes traces odorantes ou de petits indices tels que des excréments ou des objets rongés. Ses pattes effleurant doucement le sol, elle espérait être plus chanceuse à l'avenir.

Le chemin des égouts commençait à aller en pente, lorsqu'elle crut apercevoir une silhouette qui se mouvait en contrebas. Elle s'arrêta, observant quelques secondes d'immobilité. C'était un vieux rat dégout aux yeux noirs, mais lorsqu'elle bondit vers lui, l'animal, vif comme l'éclair, s'enfuit à toute vitesse, la laissant bredouille. Auriel s'arrêta. Sa chasse était finie.

Nouvelle chasse : 11/02/2015

C'était ici qu'elle avait capturée sa première proie sous terre, l'odeur ne manquait pas de le lui rappeler. Ce n'était pas une chasseuse, mais par les temps qui couraient, alors que la Horde avait assis leur domination sur leur meute, Auriel n'avait d'autre choix que d'apporter son soutien aux corps de chasse des Sekmets. Elle avait déjà apporté un rat pour aider à nourrir les siens, mais elle espérait pouvoir rapporter plus que ça pour cette fois. Le labyrinthe des égouts commençait à lui devenir familier, à force de chasser par ici, et même la position des terriers ne lui était pas inconnue. La queue basse, Auriel s'avança lentement, plaquée au sol. Pour l'instant, pas d'odeurs, mais elle espérait que cela ne saurait tarder...

Au cours de sa marche silencieuse, la louve noire captait la moindre odeur, le moindre bruissement qui l'entourait. Ses oreilles était arquées vers l'avant, et ses pattes effleuraient à peine le sol. Au bout d'un moment, elle finit par sentir quelque chose d'autre que la puanteur des égouts. Une odeur forte, de rongeur, peut être même de plusieurs ? Auriel s'arrêta. Avait t-elle trouvé ce qu'elle cherchait ?

Elle avança dans la pénombre, poursuivant cette odeur alléchante qui semblait la narguer. Cependant, rien n'apparaissait. Rien ne bougeait. C'était comme si ces rongeurs l'avaient bernée et se terraient dors et déjà dans de fissures inatteignables. Auriel eut envie de gronder après ce mauvais tour. Ou étaient donc ces fichus rats ?

Nouvelle chasse : 12/02/2015

L'odeur des égouts la perturbait de moins en moins, à force d'y trainer. Elle redoutait même que son pelage en garde la trace olfactive. Mais le temps n'était pas à la coquetterie... Il fallait qu'ils survivent, qu'ils continuent de s'accrocher malgré la présence des Horidens. Auriel aimait se soustraire à leur autorité en venant chasser seule par ici, et bientôt, elle partirait à la recherche d'Empress... Elle était espionne, après tout.
Son ventre était vide depuis deux jours. Elle espérait donc que sa chasse d'aujourd'hui soit plus fructueuse que la précédente...

Toujours rien; pas même une odeur. Pas même une trace. Auriel commençait à désespérer de trouver quelque chose par ici. peut être que les rats avaient compris que c'était son terrain de chasse ? Peut être qu'ils étaient partis ailleurs, la ou elle ne pourrait pas les atteindre... Et ils n'avaient pas tout à fait tort, s'ils voulaient survivre.
Continuant d'avancer, la jeune louve s’efforça de humer l'air. Il devait bien y avoir quelque chose.